Cette fiche de formation a pour sujet la question de l'enterrement ou de l'incinération. La pratique biblique de la sépulture, l'exemple de l'ensevelissement de Jésus et l'enseignement de la Bible nous exhortent à pratiquer l'enterrement et à rejeter l'incinération.

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Enterrement ou incinération?

  1. La Bible mentionne favorablement un très grand nombre de sépultures
  2. La parole de Genèse 3.19 est réalisée de façon naturelle par l’ensevelissement du corps
  3. La tombe est considérée l’endroit normal où notre corps est déposé quand on meurt
  4. Le choix du lieu de l’ensevelissement est significatif
  5. Ne pas pouvoir ensevelir le corps est un grand malheur et une punition de Dieu
  6. Dieu lui-même a enterré son serviteur Moïse
  7. La pratique de brûler les vivants est liée à des rituels païens et est odieuse à Israël
  8. La pratique de brûler les vivants est vue comme un jugement et une malédiction
  9. La Bible mentionne au moins deux cas d’incinération
  10. La Bible condamne au moins deux cas d’incinération d’ossements humains
  11. Jésus a été enseveli pour notre salut
  12. L’ensevelissement sert de signification théologique pour notre vie chrétienne
  13. Notre enterrement est inséparablement lié à la résurrection du corps
  14. Lorsque Jésus reviendra, il est dit que les tombeaux s’ouvriront
  15. Conclusion

1. La Bible mentionne favorablement un très grand nombre de sépultures🔗

Nous trouvons surtout des inhumations d’enfants de Dieu, qu’on prenait grand soin d’ensevelir. Leur corps était placé dans une grotte ou enterré : Sara (Gn 23); Abraham (Gn 25.8-10); Isaac (Gn 35.29); Rébecca, Léa (Gn 49.31); Jacob (Gn 50.1-14); Myriam (Nb 20.1); Aaron (Dt 10.6); Moïse (par Dieu lui-même) (Dt 34.5-6); Josué (Jos 24.29-30); les ossements de Joseph (Jos 24.32 voir Gn 50.22-26; Ex 13.19); Éléazar (Jos 24.33); Samuel (1 S 25.1; 28.3); David (Ac 2.29); les os de Saül, de Jonathan et de ses deux autres fils (après que leurs corps furent brûlés) (1 S 31.8-13; 2 S 1.12; 21.12-14); Abner (2 S 3.31-32); Urie (2 S 11.26-27); David (1 R 2.10); Abiya (1 R 14.13,18); Asa (2 Ch 16.14); Yoram (2 Ch 21.19-20); Joas (2 Ch 24.25); Ahaz (2 Ch 28.27); Josias (2 Ch 34.27-28; 35.24); Yehoyaqim (Jr 22.18-19; 36.30); Sédécias (Jr 34.5); Jean-Baptiste (Mt 14.12; Jn 14.12); le fils de la veuve de Naïn (Lc 7.12); Lazare (Jn 11.17.38-44); Ananias et Saphira (Ac 5.6-10); Étienne (Ac 8.2); Jésus (Mt 26.12; 27.57-60; Mc 15.42-46; Lc 23.50-53; Jn 19.38-42; 1 Co 15.4); autres (1 R 13.28-31; Lc 9.59-60; 16.22).

2. La parole de Genèse 3.19 est réalisée de façon naturelle par l’ensevelissement du corps🔗

« C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu’à ce que tu retournes dans le sol d’où tu as été pris; car tu es poussière, et tu retourneras à la poussière » (Gn 3.19). Il n’est pas dit « tu te feras retourner », mais « tu retourneras », indiquant que Dieu a prévu pour notre corps la corruption dans le temps. Reprenant le vocabulaire et la pensée de Genèse 3, le Psaume 90.3 nous dit : « Tu fais retourner l’homme à la poussière, et tu dis : Fils d’Adam, retournez! » C’est Dieu qui a autorité de produire cette action, et non la main humaine.

