Cet article sur Apocalypse 12.1-5 a pour sujet le ciel qui est la demeure de Dieu dans sa splendeur et de son Fils qui règne dans sa gloire, produisant un grand émerveillement et une espérance pleine de consolation.

Source: Jésus-Christ lumière du monde. 5 pages.

Apocalypse 12 - Un grand signe dans le ciel

Apocalypse 12.1-5

Dans le vocabulaire biblique, le signe est ce qui surprend l’homme, le frappe et l’étonne profondément. Le signe biblique est un fait inattendu, sans précédent, qui dépasse tout ce qu’on pouvait attendre; il est incomparable à tout ce que l’on a connu dans le passé. Aux yeux de l’enfant ébloui, le monde tout entier n’est-il pas un signe merveilleux?

Dans ce passage du livre de l’Apocalypse, il nous est parlé d’un signe dans le ciel. Et plus précisément « d’un grand signe ». Mais avant même de chercher à le comprendre, voyons déjà ce qu’est le ciel lui-même. Car le ciel en soi n’est-il pas déjà un signe fascinant, éblouissant? Le plus grand et le plus merveilleux d’entre tous?

Le ciel est le siège et le centre de tout miracle. Le Merveilleux y a établi son trône. Ce qui dépasse notre pensée et notre imagination humaines se trouve réuni au ciel; ce qui nous captive, nous exalte et nous transcende y est réuni. Les prophètes et les apôtres, lorsqu’ils en rendent compte, ont recours à un langage imagé et à des descriptions symboliques; ils en décrivent la forme ou en dépeignent les couleurs à l’aide de ce qui, dans leur connaissance et expérience terrestres, ils trouvent sublime.

Les richesses célestes et leur resplendissante beauté sont expliquées à l’aide d’un style et des termes compréhensibles, propres à une expérience connue. L’un d’entre eux, Ésaïe, nous en offre un exemple :

« À la place du laiton ce sera de l’or et au lieu du fer l’argent. […] On n’entendra plus parler de violence dans le pays, ni de pillage ni de destruction. Tu appelleras ses murailles le salut et ses portes louange. Le soleil ne sera pas ta lumière du jour ni l’éclat de la lune durant la nuit. Car le Seigneur en personne sera ta lumière permanente, et ton Dieu ta gloire » (És 60.17-19).

Le Nouveau Testament lui fait un écho plus fort et plus sublime, comme dans une œuvre musicale lorsque le crescendo, dans une finale majestueuse, achève dans la perfection l’œuvre du compositeur. Écoutez aussi ce célèbre texte de l’Apocalypse de Jean, qui décrit la réalité céleste, étonnante, resplendissante, exaltante :

« Et j’ai vu descendre du ciel d’auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, prête comme une épouse qui s’est parée pour son époux. […] Je n’y vis pas de temple, car le Seigneur Dieu tout-puissant est son temple, ainsi que l’Agneau. La ville n’a besoin ni du soleil ni de la lune pour y briller, car la gloire de Dieu l’éclaire et l’Agneau est son flambeau. […] Et le trône de Dieu et de l’Agneau y sont. Ses serviteurs le serviront, et ils verront sa face et son nom sera inscrit sur leurs fronts » (Ap 21.2,22; 22.3-4).

Le ciel qui est la demeure du Dieu de la grâce est tellement inouï que saint Paul pouvait écrire : « Ce que l’œil n’a vu ni l’oreille entendue, et n’est entré dans la pensée de l’homme, ce sont là les choses que Dieu a préparées pour ceux qui l’aiment » (1 Co 2.9). Le ciel est un grand signe pour notre foi chrétienne.

Pourtant, ce grand signe dont Jean a été le témoin — aussi merveilleux soit-il — n’épuise pas son étonnement. Selon ses propres termes, un fait plus merveilleux encore est la présence du petit enfant qu’une jeune femme met au monde dans la souffrance. Il le voit pris en charge par Dieu, monter auprès de lui, vers le trône du Tout-Puissant. Jean est un privilégié et un bienheureux, car il a été le témoin aussi bien du début de la vie de cet enfant que de sa gloire ultime. Cet enfant n’est autre que son Maître; il le voit pour commencer comme un enfant fragile, premier-né de sa mère, qui l’emmaillote et le couche dans une crèche, « car il n’y avait point de place pour eux dans l’hôtellerie » (Lc 2.7). Et au cours des trente-trois années de l’existence que cet enfant a vécu, ce sera pareil; comme il le dit lui-même à une occasion : « Les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel des nids, mais le Fils de l’homme, Jésus, le Christ, n’a où reposer sa tête » (Mt 8.20).

Jean, l’auteur du livre de l’Apocalypse, est devenu son disciple; il le verra dans son agonie à Gethsémané; il le suivra jusqu’au sanhédrin juif et au prétoire romain; il gravira même le Calvaire, jusqu’au lieu de son exécution. Il accompagnera son corps jusqu’à dans le jardin où une tombe nouvellement taillée dans le roc lui sera prêtée, sans doute provisoirement.

