Cette prédication sur 1 Timothée 1.12-17 a pour sujet la puissance de l'Évangile (surabondance de la grâce), la fiabilité de l'Évangile (certitude des promesses de grâce) et le résultat de l'Évangile (piété et adoration de Dieu).

Source: Le bon combat - Prédications sur 1 Timothée. 7 pages.

1 Timothée 1 - L'Évangile selon saint Paul

« Je rends grâces à celui qui m’a fortifié, le Christ-Jésus notre Seigneur, de ce qu’il m’a estimé fidèle en m’établissant dans le service, moi qui étais auparavant un blasphémateur, un persécuteur, un homme emporté. Mais il m’a été fait miséricorde, parce que j’agissais par ignorance, dans l’incrédulité. Et la grâce de notre Seigneur a surabondé, avec la foi et l’amour qui est en Christ-Jésus. C’est une parole certaine et digne d’être entièrement reçue que le Christ-Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont je suis, moi, le premier. Mais il m’a été fait miséricorde, afin qu’en moi le premier, Jésus-Christ montre toute sa patience, pour servir d’exemple à ceux qui croiront en lui pour la vie éternelle. Au Roi des siècles, immortel, invisible, seul Dieu, honneur et gloire aux siècles des siècles! Amen! »

1 Timothée 1.12-17

  1. Introduction
  2. La puissance de l’Évangile (v. 12-14)
  3. La fiabilité de l’Évangile (v. 15-16)
  4. Le résultat de l’Évangile (v. 17)
  5. Conclusion

1. Introduction🔗

Quelle est la pire chose que vous ayez faite dans votre vie? Quand j’avais six ou sept ans, je me souviens d’avoir fait une bêtise et d’avoir demandé à Dieu de faire en sorte que mes parents ne me donnent pas de fessée. Quelques minutes plus tard, j’ai reçu une bonne fessée. Mais savez-vous ce que j’ai fait ensuite? Dans ma colère d’enfant, parce que Dieu n’avait pas accédé à ma demande, je me suis mis à proférer des insultes contre lui dans mon cœur. À insulter Dieu! Pensez-vous que c’est grave? Je ne me souviens même pas exactement de la bêtise qui m’avait valu cette fessée, mais mon insolence devant Dieu, quant à elle, est restée profondément gravée dans ma mémoire.

Quelles sont les choses que vous avez faites dans votre vie, et qui, aujourd’hui encore, continuent peut-être de vous tourmenter? Qu’est-ce que vous avez fait, peut-être tout récemment, que vous regrettez amèrement et qui pèse sur votre cœur aujourd’hui? Un mensonge que vous avez laissé croire? Une parole emportée que vous avez adressée à un proche? Une fraude que vous avez commise ou un vol? Un manquement à votre devoir de père ou de mère, ou de mari ou de femme? Une immoralité sexuelle entretenue en pensées ou en actes?

À la fin du 19siècle, un certain Sigmund Freud a dit que c’était notre sentiment de culpabilité qui structurait notre psychisme en tant qu’êtres humains. La Bible n’est pas très éloignée de cette affirmation. En ce moment, vous êtes peut-être secrètement accablé par l’état indigne de votre cœur. Vous êtes abattu par le sentiment de votre culpabilité, vous fouillez dans votre cœur et vous n’y trouvez aucune raison de penser que vous pouvez avoir de la valeur aux yeux de Dieu.

Eh bien, le texte que nous allons étudier ce soir est pour vous. Dans ce texte, Paul veut annoncer une bonne nouvelle aux gens qui ont fait le mal (c’est-à-dire à nous tous). Et cette bonne nouvelle, la voici : c’est que la raison de notre valeur aux yeux de Dieu n’est pas à chercher en nous-mêmes, mais en Jésus. À tous ceux qui plient sous le poids de la culpabilité, qui doutent de l’amour que Dieu leur porte, Dieu veut leur dire ceci : « C’est vrai qu’il n’y a en toi-même aucune raison que je t’aime; mais à cause de Jésus, si tu es en lui, j’ai toutes les raisons de t’aimer. »

2. La puissance de l’Évangile (v. 12-14)🔗

a. La conversion de Paul témoigne d’une grâce surabondante🔗

Il y a trois choses que Paul veut nous montrer dans ce texte, pour remédier à notre sentiment de culpabilité et aux doutes que nous sommes enclins à avoir au sujet de l’amour que Dieu nous porte. Ces trois choses que Paul veut nous montrer, c’est la puissance de l’Évangile, la fiabilité de l’Évangile et le résultat de l’Évangile. La puissance de l’Évangile, tout d’abord. Pendant quelques versets, Paul parle de lui-même, de sa propre conversion et de son appel au ministère en tant qu’apôtre.

