Cet article a pour sujet la création du monde, des anges, et de l'homme et de la femme, qu'il a placés dans un jardin magnifique, avec l'interdiction de manger l'arbre de la connaissance du bien et du mal.

Source: Les vérités de la religion chrétienne, 1711. 3 pages.

La création de toutes choses, et en particulier celle de l’homme

  1. Dieu a créé toutes choses
  2. Le monde a eu un commencement
  3. Dieu a créé les anges
  4. Dieu a créé l’homme et la femme
  5. Dieu a créé l’homme de la poussière
  6. Dieu créa la femme d’une des côtes d’Adam
  7. Dieu mit l’homme dans un jardin, où il y avait deux arbres considérables
  8. Dieu défendit à l’homme de manger de l’arbre de la science du bien et du mal

1. Dieu a créé toutes choses🔗

« Toi seul es l’Éternel, tu as fait les cieux, même les cieux des cieux, et toute leur armée, la terre, et tout ce qui y est; les mers, et tout ce qui y est » (Né 9.6). « Tu as créé toutes choses, et à ta volonté elles sont, et ont été créées » (Ap 4.11).

Le premier passage nous apprend que non seulement c’est Dieu qui a créé les cieux et la terre, etc., mais encore que c’est lui seul; non les anges, comme l’ont cru plusieurs anciens hérétiques; ainsi, puisque la création est attribuée au Fils et au Saint-Esprit, c’est une preuve que l’un et l’autre est Dieu.

Le second nous enseigne, que non seulement Dieu a créé toutes choses par sa volonté, mais qu’elles ne sont même, qu’autant qu’il veut qu’elles soient, et que leur conservation et leur durée dépendent absolument de Dieu.

On peut joindre plusieurs autres passages. Ps 90.9, 12-13; 121.2; Pr 3.29; És 45.12; 40.25; Jr 10.11-12.

2. Le monde a eu un commencement🔗

« Dieu créa au commencement le ciel et la terre » (Gn 1.1).

Le temps et le monde ont commencé tout à la fois; mais ni le monde ni la matière dont il est composé ne sont pas éternels, Dieu les a tirés du néant par sa parole toute-puissante.

« Par la foi, nous savons que les siècles ont été ordonnés par la Parole de Dieu, de sorte que les choses qui se voient n’ont point été faites des choses visibles » (Hé 11.3).

Ce n’est pas seulement la raison qui nous enseigne, que le monde a dû être fait par une puissance infinie, et qu’il n’est pas éternel; mais la révélation, et la foi nous enseignent encore que toutes les choses que nous voyons ont été faites de celles qui ne se voyaient point, et qui n’existaient point encore; de sorte que, bien que les choses que nous croyons, ne nous apparaissent point encore maintenant, cela ne doit pas nous empêcher de concevoir une pleine certitude de leur future existence, parce que la puissance de Dieu, qui a tiré le monde de rien, les tirera de même du néant, où elles semblent être maintenant.

3. Dieu a créé les anges🔗

« Par lui [c’est par Christ] toutes choses ont été créées, celles qui sont aux cieux, et celles qui sont sur la terre, visibles et invisibles, soit les trônes, ou les dominations, etc » (Col 1.16).

Saint Paul parlant des anges, emploie ici les noms des divers degrés qui se voient dans les États, où il y des trônes (c’est des rois), des dominations et des dignités, qui sont au-dessous de celle des rois, comme les ducs, archiducs, princes; des principautés, comme les gouverneurs des villes et des provinces; et des puissances, comme sont les magistrats inférieurs.

4. Dieu a créé l’homme et la femme🔗

« Puis Dieu dit : Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance. Dieu donc créa l’homme à son image; il le créa à l’image de Dieu, il les créa mâle et femelle » (Gn 1.26-27).

Le Père parle ici à son Fils et au Saint-Esprit, et non aux anges dont il n’est jamais dit que Dieu les ait associés à lui dans la création. Ces paroles marquent donc que ces trois adorables personnes ont concouru à la création de l’homme d’une manière particulière, car Dieu n’est introduit consultant, que lorsqu’il s’agit de l’homme.

L’image de Dieu consistait dans l’excellence des facultés naturelles de l’homme, dans la droiture, das la sainteté et dans la justice, dans l’immortalité de son âme, et dans celle de son corps, et dans l’empire que Dieu lui avait donné sur les créatures.

5. Dieu a créé l’homme de la poussière🔗

« Or l’Éternel Dieu avait formé l’homme de la poussière de la terre, et il avait soufflé dans ses narines, une respiration de vie » (Gn 2.7).

Dieu a créé l’homme de la poudre, afin que l’homme se souvenant de son origine, portât toujours avec lui ce qui doit l’humilier, et qu’il ne s’élevât jamais contre son Créateur : Mais il anima cette poudre en joignant au corps qu’il forma une âme spirituelle et intelligente.

6. Dieu créa la femme d’une des côtes d’Adam🔗

« Et l’Éternel Dieu bâtit une femme, de la côte qu’il avait prise d’Adam » (Gn 2.22).

Dieu voulut que tout le genre humain fût d’un seul sang (Ac 17.26) et il voulut par là engager Adam et Ève à s’aimer tendrement.

7. Dieu mit l’homme dans un jardin, où il y avait deux arbres considérables🔗

« L’Éternel Dieu avait planté un jardin en Éden du côté d’Orient, et il y avait mis l’homme qu’il avait formé. L’arbre de vie était au milieu du Jardin, et l’arbre de la science du bien et du mal » (Gn 2.8-9).

On ignore où était précisément le jardin d’Éden, et cela n’est pas fort nécessaire à savoir; nous devons plutôt nous informer du paradis céleste que du terrestre.

L’arbre de vie était ainsi appelé, parce qu’il était le signe et le symbole de la vie, qu’Adam avait reçue de Dieu, et de celle qu’il recevrait encore; et parce que c’était un merveilleux aliment pour conserver la vie.

L’arbre de la science du bien et du mal portait ce nom, parce que l’homme, en mangeant de ce fruit, avait appris à connaître le bien et le mal, le bien qu’il perdait, et le mal qu’il s’attirait.

8. Dieu défendit à l’homme de manger de l’arbre de la science du bien et du mal🔗

« Quant à l’arbre de la science du bien et du mal, tu n’en mangeras point; car dès le jour que tu en mangeras tu mourras de mort » (Gn 2.17).

Dieu exigea cet hommage de l’homme dans une chose dont l’homme pouvait se passer aisément, et il lui déclare que s’il mange du fruit qu’il lui a défendu, dès ce jour il mourra, non pour dire qu’il mourrait dans ce même jour; mais pour lui apprendre que jusques à ce jour-là il n’avait pas à craindre la mort; comme 1 Rois 2.17, et que dès lors il serait sujet à la mort.