Cet article a pour sujet l'harmonie entre Romains 3.28 et Jacques 2.24 sur la justification. Paul répond au légalisme: le salut est reçu par la foi sans les oeuvres. Jacques répond à l'antinomisme: la foi qui sauve n'est jamais sans oeuvres bonnes.

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Comment résoudre l'apparente contradiction entre Paul et Jacques?

« L’homme est justifié par la foi sans les œuvres de la loi. »

Romains 3.28

« C’est par les œuvres que l’homme est justifié, et non par la foi seulement. »

Jacques 2.24

Paul écrit : « L’homme est justifié par la foi sans les œuvres de la loi » (Rm 3.28). Jacques écrit : « C’est par les œuvres que l’homme est justifié, et non par la foi seulement » (Jc 2.24). Certains y voient une contradiction impossible à résoudre. Que faut-il en penser?

La résolution de cette apparente contradiction se trouve dans le but que poursuit chaque auteur.

La différence entre Paul et Jacques est dans les perspectives qu’ils soulignent selon les situations qu’ils affrontent. Ils font face à deux hérésies différentes.

Paul combat le légalisme; Jacques combat l’antinomisme.

Le légalisme est la pensée selon laquelle nous pouvons obtenir le salut (être justifié) par nos efforts et notre obéissance à la loi de Dieu. En d’autres mots, Paul dit aux légalistes : Non! Vous vous trompez. C’est impossible d’obtenir le salut par votre prétendue bonne vie. Le seul moyen par lequel nous sommes acceptés par Dieu, c’est par la foi en Jésus-Christ. Regardez Abraham : il a été justifié par la foi. Abraham est passé du domaine de la mort au domaine de la vie en vertu de sa foi. Dieu, indépendamment de toute œuvre humaine, l’a déclaré juste (Rm 4.1-12).

L’antinomisme est la pensée selon laquelle nous pouvons obtenir le salut (être justifié) par un simple assentiment intellectuel à l’Évangile, sans qu’il en découle aucune production d’œuvres qui démontrent cette foi. En d’autres mots, Jacques dit aux antinomiens : Non! Vous vous trompez. C’est impossible d’obtenir le salut de cette manière. La foi qui sauve ne reste jamais sans fruits. Regardez Abraham : il a été justifié par les œuvres qui démontraient sa vraie foi. Il possédait une foi agissante, vivante, opérante, et non pas une foi morte et inerte. Avant sa conversion, les œuvres d’Abraham ne pouvaient pas le sauver; après sa conversion, ses œuvres démontrent sa vraie foi.

Chaque fois que les gens s’appuient sur leurs activités religieuses pour espérer gagner leur salut, il faut proclamer avec vigueur l’exhortation de Paul à croire en Jésus-Christ seul pour être sauvé. Mais chaque fois que la foi est transformée en un simple assentiment verbal à quelques doctrines, il faut alors proclamer avec vigueur l’enseignement de Jacques qui nous dit que la vraie foi est une obéissance active et vigoureuse qui se démontre par une vie transformée.

Pour Paul, la foi est une confiance totale en l’œuvre rédemptrice du Seigneur Jésus. C’est en plaçant notre confiance en lui que nous sommes sauvés, et non en nous confiant dans nos œuvres. Jacques est tout à fait d’accord avec une telle conception de la foi. Mais parce qu’il s’attaque à la « foi » de ceux qui n’ont qu’une croyance sans plus, Jacques met l’accent sur l’aspect pratique de la foi qui consiste non seulement à se confier en ce que Jésus a fait pour nous, mais aussi à lui obéir. Paul est d’accord avec Jacques pour dire que la foi sans œuvres ne sauve pas (Tt 2.11-14).

Paul et Jacques enseignent tous les deux le lien inséparable et inaltérable entre la foi et les œuvres comme cause et effet.

Paul parle des œuvres qui sont antécédentes à la foi. Jacques parle des œuvres qui sont subséquentes à la foi, qui sont le produit de la foi. Paul parle de la justification d’Abraham avant qu’il croie; Jacques parle de la justification d’Abraham après qu’il eut cru.

Il n’y a aucune contradiction entre Paul et Jacques, mais ils se complètent très bien.

La différence entre Paul et Jacques est dans les perspectives qu’ils soulignent selon les situations qu’ils affrontent. Ils font face à deux hérésies différentes. Paul combat le légalisme alors que Jacques combat l’antinomisme.

Les gens ne rejettent pas la Bible parce qu’elle se contredit, mais parce qu’elle les contredit.