Cet article sur Matthieu 18.15-18 a pour sujet la mise en pratique de la discipline spirituelle dans l'Église. Divers conseils aideront le chrétien à aller reprendre un frère qui a péché dans le but de le ramener avec amour et sagesse.

8 pages. Traduit par RC

Matthieu 18 - Comment mettre en pratique les principes de Matthieu 18

« Si ton frère a péché, va et reprends-le seul à seul. S’il t’écoute, tu as gagné ton frère. Mais, s’il ne t’écoute pas, prends avec toi une ou deux (personnes), afin que toute l’affaire se règle sur la parole de deux ou trois témoins. S’il refuse de les écouter, dis-le à l’Église; et s’il refuse aussi d’écouter l’Église, qu’il soit pour toi comme un païen et un péager. En vérité, je vous le dis, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel. »

Matthieu 18.15-18

  1. « Si ton frère a péché [contre toi]… »
  2. « … va… »
  3. « … et reprends-le… »
  4. « … seul à seul »
  5. « S’il t’écoute, tu as gagné ton frère »
  6. « Mais, s’il ne t’écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes… »
  7. Les obstacles à la mise en pratique de Matthieu 18
  8. Pas le bienvenu
  9. Dénégation
  10. Colère
  11. Attaques
  12. Dérobade
  13. Communication brisée
  14. Les principes de Matthieu 18 sous attaque
  15. Conclusion

Nous avons vu dans un article précédent les raisons pour lesquelles les principes de Matthieu 18 nous ont été donnés. Nous avons vu qu’ils sont une expression de notre amour les uns pour les autres. Mais en est-il vraiment ainsi? Dans les faits, mettons-nous en pratique ces principes et le faisons-nous vraiment par amour? Les réactions sont souvent décevantes. « Ce n’est pas à moi de faire cela. » « Qui suis-je pour reprendre les autres? » « J’ai essayé, mais ça s’est retourné contre moi. La personne s’est fâchée et elle m’en veut d’avoir fait cela. » « J’ai parlé en toute bonne foi, mais la personne a tordu le sens de mes paroles. » « Je suis allé vers la personne dans de bonnes intentions, mais elle m’a tout de suite accusé de ne pas me mêler de mes affaires. » Ces réactions décevantes peuvent nous amener à cesser de mettre en pratique ces principes. Cependant, lorsqu’il en est ainsi, la discipline de l’Église ne peut pas fonctionner normalement non plus.

C’est pourquoi cet article traitera de la façon dont nous devrions mettre en pratique les principes de Matthieu 18. Je ne prétends pas pouvoir répondre à toutes les questions. Je ne pourrai pas discuter de tous les problèmes de discipline qui peuvent se présenter. J’aimerais simplement donner quelques lignes directrices. Que nous soyons d’accord ou non avec ces lignes directrices, j’espère que nous trouverons tout de même tous matière à réflexion quant à l’importance des principes de Matthieu 18.

Comment devrions-nous mettre en pratique les principes de Matthieu 18? Nous avons déjà vu que c’est par amour qu’ils doivent être mis en application, dans un esprit d’amour fraternel. Cet amour devrait être manifeste dans la façon dont nous approchons l’autre. Il devrait se manifester à travers nos paroles tout comme à travers nos actions. Galates 6.1 me revient à l’esprit : « Prends garde à toi-même, de peur que toi aussi tu ne sois tenté. » La même idée revient au verset 3 : « Si quelqu’un pense être quelque chose, alors qu’il n’est rien, il s’illusionne lui-même. »

Lorsque nous sommes conscients à quel point le péché est destructeur et source de souffrance dans nos propres vies, nous sommes davantage portés à mettre l’autre en garde. Lorsque, dans nos propres vies, nous goûtons à ce que signifie vivre de la grâce de Dieu à travers la confession de nos péchés, nous sommes davantage portés à aider notre frère ou notre sœur à en faire l’expérience également. Voilà une réponse vraiment très générale. Afin d’être plus spécifique, je vais maintenant référer aux paroles de Matthieu 18.15-17.

