Cette fiche de formation a pour sujet les funérailles chrétiennes, quelques pratiques bibliques, la nature et le but des funérailles, les choses à éviter et celles à souligner lors des funérailles.

5 pages.

Les funérailles chrétiennes

  1. Quelques pratiques bibliques
  2. La nature des funérailles
  3. Le but des funérailles
    a. Glorifier Dieu
    b. Réconforter les vivants
    c. Disposer honorablement du corps
  4. À éviter lors des funérailles
  5. À souligner lors des funérailles
« Il a été enseveli, il est ressuscité le troisième jour, selon les Écritures » (1 Co 15.4).
« Mais maintenant comme toujours, Christ sera exalté dans mon corps, avec une pleine assurance, soit par ma vie, soit par ma mort; car pour moi, Christ est ma vie et la mort m’est un gain » (Ph 1.21).

1. Quelques pratiques bibliques🔗

  1. Être affligé par le deuil (« abal », « ébèl », « penthéo »), porter le deuil pendant plusieurs jours, après quoi viendra la consolation (Gn 37.34-35; 50.10-11; Dt 34.8; 1 S 16.1; 2 S 11.27-26; 13.37-39; 19.1-3; voir És 60.20; 61.2-3; Jr 31.13; Éz 24.17; Dn 10.2; Mt 5.4; 9.15; Mc 16.10; 1 Co 5.2; 2 Co 12.21; Jc 4.9; Ap 18.7-8,11,15,19; 21.4).

  2. Se frapper la poitrine, se lamenter (traduit aussi par « faire les funérailles de… ») (« saphad », « koptô ») (Gn 23.2; 50.10; 1 S 25.1; 2 S 1.12; 3.31; 11.26; 1 R 13.30; 14.13,18; Jr 34.5; 49.3). Ne pas pouvoir se frapper la poitrine ou faire de funérailles est un malheur (Jr 16.4-6; 22.18-19; 25.33; Lc 8.52; 23.27; Ap 18.9).

  3. Pleurer (« bakah »; « beki », « klaiô ») (Gn 23.2; 37.35; 50.1,3; Dt 21.13; 34.8; 2 S 1.12,24; 8.52; Jr 21.15-16; Mt 2.18; Mc 5.38-39; Mc 16.10; Lc 8.52; Jn 11.31-33; 20.11-15; Ap 18.9,11,15,19).

  4. Gémir, hurler, pousser des cris, se lamenter (« yalal », « alalazô », « thrènéô ») (Jr 4.8; 49.3; Jl 1.13; Mc 5.38; Lc 23.27; Jn 16.20).

  5. Chanter des complaintes (2 Ch 35.24; Am 5.16).

  6. Jeûner (2 S 1.12; voir Esd10.6; Dn 10.2; Za 7.5).

  7. Aller dans une maison de deuil, ce qui porte à la réflexion (Ec 7.2,4).

  8. Déchirer ses vêtements (Gn 37.34; 2 S 3.31).

  9. Porter des vêtements de deuil (2 S 14.2).

  10. Mettre un sac (étoffe grossière en poil de chèvre) autour de la taille et se rouler dans la cendre (Gn 37.34; 2 S 3.31; voir Est 4.3; Jr 4.8; 6.26; 49.3; Am 8.10).

  11. Garnir d’aromates et brûler des parfums (Jr 34.5; 2 Ch 16.14; 2 Ch 21.19-20).

  12. Embaumer (« hanat »), préparer à la sépulture avec des aromates et des parfums (« entaphiazô », « entaphiasmos ») (Gn 50.2-3,26; Mt 26.12; Mc 14.8; Jn 12.7; 19.40).

  13. Envelopper le corps, l’entourer de bandelettes (« keiria », « othonion ») ou d’un linge ou linceul (« sindôn ») (Mc 15.46; Lc 12.24; Jn 11.44; 19.40; 20.5-7; Ac 5.6).

  14. Placer le corps dans un cercueil ou un sarcophage (« arôn » : arche, coffre; « soros » : cercueil) (Gn 50.26; Lc 7.14).

  15. Marcher derrière la civière (« mittah » : lit) (2 S 3.31).

  16. Porter le corps suivi d’une foule ou d’un cortège (Lc 7.11-12).

  17. Mettre dans un tombeau (« qèbèr », « qebourah »), ensevelir (« qabar ») la dépouille avec respect : c’est la pratique générale qu’on trouve dans toute la Bible1.

