Cet article sur Apocalypse 16 a pour sujet les signes des temps annonçant le retour du Christ, en particulier les jugements de Dieu sur le monde qui sont justes et qui sont des malédictions de l'alliance.

Source: Les signes des temps. 3 pages.

Apocalypse 16 - Les signes des temps (4) - Les jugements de Dieu sur le monde

Apocalypse 16

La lecture du chapitre seize du livre de l’Apocalypse, le dernier livre du Nouveau Testament dans la Bible, nous fait saisir l’étendue du jugement divin sur la corruption des hommes. Un jugement terrible qui s’abat sur une humanité déchue et rebelle et qui ne peut se comprendre qu’à la lumière de l’Alliance divine ignorée, rejetée ou déchirée par la créature. Raison pour laquelle, comme nous l’avons vu dans l’article précédent de cette série, l’ange qui a autorité sur les eaux et qui vient de verser sa coupe sur les fleuves et les sources, provoquant la transformation de l’eau en sang, peut dire :

« Tu es juste, toi qui es et qui étais, toi le Saint, d’avoir ainsi fait justice. Parce qu’ils ont versé le sang de ceux qui t’appartiennent et de tes prophètes, tu leur as donné à boire du sang. Ils reçoivent ce qu’ils méritent » (Ap 16.5-6).

Nous avons là un principe de rétribution qui est fortement présent dans la conclusion de l’Alliance avec Israël, dans l’Ancien Testament. L’obéissance à l’Alliance conclue par Dieu et scellée par les signes spéciaux qu’il avait manifestés aux yeux de son peuple apportait la vie, tandis que la désobéissance apporterait le dépérissement, toutes sortes de maux physiques ou autres, auquel le peuple révolté n’échapperait pas. Comme on le lit quelque part au Psaume 119 : « Éternel, tu es juste, et tes décrets sont équitables » (Ps 119.137). Le Seigneur est juste, car en tant que Dieu souverain, il appelle tous les humains à lui rendre compte de leur obéissance. En effet, il ne les a pas laissés sans témoignage de sa présence.

Voyez-vous, il n’y a aucune différence entre le message de l’Apocalypse et ce que proclame l’apôtre Paul au premier chapitre de sa lettre aux Romains dans le texte que voici :

« Du haut du ciel, Dieu manifeste sa colère contre les hommes qui ne l’honorent pas et ne respectent pas sa volonté. Ils étouffent ainsi malhonnêtement la vérité. En effet, ce qu’on peut connaître de Dieu est clair pour eux, Dieu lui-même leur ayant fait connaître. Car, depuis la création du monde, les perfections invisibles de Dieu, sa puissance éternelle et sa divinité se voient dans ses œuvres quand on y réfléchit. Ils n’ont donc aucune excuse, car alors qu’ils connaissent Dieu, ils ont refusé de lui rendre l’honneur que l’on doit à Dieu et de lui exprimer leur reconnaissance. Ils se sont égarés dans des raisonnements absurdes et leur pensée dépourvue d’intelligence s’est trouvée obscurcie. Ils se prétendent intelligents, mais ils sont devenus fous » (Rm 1.18-22).

Tout comme le peuple d’Israël était placé devant une série de bénédictions ou de malédictions suivant son obéissance ou sa désobéissance aux prescriptions divines, ici c’est l’humanité tout entière qui est confrontée au choix décisif qu’elle aura fait. Ceux qui portent la marque de la bête sur leur front sont frappés par un ulcère malin et douloureux, après que le premier ange eut versé la coupe de la colère divine qui lui a été confiée. En revanche, ceux qui ont remporté la victoire sur la bête et son image ne seront pas touchés par le jugement divin.

Comme nous l’avons vu dans l’article précédent, au début du chapitre précédent, Jean a eu la vision suivante :

« Je vis aussi comme une mer cristalline mêlée de feu. Ceux qui ont vaincu la bête, son image et le nombre de son nom se tenaient sur la mer de cristal. S’accompagnant de harpes divines, ils chantaient le cantique de Moïse, le serviteur de Dieu, et le cantique de l’Agneau » (Ap 15.2-3).

