Cet article a pour sujet notre espérance face à la crise en écologie. Dieu avait des règles et des promesses pour la terre de Canaan (Deutéronome 8). Il a annoncé le règne de paix (Ésaïe 11) et la nouvelle création à venir (Apocalypse 21).

Source: Pour une écologie biblique. 5 pages.

Apocalypse 21 - La nouvelle terre et les nouveaux cieux

« Car l’Éternel, ton Dieu, va te faire entrer dans un bon pays, pays de cours d’eau, de sources et de nappes souterraines qui jaillissent dans les vallées et dans les montagnes. »

Deutéronome 8.7

« Il ne se fera ni tort, ni dommage sur toute ma montagne sainte; car la connaissance de l’Éternel remplira la terre, comme les eaux recouvrent le fond de la mer. »

Ésaïe 11.9

« Je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n’était plus. Et je vis descendre du ciel, d’auprès de Dieu, la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, prête comme une épouse qui s’est parée pour son époux. J’entendis du trône une forte voix qui disait : Voici le tabernacle de Dieu avec les hommes! Il habitera avec eux, ils seront son peuple, et Dieu lui-même sera avec eux. Il essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus, et il n’y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. Celui qui était assis sur le trône dit : Voici, je fais toutes choses nouvelles. Et il dit : Écris, car ces paroles sont certaines et vraies. Il me dit : C’est fait! Je suis l’Alpha et l’Oméga, le commencement et la fin. À celui qui a soif, je donnerai de la source de l’eau de la vie, gratuitement. Tel sera l’héritage du vainqueur; je serai son Dieu, et il sera mon fils. Mais pour les lâches, les incrédules, les abominables, les meurtriers, les débauchés, les magiciens, les idolâtres et tous les menteurs, leur part sera dans l’étang brûlant de feu et de soufre : cela, c’est la seconde mort. »

Apocalypse 21.1-8

C’est relativement tard, peut-être beaucoup trop tard, que l’Occident éberlué s’est rendu compte soudainement de la gravité de la crise écologique. Les exemples de l’activité néfaste de l’homme dans la nature, sur la faune et sur la flore, sont innombrables et presque irréparables les dégâts qu’il a commis, saccageant sans scrupules tout ce qu’il a pu et ne s’apercevant que bien tardivement de l’étendue du mal écologique dont il a été et continu à être le lamentable protagoniste. Des espèces animales ont complètement disparu de la surface de la terre et aujourd’hui encore, malgré la prise de conscience et les protestations vigoureuses d’un certain nombre de personnes et de groupes, le massacre continue. (Nous pensons, entre autres méfaits, à l’incroyable chasse aux baleines). Et tout cela pour de mesquins profits mercantiles qui soulèvent écœurement, indignation et protestations (n’aboutissant, hélas!, à aucun résultat). Ailleurs, ce sont les ressources naturelles qui sont exploitées et gaspillées sans aucune considération.

Ce n’est que lorsque l’homme se trouve en panne d’énergie — et alors seulement — qu’il commence à tirer la sonnette d’alarme et à crier au voleur et à l’assassin. Mais pendant longtemps, il s’est livré à abattre des forêts entières, et dans quel but? Eh bien, en tout premier lieu dans celui de produire et de fabriquer du papier. Ce papier qui servira surtout à l’impression de toutes les insanités qui polluent l’esprit de l’homme comme les gaz toxiques, les fumées d’usine ou les déchets chimiques polluent son atmosphère environnante.

Une certaine lucidité a atteint quand même un certain nombre de personnes. Soyons reconnaissants envers ceux qui s’engagent courageusement dans la bataille écologique et qui se dressent contre toute exploitation abusive, voire criminelle des ressources naturelles. Mais il ne suffit pas de les admirer; il faut encore prendre part à ce combat juste et urgent. D’autant plus que si nous sommes chrétiens, nous savons mieux que quiconque que le gaspillage des ressources de notre planète est la violation même du commandement divin de cultiver et de conserver la terre.

Cela dit, il n’existe pas un seul problème humain qui soit isolé des autres, et on ne doit pas s’attendre à trouver des solutions isolées. La complexité de tous les problèmes de l’heure actuelle nous appelle à les considérer de manière globale. Les imbrications d’un domaine dans l’autre font que l’écologie est une affaire très importante et très complexe pour la vie et même pour la survie de l’homme. Seulement une perspective globale de la création nous permettra de réfléchir au sujet de la déperdition des ressources humaines ou naturelles. Ainsi, la technologie moderne, les convictions religieuses, la démographie mondiale, les conceptions de l’univers, l’économie, la politique et les aspirations de nos contemporains, le passé, le présent et l’avenir convergent tous — d’après notre étude — vers l’homme : celui que nous appelions dès le début le gérant de la création.

