Cet article sur 2 Timothée 2.1-13 a pour sujet la fidélité du Christ à travers l'histoire à rassembler son Église en croissance et à lui assurer sa préservation au moyen de serviteurs fidèles pour la transmission et la proclamation de l'Évangile.

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2 Timothée 2 - Dieu préserve son Église

« Toi donc, mon enfant, fortifie-toi dans la grâce qui est en Christ-Jésus et ce que tu as entendu de moi en présence de beaucoup de témoins, confie-le à des hommes fidèles, qui soient capables de l’enseigner aussi à d’autres. Souffre avec moi comme un bon soldat du Christ-Jésus. Il n’est pas de soldat en campagne qui s’embarrasse des affaires de la vie s’il veut plaire à celui qui l’a enrôlé, et l’athlète n’est pas couronné s’il n’a combattu suivant les règles. Le laboureur qui peine doit être le premier à recueillir le fruit. Comprends ce que je dis, car le Seigneur te donnera de l’intelligence en tout. Souviens-toi de Jésus-Christ, ressuscité d’entre les morts, issu de la descendance de David, selon mon Évangile, pour lequel je souffre jusqu’à être lié comme un malfaiteur. Mais la parole de Dieu n’est pas liée. C’est pourquoi je supporte tout à cause des élus, afin qu’eux aussi obtiennent le salut qui est en Christ-Jésus, avec la gloire éternelle. Cette parole est certaine : Si nous sommes morts avec lui, nous vivrons aussi avec lui; si nous persévérons, nous régnerons aussi avec lui; si nous le renions, lui aussi nous reniera; si nous sommes infidèles, lui demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même. »

2 Timothée 2.1-13

« Dieu préserve son Église », voilà le titre de cette méditation basée sur 2 Timothée 2.1-13. Elle pourrait aussi s’intituler : « Pendant deux mille ans, Dieu a préservé son Église par le moyen de fidèles serviteurs. »

Dieu préserve son Église par le moyen de fidèles serviteurs🔗

J’aimerais vous poser une question : L’Église de Jésus-Christ a-t-elle grandi durant les deux mille ans de son histoire? Le nombre de ses membres s’est-il accru? La réponse à une telle question est un « oui » franc et clair. L’Église a grandi, l’Église grandit tous les jours et l’Église croîtra encore, jusqu’à ce que le nombre total des élus soit atteint. Peu importe le nombre d’obstacles ou de revers que nous autres chrétiens subissons chaque jour et peu importe l’endroit où, dans le monde, une telle croissance peut être aperçue, selon le plan éternel de Dieu, l’Église est en croissance, comme il l’a planifié.

Nous entendons dire, par exemple, qu’aujourd’hui, en Asie du Sud-Est, l’Église est en pleine expansion. Mais ce ne sont pas seulement les statistiques qui nous informent ou qui confirment que cette expansion est en cours. Bien davantage, la Parole de Dieu elle-même nous en donne l’assurance, car, comme nous venons de le lire, « Jésus-Christ demeure fidèle, il ne peut se renier lui-même ». Cette fidélité signifie en fait qu’il continue de prendre soin de l’Église, son corps, et de la faire croître, car il ne peut pas renier son propre corps.

Chaque fois qu’un membre croyant de l’Église meurt sur terre, nous ne devons pas penser que l’Église s’est appauvrie d’un membre. Au contraire, la mort dans la foi montre toujours que le nombre des élus est devenu plus grand, approchant le nombre total de ceux qui sont sauvés. Oui, la mort des croyants est la preuve que l’Église est en croissance et, dans ce sens, la mort de croyants qui nous sont proches, peut-être même des membres de notre famille, prend alors une signification nouvelle, même au milieu de notre deuil.