« Je rends grâces à celui qui m’a fortifié, le Christ-Jésus notre Seigneur, de ce qu’il m’a estimé fidèle en m’établissant dans le service, moi qui étais auparavant un blasphémateur, un persécuteur, un homme emporté. Mais il m’a été fait miséricorde, parce que j’agissais par ignorance, dans l’incrédulité. Et la grâce de notre Seigneur a surabondé, avec la foi et l’amour qui est en Christ-Jésus » (1.12-14).

Son but est simple : c’est de souligner le caractère surabondant de la grâce que Dieu dispense en Jésus-Christ.

Avez-vous vu ce que Paul était avant d’être un chrétien? Tout en haut de sa liste de péchés, il a mis : « blasphémateur ». Un péché passible de la lapidation, selon la loi de l’Ancien Testament (Lv 24.16)! Paul ne se voile pas la face par rapport à ce dont il est coupable, mais il ajoute qu’il lui a été fait miséricorde, que la grâce de Dieu a surabondé, et non seulement cela, mais que Jésus l’a fortifié et qu’il l’a pris à son service en tant qu’apôtre. Entre ce que Paul était et ce qu’il est devenu, nous voyons combien la grâce de Dieu a surabondé dans sa vie, parce qu’il s’est repenti de ses péchés et qu’il a placé toute sa confiance en Jésus.

b. Jim Elliot, Nate Saint et les autres🔗

Vous connaissez sans doute l’histoire de Jim Elliot, qui illustre bien ce que c’est qu’une grâce qui surabonde là où le péché abonde. Jim Elliot était un jeune missionnaire que Dieu avait envoyé auprès d’une des tribus les plus sanguinaires de l’Équateur, dans les années 1950. Quelques jours seulement après que Jim Elliot et quatre autres missionnaires furent entrés en contact avec les Indiens, leurs corps ont été retrouvés dans la rivière, transpercés de coups de lance. Deux ans plus tard, sa veuve Élisabeth et leur petite fille sont retournées auprès de la même tribu, avec le même désir de leur parler du Seigneur. Elles ont habité avec les Indiens pendant deux ans. La sœur d’un des autres missionnaires qui avaient été tués est restée quant à elle parmi les Indiens pendant 36 ans, jusqu’à sa mort. De nombreux membres de la tribu sont devenus chrétiens. Vous comprenez, ces femmes n’ont fait que reproduire avec ces Indiens la grâce que Dieu offre à tous les hommes. Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Le petit garçon d’un des missionnaires qui avaient été tués a commencé lui aussi à faire des séjours en Équateur auprès de la même tribu. Et figurez-vous que, quand il a eu 14 ans, ce sont deux des meurtriers de son père qui lui ont administré le baptême, dans les eaux du fleuve où les corps des missionnaires avaient été retrouvés une dizaine d’années auparavant.

c. La puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit🔗

Cette histoire est devenue emblématique du caractère surabondant de la grâce que Dieu dispense en Jésus-Christ. Ça, c’est la puissance de l’Évangile. Paul a écrit : « Là où le péché s’est amplifié, la grâce a surabondé » (Rm 5.20). Ce que Paul veut dire, c’est que Dieu a pourvu de façon plus que suffisante au pardon des péchés de tous ceux qui remettent leur vie à Jésus. Menteurs, débauchés, meurtriers, blasphémateurs, quoi que vous ayez fait, le sacrifice de Jésus à la croix est plus que suffisant pour intégralement et définitivement régler votre dette aux yeux de Dieu.

Si vous êtes accablé par le sentiment de votre propre culpabilité, si vous doutez de l’amour que Dieu vous porte, la première chose à faire, c’est donc de considérer de nouveau ce que la Bible affirme au sujet de la vie et de l’œuvre de Jésus (ce qu’on appelle communément l’Évangile, cette « bonne nouvelle » pour les hommes). La Bible affirme que si vous remettez votre vie à Jésus, il n’y a pas de péché si gros que Dieu ne vous pardonnera pas. Il n’y a pas de péché si grave que Dieu ne recouvrira pas avec la parfaite justice de Jésus pour ôter votre culpabilité et votre honte. Mais la question qui se pose maintenant, c’est la suivante : est-ce que ce message n’est pas trop beau pour être vrai?