1. « Si ton frère a péché [contre toi]… »🔗

Comme nous l’avons déjà mentionné, ces versets s’adressent principalement aux frères et sœurs dans la foi. Ceci ne signifie pas que nous ne devrions pas appeler les non-croyants à la repentance également, mais la base sur laquelle nous le faisons sera différente. Lorsque nous approchons un frère, c’est un frère dans le Seigneur que nous approchons. Il y a un lien commun et ce lien est menacé par le péché de l’autre. Lorsque nous appelons un frère à la repentance, nous le faisons sur la base de l’œuvre de Dieu en Jésus-Christ.

Le Seigneur utilise également le mot « péché ». C’est important. Pour approcher un frère sur la base de Matthieu 18, il faut qu’un péché ait été commis. Nous devrions pouvoir démontrer à partir de la Parole de Dieu ce que l’autre a fait de mal. Cela signifie que nous ne devons pas arriver avec nos propres opinions ou nos propres idées. Beaucoup de choses ont été écrites au sujet des mots « contre toi » (N.D.T. qui se retrouvent dans certains manuscrits). Je ne vais pas entrer dans les détails ici. J’invite les personnes intéressées à consulter les divers commentaires à ce sujet. C’est certainement un élément important, mais le texte ne porte pas tant sur la personne contre laquelle le péché a été commis que sur la façon dont nous devons agir avec la personne qui a commis le péché. Le Seigneur Jésus donne un ordre très simple.

2. « … va… »🔗

« Va » signifie simplement « va »; il n’y a pas d’ambiguïté. Nous devons aller vers la personne en question. Il ne suffit pas de le dire à d’autres afin qu’eux fassent quelque chose. Chaque situation est différente. Il se peut qu’il s’agisse d’une personne que vous côtoyez tous les jours. Dans ce cas, il ne sera peut-être pas tellement difficile de lui parler. Il peut aussi s’agir d’une personne que vous ne rencontrez pas souvent. Dans ce cas, il ne faut pas attendre jusqu’à ce qu’une occasion se présente, car ce sera peut-être long. De plus, il se peut fort bien qu’au moment où vous croirez avoir enfin l’occasion de parler à la personne, celle-ci soit absente ou encore qu’une autre personne vienne se joindre à vous. Mieux vaut alors prendre rendez-vous avec la personne. Il se peut que vous ayez à appeler la personne pour déterminer le lieu et le moment de la rencontre. Il n’y a rien de mal à lui préciser pourquoi vous aimeriez la rencontrer, mais le sujet lui-même devrait être discuté face à face. L’appel téléphonique ne convient pas aux exhortations de ce genre. « Va » signifie « va »…

3. « … et reprends-le… »🔗

Le but, lorsque vous allez vers votre frère, est de lui faire voir son péché. Le but n’est pas d’aller prendre un café ensemble et de jaser de choses et d’autres. Il faut parler du péché précis. De quelle manière? À l’aide de la Parole de Dieu! Faire voir à l’autre sa faute demande de l’honnêteté. Il ne suffit pas de faire des allusions en espérant que l’autre comprenne de quoi vous parlez. Honnêteté et amour vont de pair. Faire comme si de rien n’était ou chercher à excuser le péché n’est pas faire preuve d’amour. Il faut montrer le péché clairement et honnêtement, d’une manière et dans une attitude qui démontrent notre amour pour l’autre.

Lors de la rencontre, commencez par vous assurer de bien connaître les faits et d’être bien au clair sur la situation. Vous ne devriez pas commencer la rencontre en accusant l’autre personne. Commencez par poser des questions pour être bien certain que l’autre a effectivement dit ceci ou agit ainsi. Écoutez bien et assurez-vous de bien comprendre. Il peut être bon de répéter dans vos propres mots ce que l’autre vous a dit : « Est-ce bien ceci ou cela que tu me dis? » Ces questions vous conduiront au cœur du sujet à discuter, car une fois que les faits sont bien établis, la prochaine étape consiste à regarder ce que la Bible nous enseigne au sujet de la situation.

