Cet article a pour sujet les principales doctrines de la foi chrétienne et les principales hérésies qui sont apparues dans l'histoire de l'Église.

Source: L'implication pastorale des doctrines. 2 pages.

Doctrines principales, principales hérésies

Je cite Jean Calvin :

« Il pourra y avoir quelques vices en la doctrine ou en la façon d’administrer les sacrements qui ne nous devra point entièrement aliéner de la communion d’une Église. Car tous les articles de la doctrine de Dieu ne sont d’une même sorte. Il y en a certains dont la connaissance est tellement nécessaire que nul n’en doit douter. Par exemple qu’il y a un seul Dieu, que Jésus-Christ est Dieu et Fils de Dieu, que notre salut gît en sa seule miséricorde, et autres semblables. Il y en a d’autres qui sont en dispute entre les Églises et qui, néanmoins, ne rompent pas leur unité.1 »

Je rappelle cette autre parole de lui : « Toutes les doctrines sont importantes, mais toutes ne sont pas aussi importantes. »

Le travail qui consiste à déterminer quelles sont les doctrines principales sur lesquelles nul ne devrait douter est réellement important. Il n’est pas pour autant aisé. On doit ajouter que, pour chacune de ces doctrines majeures, un certain nombre d’affirmations doivent être considérées comme incontournables, tandis que d’autres peuvent concerner des aspects qui ne seront pas reconnus de la même manière par tous.

Certains considéreront que de telles dispositions sont bien humaines et arbitraires. Elles constituent cependant un échelon de responsabilité qui ne peut pas être négligé sous peine de rendre tout enseignement et toute discipline impossibles. Or, il est certain que Dieu a confié à certains de s’attacher à l’enseignement et à la discipline de son Église, ce qui constitue une vocation dans laquelle il convient d’être ni animé d’un zèle excessif ni négligent.

Aucune formulation doctrinale ne peut se substituer au texte biblique. Cependant, le texte biblique, par sa nature et son unité, rend possible une formulation doctrinale.

Parmi les doctrines considérées comme majeures, la quasi-totalité des théologiens évangéliques mentionneront :

  • la doctrine de l’Écriture comprenant sa pleine inspiration et son inerrance;
  • la doctrine de Dieu comprenant la Trinité;
  • la doctrine de la création comprenant le lien de dépendance vis-à-vis de la Parole de Dieu;
  • la doctrine de la chute et de la corruption de l’homme;
  • la doctrine du Christ, Parole éternelle de Dieu faite chair pour notre salut;
  • la doctrine de la rédemption comprenant, outre la justification par la foi, l’expiation à la croix, la résurrection corporelle de Jésus-Christ, son ascension et son retour en gloire;
  • la doctrine des événements de la fin.

L’histoire de l’Église montre que chaque fois que ces doctrines ont été négligées ou déformées, des déviances importantes se sont manifestées, parfois jusqu’à l’apostasie.

Parmi ces déviances, appelées aussi hérésies, on peut mentionner :

  • l’adoptianisme qui nie la nature divine de Jésus : il est un homme que Dieu choisit et adopte au moment de son baptême;
  • l’arianisme qui nie la nature divine de Jésus : Jésus est divin, mais il n’est pas Dieu;
  • le docétisme qui affirme que Jésus n’avait que l’apparence d’un homme, mais n’en avait pas revêtu la nature;
  • le gnosticisme qui considère la matière comme méprisable, que ce que l’on fait avec son corps a peu d’importance, ce qui peut générer l’ascétisme ou l’immoralité; seule la connaissance, réservée à une élite, permet d’accéder au salut;
  • le pélagianisme qui fait dépendre le salut de la volonté de l’homme et non de la grâce seule.

Note

1. J. Calvin, Institution chrétienne, IV.1.12.