Cette fiche de formation a pour sujet les deux états du Christ: son humiliation (incarnation, souffrances, mort, descente aux enfers) et son exaltation (résurrection, ascension, session à la droite du Père, retour en gloire).

Source: Précis de doctrine chrétienne. 6 pages.

Les états du Christ

  1. Son état d’humiliation
    a. L’incarnation et la naissance du Christ
    b. Les souffrances du Christ
    c. La mort du Christ
    d. L’ensevelissement du Christ
    e. La descente dans le séjour des morts
  2. Son état d’exaltation
    a. La résurrection du Christ
    b. L’ascension du Christ
    c. La session du Christ à la droite du Père
    d. Le retour du Christ
  3. Textes bibliques
  4. Étude personnelle
  5. Questions

Les grands faits chrétiens, les événements capitaux de la vie de Jésus-Christ s’appellent aussi les états du Christ. Nous utilisons souvent les mots « état » et « condition » de manière interchangeable. Cependant, lorsque nous parlons des états du Christ, nous utilisons le mot « état » dans un sens plus spécifique, pour désigner plus particulièrement son rapport avec la loi. Durant son état d’humiliation, il s’est soumis à la loi. Dans son état d’exaltation, il est Seigneur, aussi, il se place au-dessus de la loi.

Nous avons déjà parlé de la préexistence du Christ en tant que Fils de Dieu, à présent parlons de :

1. Son état d’humiliation🔗

L’état d’humiliation consiste dans l’abandon par Christ de la majesté divine qui était la sienne en tant que Fils de Dieu, Créateur et Gouverneur de l’univers. Il a assumé la nature humaine sous la forme d’un serviteur. Lui, le Législateur, s’est soumis aux exigences de la loi et à ses malédictions (Mt 3.15; Ga 3.13; 4.4; Ph 2.6-8). Cet état est composé de plusieurs étapes :

a. L’incarnation et la naissance du Christ🔗

Par son incarnation, le Fils de Dieu s’est fait chair en assumant la nature humaine (Jn 1.14; 1 Jn 4.2). Christ devint réellement semblable à nous en naissant de la Vierge Marie. Cela n’aurait pu être vrai s’il avait apporté son humanité du ciel, comme le prétendent les anabaptistes. L’Écriture rend témoignage à la conception miraculeuse et à la naissance virginale de Jésus (És 7.14; Mt 1.20; Luc 1.34-35). Cette merveilleuse naissance est due à l’intervention surnaturelle du Saint-Esprit, lors de sa conception, ce qui a également préservé le Christ de la corruption du péché dès sa conception (Lc 1.35).

b. Les souffrances du Christ🔗

Il nous arrive souvent de parler des souffrances du Christ comme si elles avaient été limitées à ses dernières agonies, mais cela n’est pas exact. Toute sa vie fut une vie de souffrance. Le Seigneur des armées a vécu une vie de serviteur dans un monde pécheur et maudit, sans jamais lui-même pécher. Satan l’a férocement attaqué, son peuple l’a rejeté, ses ennemis l’ont persécuté. Les souffrances endurées dans son âme furent plus intenses encore que ses souffrances endurées dans son corps. Il a été tenté par le diable, opprimé par le monde d’iniquité autour de lui, horrifié par le poids du péché qui l’accablait, « homme de douleur et habitué à la souffrance » (És 53.3).

c. La mort du Christ🔗

Lorsque nous parlons de la mort du Christ, nous pensons bien entendu à sa mort physique. Il n’est pas mort d’un accident, ni aux mains d’un assassin, mais à la suite d’une sentence judiciaire, car il a été compté parmi les coupables (És 53.12). En subissant le châtiment romain de la crucifixion, il est mort d’une mort maudite, portant sur lui la malédiction pour nous (Dt 21.23; Ga 3.13).

d. L’ensevelissement du Christ🔗

On aurait pu penser que sa mort était la dernière étape de ses souffrances. N’a-t-il pas crié sur la croix : « Tout est accompli » (Jn 19.30)? Mais ces paroles font allusion à la fin de ses souffrances physiques. Son ensevelissement fait aussi partie de son état d’humiliation et dont il fut conscient en tant que Fils de Dieu. Quand l’homme retourne à la poussière de la terre, il sait qu’il subit le châtiment prononcé sur lui (Gn 3.19). Que le séjour du Seigneur Jésus-Christ dans la tombe fut une autre étape de son humiliation est déjà clairement attesté par les Écritures (Ps 16.10; Ac 2.27,31; 13.34-35). Ce séjour nous a libérés des terreurs de la tombe.

e. La descente dans le séjour des morts🔗

Les mots du Symbole des apôtres (« il est descendu dans le hadès ») ont été interprétés de différentes manières. Selon les catholiques romains, il s’agirait de sa descente dans le limbus patrum, là où se trouvent, dit-on, les saints de l’Ancien Testament, afin de les libérer. Selon les luthériens, entre sa mort et sa résurrection, il descendit aux enfers, afin d’y prêcher et pour célébrer sa victoire sur les pouvoirs des ténèbres. À notre avis (réformé), il s’agit plutôt d’une expression figurée pour montrer (1) qu’il a souffert les tortures de l’enfer durant sa crucifixion et (2) qu’il est entré dans l’humiliation la plus profonde de l’état de la mort (Ps 16.8-10).

