Cet article a pour sujet l'objectif de l'islam qui recherche le pouvoir et la domination, et qui vise la conquête de tous les pays non musulmans par le djihad. Dans la pratique cet objectif prend toutefois plusieurs formes différentes.

Source: Connaissance de l'islam. 5 pages.

Connaissance de l'islam - Multiples faces, un seul objectif

  1. Les multiples faces de l’islam
  2. Les objectifs de l’islam

Selon Georges Peyronnet :

« Les relations entre le monde occidental et le monde musulman sont d’une brûlante actualité : il y a là, certes, des causes purement historiques et politiques. Il en est d’autres d’ordre psychologique. On peut s’étonner de l’étendue des dissentiments qui séparent les Occidentaux, héritiers plus ou moins directs et plus ou moins conscients du christianisme, et l’islam, puisque les deux cultures sont issues d’une même racine, au départ seulement monothéiste. Mais l’histoire entre ces deux aires culturelles a multiplié les malentendus, les incompréhensions et les attitudes hostiles. Mais il est difficile de dialoguer avec les musulmans. L’islam oppose à cet interlocuteur complexe et mouvant le béton armé de ses croyances irréductibles! L’islam étant postérieur au christianisme, est-il possible de déceler des traces d’inspiration chrétienne dans les affirmations dogmatiques de Mahomet en se basant uniquement sur le Coran, admis dans son intégralité par tous les musulmans, tandis que le “Hadith”, propos attribués au prophète par la tradition (Sunna) prête à discussion, voire à controverse? Le premier pas obligatoire d’une démarche chrétienne en direction de l’islam devrait chercher et inventorier les causes et les raisons qui ont amené Mahomet à diverger sur de nombreux points…1 »

1. Les multiples faces de l’islam🔗

Examinons pour commencer les faces multiples de cette religion. « Par sa nature, l’islam tend à dominer, à imposer sa loi à toutes les nations et à étendre son hégémonie sur la planète tout entière », écrivait le Cheik Hassan Al-Banna, fondateur de la fraternité musulmane2.

Nous tiendrons compte des faces multiples de l’islam si nous voulons, si peu que ce soit, en connaître aussi bien les principes que les directives, autant que les objectifs qu’il poursuit. On connaît de l’islam les grands principes et les déclarations de foi. Mais chaque jour, une nouvelle information vient s’ajouter à nos connaissances qui restent fragmentaires. Notre tâche se complique lorsque le chrétien cherche à comprendre l’idéologie islamique d’après ses effets sur la vie individuelle et sociale. Si on peut connaître telle facette de l’islam, celle-ci cachera encore des aspects qui échapperont au regard chrétien occidental; ou bien on pourra choisir telle ou telle facette sans que l’ensemble ressorte avec clarté.

Le musulman qui cherche à entreprendre la conquête de la planète est un opportuniste qui présente telle facette dans telle situation ou telle autre si cela convient à son projet et à son entreprise. Mais derrière l’ensemble vibre un seul cœur, d’où coule une source constante pour irriguer l’existence de l’adepte. Une conduite uniforme est adoptée, qui cherche à atteindre un objectif général et professer une seule et unique idéologie. Quel est l’apport de celle-ci, à quoi en définitive aboutira-t-elle?

Qu’est-ce qui inspire et meut par exemple le cœur d’un musulman terroriste? Celui d’un étudiant sérieux qui raisonne et médite sur les voies de la paix proposée par l’islam?

Nous savons qu’au cœur de la foi chrétienne se trouve ancrée la vérité. Celle-ci aussi possède ses facettes et, tel un joyau, elle envoie ses flashes multicolores lorsque nous les contemplons avec un émerveillement ému. Leur effet engendre des vérités en nous qui seront conformes à la vérité. Pourront-elles nous aider à comprendre ce qui se passe dans le cœur du musulman évoluant en dehors du Christ, Seigneur et vrai Dieu?

Un certain nombre de chrétiens occidentaux possèdent une intelligence suffisamment correcte des principes et des pratiques de l’islam, de ses objectifs, de ses méthodes. Ces connaissances, ils les tiennent souvent des déclarations sorties de la bouche de représentants autorisés de l’islam. Une autre source de connaissance, bien évidemment, ce sont les écrits ou documents traditionnels dont le principal reste le Coran, qui précède la Sharia, ou loi sainte, le Hadith, recueil des discours prononcés par le prophète, enfin la Sunna, ensemble des coutumes et des pratiques de l’islam.