Lorsque vous allez vers votre frère, vous devez être préparé à démontrer à partir de la Parole que ce que l’autre dit ou fait va à l’encontre de la loi de Dieu. « Démontrer » signifie aussi « rendre clair ». Il ne s’agit pas simplement de présenter vos arguments. Bien entendu, il n’est pas garanti que vous pourrez convaincre l’autre. C’est pourquoi nous ne devrions pas demander trop rapidement : « Es-tu d’accord? » Nous devons commencer par demander : « Comprends-tu? » Car si je suis convaincu qu’il s’agit d’un péché, mais que l’autre ne l’est pas, j’aurai peut-être besoin de donner davantage d’explications.

Ceci démontre que la discipline peut impliquer un besoin d’enseignement. Il se peut que la personne concernée ait besoin d’être davantage instruite dans la Parole de Dieu. Il se peut que la personne résiste, alors là aussi il faut que nous lui montrions ce que la Bible enseigne. Comme nous l’avons dit précédemment, nous ne sommes pas là pour imposer nos opinions personnelles; nous devons venir avec la Parole de Dieu. Les confessions de foi peuvent aussi constituer une aide précieuse. Cela est particulièrement vrai lorsque nous avons affaire à un membre communiant. Nous pouvons lui rappeler les engagements qu’il a pris à l’égard de ce qui est enseigné et confessé dans l’Église. Il est à espérer qu’ainsi il sera clair qu’il ne s’agit pas de s’affronter l’un l’autre, mais de chercher à voir comment nous pouvons ensemble nous incliner devant la Parole de Dieu.

4. « … seul à seul »🔗

Cette exhortation doit être faite « seul à seul ». Ça ne doit pas aller plus loin. Nous sommes appelés à protéger la réputation de l’autre. Il y a un lien entre le neuvième commandement et les principes de Matthieu 18. Au lieu de laisser place aux commérages et aux calomnies, nous devons aller les uns vers les autres. Au lieu de parler aux autres de la personne concernée, nous devrions lui parler directement et en rester là. L’amour couvre une multitude de péchés.

5. « S’il t’écoute, tu as gagné ton frère »🔗

Une fois les faits établis et le péché démontré, un appel à la repentance doit être fait. Cet appel découle de ce qui aura été préalablement discuté. La question est de savoir si la personne impliquée est prête à admettre que ce qui a été dit ou fait est effectivement mal devant le Seigneur. La personne est-elle prête à abandonner ce péché? Nous n’avons pas à nous agenouiller l’un devant l’autre; nous devons nous agenouiller devant le Seigneur. Il peut convenir de noter la beauté de la repentance. Considérez, par exemple, ce que nous lisons dans le Psaume 32. Le Seigneur pardonne assurément les péchés de ceux qui viennent à lui dans la repentance sincère.

La discipline exige parfois du temps. Nous devons savoir quand nous arrêter. Il se peut que ça prenne un certain temps avant que l’autre soit convaincu. Le Catéchisme de Heidelberg dit que ceux qui « enseignent ou mènent une vie non chrétienne reçoivent plusieurs avertissements fraternels » (Q&R 85). Nous ne devrions pas abandonner après une seule visite. Nous aurons peut-être à répéter ce que nous aurons dit au cours des visites précédentes. Si, au cours de la visite, vous voyez le besoin de revenir, vous devriez le communiquer clairement à la fin de votre visite. Il peut être utile de fixer immédiatement un autre moment plutôt que de demeurer vague quant à la prochaine rencontre. Si la personne est prête à reconnaître son péché devant le Seigneur et qu’elle est prête à combattre ce péché, alors vous devez prier le Seigneur ensemble afin de lui remettre tout cela. Même lorsqu’il n’y a pas de repentance, il est approprié de terminer la rencontre dans la prière. Faites attention à ne pas faire un mauvais emploi de la prière. Ça ne fait pas de mal de dire à l’autre à l’avance ce pour quoi vous allez prier. S’il est impossible de prier avec la personne, alors priez seul après la visite et dites à la personne que vous allez le faire.