Cela dit, le texte de la lettre de Paul à Timothée sur lequel nous méditons, nous appelle, nous les membres du corps, non à l’infidélité, mais bien plutôt à la persévérance, au service et même à la mort avec Christ, afin que nous puissions ensuite vivre avec lui. Si nous regardons en arrière et observons les deux mille ans d’histoire de l’Église, alors nous ne pouvons que sentir l’impact des paroles de Paul à Timothée. Il écrit à son jeune ami : « Ce que tu as entendu de moi en présence de beaucoup de témoins, confie-le à des hommes fidèles qui soient capables de l’enseigner aussi à d’autres. » Oui, pendant deux mille ans le Seigneur a préservé son Église au moyen de fidèles serviteurs. Il a été et reste fidèle; il ne peut pas se renier lui-même! Une chaîne ininterrompue de fidèles serviteurs à travers les siècles; c’est par leur moyen, entre autres, que notre Seigneur Jésus-Christ a démontré et démontre encore sa fidélité.

Lorsque Paul a écrit à Timothée, il ne savait certainement pas que cette chaîne consistant à confier un enseignement à des hommes fidèles durerait encore deux mille ans plus tard. Mais, avec d’autres croyants, il pouvait chanter cet hymne de l’Église primitive, que nous trouvons aux versets 11 à 13 de notre texte et qui se termine sur ces mots extraordinaires : « Lui demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même. » Aujourd’hui, nous aussi nous pouvons chanter ce même hymne, car nous sommes témoins que dans le passé des serviteurs fidèles nous ont transmis l’Évangile de Jésus-Christ, tandis que se lèvent de nouveaux serviteurs appelés à ce même service. Bien de ces personnes sont mortes, mais nous savons maintenant que, « parce qu’ils sont morts avec lui, ils vivront aussi avec lui ».

Ainsi donc, Paul ne pouvait pas connaître ce qu’apporteraient deux mille ans d’histoire de l’Église, mais nous, aujourd’hui, lorsque nous lisons sa lettre au jeune Timothée, écrite en prison peu avant son exécution sur ordre de l’empereur romain, nous voyons bien que ses paroles sont inspirées; elles sont une prophétie qui nous est directement adressée aujourd’hui. C’est pourquoi nous pouvons également appliquer à notre situation présente un autre passage de la Bible : « Souvenez-vous de vos conducteurs qui vous ont annoncé la parole de Dieu; considérez l’issue de leur vie et imitez leur foi » (Hé 13.7).

Pourtant, si Paul ne pouvait lire ou déchiffrer notre histoire présente, il savait quelque chose à propos de la fin des temps, et l’image qu’il en dessine un peu plus loin dans sa lettre à Timothée n’est pas très reluisante. Écoutez ce qu’il dit, au début du chapitre 3 :

« Sache que dans les derniers jours surgiront des temps difficiles, car les hommes seront égoïstes, amis de l’argent, fanfarons, orgueilleux, blasphémateurs, rebelles à leurs parents, ingrats, sacrilèges, insensibles, implacables, calomniateurs, sans frein, cruels, ennemis des gens de bien, traîtres, impulsifs, enflés d’orgueil, aimant leur plaisir plus que Dieu; ils garderont la forme extérieure de la piété, mais ils en renieront la puissance » (2 Tm 3.1-5).

Voyez-vous, mourir avec Christ signifie justement ne pas avoir part à ces actes qui nous sont décrits ici. Cela, c’est la vraie mort avec Christ, la mort de notre vieille nature, une mort au péché que nous pouvons voir dans la vie des serviteurs fidèles de Jésus-Christ, car, aussi choquant que cela puisse nous paraître, Paul parle ici de prétendus leaders religieux, d’hommes qui prétendent servir Dieu. Si nous contemplons à nouveau les deux mille ans passés d’histoire de l’Église, nous pouvons voir que l’Église a eu affaire à beaucoup de serviteurs infidèles. À vrai dire, nous nous demandons où étaient les serviteurs fidèles qui devaient constituer plusieurs des chaînons de cette chaîne ininterrompue. Mais la réponse se trouve ici, et nulle part ailleurs : « Lui demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même. » Même si plusieurs l’ont renié, par leurs actes ou par leur conduite infidèle, il a préservé son Église. Aujourd’hui et demain, il la préserve avec la même fidélité.