Notre exposé, le dernier de cette série de cinq, cherchera à placer l’homme et la planète à la lumière de leur avenir. Nous le ferons en tenant compte d’une part de l’espoir d’un peuple ancien, Israël, et d’autre part des prophéties adressées au peuple de l’Église à la fin du Nouveau Testament. Trois péricopes bibliques pourront nous servir à mieux mener cette étude : Deutéronome 8; Ésaïe 11 et Apocalypse 21.

Ces textes bibliques expriment tous la même foi et la même espérance, l’un concernant la terre et l’autre concernant le règne de paix qui sera le dernier de la terre et de l’ensemble des cieux.

Cette foi et cette espérance sont fondées sur la promesse sûre et certaine que Dieu nous a faite et que nous pouvons partager à notre tour sans rougir, car personne ne sera jamais confus s’il place toute sa confiance — même dans le domaine de l’écologie — en la Parole révélée, vraie et certaine du Dieu des cieux et de la terre.

Jadis, au temps de Moïse, l’ancien peuple d’Israël pénétrait dans le pays de Canaan. C’était l’accomplissement d’une des promesses accordées aux ancêtres des Hébreux. Plus tard, à l’époque du roi Salomon, une autre partie de ces promesses se réalisa aussi. À tel point qu’une reine étrangère, la reine de Saba, venue en visite officielle auprès du monarque israélite, félicita non seulement celui-ci, mais encore ses plus humbles serviteurs et servantes de pouvoir prendre part à une gloire aussi resplendissante.

Nous remarquons cependant par l’étude de l’histoire d’Israël qu’aucune des promesses accordées par le divin Bienfaiteur n’était accordée sans condition. La prospérité de ce peuple était liée, certes, à un culte fidèle et sans partage rendu à l’Éternel dans la fidélité à l’alliance, mais encore dans l’observation de règles qui exprimaient déjà de façon étonnante, des millénaires avant nous, le plus grand souci pour l’environnement et de tous les dangers encourus en cas d’abus.

Je m’étonne non seulement de ce que des spécialistes de l’écologie moderne ignorent la richesse des données bibliques à cet égard, mais que des chrétiens eux-mêmes ne voient dans les pages de l’Ancien Testament qu’une histoire spiritualisée et désincarnée de la religion, un texte sans vigueur et sans portée sur la vie réelle et concrète de notre époque. C’est pour avoir transgressé les bonnes règles du maintien d’une saine écologie qu’Israël connut l’exil. Pour avoir laissé les forêts sans soins ni surveillance à certaines périodes et les avoir déracinées ensuite à tort et à travers — causant ainsi l’érosion du sol — Israël fut sévèrement puni. Nous sommes loin, dans la Bible, d’une religion métaphysique à la spiritualité anesthésiante, d’une piété dimorphe et castratrice de foi et d’action. D’où les discours des plus illustres prophètes d’Israël comme Ésaïe ou les lamentations déchirantes de Jérémie, le plus sensible d’entre tous. Le pays auquel avait été promis de ruisseler du lait et du miel dégénéra en un vaste territoire aride.

Néanmoins, la promesse ne fut pas pour autant abolie, et ce que dans son infidélité l’ancien Israël n’avait pas pu accomplir, quelqu’un d’autre, le Roi idéal, le Messie, allait le faire à sa place, exécutant ainsi l’ordre de Dieu. Dans une vision grandiose, le prophète Ésaïe prévoit cette ère. Il déclare ensuite : « Il ne se fera ni tort ni dommage sur toute ma montagne sainte, car la connaissance de l’Éternel remplira la terre » (És 11.9). Le futur Roi exercera son jugement en toute justice et équité, il défendra le droit des pauvres et se prononcera en faveur des exploités. Son règne sera témoin d’une paix étonnante qui verra cohabiter le loup et l’agneau et où les enfants joueront avec des serpents. Il n’y aura point d’armes; tous les outils seront des instruments de culture et de construction.

Ceci nous rappelle le célèbre tableau d’un peintre américain, Edward Hick, qui représente cette majestueuse prophétie de l’Ancien Testament. On voit sur ce tableau William Peen traitant la paix avec les Indiens d’Amérique et de l’autre côté, des enfants jouant paisiblement et sans crainte avec des lions et des léopards. Certes, ce tableau est un anachronisme historique, mais l’auteur avait parfaitement saisi le lien harmonieux qui, un jour — celui de l’avènement du royaume messianique — serait rétabli entre l’homme, la nature et les animaux. Il s’agit donc bien davantage que du lait et du miel coulant de la terre promise : il s’agit du vrai Shalom, la paix intégrale.