6. « Mais, s’il ne t’écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes… »🔗

Si des visites répétées ne donnent pas de résultat, alors d’autres personnes doivent être impliquées. Ici aussi, vous devez en informer la personne concernée. Le but d’impliquer d’autres personnes (une ou deux) est d’intensifier l’appel à la repentance du pécheur. Lorsqu’il est nécessaire, ces témoins deviennent donc impliqués dans le processus d’appel à la repentance. Les anciens ne peuvent s’occuper de l’affaire avant qu’au moins deux témoins attestent que la personne concernée ne veut pas se repentir. Ces visites à deux ou trois devront peut-être elles aussi être répétées avant que les anciens en soient informés. Le Seigneur Jésus dit au verset 17 : « S’il refuse de les écouter, dis-le à l’Église. »

7. Les obstacles à la mise en pratique de Matthieu 18🔗

Les principes de Matthieu 18 ne sont pas toujours mis en pratique comme ils le devraient. Parfois, c’est parce que nous sommes hésitants à les utiliser ou parce que nous ne savons pas comment faire. Parfois, c’est aussi parce que le frère qui exhorte l’autre ne le fait pas de la bonne façon ou encore parce que le membre qui est exhorté bloque le processus. Nous savons tous qu’une bonne communication demande de la sagesse et de la patience. C’est vrai même lorsque la relation est détendue, alors c’est d’autant plus vrai lorsque la relation est tendue. Il est facile de pointer les autres du doigt lorsque les principes de Matthieu 18 ne sont pas mis en pratique comme ils le devraient. Cependant, nous devrions être prêts à examiner nos propres paroles, nos propres gestes et nos propres motivations. Je vais aborder dans cet article quelques-uns des obstacles qui peuvent rendre difficile notre cheminement sur la voie de Matthieu 18.

Bien que j’aie dit que les principes de Matthieu 18 ne sont pas toujours mis en pratique comme ils le devraient, je suis tout de même conscient qu’ils le sont peut-être plus souvent que nous le pensons. Si quelqu’un vous dit quelque chose au sujet d’un autre membre de l’Église, vous lui dites peut-être : « Pourquoi ne vas-tu pas en parler directement à la personne? » Ou encore, lorsque les enfants reviennent de l’école avec toutes sortes d’histoires au sujet des autres, plusieurs parents diront : « En es-tu bien certain? Pourquoi n’en parles-tu pas avec lui ou avec elle? » Nous pouvons voir ici aussi le lien avec le neuvième commandement. Il peut pourtant y avoir de nombreux obstacles à l’application des principes de Matthieu 18. J’en mentionnerai quelques-uns.

8. Pas le bienvenu🔗

Vous essayez d’organiser une visite, mais la personne annule. La meilleure chose est d’essayer d’en organiser une autre en mentionnant que vous espérez beaucoup qu’il sera possible que vous vous rencontriez. Dans d’autres cas, vous essayez d’organiser une visite, mais la personne ne veut pas. Les afficheurs d’appels et les répondeurs ne facilitent pas les choses non plus. Si le refus persiste, il peut devenir nécessaire d’impliquer d’autres personnes ainsi que l’Église. Il n’est pas nécessaire de dévoiler la nature du péché, mais vous aurez peut-être besoin d’aide pour arriver à visiter le membre concerné. Si vous parvenez finalement à organiser une visite et qu’elle a effectivement lieu, votre attitude sera un facteur déterminant pour aider l’autre à surmonter ses appréhensions.

9. Dénégation🔗

La personne concernée peut nier avoir dit ou fait les choses que vous avez entendues ou vues. S’il n’y a pas de preuve et que personne d’autre n’a entendu ou vu, alors tout s’arrête là, car c’est votre parole contre la sienne. Il s’agit alors de remettre cela dans les mains du Seigneur. Si nous avons des preuves ou s’il y a des témoins, il peut devenir nécessaire de faire appel à eux également.