2. La nature des funérailles🔗

  1. Les funérailles sont une affaire gérée par la famille et non par l’Église. Ce ne sont pas les anciens qui gèrent le déroulement des funérailles, mais la famille du défunt. La famille a la liberté d’organiser les funérailles selon ses désirs. Le choix du lieu et du déroulement, par exemple, est à la discrétion de la famille. Les conseils locaux peuvent toutefois avoir des règles touchant l’usage du lieu de culte à l’occasion des funérailles.

  2. Le conseil des anciens ne convoque pas l’Église locale à se réunir pour un culte. Les funérailles sont une réunion familiale privée, qui a toutefois une portée sociale importante et qui peut réunir tous les membres de l’Église locale.

  3. Habituellement, c’est un pasteur qui dirigera les funérailles, mais il ne le fait pas au nom du conseil des anciens. Il le fait à la demande de la famille.

  4. Des cérémonies peuvent avoir lieu au salon funéraire, lors du service et à l’enterrement.

  5. Même si les funérailles ne sont pas la responsabilité officielle de l’Église et des anciens, cela ne veut pas dire que l’Église et ses officiers ne s’en soucient pas ou ne doivent pas y prendre part. Les funérailles de chrétiens sont une excellente occasion d’exprimer notre victoire en Jésus-Christ, notre foi dans les riches promesses de Dieu et notre reconnaissance pour les bénédictions reçues. Les funérailles et les moments de deuil donnent l’occasion au pasteur et à l’Église d’entourer avec leur amour, leur réconfort, leur soutien et leur espérance les personnes en deuil. Les funérailles chrétiennes doivent refléter la confiance de notre foi.

3. Le but des funérailles🔗

a. Glorifier Dieu🔗

La cérémonie funèbre doit être faite à l’honneur de Dieu, car il est l’Auteur de la vie, c’est lui qui tient nos vies dans sa main (Ps 31.15) et qui nous rachète du gouffre. Nous sommes appelés à glorifier Dieu en toutes choses, autant par notre vie que par notre mort (1 Co 10.31; Ph 1.20). Aucun rituel superstitieux, parole ou prière qui nous détourne de la perfection de notre salut en Jésus-Christ ne devrait avoir sa place. Les funérailles d’un chrétien sont l’occasion de rendre gloire à Dieu en reconnaissant qu’en Jésus-Christ nous trouvons notre unique assurance dans la vie comme dans la mort. Les funérailles mettront par conséquent l’accent sur le Dieu vivant plus que sur la personne décédée.

b. Réconforter les vivants🔗

Les funérailles sont pour les vivants, non pas pour le mort. Le croyant qui est décédé se trouve dans la joie du Seigneur et n’a pas besoin de nos prières. Par contre, les gens en deuil se sentent très seuls et attristés, et cette cérémonie permet à tous les amis des endeuillés de s’assembler pour les encourager. La Bible nous dit de pleurer avec ceux qui pleurent (Rm 12.15). Les chrétiens s’attristent aussi, mais non pas comme ceux qui n’ont pas d’espérance (1 Th 4.13). Nous n’ignorons pas, bien entendu, la personne disparue, mais nous ne devrions pas faire d’elle le centre d’attention. Nous devrions porter notre attention sur les personnes vivantes qui ont besoin du réconfort du Seigneur dans la vie et dans la mort.

c. Disposer honorablement du corps🔗

Le corps du croyant défunt a été créé par Dieu et a été le temple du Saint-Esprit (1 Co 6.19) jusqu’au décès de la personne. Ce corps est seulement une « tente » (2 Co 5.1-4) dans laquelle a vécu la personne décédée, mais en même temps, notre corps est promis à la résurrection et à la gloire éternelle (Rm 8.10-11; 1 Co 15). Dans toute la Bible, les croyants ont fait preuve de grand respect envers le corps des défunts en prenant soin d’ensevelir convenablement la dépouille. Les rituels bibliques des funérailles ne sont pas complets tant que le corps n’a pas été mis en terre.

4. À éviter lors des funérailles🔗

  1. Éviter la cérémonie séculière, purement humaniste, sans aucune espérance vivante.

  2. Éviter toute cérémonie superstitieuse, tout geste ou objet superstitieux, prière à Marie, etc.