Les points suivants nous permettront de saisir ce que nous appelions la face, ou les facettes, de l’islam : L’islam est une religion fondée sur la poursuite du pouvoir et de la domination. Le gouvernement islamique est de droit divin et ses lois ne peuvent être ni altérées ni modifiées, encore moins contestées. La société islamique est une société dure et violente, dépourvue de tout sentiment de pitié; elle n’a de respect que pour la force et ne témoignera d’aucune compassion à l’égard de la faiblesse. L’islam mène une guerre pour la cause d’Allah; cette cause est considérée comme juste, noble et humanitaire. La victoire de l’islam est celle de la cause défendue par l’islam. Or, une cause aussi humanitaire et noble ne peut pas se défendre par voie inhumaine et indigne. L’humanitarisme se trouve donc à la base, au cœur de l’approche islamique de la guerre.

La stratégie militaire du Coran consistera à se préparer à la guerre pour frapper de terreur ses adversaires, tout en se préservant de l’atteinte de la terreur ou de la panique. La philosophie coranique de la guerre est immensément riche dans ses contenus moraux et humanitaires. Théoriquement, le Coran interdit au musulman de pratiquer une guerre sauvage et inhumaine. En tant que document considéré d’origine divine, le Coran a une vue totale et globale de la guerre. Il détermine et définit tous les aspects de l’usage qu’on fera de la force dans des rapports entre États. Le mot le plus célèbre pour ne pas dire le plus glorieux dans le vocabulaire de l’islam est certainement celui de « djihad » qui, au sens large, signifie lutter, s’efforcer à chercher la conquête et à faire avancer la cause et atteindre des objectifs divins. Le « djihad » visant la conquête de tout pays non musulman est l’un des points fondamentaux de la pratique islamique. L’épée est la clé même du ciel. « Croyants (entendez musulmans), ne prenez pas pour ami ni le juif ni le chrétien, car ils sont amis entre eux. »

Cette liste n’épuise pas toutes les facettes de l’islam que l’on voudra examiner. Mais nous en aurons pu découvrir l’une des faces les plus audacieuses, des plus dures, une face martiale, une face rationaliste, voire terroriste, mais aussi une face triste et une autre de peur.

Le fait fondamental au sujet de l’islam est que celui-ci n’est pas seulement une religion, mais encore un système juridique et économique, un code politique et une vision globale de la vie. D’aucuns ont dit qu’il était un système légal, ce qui nous permettra d’en comprendre le visage autoritaire. Le chrétien occidental aura de la peine à saisir le fait que l’islam ne reconnaisse pas de séparation entre la religion et l’État.

Nous avons déjà signalé le formidable essor et l’élan avec lesquels l’islam se répand dans le monde à notre époque, avec une vigueur qui ne trouve pas de parallèle dans l’histoire. En dépit de ses conquêtes, la foi chrétienne n’a jamais avancé de la même façon, telle une avalanche irrésistible. Au contraire, elle a accusé des progrès graduels, siècle après siècle, sans heurt violent, à l’inverse de l’islam qui s’abat comme un violent ouragan. D’où celui-ci puise-t-il sa force? Certainement dans le Coran, le Hadith, la Sharia islamique et la Sunna, déjà mentionnés.

Kenneth Cragg, un spécialiste chrétien de l’islam qualifie l’islam de « théologie de l’impératif ». Au siècle dernier, Ernest Renan avait écrit que quiconque avait été en Orient ou en Afrique du Nord avait dû être frappé par l’obscurantisme du fidèle musulman, qui le rend absolument fermé à la science, incapable d’apprendre quoi que ce soit ou de s’ouvrir à une nouvelle idée. Qu’y a-t-il derrière les multiples faces de l’islam, en son cœur? Ce sont les musulmans qui répondront avec précision : « L’islam est une foi et un rituel, une nation et une nationalité, une religion et un État, esprit et acte, texte sacré et épée. »

On attribue à feu l’Ayatollah Khomeiny la phrase suivante : « Nous n’avons peur ni des sanctions économiques ni des interventions militaires. Ce dont nous avons peur, ce sont des universités occidentales. »

Un proverbe syrien dit : « Celui qui change ses voies perd son bonheur. » Pourtant, il est certain que même si l’islam voulait changer, il resterait lié par les lourdes chaînes de son histoire, de sa tradition et de sa loi islamique.