3. La tombe est considérée l’endroit normal où notre corps est déposé quand on meurt🔗

(Jb 3.22; 5.26; 10.19; 17.1; 21.32; Ps 88.5-6, 11-12; Na 1.14; Mt 8.21-22).

4. Le choix du lieu de l’ensevelissement est significatif🔗

Cela est vrai pour Abraham et sa famille, mais aussi pour les rois d’Israël et de Juda (Gn 23; 25.8-10; 49.31; 50.1-14; 2 R 22.20; 2 Ch 16.14; 21.19-20; 24.25; 28.27); de même que pour Jésus, le Roi-Serviteur (És 53.9).

5. Ne pas pouvoir ensevelir le corps est un grand malheur et une punition de Dieu🔗

Le corps est alors exposé au soleil et aux intempéries, laissé sur le sol comme du fumier ou bien mangé par les oiseaux du ciel et les animaux de la terre (Dt 28.26; 1 R 14.11; 2 R 9.10; Ps 79.1-4; Jr 7.33; 8.1-2; 16.4; 22.18-19; 14.16; 16.4-6; 22.18-19; 25.33; 34.20; 36.30; Ec 6.3).

6. Dieu lui-même a enterré son serviteur Moïse🔗

Puisque Dieu voulait que personne ne retrouve le corps de Moïse, l’incinération aurait mieux servi ce but. Pourtant, « l’Éternel l’ensevelit dans la vallée » et « personne n’a connu son tombeau jusqu’à ce jour »! (Dt 34.5-6).

7. La pratique de brûler les vivants est liée à des rituels païens et est odieuse à Israël🔗

(2 R 16.3; 17.17,31; 21.6; 23.10; 2 Ch 28.3; Jr 7.31; 19.5; Éz 20.31; Am 2.1-3).

8. La pratique de brûler les vivants est vue comme un jugement et une malédiction🔗

(Gn 38.24; Lv 10.2; 20.14; 21.9; Nb 11.1; 16.35; Jos 7.15, 25-26; 11.11; 2 R 1.10; És 30.33). On peut toutefois faire valoir que tous ces textes (points 7 et 8) se rapportent à l’incinération de personnes vivantes et non de corps morts. Dieu s’est également servi de l’eau pour exercer son jugement (Gn 7-8), ainsi que de la terre pour engouffrer dans le sol ouvert Qoré, Datan et Abirâm qui « descendirent vivants dans le séjour des morts » en signe de jugement (Nb 16). Cela ne veut pas dire qu’il serait interdit de remettre les corps des défunts à la mer ou à la terre, pas plus que ces textes n’interdisent directement l’incinération des défunts. Toutefois, le feu, dans la Bible, est étroitement associé au jugement de Dieu, incluant le jugement à venir (És 47.14; Jr 17.27; Os 8.14; Am 7.4; Ml 3.19; Mt 13.30; Lc 3.17; Jn 15.6; Hé 6.8; 2 Pi 3.7,12).

9. La Bible mentionne au moins deux cas d’incinération🔗

a. Le premier cas : Saül et ses trois fils, incluant Jonathan (1 S 31.12). Cette action des habitants de Yabech ne semble ni approuvée ni condamnée. Le contexte suggère qu’ils voulaient honorer le corps de ces défunts déshonorés aux mains des Philistins. Ils ont ensuite enseveli le reste de leurs ossements à Yabech (1 S 31.13). David reprit plus tard les os de Saül et de son fils Jonathan pour les ensevelir dans la tombe de Qich, père de Saül (2 S 21.12-14). Puis le texte ajoute : « Après cela, Dieu fut apaisé envers le pays. »

b. Le deuxième cas envisage une situation possible : « Lorsqu’un parent prendra un mort pour le brûler… » (Am 6.10). Les circonstances de ce passage n’envisagent toutefois pas la disposition normale des morts et ne nous commandent pas l’incinération comme une pratique régulière. Amos prédit ici les ennuis auxquels les habitants de Samarie seront réduits pendant le long siège de leur ville par les Assyriens (2 R 17.5). C’est une description de l’agonie d’Israël. Parce que l’ennemi entourera toute la ville, on ne pourra pas enterrer les morts, mais on devra les brûler, ce qui constitue un très grand drame.

