Cet article sur Éphésiens 5.18 à Éphésiens 6.9 a pour sujet l'harmonie au sein de la famille. L'Esprit produit la soumission des uns aux autres pour que la vocation de chaque membre de la famille soit respectée.

6 pages. Traduit par RC

Éphésiens 5 et 6 - Favoriser l'harmonie au sein de la vie familiale

  1. Des principes favorisant l’harmonie
  2. Se soumettre les uns aux autres
  3. Respecter la responsabilité ou la vocation de l’autre
  4. Dans la crainte de Christ

La Parole de Dieu parle des parents et des enfants, de leurs responsabilités, de leurs relations entre eux, de leur place, etc. Le Seigneur donne à son peuple des directives claires concernant ce qu’il demande à chacun d’eux. La Parole de Dieu parle également aux parents et aux enfants. Ceci est une chose magnifique en soi et nous ne devrions pas passer trop rapidement par-dessus cette réalité. Notre Seigneur parle aux adultes et aux enfants. Il accorde une place aux adultes aussi bien qu’aux enfants dans son alliance. Dieu n’est pas seulement le Dieu des adultes, mais il réclame également nos enfants pour lui-même. Les enfants ne sont pas membres à moitié, mais membres à part entière dans l’alliance de Dieu et dans son Église, au même titre que les adultes. Le Seigneur le démontre à travers les instructions qu’il donne aux parents quant à la façon dont ils doivent traiter leurs enfants et à travers les directives qu’il donne aux enfants quant à la façon dont ils doivent respecter leurs parents.

1. Des principes favorisant l’harmonie🔗

Pour parvenir à dégager des principes favorisant l’harmonie au sein de la vie familiale, nous ferions bien de commencer par considérer ce qu’en dit l’Ancien Testament. Le cinquième commandement nous vient tout de suite à l’esprit : « Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent sur la terre que l’Éternel, ton Dieu, te donne » (Ex 20.12). Ce commandement s’adresse aux enfants. Eux aussi sont inclus dans les paroles d’introduction « Je suis l’Éternel, ton Dieu » (Ex 20.2). Voilà un principe biblique favorisant l’harmonie. Le Seigneur qui rachète son peuple réclame la vie des parents tout comme celle des enfants afin que tous le servent dans la reconnaissance.

Pensons également à la responsabilité donnée aux parents d’instruire leurs enfants dans la crainte de l’Éternel (Dt 6). Le Seigneur a donné à son peuple des fêtes, des cérémonies et des points de repère qui « forçaient » les parents et les enfants à parler des actes puissants accomplis par le Seigneur dans le passé. Voilà encore un principe favorisant l’harmonie. Nous sommes tous appelés, parents et enfants, à confesser les actes puissants de Dieu. Oui, les enfants viennent à connaître ces actes puissants et apprennent ainsi à faire confiance au Seigneur à travers l’enseignement que leur donnent leurs parents. Le livre des Proverbes est également rempli, du début à la fin, d’enseignements pratiques pour les parents et les enfants. La crainte de l’Éternel est le commencement de la sagesse et, par conséquent, elle est un autre principe favorisant l’harmonie au sein de la vie familiale.

On retrouve la même chose dans le Nouveau Testament. Le Seigneur Jésus lui-même est venu dans ce monde en tant que bébé et a grandi en tant qu’enfant. Il a aussi appelé les enfants à lui et les a bénis. De plus, les apôtres se sont eux aussi adressés aux parents et aux enfants, leur expliquant leurs responsabilités respectives dans le Seigneur. L’un des passages les plus connus se trouve en Éphésiens 6 : « Enfants, obéissez à vos parents selon le Seigneur, car cela est juste. […] Et vous, pères, n’irritez pas vos enfants, mais élevez-les en les corrigeant et en les avertissant selon le Seigneur » (Ép 6.1,4). Dans la lettre aux Éphésiens, dans la section où Paul parle d’une vie « digne de la vocation qui vous a été adressée » (Ép 4.1), il est également question d’harmonie. Nous pourrions aussi ajouter que Paul écrit à ce sujet dans le contexte du renouvellement de nos vies par la puissance du Christ et par son Esprit.