Mais à présent, il le voit dans son état de glorification, revêtu d’une suprême autorité. Il s’était humilié jusqu’à la mort, celle de la croix, mais Dieu l’a exalté et l’a placé au-dessus de tout nom, afin que tout genou fléchisse et que toute langue confesse Jésus-Christ comme Seigneur, et que tout ce qui est dans les cieux, sur la terre et au-dessous de la terre, dans l’univers tout entier, soit placé sous ses pieds, à la gloire de Dieu le Père.

À moins que nos cœurs ne soient de pierre, ils ne peuvent que s’émerveiller devant tant de splendeurs, être captivés par ce miracle éblouissant. Le jour est proche où il apparaîtra pour revendiquer sa seigneurie universelle et totale sur nos existences, pour juger nos réticences, nos reniements, nos hésitations et peut-être même nos trahisons. Alors, de gré ou de force, nous nous mettrons à genoux et le reconnaîtrons comme Seigneur et confesserons son saint nom, élevé au-dessus de tout nom. Tout œil le verra, et ne verra rien d’autre que lui, ce grand, ce très grand Signe dans le ciel.

Reste encore un troisième et non moins grand signe dans ciel. J’ose dire qu’il dépasse même les deux précédents.

En effet, qu’y a-t-il d’exceptionnel dans le fait que l’enfant dont il est question, Jésus-Christ, se trouve au ciel? Le ciel n’est-il pas le foyer d’où il est descendu ici-bas? Le ciel n’est-il pas la maison de son Père? Sa propriété et son héritage? Le plus incroyable, le plus extraordinaire, ce qui frappe aussi bien l’auteur de notre texte que nous autres, ses lecteurs, c’est la présence de cet homme dans ces lieux célestes. Un homme pécheur et mortel pénètre jusqu’au trône de la grâce divine, cette grâce qui arrache l’homme à sa misère, le pardon, et lui restitue son statut originel.

En voyant Jean dans ce ciel, je ne puis m’empêcher de penser que, comme lui, moi aussi je suis destiné à y pénétrer, à y faire mon entrée dépouillé de ma chair mortelle, allégé des pesanteurs de l’existence, défait de tous les fardeaux terrestres et du poids de ma culpabilité; à l’abri aussi de la violence de l’adversaire qui ne cesse de me harceler, de me narguer, de me faire souffrir, de m’inspirer de l’angoisse… Alors, je pourrai m’exclamer ravi : anges et saints du ciel, rassurez-moi, suis-je aussi dans votre ciel? Ou bien s’agit-il d’un beau rêve, dont je m’éveillerai en sursaut, amer et désillusionné?

Non, je ne me trompe pas. C’est vrai, c’est indubitable; non seulement je suis le témoin émerveillé lointain pour l’instant des splendeurs célestes, mais encore j’en suis le bénéficiaire. Dans le septième ciel s’accomplit le miracle de la grâce divine qui m’a affranchi, moi un pécheur voué à la perdition!

Avez-vous jamais songé au ciel ou chanté l’espérance de sa félicité? Mesurez la portée de chacun des mots que vous lisez dans la Bible, appréciez les sublimes descriptions offertes pour notre consolation et émerveillement. Il semble bien, hélas!, que bien des chrétiens n’y songent qu’en état de torpeur, ne chantent leur espérance que d’une lèvre hésitante, le cœur vide, la tête obnubilée par ce qui les entoure ici et maintenant… Leur foi et leur amour sont tellement rapetissés, pour être à la mesure des promesses divines et pour répondre à l’amour divin…

Le psalmiste de l’Ancien Testament chantait avec vigueur et une sainte joie : « Tes compassions montent jusqu’aux nues et tes vérités jusqu’aux cieux. Ta justice est pareille aux monts et tes jugements sont profonds… »

Saint Paul ne reste pas en deçà de cette exultation :

« Ô profondeur de la richesse, de la sagesse et de la connaissance de Dieu! Que ses jugements sont insondables et ses voies incompréhensibles! En effet; qui a connu la pensée du Seigneur, ou qui a été son conseiller? Qui lui a donné le premier pour qu’il ait à recevoir en retour? Tout est de lui, par lui et pour lui! À lui la gloire dans tous les siècles. Amen! » (Rm 11.33-36).

Nous nous éveillerons au ciel pour l’admirer, pour l’adorer, pour nous prosterner devant sa sainte et sublime majesté. Tout « ce que l’œil n’a point vu et que l’oreille n’a point entendu », Dieu nous le révélera définitivement et totalement. Ce qui sur terre semblait impossible, lorsque ses pensées étaient éloignées de nous « comme le ciel est éloigné de la terre », alors, en présence du grand signe et de la réalité ultime, notre véritable destinée sera accomplie et la perfection nous entourera.

À l’heure actuelle, ses voies ne sont pas nos voies, même si nous ne doutons pas qu’elles soient merveilleuses; ce sont les voies qu’emprunte son élection éternelle, et sur lesquelles chemine sa sage et fidèle providence. Sa grâce s’y manifeste et nous accompagne, même lorsque le chemin est obscur, l’avenir incertain et l’angoisse étouffante. C’est le sentier étroit qui tend vers la destination ultime, le ciel, lequel sera un grand, un très grand et merveilleux signe à nos yeux d’incrédules.