Récapitulons :

« Religion, conception de la cité, civilisation : tel apparaît l’islam, au cours de son développement historique… Il y a d’abord dans l’islam une unité incontestable qui en fait une religion universelle, capable de recevoir dans son sein les peuples les plus divers et d’assimiler bien d’autres cultures… L’islam doit cette spécificité principalement à l’unité de sa foi. Celle-ci, réduite à un minimum de dogmes simples, à quelques vérités aux arêtes vives, n’ouvre guère la voie, comme les mystères chrétiens, aux divergences, voire aux dissidences doctrinales. Le monothéisme musulman se veut une religion universelle.
Car si Dieu a parlé aux hommes à travers des milliers de prophètes, c’est toujours pour rappeler la révélation primitive, celle qui a apporté au monde la religion, à savoir l’islam… En second lieu, l’unité musulmane repose sur l’unité d’un livre, le Coran… Si dans le christianisme le Verbe s’est fait chair, on peut dire que, dans l’islam, le Verbe s’est fait livre.3 »

2. Les objectifs de l’islam🔗

Quelles sont les intentions de l’islam, s’interroge John Laffin, qui donne la réponse que nous résumerons dans ce paragraphe. L’islam n’a jamais caché ses intentions. Le prophète les avait déjà rendues claires en présentant l’islam au monde du 7e siècle. En tant que révélation finale de Dieu, l’islam proclame sa prééminence sur toutes les autres religions et sur tous les systèmes légaux et politiques qui lui sont antérieurs; aussi au nom d’Allah devait-il conquérir le monde. Telle était son intention fondamentale. Ses méthodes pour acquérir le pouvoir n’ont pas varié depuis 1300 ans. Laffin rappelle qu’en tant que chef d’armée, Mahomet fut sans pitié et, au moins une fois, il permit le massacre des populations. Au point de vue politique, il fut un opportuniste, en concluant des alliances là où il le pouvait. La conviction selon laquelle il avait reçu vocation de soumettre le monde entier à Allah a exercé une énorme influence d’abord sur sa propre personne, ensuite sur d’autres à des époques successives. Durant des siècles, tous les chefs religieux ou militaires musulmans ont clairement exposé les intentions de l’islam. Certaines d’entre elles concernent plus directement la foi chrétienne. En voici les plus importantes :

La restauration du prestige islamique; l’établissement des bases islamiques (économiques, psychologiques, géographiques, démographiques, politiques) sur lesquelles il faut fonder la supériorité de l’islam, ce qui sera assuré par le Coran; mener la guerre sainte; informer, éduquer le monde occidental par tous les moyens possibles au sujet de l’islam; la conversion, un jour, du monde entier à la foi véritable, l’islam; la résistance, notamment en Afrique, à l’œuvre missionnaire d’autres religions, au christianisme plus particulièrement (le judaïsme n’étant plus une religion missionnaire qui propage sa foi, l’islam n’a plus de querelle avec lui, quoique l’on nourrisse nombre de griefs contre les juifs); le renforcement de la foi islamique parmi les musulmans, individus ou communautés, qui seraient des tièdes dans la pratique de leurs devoirs religieux; la destruction de tout prince musulman considéré coupable de crimes contre Allah ou contre ses représentants terrestres, les imams principaux, les ayatollahs, les cheiks.

Ces intentions ne sont pas de simples vœux pieux, mais des objectifs déterminés, précis, que l’on tient à atteindre par une ferme résolution et une implacable détermination. Pour comprendre cela, il est nécessaire de voir l’islam tel qu’il était jusqu’au 18e siècle et au commencement du 19e siècle. Politiquement et militairement parlant, l’islam dominait de très larges territoires de la planète. Les musulmans se regardaient avec raison et fierté comme appartenant à une puissance mondiale, dont la légitimité ne saurait être contestée. Ils étaient convaincus que leur civilisation était supérieure à cause de leur contribution singulière sur le plan religieux, intellectuel et culturel.

On se rappellera qu’à partir du début du 19e siècle, l’Europe chrétienne frappa durement l’islam. Aussi son pouvoir souffrit-il considérablement et sous de violents assauts son prestige subit des revers. La civilisation européenne le considéra avec mépris en prenant entre les mains la direction de la culture et de la politique. Ce qui explique que le nationalisme, la volonté farouche pour l’autodétermination et le prestige prirent chez les musulmans deux formes fondamentales. L’une est islamique en nature et cherche à réveiller la vie arabe sur cette même base, faisant de la foi en l’islam le facteur prédominant dans la vie sociale. D’autres voient l’islam comme l’agent de liaison pouvant unir les peuples arabes dans leur quête pour obtenir une reconnaissance officielle internationale. N’avaient-ils pas déjà jadis joui d’un tel prestige?

Presque toutes les intentions de l’islam sont clairement décrites et exposées par les chefs islamiques modernes. Les chefs de file musulmans entendent parfaitement bien ce qu’ils déclarent publiquement. D’après des critères européens, nombre d’entre eux sont des « fondamentalistes » qui cherchent à appliquer littéralement le contenu coranique, sans en changer un iota. Mais ces derniers n’aiment pas être traités ainsi; ils lui préfèrent le terme « d’islamistes ».

Notes

1. Georges Peyronnet, Unité chrétienne, p. 6-7.

2. Cité dans Project File, n8, 1989.

3Encyclopaedia Universalis, islam, p. 125.