10. Colère🔗

Il peut arriver que le membre que vous approchez se mette en colère. Puisque c’est vous qui avez initié la visite, gardez votre calme et faites tout ce que vous pouvez pour ne pas envenimer davantage les choses. En même temps, reconnaissez vos limites. Si la colère ne s’éteint pas, il peut être nécessaire de mettre fin à la discussion parce qu’il devient impossible de raisonner avec le frère concerné.

11. Attaques🔗

La personne qui est exhortée peut essayer de renverser la situation en vous attaquant et en rappelant vos propres manquements. Vous pouvez vous servir de ces attaques pour mettre en évidence le fait que vous n’êtes pas meilleur qu’elle. Nous sommes tous des pécheurs, mais nous devons apprendre à confesser nos péchés et à nous repentir. Si les attaques continuent, communiquez clairement que ces attaques ne servent qu’à éviter le sujet. Les attaques peuvent parfois devenir très personnelles. Faites attention à ne pas devenir personnel vous-même. Essayez de ne pas vous laisser toucher par cela. Vous n’êtes pas là pour chercher à vous défendre, mais pour accomplir la loi du Christ et pour rechercher une brebis perdue.

12. Dérobade🔗

Le péché est trompeur. Le péché cherche à trouver des excuses et des voies d’évitement. Il est possible que cela se produise durant la visite. La discussion peut s’enliser dans des disputes au sujet de détails, aboutir à une controverse de type oui/non ou encore s’éloigner du sujet. Soyez conscient que cela peut arriver et préparez-vous à cette éventualité. Ces dérobades ne sont pas toujours le fruit de mauvaises intentions, mais il est très facile de s’éloigner du cœur du sujet. Durant la visite, essayez de rester centré sur le sujet principal. Cela peut vouloir dire que vous ne répondrez pas à certaines questions ou que vous ne tiendrez pas compte de certaines réactions. Cela peut vouloir dire que vous aurez à interrompre une discussion qui ne conduit nulle part et revenir au point principal.

13. Communication brisée🔗

Il y a aussi des obstacles d’un autre genre. Nous pensons que nous nous comprenons alors qu’en fait nous ne parlons pas de la même chose. Ce n’est pas parce que l’autre utilise les mêmes expressions ou les mêmes termes que vous, que vous dites nécessairement la même chose. Même lorsque l’autre dit « oui », cela ne signifie pas qu’il est nécessairement d’accord avec vous. Nous devons poser des questions simples pour nous assurer que nous parlons bien de la même chose : « Que veux-tu dire par…? »

Un autre problème est que nous n’écoutons pas toujours bien. Nous pouvons rester accrochés à un mot ou à une phrase que l’autre a dit en oubliant de garder à l’esprit le contexte global. Cela se produit fréquemment dans une conversation ordinaire, alors d’autant plus au cours de telles visites. Il peut être bon de répéter ce que vous pensez que l’autre a dit et de lui demander si vous l’avez vraiment bien compris. Parfois aussi, nous essayons de formuler nos propres pensées dans notre esprit alors que l’autre est en train de nous parler. Ce n’est pas cela qui favorise une bonne communication.

Un troisième obstacle peut découler du fait que nous sommes trop fermes avec la personne ou trop mous. Les deux sont possibles. Il est bon d’être ferme, mais il faut savoir choisir le bon moment et l’endroit qui convient. Si nous sommes trop mous, l’autre pourrait être amené à penser que son péché n’est pas si grave que cela après tout. Laissez la Parole de Dieu parler. Sa Parole est à la fois directe et réconfortante.

14. Les principes de Matthieu 18 sous attaque🔗

Non seulement peut-il y avoir des obstacles sur la voie de Matthieu 18, mais les principes eux-mêmes peuvent être sous attaque. Ce que je veux dire, c’est qu’il peut y avoir des choses dans notre vie et dans la vie de notre assemblée qui peuvent faire du tort au bon fonctionnement de ces principes.

