Cet article sur 2 Rois 19 a pour sujet l'histoire du roi Ézéchias, son indignation et sa tristesse du fait qu'on a bafoué l'honneur de Dieu. Il a reconnu la puissance du Dieu souverain et son jugement contre tout orgueil.

Source: Récits d'hier pour la foi d'aujourd'hui. 3 pages.

2 Rois 19 - L'histoire du roi Ézéchias

2 Rois 19

Une menace terrible vient de s’abattre sur le bon roi Ézéchias, ainsi que sur toute sa nation. L’attitude du roi devant le péril suspendu au-dessus de leur tête nous paraît dérisoire; il semble totalement incapable d’y faire face. Politiquement, son attitude nous paraît pathétique, car au lieu de faire un discours devant son peuple, un appel capable d’enflammer les cœurs, où encore d’essayer de concevoir, à l’aide de ses aides militaires, une riposte militaire, peut-être faible et inadéquate, mais qui l’aide à garder la face, ou même de négocier une reddition dans la tristesse et la peine, Ézéchias, lui, se contente de déchirer ses vêtements, signe, à l’époque, de tristesse et de deuil, et se dirige vers le Temple du Seigneur. N’est-ce pas le contraire de ce qu’on attend d’un roi? On pourrait critiquer le bon roi Ézéchias d’avoir manqué à sa vocation de chef politique et militaire.

De telles critiques nous sont aussi adressées, à nous autres chrétiens, par les mêmes gens qui s’imaginent être solidement ancrés sur la terre et qui nous reprochent si souvent de ne rien faire, ou pas assez, dans le domaine politique ou social, ou encore de fuir nos responsabilités civiles. Ils nous reprochent de nous réfugier dans les églises, de nourrir de fausses espérances, d’imaginer des délivrances qui ne sont pas terre à terre…

Qu’ils ont tort, ces critiques-là! En réalité, Ézéchias nous apprend une grande leçon. Il déchire ses vêtements en signe d’indignation et de tristesse; il est en colère de ce qu’on vient d’insulter son Dieu. C’est un jour d’angoisse pour ce roi croyant. Bien qu’apparemment il y ait un problème politique, l’affaire n’est pas essentiellement politique. En sa qualité de chef politique, il ne peut rien faire; il peut se battre ou bien négocier, mais il ne peut pas résoudre la question de fond. Ézéchias se rend compte des limites de son pouvoir politique; il se rend compte que, seul, il ne peut pas venger l’honneur bafoué de Dieu. Alors il confie cette affaire entre les mains du prophète. C’est de la bouche de celui-ci qu’il va recevoir la réponse. Une réponse qui sera aussi un message de consolation.

Son ennemi assyrien affirme que sa force est plus grande que celle de Dieu. Ézéchias, lui, se dirige vers le Temple pour présenter à Dieu… la cause de Dieu. Il ne demande pas l’anéantissement des Assyriens ni même la victoire sur eux. Il prie simplement : « C’est toi qui es le seul Dieu pour tous les royaumes de la terre » (2 R 19.15). Il croit et il confesse le pouvoir de Dieu. Il n’ignore pas que l’Assyrien a en partie raison; il est fort et il a vaincu bien des royaumes…

Comparons notre situation à celle du roi Ézéchias. Nous aussi, nous autres chrétiens, sommes si faibles devant les forces de l’incrédulité, de la magie, de la sorcellerie, de la politique, de la présence des nouvelles idolâtries… Que reste-t-il à faire? Et bien, il nous reste à confesser, comme Ézéchias, que Dieu est le seul et unique Dieu, que la victoire lui appartient. Ce n’est pas parce que nous serons plus nombreux et plus forts que nous gagnerons la bataille. Il n’y a qu’à confesser notre foi devant la face du monde; déclarer que le Père de Jésus-Christ est le seul Seigneur, que le Maître véritable du monde ce n’est ni la technique, ni la politique, ni la science, ni les autres pouvoirs. Notre engagement consistera, en tout premier lieu, à nous retirer dans la maison de l’Éternel et à nous tenir dans sa présence. Il nous reste à prendre le parti de Dieu contre celui de tous les hommes s’il le faut. Je crois qu’il est plus coûteux de prier de la sorte que de s’engager à révolutionner le monde…

Je ne conseille surtout pas les chrétiens à rester inactifs ou fatalistes. Mais d’après l’histoire d’Ézéchias, nous apprenons que c’est Dieu qui mène l’action véritable. Dieu a répondu par son messager et il a annoncé son jugement sur l’ennemi. Que les hommes se moquent du jugement de Dieu ne doit pas nous troubler. Ce jugement est valable, réel. Dieu fera dire au roi : « J’ai entendu la prière que tu m’as adressée » (2 R 19.20). Il ne promet pas de tout arranger, mais il le rassure : « Ne t’effraie pas des paroles que tu as entendues et par lesquelles ils m’ont bafoué » (2 R 19.6). Et il révèle à Ézéchias sa grandeur.

Bien sûr, le roi assyrien, lui aussi, est grand et fort, mais seulement parce que Dieu a permis qu’il le soit. L’homme emploie sa grandeur à la violence, aux massacres, au pillage, aux injustices… Mais Dieu y mettra une limite et une fin. Il a permis que le roi d’Assyrie réduise des villes en poussière; mais il va juger aussi ce roi : « Tu t’emportes contre moi et ton arrogance est montée à mes oreilles » (2 R 19.28). Dieu ne sera donc pas indifférent aux violences verbales et effectives de l’Assyrien. Celui qui se moque de Dieu sera puni par lui. Sennachérib, roi d’Assyrie, fut puni non seulement à cause de ses crimes, mais surtout par son orgueil contre Dieu, qui l’interroge : « Qui as-tu insulté et bafoué? » (2 R 19.22).

Après avoir prononcé le jugement, Dieu va rassurer le peuple et son roi. Le prophète donnera un signe. La vie normale reprendra comme auparavant. Si l’invasion empêche maintenant les semailles et les moissons, l’année suivante on sèmera et on récoltera de nouveau. Rien de prodigieux en cela, mais c’est ce qu’il y a de plus normal. Il en est ainsi pour la santé, la paix, l’abondance, signes normaux de la bonté de Dieu pour nous. L’amour fidèle de Dieu permet que la vie reprenne son cours après les guerres, les catastrophes ou les razzias. Nous savons que même le pouvoir de l’enfer ne pourra pas nous écraser.

Le miracle se produira par la suite. Que s’est-il passé? D’abord, la peste frappe l’ennemi et son camp. Le roi Sennachérib rentre piteusement au pays et regagne Ninive, sa capitale; c’est là que, quelque temps après, il sera assassiné par ses deux fils, alors qu’il priait dans le temple de son dieu. L’Assyrie n’a pas conquis Jérusalem, la ville de David. Dieu s’est chargé de la protection, de la défense et de la vengeance de son honneur. Dieu intervient à sa manière, parfois de façon miraculeuse, mais pas nécessairement; cependant, il reste toujours le surnaturel, le tout Autre, celui qui a le dernier mot.

En apprenant la destruction de l’armée assyrienne, les Égyptiens l’ont attribuée à l’apparition des rats et de la peste. Pour nous, l’essentiel est de savoir que c’est Dieu lui-même qui les a frappés. Une fois encore, sa Parole a été Parole de vie et Parole de mort.

« Celui qui ne se confie pas au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui », affirme Jésus-Christ (Jn 3.36). Mais c’est aussi le Fils de Dieu qui a donné sa vie, « afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jn 3.16).