3. La fiabilité de l’Évangile (v. 15-16)🔗

a. Une hypothèse attestée par l’expérience🔗

Après avoir parlé de la puissance de l’Évangile, Paul parle maintenant de la fiabilité de l’Évangile. Avant de résumer le message de l’Évangile en une phrase, Paul dit : « C’est une parole certaine et digne d’être entièrement reçue… » (1.15). Ensuite, il recommence à parler de lui-même, mais cette fois non pas tant pour souligner le caractère surabondant de la grâce que Dieu dispense en Jésus-Christ, que pour en souligner le caractère certain.

« Le Christ-Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont je suis, moi, le premier. Mais il m’a été fait miséricorde, afin qu’en moi le premier, Jésus-Christ montre toute sa patience, pour servir d’exemple à ceux qui croiront en lui pour la vie éternelle » (1.15-16).

C’est comme s’il disait : « Voulez-vous une preuve que Dieu pardonne aux pires des pécheurs s’ils remettent leur vie à Jésus? Eh bien, regardez-moi! J’en suis la preuve vivante. » Paul est bel et bien en train d’insister sur la fiabilité de cette bonne nouvelle qu’il est chargé d’annoncer.

b. Les tests en laboratoire🔗

Paul est en train d’utiliser son propre cas comme l’expérience qui sert à attester ou à étayer la théorie. Un peu comme dans un laboratoire de recherche, où les scientifiques sont amenés à formuler des hypothèses et à soumettre ces hypothèses à l’expérimentation, dans le but de les confirmer ou de les infirmer. Si les tests confirment l’hypothèse, celle-ci devient alors une affirmation digne de confiance. Paul dans ce texte veut que nous ayons confiance dans la fiabilité du message de l’Évangile, non seulement parce que ce message nous vient de la part de Dieu, mais aussi parce qu’il est confirmé par l’expérience.

c. Le test de la sauce piquante🔗

Alors, certains diront : « Oui, mais l’expérience de Paul, c’est quand même quelque chose de profondément subjectif. D’accord, il y a manifestement eu un changement dans sa vie, mais comment savoir si c’est vraiment l’effet de l’Évangile? » Eh bien, il faut imaginer que l’Évangile, c’est comme une étiquette collée sur une bouteille, qui donne des informations au sujet de ce qu’il y a à l’intérieur. Moi-même j’ai ramené du Texas, un jour, une bouteille de sauce piquante, avec une étiquette collée dessus qui disait : « Avertissement! Le contenu de cette bouteille est extrêmement piquant. Ne pas servir à des enfants ni à des personnes souffrant de problèmes cardiaques ou respiratoires. » Ah… Mais dire d’une sauce qu’elle est extrêmement piquante, c’est une impression purement subjective, non? Comment savoir si l’étiquette est fiable, c’est-à-dire si vraiment cette sauce a un tel effet? Eh bien, voici comment : vous faites goûter cette sauce à mille personnes et vous leur demandez à toutes de décrire l’effet qui en découle. En ce qui concerne ma sauce, vous découvrirez que l’étiquette est tout à fait fiable.

d. Combattre le doute🔗

En ce qui concerne l’Évangile, c’est la même chose : sur l’étiquette, il est écrit : « Parole certaine et digne d’être entièrement reçue : le Christ-Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs. » Demandez à l’apôtre Paul, et demandez à mille autres personnes qui ont remis leur vie à Jésus, si vraiment auprès de Jésus il y a surabondance de grâce, de miséricorde, d’amour et de patience, et vous découvrirez, ou redécouvrirez que l’Évangile est tout à fait fiable. La grâce que Dieu dispense aux hommes en Jésus-Christ n’est pas seulement surabondante, mais elle est aussi certaine. Dieu l’a dit et Dieu l’a attesté par l’expérience.