Très souvent, nous ne savons pas le pourquoi de la douleur, le sens de la souffrance, l’énigme du mal, la raison de toutes les tragédies qui s’abattent autour de nous et même sur nous. Les réalités quotidiennes sont souvent d’une noirceur intolérable, et les afflictions, physiques ou morales, nous torturent sans cesse. Songer au ciel ne nous épargne ni l’épreuve ni la maladie. Pourquoi ceci ou cela?, demandons-nous anxieux… Incapables de dire un mot, de consoler autrui, d’apaiser le malheureux, d’accompagner l’ami durant les heures douloureuses ou dans les fournaises ardentes, impuissants et inconsolés, nous posons la question légitime : Pourquoi? En effet, les voies du Seigneur sont déroutantes pour notre esprit borné. Dieu serait-il un Être suprême sans cœur, voire froidement cruel? Est-il capable de tenir ses promesses?

Quelle est cependant la promesse la plus audacieuse, la plus inouïe que Dieu nous ait faite? La plus lumineuse et la plus certaine? N’est-ce pas la Bible, sa Parole écrite? Ce qu’elle nous annonce et prédit nous assure son ciel, son Royaume, ce signe futur, mais certain, signe plus grand et plus merveilleux que tout autre prodige actuel. Si nous prenions au sérieux ses promesses, le plus inconsolé parmi nous se trouverait déjà en présence du Seigneur Jésus-Christ et du Père compatissant, Dieu de toute consolation. Celui qui nous console dans toutes nos afflictions, « afin que par la consolation que nous recevons nous-mêmes de la part de Dieu, nous puissions consoler ceux qui se trouvent dans toute sorte d’afflictions » (2 Co 1.4).

Tout ceci est possible et même réel. La Sagesse en personne, la Parole de Dieu devenue chair, nous conduira de ces lieux, ici-bas, devenus si souvent « vallée de l’ombre de la mort » (Ps 23.4), vers le ciel de la paix et de la gloire. Déjà à cause de lui, grâce à lui et à sa lumière, nous sommes capables de nous examiner nous-mêmes avec lucidité, d’examiner le cours de l’histoire, de ne plus être surpris et encore moins révoltés à cause de tant de mystères énigmatiques…

L’une des pages les plus saisissantes du livre du prophète Ézéchiel décrit quelque chose de très mystérieux : des roues. Des roues encastrées les unes dans les autres, avec des yeux au-dedans et au-dehors. Ce sont des roues vivantes, celle de la prédestination divine, celle de sa providence qui ne fait jamais défaut, celle de la grâce toute suffisante… Toutes ces roues mystiques sont agencées ensemble et tournent en silence dans une vitesse vertigineuse, chacune accomplissant sa rotation à la perfection. L’amour du Seigneur Dieu tout-puissant s’y manifeste et s’y déploie à merveille.

Un dernier mot : c’est dans ce ciel glorieux, dans la maison du Père, de notre Père, que Jésus est allé préparer une demeure éternelle pour nous. « Lorsque je me réveillerai, je trouverai la satisfaction », dit le psalmiste. Toutes nos déceptions disparues, nos affections les plus chères, celles qui n’ont pu s’exprimer ici-bas, trouveront un bonheur éternel, total et sans mélange.

Les talents reçus et mis à profit porteront un intérêt au centuple. Nos justes ambitions jamais réalisées, ou la vocation qui nous a été refusée, nos œuvres inachevées, les dons reçus, mais inexploités à cause d’obstacles ou d’oppositions, seront enfin accomplis. La course ne s’arrêtera pas devant la froide tombe, car la mort hideuse n’aura pas le dernier mot. Nos esprits s’ouvriront à un plus grand savoir, et nous saisirons parfaitement, avec lucidité et reconnaissance, de nouvelles vérités. Là-bas, dit la sagesse divine, vous serez avec moi, il n’y aura plus aucune nuit, dans le temple de la vérité, de l’amour de la complétude de la vie éternelle.

N’est-ce pas un signe merveilleux que tout ceci? N’est-ce pas admirable que nous en prenions dès à présent connaissance? À l’entrée du ciel, en nous invitant à entrer, nous entendrons le Maître déclarer : « Entre dans la joie de ton Maître, fidèle croyant, qui vit par la grâce seule, justifié au moyen de la foi. »

Ici, est réellement installé le trône de Dieu et de l’Agneau.

« Et ses serviteurs le serviront, et ils verront sa face, et son nom sera sur leurs fronts. Ils n’ont besoin d’aucune lampe ni de la lumière du soleil, car le Seigneur Dieu leur donne la lumière. Et ils régneront de siècle en siècle » (Ap 22.3-4).

Ami désolé et abattu, pécheur gracié et repentant, voilà ce que nous attendons dans une vive et lumineuse espérance qui ne trompe pas. Nous atteindrons notre ultime destination. Dans le ciel, demeure du Père, la maison du Fils, habitée par le Saint-Esprit, il y a une place pour nous, fidèles rachetés du Fils de Dieu, pour toute la durée de l’éternité.