C’est le processus même de la malédiction qui est totalement inversé. Le conflit sanglant entre les bêtes féroces et l’homme a pris fin. Les premières ne chercheront pas à dévorer le second, le second ne tentera plus d’exterminer les premières appauvrissant ainsi la faune terrestre, une des richesses de la création. Des ennemis mortels qu’ils étaient pour lui, les loups, les lions ou les léopards, deviendront ses amis.

Certes, le prophète employait un langage imagé, mais son message est clair; il dépeint l’ère de la rédemption définitive. Il promet le salut de la terre, il prévoit l’affranchissement de la malédiction survenue par la seule faute des hommes. Mais le prophète Ésaïe annonçait également l’explication et la cause de ce nouveau Shalom, de cette harmonie intégrale restaurée; il prédisait l’avènement du Roi, de l’Envoyé de Dieu, du Messie tant attendu par le peuple de l’alliance. Il le nomme « la racine de Jessé », le descendant futur du roi David. Et de même que la malédiction frappa la terre à cause de la faute de l’homme, c’est par et à cause de cet homme nouveau qu’elle prendra fin. Car Jésus-Christ — il s’agit bien sûr de lui — aura la victoire sur le mal, une victoire cosmique et définitive.

Nous avons constaté un progrès entre Moïse et Ésaïe. Un autre progrès nous attend entre Ésaïe et Jean le disciple, qui, à la fin du Nouveau Testament, décrit une autre vision grandiose annonçant le renouvellement universel. Ce n’est plus la montagne de Sion qui sera remplie de la connaissance de Dieu, mais l’univers entier.

Le Shalom sera encore plus grand que ne pouvait le prévoir Ésaïe. La mer, symbole du mal et demeure symbolique de Satan, n’existera plus. Point d’orages et de tempêtes; nul besoin d’apaiser les vagues furibondes. Il y aura une justice parfaite, ainsi que l’écrit de son côté l’apôtre Pierre (2 Pi 3).

La justice et l’équité préparent le chemin de la paix. Il y aura un ordre, une harmonie entre l’homme et la nature parce qu’auparavant le Shalom aura été rétabli entre Dieu et l’homme.

Que signifie tout ceci pour notre tâche actuelle et pour notre espoir futur? Le Royaume de Dieu s’établira sur terre, que les hommes y croient ou non, qu’ils le veuillent ou qu’ils s’y opposent, et alors les menteurs, les fornicateurs et les transgresseurs de toute sorte en seront exclus.

Mais ce message apporte-t-il une espérance et une solution à la crise écologique? Oui, bien que pour le moment nous devions nous garder d’un optimisme illusoire qui nous ferait croire que l’homme, par sa sagesse et par son ingéniosité, pourrait dès maintenant résoudre tous ses problèmes. Les œuvres humaines, même les meilleures, échouent régulièrement. L’homme ne peut pas être son propre libérateur, et tous les mauvais matériaux qu’il aura apportés pour la construction de son œuvre, il les verra consumés par le feu purificateur du Dieu du jugement. Mais il y a un encouragement pour ceux qui veulent mener une action positive. Aucune œuvre accomplie au nom de Dieu et en son honneur ne sera vaine. Même après que nous aurons disparu, les résultats apparaîtront. Le feu dévorant du jugement ne consumera pas « l’or et l’argent » de nos œuvres, car cet or et cet argent symbolisant les œuvres accomplies avec et pour Dieu ne sont pas de vulgaires matériaux combustibles.

Notre espérance pour les problèmes de l’air, de la mer et de la terre se trouve en Jésus-Christ. Dans un véritable esprit de sacrifice, nous pourrons renverser des situations, mettre un terme à tout ce qui, dans la technologie et l’industrie, dégrade et détruit la terre. Christ est le contexte de toutes choses. En lui se récapitule l’univers tout entier (Ép 1.10).

Nous pouvons le croire d’autant plus que la parole de Dieu prononcée par Moïse se réalisa en partie, de même que celle du prophète Ésaïe trouva son accomplissement dans la mission de Jésus de Nazareth. La prophétie de l’apôtre Jean s’accomplira aussi certainement que les discours des témoins et messagers précédents de l’Écriture sainte. L’apôtre Jean nous annonce depuis son lieu d’exil — l’île de Patmos en Méditerranée — que Jésus-Christ fait toutes choses nouvelles. En attendant, Dieu nous donne la possibilité de nous atteler à toutes les tâches utiles dès maintenant. C’est parce que nous avons une espérance solide que nous pouvons parler d’écologie.

Depuis le premier paradis jusqu’au pays de Canaan et depuis Canaan jusqu’à la terre renouvelée, le Christ est présent et actif. Il est victorieux. Aussi, avec les chrétiens du passé et du présent, redisons notre prière : Maranatha! Viens, Seigneur Jésus, viens bientôt.