Si vous êtes accablé par le sentiment de votre propre culpabilité, si vous doutez de l’amour que Dieu vous porte, la deuxième chose à faire, après avoir considéré ce que la Bible dit au sujet de la grâce qui surabonde en Jésus, c’est de considérer la façon dont elle le dit, en insistant sur la fiabilité des promesses que Dieu fait à ceux qui se confient en Jésus. Voici ce que Calvin a écrit dans son commentaire sur ces quelques versets :

« Que Dieu le Père nous offre mille fois le salut en Christ, et que Christ lui-même nous prêche de son côté tant de fois, néanmoins nous ne laissons [n’arrêtons] pas de trembler, ou pour le moins de débattre en nous-mêmes s’il en est ainsi. Aussi, chaque fois que quelque doute de la rémission des péchés nous viendra en pensée, apprenons à la repousser courageusement par ce bouclier, à savoir que c’est une vérité indubitable et digne d’être reçue sans contredit. »

Oui, le message paraît trop beau pour être vrai, et pourtant il est vrai. Vous êtes peut-être, comme Paul, le premier des pécheurs. Vous êtes affligé intérieurement par l’état indigne de votre cœur. Vous savez très bien ce qui s’y trame, et ce n’est pas glorieux. Vous êtes venu ici en ayant commis des actes, dit des paroles ou entretenu des pensées qui vous font honte et qui pèsent lourdement sur votre conscience. Mes amis, si vous avez remis votre vie à Jésus, c’est une parole certaine et digne d’être entièrement reçue : Jésus a parfaitement satisfait la justice de Dieu à votre place. Dieu fait miséricorde. Sa grâce surabonde, avec la foi et l’amour qui est en Christ.

4. Le résultat de l’Évangile (v. 17)🔗

a. Caractéristiques de la doxologie de Paul🔗

Paul a contemplé ces vérités, ce « glorieux Évangile du Dieu bienheureux » (1.11), et une fois arrivé au verset 17, il ne peut plus faire autre chose que laisser éclater une louange à la gloire de Dieu. « Au Roi des siècles, immortel, invisible, seul Dieu, honneur et gloire aux siècles des siècles! Amen! » (1.17). Paul a parlé de la puissance de l’Évangile, il a insisté sur la fiabilité de l’Évangile, et maintenant à travers cette doxologie aussi fervente que soudaine, on peut voir quel est, chez Paul, le résultat de l’Évangile. C’est-à-dire le genre de piété qui découle de l’Évangile chez Paul.

On pourrait passer beaucoup de temps à examiner les qualificatifs employés par Paul dans ce seul verset au sujet de Dieu, mais il y a essentiellement deux choses à retenir. La première, c’est que la contemplation de l’Évangile a pour effet chez Paul d’attirer son attention sur Dieu et non pas sur lui-même. La deuxième, c’est que ce qui retient l’attention de Paul concernant Dieu ce sont ses attributs les plus fondamentaux : il est éternel, souverain, immortel, invisible et unique, en un mot, transcendant. Ne trouvez-vous pas ça bizarre? Comment se fait-il qu’en ayant médité sur le pardon des péchés que Dieu a rendu certain en envoyant Jésus dans le monde, Paul en vienne à louer la transcendance de Dieu?

b. Le cadeau parfait🔗

En fait, si on y réfléchit bien, Paul est en train de réagir devant l’Évangile de façon tout à fait raisonnable et logique. Ces derniers jours, vous avez sans doute reçu des cadeaux. Moi aussi j’en ai reçus. Parmi ces cadeaux, quelqu’un m’a fait le cadeau parfait. Il y avait tellement d’attention dans ce cadeau, que vous savez quoi? Mon estime pour cette personne a grandi. Le cadeau était super, mais c’est la personne qui me l’a offert qui est devenue par conséquent l’objet de mon attention, de ma joie et de ma louange, pour ainsi dire. Si j’avais été un jeune enfant, ma réaction aurait sûrement été tout autre. L’objet de mon attention, de ma joie et de ma louange aurait probablement été le cadeau lui-même et le plaisir que je pouvais en tirer.

Un jour, j’ai moi-même offert le cadeau parfait à quelqu’un. C’était il y a onze ans : j’ai offert à Suzanne une bague avec un diamant dessus. Imaginez la douche froide si le fait de découvrir la bague dans l’écrin avait eu pour effet chez Suzanne de lui faire complètement oublier ma présence! « Oh, qu’elle est belle cette bague! C’est exactement le modèle que je voulais. Qu’elle me va bien! Il faut dire que j’ai de beaux doigts aussi. Oh, j’ai hâte d’impressionner mes amies avec ça. Je suis sûre que Françoise va être morte d’envie, hi, hi! » En vérité, quand Suzanne a vu la bague, elle n’y a porté que très peu d’attention; c’est l’auteur du cadeau qui est devenu l’objet de son attention, de sa joie et de sa louange.