10. La Bible condamne au moins deux cas d’incinération d’ossements humains🔗

a. Les gens de Moab sont condamnés et punis par le feu pour avoir « brûlé, calciné les os du roi d’Édom » (Am 2.1-3).

b. Un homme de Dieu a prophétisé plus de 300 ans d’avance que le roi Josias brûlerait des os humains sur un autel idolâtre érigé par Jéroboam à Béthel. C’est ce qui est arrivé et l’autel fut pollué et détruit parce qu’on y avait incinéré des os humains (1 R 13.1-3; 2 R 23.15-20).

11. Jésus a été enseveli pour notre salut🔗

Nous confessons que notre Sauveur a souffert, qu’il est mort, qu’il a été enseveli et qu’il est ressuscité des morts le troisième jour (1 Co 15.3-4). Ces quatre éléments forment un lien inséparable dans l’œuvre rédemptrice de Jésus-Christ. L’ensevelissement de Jésus est plus qu’une coutume ancienne. C’est un acte de salut qui s’est produit pour notre rédemption.

12. L’ensevelissement sert de signification théologique pour notre vie chrétienne🔗

Nous profitons chaque jour de l’œuvre de Jésus-Christ.

« Nous avons donc été ensevelis avec lui dans la mort par le baptême, afin que, comme Christ est ressuscité d’entre les morts par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions en nouveauté de vie » (Rm 6.4; voir Col 2.12).
« Par sa puissance, notre vieil homme est crucifié, mis à mort et enseveli avec lui, afin que les mauvaises convoitises de la chair ne dominent plus en nous, mais que nous nous offrions nous-mêmes à lui en sacrifice de reconnaissance » (Catéchisme de Heidelberg, réponse 43).

Tout comme l’ensevelissement du corps représente la séparation complète et définitive d’avec la personne décédée, de même symboliquement notre ensevelissement avec Jésus-Christ représente notre séparation complète et définitive d’avec le péché, ce qui sera une raison de plus de rechercher la sanctification et la vie nouvelle en lui.

13. Notre enterrement est inséparablement lié à la résurrection du corps🔗

Jésus a compris son propre ensevelissement comme une semence mise en terre : « Si le grain de blé qui est tombé en terre ne meurt, il reste seul; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jn 12.24). L’enterrement du croyant symbolise cette même vérité : « Semé corruptible, on ressuscite incorruptible » (1 Co 15.42). L’enterrement est une cérémonie qui, par la foi, nous sert de mémorial de la résurrection et de témoignage de notre espérance dans cette résurrection.

14. Lorsque Jésus reviendra, il est dit que les tombeaux s’ouvriront🔗

Étant donné que Jésus a été enseveli et ressuscité, il nous donne cette certitude :

« L’heure vient où tous ceux qui sont dans les tombeaux entendront sa voix. Ceux qui auront fait le bien en sortiront pour la résurrection et la vie, ceux qui auront pratiqué le mal pour la résurrection et le jugement » (Jn 5.28-29).

Évidemment, cela ne veut pas dire que les personnes incinérées ne vont pas ressusciter, mais encore une fois, d’après le langage des Écritures, notre espérance de la résurrection se rattache de près à la pratique biblique de l’ensevelissement.

15. Conclusion🔗

Même si la Bible ne contient pas un commandement explicite, tout son enseignement et tous ses exemples nous exhortent à pratiquer l’ensevelissement des corps et à rejeter l’incinération. Nous sommes appelés à suivre l’exemple même de Jésus, notre Sauveur, mort, enseveli et ressuscité pour notre salut, afin que nous vivions et mourions à sa gloire. C’est en lui que nous avons la merveilleuse espérance de notre résurrection au dernier jour.