2. Se soumettre les uns aux autres🔗

Je ne veux pas examiner en détail les instructions précises données aux parents et aux enfants, mais je veux attirer votre attention sur ce qui précède. J’aimerais considérer Éphésiens 5.21. Nous devons d’abord traiter d’un problème de traduction. (N.D.T. Dans l’article original, l’auteur discute des versions anglaises RSV, NIV et NKJV. Ce qui suit est une adaptation à partir de quelques versions françaises). La version Segond 21 traduit ce verset de la manière suivante : « Soumettez-vous les uns aux autres dans la crainte de Dieu. » Cela signifie que cette traduction comprend qu’il s’agit d’un commandement (« Soumettez-vous »). De plus, cette version utilise la phrase « Soumettez-vous les uns aux autres dans la crainte de Dieu » du verset 21 pour introduire ce que Paul dit ensuite au sujet des relations entre maris et femmes, parents et enfants, maîtres et serviteurs. La section s’étendant de 5.18 à 6.9 est intitulée « Les relations mutuelles ».

La version Segond « à la Colombe » présente la même idée. Elle traduit ainsi ce verset : « Soumettez-vous les uns aux autres dans la crainte de Christ. » La différence est que cette phrase est présentée comme étant la conclusion de la section qui commence en 5.3, intitulée « Ténèbres et lumière », suivie de l’autre section intitulée « La famille chrétienne » (Ép 5.22 à 6.9).

Une note dans la version anglaise New International Version dit :

« La grammaire indique que cette soumission mutuelle est associée au verset 18, qui nous exhorte à être remplis de l’Esprit. Dans le texte grec, le commandement “Soyez remplis” (verset 18) est suivi d’une série de participes : parlant (verset 19), chantant (verset 19), faisant de la musique (verset 19), rendant grâce (verset 20) et vous soumettant (verset 21). »

Les versions Segond 1910 et 1979 suivent cette grammaire et traduisent correctement le verset 21 de la manière suivante : « vous soumettant les uns aux autres dans la crainte de Christ ». Nous n’avons pas affaire ici à un nouveau commandement ou à une nouvelle phrase, mais à une application supplémentaire de l’exhortation à être remplis de l’Esprit que l’on trouve au verset 18. Le lien n’est pas premièrement avec ce qui suit, mais avec ce qui précède, où Paul parle de l’œuvre de l’Esprit du Christ. Le verset 21 est la conclusion d’une phrase qui commence au verset 18. « Soyez remplis de l’Esprit. » Il oppose cette réalité à être enivré de vin, qui n’est pas une bonne chose, car s’enivrer mène à la débauche. Être rempli de l’Esprit se manifeste de plusieurs façons : en s’encourageant les uns les autres par des psaumes, en chantant pour le Seigneur et en le célébrant, en offrant des actions de grâce à Dieu le Père, de même qu’en étant soumis les uns aux autres.

Cet élément de grammaire n’est pas un détail mineur. La directive du verset 21 doit être rattachée à ce que Paul dit concernant le Saint-Esprit. On pourrait également dire que cette soumission les uns aux autres est l’œuvre du Saint-Esprit. Oui, qu’est-ce que l’œuvre du Saint-Esprit? C’est de renouveler le peuple de Dieu. L’Esprit ouvre ce qui est fermé et donne la vie à ce qui est mort. Il ouvre la vie des pécheurs. Il démontre sa puissance en rendant son peuple prêt à servir Dieu et désireux de le faire. Il purifie les gens. Il rend les gens beaux, en ce sens que ceux-ci commencent à vivre de tout cœur à l’honneur de Dieu. Il le fait à travers la Parole du Christ.

Écoutez et voyez ce que l’Esprit fait. Il nous amène à nous encourager les uns les autres par des psaumes. Il nous amène à chanter pour le Seigneur et à le célébrer. Il nous amène à le remercier en tout temps et pour toutes choses. Il nous amène aussi à nous soumettre les uns aux autres. La soumission est l’œuvre du Saint-Esprit dans la vie des enfants de Dieu. Avant d’en arriver à parler des maris et des épouses, des parents et des enfants, des maîtres et des serviteurs, Paul nous rappelle d’abord ce fruit de l’Esprit qui consiste à nous soumettre les uns aux autres.