2. Son état d’exaltation🔗

Le Christ passa de sa condition sous la loi à l’état d’exaltation après avoir payé la rançon du péché et mérité la justice et la vie éternelle pour le pécheur. Il fut couronné d’honneur et de gloire. Nous distinguerons quatre étapes :

a. La résurrection du Christ🔗

Sa résurrection n’a pas consisté simplement en la réunion de son corps et de son âme, mais spécialement dans le fait que sa nature humaine, corps et âme, fut restaurée dans sa beauté originelle et fut même élevée à une position supérieure. Se distinguant de tous ceux qui, avant lui, avaient été ressuscités, il est sorti vivant de la tombe avec un corps transformé (1 Co 15.44-45). Pour cette même raison, il est appelé « les prémices de ceux qui sont décédés » (1 Co 15.20), « le premier-né d’entre les morts » (Col 1.18; Ap 1.5).

La résurrection du Christ possède plusieurs significations : Elle est la confirmation éclatante de son enseignement et de ses promesses (Rm 1.4). Elle est la confirmation par le Père qu’il a rempli les exigences de la loi (Ph 2.9). Elle est la manifestation de sa victoire sur le péché et sur la mort. Elle symbolise la justification, la régénération et la résurrection finale des croyants (Rm 6.4-5, 9; 1 Co 6.14; 15.20-22). Elle est la cause de notre justification, de notre régénération et de notre résurrection (Rm 4.25; 5.10; Ép 1.20; Ph 3.10; 1 Pi 1.3).

b. L’ascension du Christ🔗

Dans un sens, son ascension était nécessaire pour compléter sa résurrection, mais dans un autre son ascension possède une signification en elle-même. Deux récits de l’ascension nous sont rapportés (Lc 24.50-53; Ac 1.6-11). Paul s’y réfère également (Ép 1.20; 4.8-10; 1 Tm 3.16) et l’épître aux Hébreux en souligne la signification (Hé 1.3; 4.14; 6.20; 9.24). L’ascension fut une montée visible du Médiateur, selon sa nature humaine, depuis la terre jusqu’au ciel; il est allé d’un lieu à un autre. Elle inclut une glorification supplémentaire de la nature humaine du Christ. Les luthériens voient les choses autrement. Selon eux, elle serait le changement de condition par laquelle la nature humaine de Jésus serait passée dans la pleine jouissance de certains attributs divins, et serait devenue omniprésente en permanence. Lors de son ascension, Jésus-Christ, notre souverain sacrificateur, est entré dans le sanctuaire intérieur pour présenter à Dieu le Père son sacrifice et pour inaugurer son œuvre d’intercession devant le trône (Rm 8.34; Hé 4.14; 6.20; 9.24). Il y est monté aussi pour nous préparer une place (Jn 14.1-3). Avec lui, nous sommes déjà dans les lieux célestes. En son ascension, nous sommes déjà établis au ciel et nous avons la certitude d’une place au ciel (Jn 17.24; Ép 2.6).

c. La session du Christ à la droite du Père🔗

Après son ascension, Jésus-Christ s’est assis à la droite de Dieu (Ép 1.20; Hé 10.12; 1 Pi 3.22). Cette expression ne doit pas être prise littéralement, mais veut simplement dire qu’il jouit à présent d’une position de gloire et d’autorité. À présent, durant sa session à la droite du Père, Jésus-Christ gouverne et protège son Église, il gouverne le monde et l’univers tout entier et il intercède en faveur de son peuple sur le fondement de son sacrifice accompli.

d. Le retour du Christ🔗

L’exaltation de Jésus-Christ parviendra à son paroxysme lorsqu’il reviendra pour juger les vivants et les morts. De toute évidence, son retour se fera de façon visible et corporelle (Ac 1.11; Ap 1.7). Il reviendra en tant que Juge et pour juger (Jn 5.22,27; Ac 10.42; Rm 2.16; 2 Co 5.10; 2 Tm 4.1). Le moment de son retour demeure inconnu de nous. Il reviendra dans le but de juger le monde et d’amener à la perfection le salut de son peuple. Cela signifiera la victoire complète de son œuvre rédemptrice (1 Co 4.5; Ph 3.20; Col 3.4; 1 Th 4.13-17; 2 Th 2.1-12; Tt 2.13; Ap 1.7).

