Cette méditation a pour sujet la providence de Dieu qui gouverne le monde par sa toute-puissance.

Source: Aujourd'hui devant Dieu. 2 pages.

Dieu gouverne et conduit tout

6jour du 9mois

Lecture : Psaume 47

Et de fait le Seigneur s’attribue toute puissance et veut que nous la reconnaissions être en lui. Non pas telle que les sophistes l’imaginent, vaine, oisive et quasi assoupie, mais toujours veillante, pleine d’efficace et d’action. Et aussi tel qu’il ne soit pas seulement en général et comme en confus le principe du mouvement des créatures (comme si quelqu’un, ayant une fois fait un canal et adressé la voie d’eau à passer dedans, la laissait après couler d’elle même), mais qu’il gouverne même et conduise sans cesse tous les mouvements particuliers. Car ce que Dieu est reconnu tout-puissant n’est pas pour qu’il puisse faire toutes choses et néanmoins se repose, ou que par une inspiration générale il continue l’ordre de nature tel qu’il l’a disposé au commencement, mais d’autant que, gouvernant le monde et la terre par sa providence il compasse tellement toutes choses que rien n’advient sinon ainsi qu’il l’a déterminé en son conseil (Ps 115.3). Quand il est dit en ce psaume qu’il fait tout ce qu’il veut, cela s’entend d’une volonté certaine et propos délibéré. Et de fait, ce serait une maigre fantaisie d’exposer les mots du prophète selon la doctrine des philosophes, à savoir que Dieu est le premier motif, parce qu’il est le principe et la cause de tout mouvement. Au lieu que plutôt c’est une vraie consolation de laquelle les fidèles adoucissent leur douleur en adversité, à savoir qu’ils ne souffrent rien que ce ne soit par l’ordonnance et le commandement de Dieu, d’autant qu’ils sont sous sa main. Que si le gouvernement de Dieu s’étend ainsi à toutes ses œuvres, c’est une cavilation (subtilité) puérile de le vouloir enclore et limiter dedans l’influence et le cours de nature.

Et certes, tous ceux qui restreignent en si étroites limites la providence de Dieu, comme s’il laissait toutes créatures aller librement selon le cours ordinaire de nature, dérobent à Dieu sa gloire et se privent d’une doctrine qui leur serait fort utile; vu qu’il n’y aurait rien de plus misérable que l’homme si les mouvements naturels du ciel, de l’air, de la terre et des eaux eussent leur cours libre contre lui. Joint qu’en tenant telle opinion, c’est amoindrir trop vilainement la singulière bonté de Dieu envers chacun.

Prière

Que précieux est ton amour!
Dans ta demeure nuit et jour
La table est toujours prête;
Et tu nourris ceux qui ont faim
De l’abondance de tes biens
En un repas de fête.
Ta joie est comme un flot puissant;
À la fraîcheur de ce torrent
Nos cœurs se désaltèrent.
La source de vie est en toi,
Par ta lumière l’homme voit.
Triompher la lumière.