Cette méditation a pour sujet le caractère immuable de Dieu qui ne change pas et qui vit dans l'éternité.

Source: Aujourd'hui devant Dieu. 2 pages.

Dieu toujours le même

17jour du 8mois

Lectures : Romains 1.20; Ésaïe 40.6-8

Et voici que depuis longtemps mon enfance est morte, et moi je vis. Mais vous Seigneur, vous vivez toujours, et rien ne meurt en vous, parce qu’avant la naissance des siècles et avant tout ce qui peut être nommé d’antérieur encore, vous êtes, et vous êtes Dieu et Seigneur de tout ce que vous avez créé; en vous demeurent les causes de tout ce qui se passe, les immuables origines de toutes les choses changeantes, et les raisons éternelles de toutes les choses temporelles et privées de raison. Dites-moi, dites à votre suppliant, dites, ô mon Dieu, dans votre miséricorde à votre misérable serviteur, si mon enfance a succédé à quelque vie mienne expirée déjà.

Car vous êtes l’Être suprême; vous ne subissez aucun changement; en vous, il n’y a point d’aujourd’hui qui s’achève, et cependant c’est en vous qu’il s’achève parce que tout cela est aussi en vous; et tout cela ne trouverait pas quelle route suivre, si vous n’étiez là pour le contenir. Et comme « vos années n’ont pas de fin », vos années sont un perpétuel aujourd’hui, et par cet aujourd’hui qui est vôtre, combien de nos jours, combien des jours de nos pères ont passé et en ont reçu la mesure, les modalités de leur être! D’autres jours passeront encore et en recevront également leur mesure, les modalités de leur être. Mais vous, vous êtes toujours le même « vous-même »; toutes les choses de demain et de l’avenir, c’est aujourd’hui que vous le ferez; toutes les choses d’hier et du passé, c’est aujourd’hui que vous les avez faites. Si quelqu’un ne comprend pas cela, qu’y puis-je? Qu’il se réjouisse aussi celui-là et qu’il dise : « Quel est ce mystère? » Oui, qu’il se réjouisse même ainsi et qu’il préfère trouver en ne trouvant pas, plutôt que — en trouvant — de ne vous trouver point!

Ô éternelle vérité, ô vraie charité, ô chère éternité! Vous êtes mon Dieu; après vous, je soupire jour et nuit. Quand je vous ai connu pour la première fois, vous m’avez soulevé vers vous pour me faire voir s’il y avait quelque chose à voir, mais que je n’étais pas encore capable de le voir. Et par la puissance de votre irradiation vous éblouissiez mes faibles regards, et je frissonnais d’amour et d’un effroi sacré. Et je me trouvai loin de vous dans une région qui vous est étrangère, où il me semblait entendre votre voix des hauteurs : « Je suis, disiez-vous, la nourriture de ta chair, c’est toi qui t’assimileras à moi! »

Et je reconnus que « vous corrigez l’homme à cause de son iniquité et que vous avez fait sécher mon âme comme une toile d’araignée »; et je disais : « N’est-ce donc rien que la vérité, parce qu’elle ne s’étend pas dans l’espace fini ou infini? » Et vous m’avez crié de loin : « Mais c’est moi qui suis celui qui suis! » Et j’ai entendu cela comme on entend avec le cœur, et je n’avais plus de motifs de douter, et j’eusse plutôt douté de ma vie que de l’existence de la vérité « rendue visible à l’intelligence à travers la création ». Et je portais mon regard vers les choses qui sont au-dessous de vous et je reconnus que ni elles ne sont absolument, ni elles ne sont pas absolument. Elles sont, puisqu’elles viennent de vous; elles ne sont pas, puisqu’elles ne sont pas ce que vous êtes.

Prière

Notre Père…