c. Contraste avec les piétés d’aujourd’hui🔗

Nous voyons la même chose chez Paul dans ce texte. Il a contemplé le cadeau parfait : « le Christ-Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs », et c’est l’auteur du cadeau qui est devenu l’objet de son attention, de sa joie et de sa louange. En fin de compte, l’Évangile de Paul est centré sur Dieu et non pas sur l’homme. L’Évangile a pour conséquence chez Paul une piété centrée sur Dieu et non pas centrée sur lui-même. Je crains que souvent, notre piété chrétienne soit un peu trop centrée sur nous-mêmes, à l’image de ces enfants qui reçoivent leurs cadeaux de Noël. Il suffit de feuilleter nos recueils de chants pour découvrir qu’il y a peut-être un déséquilibre entre, d’une part, l’attention que nous portons à nous-mêmes, à tout le bien que nous tirons de l’Évangile et à tout ce dont nous voulons faire l’expérience, et d’autre part, l’attention que nous portons à l’auteur de l’Évangile, au Dieu transcendant et à l’honneur et à la gloire dont il est digne.

Cela me fait revenir à ce que nous avons vu précédemment. Si vous êtes accablé par le sentiment de votre propre culpabilité, si vous doutez de l’amour que Dieu vous porte, la troisième chose à faire, après avoir considéré quelle était la puissance de l’Évangile et quelle était la fiabilité de l’Évangile, c’est de considérer quel est le résultat de l’Évangile chez Paul. Il ne cherche pas de réponse en lui-même; son attention est toute entière tournée vers Dieu. Son réconfort, sa sécurité, sa joie viennent de lui. L’Évangile qu’il a reçu et qu’il est chargé de proclamer au monde lui vient du Dieu transcendant : celui qui règne éternellement, qui ne mourra jamais, qui dépasse le monde visible et qui est seul digne d’être appelé Dieu.

5. Conclusion🔗

Alors, quelles sont ces choses que vous avez faites dans votre vie, et qui continuent, aujourd’hui encore, de peser sur votre cœur, au point peut-être de vous tourmenter? Quels sont ces actes, ces paroles ou ces pensées qui ont entaché votre conscience? Quelles sont ces voix qui vous accusent et qui vous disent que vous n’avez aucune valeur aux yeux de Dieu ni de place dans sa famille? La bonne nouvelle que Dieu vous annonce aujourd’hui, c’est que c’est vrai qu’il n’y a en vous-mêmes aucune raison que Dieu vous aime, mais à cause de Jésus, si vous lui avez remis votre vie, Dieu a toutes les raisons de vous aimer. Il n’a que des raisons de vous aimer. Vous avez toute votre place dans sa famille.

Ce texte nous a fait contempler la puissance de l’Évangile : là où le péché abonde, la grâce que Dieu dispense en Jésus surabonde. Arrêtons donc de douter de la portée de cette grâce. Ce texte nous a fait contempler ensuite la fiabilité de l’Évangile : la promesse de l’entière rémission de nos péchés en Jésus est certaine et digne d’être entièrement reçue. Arrêtons donc de douter de l’efficacité de cette grâce. Enfin, ce texte nous a fait contempler le résultat de l’Évangile : ce cadeau parfait doit faire porter toute notre attention vers celui qui en est l’auteur, le Dieu tout-puissant qui tient parfaitement ses promesses.

Arrêtons donc de chercher en nous-mêmes les raisons de notre valeur aux yeux de Dieu. Si nous fouillons dans notre cœur, nous n’y trouverons que culpabilité et honte. Mais si nous contemplons Dieu le Père et son Fils Jésus-Christ, nous trouverons en eux, par l’Esprit Saint, notre justification et notre liberté. Je vous invite donc à échanger votre introspection maladive contre une « christospection » salutaire. Car, comme nous l’avons dit en introduction, la raison de notre valeur aux yeux de Dieu n’est pas à chercher en nous-mêmes, mais en Jésus.

Je termine avec cette citation d’un homme au cœur profondément pastoral, un certain Jean Calvin : « Aussitôt que l’indignité apparaît, la confiance tombe. C’est pourquoi, plus quelqu’un est tourmenté et chargé de ses péchés, plus il convient qu’il s’en aille avec courage à Jésus-Christ. »