3. Textes bibliques🔗

a. Son état d’humiliation🔗

« Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous; car il est écrit : Maudit soit quiconque est pendu au bois » (Ga 3.13). « Mais lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d’une femme, né sous la loi, afin de racheter ceux qui étaient sous la loi, pour que nous recevions l’adoption » (Ga 4.4-5). « Lui dont la condition était celle de Dieu, il n’a pas estimé comme une proie à arracher d’être égal avec Dieu, mais il s’est dépouillé lui-même, en prenant la condition d’esclave, en devenant semblable aux hommes; après s’être trouvé dans la situation d’un homme, il s’est humilié lui-même en devenant obéissant jusqu’à la mort, la mort sur la croix » (Ph 2.6-8).

b. Son incarnation🔗

« La Parole a été faite chair, et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme celle du Fils unique venu du Père » (Jn 1.14). « Car, chose impossible à la loi, parce que la chair la rendait sans force, Dieu, en envoyant à cause du péché son propre Fils dans une chair semblable à celle du péché, a condamné le péché dans la chair » (Rm 8.3).

c. Sa naissance virginale🔗

« C’est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe, voici que la jeune fille est enceinte, elle enfantera un fils et lui donnera le nom d’Emmanuel » (És 7.14). « L’ange lui répondit : Le Saint-Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C’est pourquoi le saint enfant qui naîtra sera appelé Fils de Dieu » (Lc 1.35).

d. Sa descente au séjour des morts🔗

« Car tu n’abandonneras pas mon âme au séjour des morts, tu ne permettras pas que ton bien-aimé voie le gouffre » (Ps 16.10).

e. Sa résurrection🔗

« Nous croyons en celui qui a ressuscité d’entre les morts Jésus notre Seigneur, livré pour nos offenses et ressuscité pour notre justification » (Rm 4.24-25). « Mais maintenant, Christ est ressuscité d’entre les morts, il est les prémices de ceux qui sont décédés » (1 Co 15.20).

f. Son ascension🔗

« Pendant qu’il les bénissait, il se sépara d’eux et fut enlevé au ciel » (Lc 24.51). « Vous Galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel? Ce Jésus, qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, reviendra de la même manière dont vous l’avez vu aller au ciel » (Ac 1.11).

g. Sa session à la droite du Père🔗

« Il l’a mise en action [sa puissance souveraine] en le ressuscitant d’entre les morts et en le faisant asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de toute principauté, autorité, puissance, souveraineté, au-dessus de tout nom qui peut se nommer, non seulement dans le siècle présent, mais encore dans le siècle à venir » (Ép 1.20-21). « Mais lui, après avoir présenté un seul sacrifice pour les péchés, s’est assis à perpétuité à la droite de Dieu » (Hé 10.12).

h. Son retour🔗

« Vous Galiléens, pourquoi vous arrêtez-vous à regarder au ciel? Ce Jésus, qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, reviendra de la même manière dont vous l’avez vu aller au ciel » (Ac 1.11). « Voici qu’il vient avec les nuées. Tout homme le verra, même ceux qui l’ont percé; et toutes les tribus de la terre se lamenteront à son sujet » (Ap 1.7).

4. Étude personnelle🔗

  1. Que dit l’Ancien Testament au sujet de l’humiliation du Christ dans les passages suivants? (Ps 22.2-22; 69.20-22; És 52.14-15; 53.1-10; Za 11.12-13).

  2. Quelle est la valeur toute spéciale de la tentation du Christ pour nous? (Hé 2.18; 4.15; 5.7-9).

  3. Quelles preuves nous fournissent les textes suivants sur le ciel comme lieu plutôt que comme condition? (Dt 30.12; Jos 2.11; Ps 139.8; Ec 5.1; És 66.1; Rm 10.6-7).

5. Questions🔗

  1. Qu’entendons-nous par l’expression les états du Médiateur?

  2. Définissez les états d’humiliation et d’exaltation.

  3. Que s’est-il produit durant l’incarnation?

  4. Comment le Christ a-t-il reçu sa nature humaine?

  5. Quelle preuve avons-nous de la naissance virginale?

  6. Quel est le lien entre le Saint-Esprit et la naissance du Christ?

  7. Les souffrances du Christ sont-elles limitées à la fin de sa vie?

  8. Est-il indifférent de savoir la façon dont il a été mis à mort?

  9. Mentionner les trois positions quant à sa descente aux enfers.

  10. Expliquez la nature de sa résurrection. Quels changements a-t-il vécus?

  11. Quelle est la signification de sa résurrection?

  12. Expliquez le mode de son ascension.

  13. Quelle est la signification de l’ascension du Christ?

  14. Comment les luthériens comprennent-ils son ascension?

  15. Qu’entendons-nous par « la session à la droite du Père »?

  16. Expliquez de quelle façon Jésus-Christ reviendra et les raisons de sa seconde venue.