Je souligne cela, car la soumission peut avoir une connotation négative à nos yeux, aux yeux des parents ou aux yeux des enfants. Quand les enfants se font dire qu’ils doivent être soumis, qu’ils doivent se soumettre, ils résistent presque automatiquement. En tant que parents, nous n’aimons pas non plus cette idée. La nature humaine n’aime pas la soumission. La soumission est vue comme une défaite. « Défendez-vous et ne laissez pas les autres vous dire quoi faire », voilà la solution proposée. La soumission est vue comme quelque chose de passif. Il faut subir sans réagir. Ce n’est pas ce que la Bible dit au sujet de la soumission. Il s’agit d’une activité, d’une activité spirituelle. Il ne s’agit pas d’une défaite, mais d’une victoire, d’une victoire spirituelle. C’est une activité aussi magnifique et aussi importante que de s’encourager les uns les autres par des psaumes, ou de chanter pour le Seigneur et le célébrer, ou de toujours remercier Dieu en toutes choses. Le Saint-Esprit nous donne le désir de nous soumettre les uns aux autres et nous rend prêts à le faire.

3. Respecter la responsabilité ou la vocation de l’autre🔗

J’ai critiqué certaines versions de la Bible à cause de leur inexactitude grammaticale, mais je dois ajouter que l’approche dans ces versions n’est pas sans raison. On ne peut pas nier que les paroles du verset 21 sont également étroitement reliées à ce qui suit. Il n’est pas si étrange que les spécialistes de la traduction des textes bibliques aient vu dans ces paroles une transition d’un paragraphe à l’autre. Paul mentionne plusieurs fois cette idée de la soumission dans la section qui suit. Il dit aux épouses qu’elles doivent se soumettre à leurs maris; il dit aux enfants qu’ils doivent obéir à leurs parents, ce qui implique certainement la soumission; il dit la même chose aux serviteurs. Il y a indéniablement un lien.

Notez toutefois que, dans les versets qui suivent le verset 21, la soumission est unilatérale : les épouses envers leurs maris, les enfants envers leurs parents, les serviteurs envers leurs maîtres. La raison en est que les maris, les parents et les maîtres ont tous une position d’autorité. L’œuvre de renouvellement du Saint-Esprit ne fait pas de nous des révolutionnaires qui jettent toutes les structures existantes par-dessus bord. L’Esprit nous aide à reconnaître et à respecter les structures établies par le Seigneur Dieu lui-même, dans le mariage, dans la famille et au travail.

Il est frappant de voir que, dans les versets qui suivent le verset 21, Paul parle d’être soumis lorsqu’il s’adresse spécifiquement à l’un des deux côtés. C’est frappant parce qu’au verset 21, il s’adresse aux deux côtés, soumettez-vous les uns aux autres. Cela montre encore une fois que le verset 21 est une directive indépendante. Se soumettre est une affaire mutuelle, ce qui est remarquable, car comment deux personnes peuvent-elles être soumises l’une à l’autre? Comment cela est-il possible? Quand il y a autorité, cela signifie que l’un dirige et que l’autre suit. Paul aborde cette question dans les versets suivants. Avant d’en arriver à ces directives particulières, il dit : soyez soumis les uns aux autres. Il s’agit d’un principe général qui précède toutes les autres directives. Nous pourrions dire que c’est un principe qui décrit le fonctionnement caractéristique à l’intérieur d’une relation dans laquelle les personnes impliquées sont remplies de l’Esprit du Christ.

Être soumis les uns aux autres signifie que nous respectons la responsabilité ou la vocation que l’autre a reçue. Cette responsabilité ou cette vocation vient du Seigneur. La nature humaine dit : « Je m’occupe de moi-même ». L’émancipation dit : « Je ne veux pas être dirigé par qui que ce soit ». Le Saint-Esprit m’aide à reconnaître ma place devant Dieu, non seulement ma propre place, mais celle de l’autre aussi. Je dois démontrer dans la façon dont j’accomplis la responsabilité qui m’a été confiée que je respecte la responsabilité de l’autre devant le Seigneur.

Non, le Seigneur n’annule pas la différence entre les parents et les enfants. Pensons aux textes qui enseignent aux enfants à obéir à leurs parents et qui enseignent aux pères à élever leurs enfants en les corrigeant et en les avertissant selon le Seigneur. En accomplissant ma responsabilité en tant que parent ou en tant qu’enfant, je devrais rechercher ce qui est le mieux pour l’autre et faire tout ce que je peux pour permettre à l’autre de servir le Seigneur. Voilà ce qui rend les personnes belles. Voilà ce qui favorise l’harmonie. Voilà l’amour qui est célébré en 1 Corinthiens 13. C’est lorsque nous n’exigeons pas une place pour nous-mêmes, mais que nous reconnaissons la place de chacun devant le Seigneur.