Cette fidélité de Christ témoigne d’autre chose encore. La Parole de Dieu ne peut pas être enchaînée ou retenue prisonnière, comme l’écrit Paul à son jeune ami Timothée au verset 9 : « Selon mon Évangile, pour lequel je souffre jusqu’à être lié comme un malfaiteur. Mais la parole de Dieu n’est pas liée. » Paul ne parlait pas de manière figurée lorsqu’il mentionnait ses chaînes. Il était emprisonné et se trouvait littéralement enchaîné en attendant son exécution, et cela à cause de l’Évangile. Mais à travers un tel serviteur fidèle, Dieu a préservé son Église. Comment Paul a-t-il été fidèle? Il l’a été en proclamant sans cesse la Parole de Dieu et en vivant sa foi de manière exemplaire. Nous voyons donc que la préservation de l’Église et la proclamation de la Parole de Dieu sont une et même chose. Les deux ne sont pas séparées l’une de l’autre.

Transmettons fidèlement l’Évangile de la grâce🔗

Quel est donc le plan de Dieu pour ses enfants aujourd’hui? Ayant fait l’expérience de la fidélité de Jésus-Christ au cours des âges, c’est maintenant notre tâche de transmettre fidèlement à la génération suivante l’Évangile de grâce du Seigneur Jésus-Christ. Nous sommes appelés à cette proclamation et à cet enseignement, afin que, par notre proclamation, le Seigneur préserve et fasse croître son Église sur terre. Nous devons nous comporter en soldats fidèles à leur Commandant, Jésus-Christ, qui règne du haut des cieux, à la droite du Père.

Le monde, là dehors, est le champ de bataille. Oui, c’est vrai, sur un champ de bataille meurent aussi de nombreux soldats. Mais que la mort survienne sous forme d’une exécution, comme cela fut le cas de l’apôtre Paul il y a deux mille ans, ou d’une autre manière, cela ne change rien à la promesse qui nous est faite par le Chef tout-puissant de l’armée en question : « Si nous sommes morts avec lui, nous vivrons aussi avec lui; si nous persévérons, nous régnerons aussi avec lui. »

Le Commandant en chef, Jésus-Christ, est tout-puissant, car c’est lui qui nous a précédés sur le champ de bataille comme le soldat le plus courageux, un soldat qui n’a pas eu peur d’aller à Jérusalem pour y accomplir sa mission divine, alors qu’il savait parfaitement que des hommes impies l’attendaient pour le piéger, le juger iniquement et le mettre à mort cruellement. Mais il savait aussi que tout cela faisait partie du plan divin de salut pour les hommes, un plan dessiné par son Père, le Dieu éternel, qui l’envoyait sur terre pour le réaliser. Jésus-Christ a directement confronté le prince des ténèbres ainsi que la mort et il a remporté la victoire. Il est notre vrai et seul Chef, celui dont Paul pouvait encore une fois témoigner, peu avant sa propre mort, lorsqu’il écrivait au verset 8 :

« Souviens-toi de Jésus-Christ, ressuscité d’entre les morts, issu de la descendance de David, selon mon Évangile, pour lequel je souffre jusqu’à être lié comme un malfaiteur. »

Cet Évangile, ce message de victoire sur la mort est d’une telle nature qu’aucune chaîne sur terre ne pourrait le retenir ou l’empêcher de progresser. Cet Évangile est une telle onde de choc que deux mille ans après la proclamation de Paul, la vie d’hommes et de femmes, partout sur la terre, s’en trouve radicalement transformée. Paul savait que l’Évangile ne peut être enchaîné et que l’Église croîtrait. Il savait que le Commandant en chef tout-puissant a ses élus. Voilà pourquoi il écrit au verset 10 : « C’est pourquoi je supporte tout à cause des élus, afin qu’eux aussi obtiennent le salut qui est en Christ-Jésus, avec la gloire éternelle. » Oui, notre Chef règne et ses soldats ne peuvent vivre autrement qu’en obéissant à ses ordres, car eux aussi sont portés par l’onde de choc de l’Évangile.