Ceux-là vont maintenant assister depuis la mer de cristal à l’exécution du jugement divin, mais les plaies ne les atteindront pas. Peut-être sont-ils morts en martyrs, mais rien ne peut plus les atteindre désormais. Jésus a dit un jour à ses disciples :

« Mes chers amis, je vous le dis : ne craignez pas ceux qui peuvent tuer le corps, mais qui n’ont pas le pouvoir de faire davantage. Savez-vous qui vous devez craindre? Je vais vous le dire : c’est celui qui, après la mort, a le pouvoir de vous jeter en enfer. Oui, je vous l’assure, c’est lui que vous devez craindre » (Lc 12.4-5).

Pour bien comprendre le caractère lié à l’Alliance du jugement de Dieu, il nous faut revenir à des textes de l’Ancien Testament comme Lévitique 26 ou bien encore Deutéronome 28. Ils placent le peuple devant une alternative claire : obéissance aux ordonnances et prescriptions de l’Éternel ou bien désobéissance. Ainsi, au chapitre 28 du livre du Deutéronome, on lit ceci :

« Par contre, si vous n’obéissez pas à l’Éternel votre Dieu, si vous ne veillez pas à appliquer tous ses commandements et ses lois que je vous prescris aujourd’hui, voici quelles malédictions fondront sur vous. […] L’Éternel déchaînera contre vous la misère le désordre et la ruine dans tout ce que vous entreprendrez et vous exécuterez, jusqu’à ce que vous soyez complètement détruits, et vous ne tarderez pas à disparaître, parce que vous m’aurez abandonné et que vous aurez commis de mauvaises actions. […] L’Éternel vous enverra une épidémie de peste qui finira par vous éliminer du pays dans lequel vous allez entrer pour en prendre possession. Il vous frappera de maladies qui vous feront dépérir : des fièvres et des inflammations de toute nature. Il frappera aussi vos champs par la sécheresse, la rouille et le charbon. […] L’Éternel vous affligera d’ulcères, comme les Égyptiens, d’hémorroïdes, de gale et de pustules incurables. Il vous frappera de folie, d’aveuglement et d’égarement d’esprit au point que vous tâtonnerez en plein jour comme des aveugles dans l’obscurité. »

La mention des ulcères comme ceux des Égyptiens parle d’elle-même. L’Égypte représente le paganisme, l’idolâtrie d’un peuple qui, à travers son roi, entre en rébellion contre le plan de Dieu. L’Égypte est grappée par les dix plaies, avec lesquelles les sept plaies du chapitre 16 de l’Apocalypse peuvent être comparées : ulcères, ténèbres sur le royaume de la bête, eau changée en sang, grêlons énormes. Si donc Israël est frappé par les mêmes plaies que l’Égypte, cela veut dire que le peuple de Dieu ne peut pas compter automatiquement sur la protection de la bénédiction de Dieu, quels que soient ses agissements. Et en vérité, le sang des prophètes et des croyants a été versé en Israël. Même le sang de l’Agneau pur et sans tache, le Messie de Dieu, sera répandu par Israël. Le jugement de Dieu atteindra donc le monde des incroyants, des païens, de la même manière qu’il atteindra Israël ou encore l’Église apostate, celle qui renie son Dieu. Le jugement divin est lié aux prescriptions de son Alliance, il est universel, saint et juste. Et bien sûr, cela peut nous remplir d’effroi, nous faire trembler. Cependant, la réponse des croyants et celle du monde incroyant et rebelle ne peuvent jamais être la même.

La réponse du monde incroyant au jugement divin est vraiment étonnante. Relisons ensemble la réaction des hommes après que le quatrième ange eut versé sa coupe :

« Le quatrième ange versa sa coupe sur le soleil. Il lui fut donné de brûler les hommes par son feu. Les hommes furent atteints de terribles brûlures, et ils insultèrent Dieu qui a autorité sur ces fléaux; mais ils refusèrent de changer et de lui rendre hommage » (Ap 16.8-9).

Il en va de même après que la cinquième coupe eut été versée sur le trône de la bête :

« Alors, de profondes ténèbres couvrirent tout son royaume, et les hommes se mordaient la langue de douleur. Sous le coup de leurs souffrances et de leurs ulcères, ils insultèrent le Dieu du ciel, et ils ne renoncèrent pas à leurs mauvaises actions » (Ap 16.10-11).

Dans notre prochain article, nous reprendrons cette méditation sur le chapitre 16 de l’Apocalypse, pour voir que, du sein du jugement divin qui affecte la terre tout entière, Dieu prononce une béatitude, une bénédiction sur ceux qui restent fidèles à Jésus-Christ; et cette bénédiction peut nous remplir d’espérance au milieu même de la tourmente.