Il est question ici des relations familiales, des relations entre les parents et les enfants. Le Seigneur donne une place à chacun. Si nous sommes préoccupés avant tout par notre propre place et nos propres droits, alors nous ne démontrons pas que nous marchons par l’Esprit. Les relations entre parents et enfants sont si facilement compromises par l’orgueil et le refus d’être le « plus petit ». Les relations entre parents et enfants peuvent également être compromises du fait que nous sommes trop préoccupés par notre propre responsabilité et que nous ne reconnaissons pas la responsabilité de l’autre. Cela vaut pour les deux côtés. Je veux que mon enfant fasse ce que je pense être le mieux. Nous avons sans doute la meilleure des intentions, mais nous ne donnons pas toujours à l’enfant l’occasion de servir le Seigneur selon la place qui lui est donnée. Ou en tant qu’enfant, je veux que mes parents me donnent toute la liberté que je désire, sans reconnaître que mon père ou ma mère ont une responsabilité devant le Seigneur. C’est là le cœur de la question.

Trop souvent, nous finissons, parents et enfants, par nous opposer les uns aux autres. Cela devient une bataille. L’Esprit dit : Arrêtez ça! Avant de dire autre chose, reconnaissez votre place devant Dieu et reconnaissez la responsabilité de l’autre devant Dieu. Maintenant, faites tout votre possible pour aider l’autre à accomplir sa responsabilité devant le Seigneur. Cela ne nous met pas, parents et enfants, au même niveau pour autant, mais cela nous place ensemble devant le Seigneur. Que puis-je faire en tant que parent pour aider mon enfant à accomplir sa responsabilité devant le Seigneur dans notre relation? Que puis-je faire en tant qu’enfant pour aider mon père ou ma mère à accomplir sa responsabilité devant le Seigneur?

Qui a dit que la soumission était passive? Il s’agit d’une activité spirituelle. Qui a dit que la soumission était une défaite? C’est une victoire spirituelle, tout aussi magnifique que chanter et prier.

4. Dans la crainte de Christ🔗

Tout cela semble bien magnifique, mais ce n’est pas nécessairement facile à mettre en pratique. Nous échouons tous très certainement, parents et enfants. Il n’y a pas de parents parfaits, il n’y a pas d’enfants parfaits. Cela ne veut pas dire que nous devrions considérer ces paroles comme n’étant qu’un rêve. Paul ajoute les paroles suivantes : « dans la crainte de Christ ». Il développe cette idée dans les phrases qui suivent, en expliquant à chaque groupe ce qu’ils ont dans le Seigneur.

Ces quelques mots sont très riches : « dans la crainte de Christ ». Traiter du sujet de la soumission nous conduit à Jésus-Christ. Jésus était soumis en toutes choses. Je pense, par exemple, à ce que Paul dit en Philippiens 2. Jésus s’est humilié lui-même jusqu’à la croix. Paul ajoute : « Ayez en vous la pensée qui était en Jésus-Christ » (Ph 2.5). Jésus-Christ s’est soumis à notre place. Soumis au Père, il a expié nos péchés, y compris nos péchés en tant que parents ou nos péchés en tant qu’enfants. La grâce du Christ unit la famille ensemble. Nous pouvons donc affirmer que se soumettre n’est pas simplement du domaine du rêve, car le Christ nous en donne la force. Il nous rend capables de vivre la soumission, à travers sa Parole et par son Esprit.

Si nous sommes pasteurs, anciens ou diacres, nous avons également une responsabilité à cet égard. Nous sommes appelés à encourager les parents et les enfants. En faisant cela, nous prenons également conscience de nos propres fautes. Lorsque nous apportons de l’aide aux gens, nous ne devons pas le faire dans une attitude qui communique « Voyez comme j’y arrive bien; voyez comme je suis bon »; non, nous devons guider les familles vers la grâce du Seigneur et vers son Esprit. Nous soulignons certainement tous l’importance de la prière et du chant de louange en famille. Il est tout aussi important de faire valoir le besoin de se soumettre les uns aux autres dans la crainte de Christ.