Cet article a pour sujet le bonheur de se mettre à l'écoute de l'Écriture sainte, de croire en ses promesses et de suivre la Parole de Dieu.

Source: La doctrine de l'Écriture. 2 pages.

La doctrine de l'Écriture (15) - Suivre l'Écriture

Bienheureuse est celle qui a cru (Lc 1.45). Quand il nous est parlé de croire en l’Écriture sainte, cela présuppose que Dieu se présente à nous et nous offre sa faveur et nous atteste qu’il nous veut avoir agréables comme ses enfants. Car de croire simplement qu’il y a un Dieu, de croire qu’il est véritable, sans savoir sa volonté, cela serait une chose confuse. Mais la foi (selon que l’Écriture en parle) contemple les promesses de Dieu : qu’il y a comme un regard et un accord mutuel, que Dieu de son côté nous appelle à soi et qu’il a comme les bras étendus pour nous recevoir à soi comme ses enfants; et que de notre côté nous venions, acceptant sa bonté infinie de laquelle il use, nous reposant en lui, sachant qu’il nous veut point frustrer quand il se montre si bénin et si libéral envers nous. Voilà donc en somme ce que nous avons à retenir de ce passage, c’est que toute notre fidélité gît en la foi, à savoir que d’une pleine certitude nous acceptions les promesses de salut comme elles nous sont présentées en l’Évangile. […]

C’est que Dieu nous pardonne nos fautes et nous reconnaît et avoue justes, encore que nous soyons misérables pécheurs. Et voilà aussi pourquoi saint Paul allègue le témoignage du Psaume, que nous sommes bienheureux d’autant que Dieu ne nous impute point nos iniquités, mais qu’il les couvre et ensevelit, qu’il les jette derrière le dos d’autant qu’il les veut point attirer en compte (Rm 4.6-8; Ps 33.1-2).

Choses à noter pour avoir une certaine intelligence de ce lieu. La première est que toute notre nature est maudite et qu’il n’y a en nous que tout malheur et pourquoi d’autant qu’il n’y a en nous que péché et corruption, c’est donc à bon droit que Dieu nous hait, que nous lui sommes comme détestables tellement que nous ne pouvons venir devant son regard que ce ne soit pour être condamné à mort éternelle. Voilà le premier.

Le second est que nonobstant toutes les misères qui sont en nous, si est-ce que toute notre félicité gît en la miséricorde gratuite de Dieu, d’autant qu’il nous accepte et nous reçoit pour ses enfants, voire ne nous imputant point nos fautes, mais donnant le sang de notre Seigneur Jésus-Christ pour purification afin que nous soyons comme purs et nets, nonobstant toutes les macules et pollutions desquelles nous sommes entachés. Voilà donc pour le second. C’est que Dieu nous attire de cet abîme de misère auquel nous sommes plongés de nature et que nous sommes bienheureux d’autant qu’il nous est favorable et propice.

Or il y a le troisième, c’est que par (la) foi nous jouissions de cette félicité-là et que nous n’entrerions en possession de ce bien tant estimable. Car selon que Dieu nous l’offre par sa parole et par ses promesses, aussi faut-il que nous l’acceptions par la foi.