Mais quelles sont les caractéristiques d’un bon soldat? Aux versets 3 et 4, Paul les décrit en parlant de persévérance, de privations et d’endurance : « Souffre avec moi comme un bon soldat du Christ-Jésus. Il n’est pas de soldat en campagne qui s’embarrasse des affaires de la vie s’il veut plaire à celui qui l’a enrôlé. » En effet, un bon soldat se concentre sur le champ de bataille et sur les ordres de son chef. Un bon soldat n’est pas paresseux, il ne fait pas la grasse matinée, il ne se décourage pas facilement, il regarde toujours du côté de la victoire. Un soldat de Jésus-Christ sait que son Chef a déjà remporté la victoire. C’est pourquoi il accepte les privations et porte sa part des tribulations. Voilà comment nous mourons chaque jour avec Jésus-Christ : en supportant notre part de tribulations.

Mais le bon soldat de Jésus-Christ sait qu’il combat sous la bannière du Dieu vivant. S’il regarde en arrière, ce n’est pas pour s’enfuir lâchement. Bien plutôt, il regarde en arrière pour contempler tous les combats que lui, et d’autres soldats avant lui, ont victorieusement combattus sous la bannière de leur Chef. Il sait qu’aussi bien lui que d’autres soldats ont souvent été infidèles à leur Chef. Mais il se souvient aussi de toutes les fois où la promesse du Commandant en chef a été réitérée et tenue : « Si nous sommes infidèles, lui demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même. »

Un tel soldat n’a pas peur de la mort, car il chante ce chant de guerre si spécial : « Si nous sommes morts avec lui, nous vivrons aussi avec lui; si nous persévérons, nous régnerons aussi avec lui. » Régner : cela veut dire qu’avec Christ nous serons les rois d’une nouvelle création dans laquelle le prince des ténèbres sera pour toujours enchaîné et où la mort ne sera plus. Aujourd’hui, la Parole de Dieu ne peut être enchaînée, même si vous ou moi nous trouvons en prison pour notre foi. Lorsque nous persévérons à proclamer la Parole de Dieu, nous sommes en fait en train de préparer des chaînes pour Satan, pour le jour où nous régnerons avec notre Chef.

Maintenant que l’Écriture sainte nous a une fois de plus témoigné de la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ qui demeure fidèle et préserve son Église aujourd’hui comme par le passé, sur quelle exhortation pouvons-nous conclure? Sur celle du verset 1, sur ces mots adressés par Paul au jeune Timothée et que nous pouvons nous approprier : « Toi donc, mon enfant, fortifie-toi dans la grâce qui est en Christ-Jésus. » Soyez forts, fortifiez-vous dans la grâce qui est en Christ-Jésus! Il vous appelle au combat de la foi, à la persévérance, à la proclamation de l’Évangile. Il vous appelle à transmettre ce que vous avez entendu proclamer à des hommes fidèles, capables de l’enseigner à leur tour à d’autres. Il fait de vous des ouvriers avec lui de la préservation de son Église sur terre.

Cela veut dire, pratiquement, qu’il est important pour les communautés chrétiennes d’aider de jeunes gens motivés et qui sentent en eux cette vocation, afin qu’ils puissent être formés pour ce service. Mais tous prennent part à cette proclamation, chacun au moyen du témoignage de sa vie personnelle, familiale ou professionnelle. Ce témoignage est aussi visible dans l’amour que les croyants se portent les uns aux autres. Nous sommes appelés à vivre avec Christ, mais pour cela il nous faut être morts avec lui. Nous sommes appelés à régner avec Christ, mais pour cela il nous faut avoir persévéré dans la foi. Si les privations et les épreuves vous font douter ou devenir infidèle au milieu de la tentation, rappelez-vous : « Lui demeure fidèle, car il ne peut se renier lui-même! »