J’ai déjà fait mention de ce type de problème lorsqu’il a été question de commérages et de calomnies. Cela peut tellement nuire au bon fonctionnement de la discipline. Non seulement les commérages et les calomnies laissent-ils le pécheur sous le fardeau de son péché, mais en plus ils salissent la réputation de ce membre à l’intérieur de la communion des saints. Ils détruisent la communion. Et il y a plus : les commérages et les calomnies ont pour résultat la fin de toute confidentialité. S’il n’y a pas de confidentialité, pourquoi l’autre s’ouvrirait-il? Parfois, nous disons aux autres ce que nous savons, cherchant ainsi à apaiser notre conscience. Nous avons l’impression d’avoir au moins fait quelque chose, mais cela n’aide pas le pécheur. Parfois, les calomnies peuvent aussi venir de la personne qui est exhortée. Celle-ci peut tordre le sens des paroles de la personne qui est venue la visiter ou encore elle peut laisser planer un doute quant aux motivations de la personne venue l’exhorter. Ceci est fait par esprit de vengeance ou pour faire cesser les exhortations.

Une autre forme d’attaque consiste à ne pas bien conclure la démarche. Cela signifie que nous arrêtons parfois trop tôt. Nous ne faisons pas de suivi aux visites et nous laissons tomber même s’il n’y a pas eu de repentance. Cela signifie aussi que parfois nous revenons sur un sujet après qu’il a été réglé. Malgré le fait que les deux personnes sont d’accord pour dire que l’affaire est réglée, la personne qui est tombée dans le péché continue à en vouloir à la personne qui l’a visitée, ou la personne qui a visité celle qui a péché continue à ramener le sujet. Une fois qu’il y a eu repentance, le sujet devrait être classé.

Une troisième forme d’attaque est la peur de juger. Nous vivons dans un monde qui prétend qu’il est mal de juger. Cette attitude est une belle excuse pour laisser le péché continuer à faire son œuvre. Nous ne devrions pas nous laisser gagner par cette attitude ni avoir peur de juger lorsque nécessaire. Notre jugement devrait porter sur ce que l’autre dit ou sur sa façon de vivre, en se fondant sur la Parole de Dieu.

Une quatrième forme d’attaque est l’influence des pairs. Nous n’osons pas exhorter les autres parce que nous craignons ce que les autres vont penser de nous. C’est un problème qui touche toutes les catégories d’âge. Nous aimons tous que les autres aient une bonne opinion de nous et s’engager dans un processus d’exhortation ne semble pas y contribuer. Nous savons des choses les uns sur les autres, mais nous refusons d’y donner suite. Il en est déjà ainsi dès le plus jeune âge. De jeunes enfants mentent parfois au sujet de certaines choses pour couvrir leurs proches. On voit bien que la voix du sang parle toujours plus fort. Il est toujours beaucoup plus facile de voir ce qui ne va pas chez quelqu’un qui n’a pas de lien familial avec nous. Plus les liens du sang sont proches, plus il est difficile de faire preuve d’objectivité. C’est précisément la raison pour laquelle nous pouvons être si reconnaissants que le Seigneur nous ait donnés les uns aux autres afin que nous puissions nous entraider dans le combat contre le péché.

15. Conclusion🔗

Portons les fardeaux les uns des autres et accomplissons ainsi la loi du Christ. C’est un commandement magnifique, c’est un commandement nécessaire. C’est un commandement qui va à l’encontre de notre nature humaine, mais le Seigneur a répandu son Esprit sur son peuple pour nous aider à accomplir cette loi. Tout le monde tombe, y compris en essayant de suivre les principes de Matthieu 18. Nous ne pouvons suivre les principes de Matthieu 18 que lorsque nous laissons le Saint-Esprit œuvrer en nous et que nous demandons à Dieu de nous accorder son aide et sa sagesse. Si j’ai mentionné les difficultés à suivre la voie de Matthieu 18, ce n’est pas pour nous décourager, mais pour nous encourager. La discipline mutuelle est un don du Seigneur. L’amour du Christ nous presse afin que nous disions la vérité dans l’amour, que nous recherchions le bien de l’autre et que nous servions à la gloire de Dieu.