  3. Éviter la cérémonie superficielle et anonyme qui ne mentionne pas une seule fois le nom de la personne décédée et qui évite de parler de la mort. Les gens présents sont de vraies personnes qui ont vécu une vraie perte et ont une vraie tristesse.

  4. Éviter la cérémonie sentimentale où l’expression démesurée des sentiments impressionne les « spectateurs », mais laisse les participants dans un pire état qu’avant la cérémonie.

  5. Éviter le sensationnel qui vise à divertir les curieux en mal de sensations fortes.

  6. Éviter que les funérailles aient l’air d’un culte régulier; utiliser par exemple un ordre différent du culte habituel (pas de convocation ni de bénédiction).

  7. Ne pas avoir un sermon trop long, car les gens ne sont pas en état d’absorber beaucoup.

  8. Ne pas donner l’impression que les funérailles ouvrent l’accès au ciel à la personne décédée ou que le mort dépend des prières de l’Église. Ne pas prier pour la personne décédée.

  9. Éviter de vanter les bonnes œuvres de la personne décédée, mais plutôt adresser des prières de reconnaissance au Seigneur pour la vie de cette personne.

  10. Éviter les disputes familiales, en particulier entourant la succession et l’héritage (soit en présence du mourant ou après son décès).

  11. S’il y a une réunion sociale après l’enterrement, éviter les sujets mondains, blagues, etc. Garder la même sobriété, éventuellement avoir encore un moment pour prier et lire la Bible.

  12. Ne rien faire pour cacher la réalité terrible de la mort et la séparation qui en résulte. À la mort, tous les liens terrestres sont coupés. Le nom du croyant est rayé des registres de l’Église. Même si dans nos cœurs et dans nos pensées, la personne décédée occupe encore une grande place, nous devons éviter de parler comme si notre frère ou notre sœur étaient encore présents. Reconnaître la main du Seigneur et ne pas faire comme si les liens n’étaient pas coupés ici sur terre, mais agir et parler en considérant qu’il n’est plus sur cette terre.

5. À souligner lors des funérailles🔗

  1. La Parole de Dieu et la proclamation de l’Évangile devraient occuper la place centrale. Le Dieu de toute grâce et de toute consolation veut accomplir son œuvre et veut que sa Parole soit entendue. Les funérailles d’un chrétien devraient nous amener à élever nos cœurs vers Jésus-Christ qui est la résurrection et la vie. C’est Jésus qui devrait être la personne centrale des funérailles d’un chrétien, et non la personne décédée. Les funérailles sont une excellente occasion d’annoncer sa mort et sa victoire sur la mort, pour la plus grande consolation des croyants et pour appeler les non-croyants à mettre leur foi en lui.

  2. Les textes de la Bible, les chants et les prières seront choisis en fonction de la circonstance.

  3. Nous prierons le Seigneur pour qu’il réconforte la famille et les proches du disparu. Nous prononcerons également des prières d’action de grâce pour la vie et le service chrétien de notre sœur ou de notre frère disparu.

  4. Les funérailles devraient être une cérémonie simple et sobre. Il peut y avoir quelques fleurs, mais rappelons-nous que nous allons mettre la graine en terre, comme la Parole nous le dit : « Tu es poussière et tu retourneras à la poussière. »

  5. Il n’y a pas de raison qui empêche que le cercueil soit en avant durant la cérémonie. Il est toutefois préférable qu’il soit fermé pour garder l’attention sur la Parole de Dieu.

  6. Nous venons à un enterrement. Nous devrions donc voir le cercueil descendre en terre, même si c’est un moment difficile. C’est une occasion d’élever nos cœurs vers le Seigneur. Cela nous fait également voir que c’est une semence mise en terre (comme le fait le cultivateur avec ses graines). En semant la graine, nous exprimons notre espérance dans la résurrection.

  7. Dans notre tristesse et notre deuil, nous devons démontrer que nous sommes différents de ceux qui n’ont pas d’espérance, par exemple dans la façon d’annoncer le décès, d’organiser les funérailles, d’ensevelir le corps, etc. Nous reconnaîtrons que le Seigneur connaît les siens dans la vie comme dans la mort.

  8. Ce peut être une occasion de dire quelques mots sur ce que la personne décédée signifiait pour l’Église, la famille et les amis, mais nous devrions le faire avec sobriété. Rappelons-nous toujours le but des funérailles.

Note

1. Voir mon article Enterrement ou incinération?