Cet article contient les paroles d'un cantique présentant les grandes doctrines de la foi chrétienne.

Source: Les vérités de la religion chrétienne, 1711. 3 pages.

Cantique sur les vérités de la religion chrétienne

1
J’adore un seul Être suprême,
Un seul Dieu. C’est mon Créateur;
Lui seul existe par soi-même,
Et lui seul fait tout mon bonheur.

2
Il remplit tout par sa présence,
Rien n’est égal à son pouvoir,
Rien n’échappe à sa connaissance,
Son bras meut tout sans se mouvoir.

3
De tout mon cœur, je crois au Père,
Dieu juste, bon, sage, et vivant;
En Dieu son Fils mon âme espère,
Et dans l’Esprit sanctifiant.

4
Ces trois n’ont qu’une même essence,
Et qu’une même majesté,
Qu’une même toute-puissance,
Et qu’une même éternité.

5
Dieu seul a créé tout ce monde,
Il a fait tout ce qu’il contient,
Et par sa sagesse profonde,
Il le gouverne et le soutient.

6
Rien ne se fait à l’aventure,
Il n’est aucun événement,
Que le Maître de la nature
N’ait dirigé très sagement.

7
Il peut tout au ciel, sur la terre;
Les richesses, la pauvreté,
Le jour, la nuit, la paix, la guerre,
Tout dépend de sa volonté.

8
Par lui, tout ce qui vit respire,
Tout doit reconnaître ses lois;
Et ce grand Dieu, pour nous instruire,
Nous a fait entendre sa voix.

9
Ce sont les saintes Écritures,
Qui règlent notre foi, nos mœurs;
Heureuses sont les créatures
Qui les impriment dans leurs cœurs.

10
Si nous voulons nous bien conduire,
Et vivre ici-bas saintement,
Il nous faut méditer et lire,
Et l’un et l’autre Testament.

11
Plein envers nous d’un amour tendre,
Ce Dieu tout bon, du haut des cieux,
Pour nous sauver a fait descendre
Son Fils unique dans ces lieux.

12
Ce cher Fils a perdu la vie,
Pour nous rendre un jour immortels;
Et sa profonde ignominie
Nous obtient des biens éternels.

13
Sa mort est le grand sacrifice,
Qu’à son Père il a présenté;
Et qui contente la justice
Du souverain Juge irrité.

14
Par les douleurs qu’il a souffertes
Tous nos péchés sont expiés;
Les portes du ciel sont ouvertes,
Et nous sommes justifiés.

15
Sa mort a triomphé du diable
Et de nos cruels ennemis;
Par sa puissance redoutable,
Il les a défaits et soumis.

16
Le démon voulait le détruire;
Et la mort, le faire périr;
Mais la mort, dans son triste empire,
N’a pu longtemps le retenir.

17
De sa demeure sombre et noire,
Il est sorti victorieux;
Et pour jouir de sa victoire,
On l’a vu monter dans les cieux.

18
De cette maison éternelle,
Ce Sauveur répandit un jour
Sur sa troupe chère et fidèle,
Un doux gage de son amour.

19
L’Esprit de grâce et de lumière
Sur les apôtres descendit;
Comme ils étaient tous en prière,
Et de ses dons il les remplit.

20
Cet Esprit nous est nécessaire
Pour faire naître en nous la foi,
Sans laquelle on ne saurait plaire
À notre suprême et grand Roi.

21
C’est cet Esprit qui nous inspire
De pieux et sages desseins.
De la terre au ciel, il nous tire;
Il nous rend heureux, justes, saints.

22
Lui seul peut consoler nos âmes;
Lui seul peut les fortifier,
Et les embraser de ses flammes,
Afin de les purifier.

23
Ceux, en qui cet Esprit habite
Sont de Christ le riche joyau;
Il les couvre de son mérite,
Et les paît comme son troupeau.

24
Ils sont son corps, ils sont son Église;
Dont il est le Chef et l’Époux,
Qu’il regarde, qu’il favorise,
Et qu’il protège contre tous.

25
Rien ne peut prévaloir contre elle,
Puisque le Dieu de l’univers
La défend et prend sa querelle,
Contre le monde et les enfers.

26
Pour cette Église il a lui-même,
Institué deux sacrements;
La sainte Cène et le Baptême.
De son amour deux monuments.

27
Par l’un nous entrons dans l’Église,
Et le second nous y nourrit.
Qui les profane ou les méprise,
Avec justice enfin périt.

28
Dans le premier, l’eau représente
Le sang de notre Rédempteur,
Et la grâce sanctifiante
Du Saint-Esprit consolateur.

29
Les signes de l’eucharistie
Sont ces deux, le vin et le pain;
Tous deux sustentent notre vie,
Apaisant la soif et la faim.

30
Le pain qu’on y voit est un signe
Du propre corps du Roi des rois;
Le vin qu’on y boit nous désigne
Son sang répandu sur la croix.

31
Ces sceaux confirment l’Alliance
Du Seigneur avec les mortels,
Et nous remplissent d’espérance
D’obtenir les biens éternels.

32
Mais pour les rendre salutaires
Et de la mort se garantir,
Ces deux choses sont nécessaires,
Croire en Christ et se repentir.

33
Qui mange le pain de la Cène,
Ou boit le vin indignement,
Doit craindre d’en porter la peine,
Il mange et boit son jugement.

34
Heureux celui qui communie,
En embrassant Jésus par la foi,
Et tâche de régler sa vie
Sur les préceptes de sa loi.

35
Heureux est le chrétien fidèle,
Qui s’attache à Dieu forcément,
Qui pour lui brûle d’un saint zèle,
Et qui le sert fidèlement.

36
Quand il meurt, son âme immortelle
En se séparant de son corps,
Trouve une maison éternelle,
Abondante en riches trésors.

37
Au lieu que la troupe infidèle
Va souffrir en âme aux enfers,
Pleurant d’avoir été rebelle,
Aux lois du Dieu de l’univers.

38
Son corps, qui doit être en poussière,
Un jour sortira du tombeau,
Tout resplendissant de lumière,
Glorieux, immortel et beau.

39
Jésus, dans la grande journée,
Ayant ressuscité les corps
Prononcera la destinée
De tous les vivants et les morts.

40
À tous les siens il fera grâce,
Et dans le séjour de sa paix,
Ils verront sans cesse sa face
Et le béniront à jamais.

41
Mais les méchants en corps, en âme,
Souffriront dans l’éternité,
Au milieu des cruelles flammes,
Tout ce qu’ils auront mérité.

42
Imprime, ô mon Seigneur, mon Père,
Ces points importants dans mon cœur,
Et m’éclairant de ta lumière,
Éloigne de moi toute erreur.