Cet article sur Galates 5.22-23 a pour sujet le fruit de l'Esprit qui permet au chrétien de progresser dans la sanctification et de vivre dans la liberté chrétienne.

Source: Essai sur le Saint-Esprit et l'expérience chrétienne. 6 pages.

Galates 5 - L'appel à la sanctification - Le fruit de l'Esprit

L’expression familière se trouve dans le célèbre passage de Galates 5.22 et forme une partie d’un contexte plus large dans lequel elle contraste à la chair de la manière absolue.

D’ordinaire, la lettre de Paul aux Galates est unilatéralement associée à sa théologie de la justification par la foi, s’opposant radicalement à l’interprétation légaliste de la loi. Nous ne le contesterons pas.

Toutefois, même une lecture superficielle de cette grande charte de la liberté chrétienne démontrera la part et le rôle éminent qu’y tient l’Esprit. L’apôtre en offre une excellente illustration. Rappelons brièvement les circonstances de la composition et le but recherché par l’auteur. Avec une extrême vigueur, l’apôtre proteste contre une fausse interprétation de la doctrine de la justification par la foi seule. Avec une fermeté sans faille et une clarté qui dissipe toute ombre de doute, il déclare que l’œuvre achevée sur la croix et les mérites du crucifié nous arrachent à la malédiction; le Christ en personne est devenu malédiction à notre place (Ga 3.13). Un Évangile qui ignorerait ce fait constitutif de la foi cesserait d’être Évangile pour se changer en son contraire, c’est-à-dire une franche perversion de la grâce divine.

Mais l’épître ne se contente pas d’affirmer la théologie de la justification par la foi seule; celle-ci ne constitue pas la totalité du message chrétien de Paul. Il reste encore à rendre un autre témoignage et même un avertissement à adresser concernant l’Esprit et son opération. L’importance vitale de la justification par la foi réside en ce qu’à l’impie justifié et à lui seul s’ouvre une vie nouvelle, une marche nouvelle, une victoire et un fruit rendus possibles par la grâce de l’Esprit Saint. En tant que pécheurs coupables, ils se réfugient par la foi en Christ, devenu malédiction pour eux. Ils possèdent tout ce que le Sauveur a accumulé comme bénéfice; par son Esprit, il habite en eux.

Ainsi, dans cette grande épître exposant magistralement la doctrine de la justification par la foi seule, nous trouverons parallèlement l’explication du rôle de l’Esprit.

« Marchez selon l’Esprit et vous n’accomplirez plus les convoitises de la chair. Car la chair a des désirs contraires à l’esprit et l’Esprit en a de contraires à la chair. […] Si nous marchons par l’Esprit nous ne sommes plus sous la loi » (Ga 5.16-18).

Nous ne nous opposerons plus à celle-ci comme à un code étranger, mais y discernerons la volonté du Père céleste. En fait, à la suite du psalmiste, nous pouvons nous exclamer : « Oh combien j’aime ta loi » (Ps 119.97). En ce qui concerne son rapport personnel avec la loi, il n’est plus placé sous le joug de celle-ci.

Non seulement le Sauveur a parfaitement satisfait à ses exigences, mais il le conduit encore par l’Esprit, et c’est sincèrement qu’il aime le Législateur de toute sa force, de toute son âme et de toute sa pensée. Ensuite, l’apôtre rappellera : « Si nous vivons par l’Esprit, marchons aussi par l’Esprit » (Ga 5.25), ceci non seulement par des enjambées spectaculaires, mais à petits pas, dans les détails d’une existence quotidienne tout ordinaire. Plus loin, il parlera de l’Esprit de douceur. En Galates 6.8, il exhorte à semer dans l’Esprit qui est en lui, en toutes circonstances, en dépit de toutes sortes d’épreuves. Le résultat ne sera rien de moins que la vie éternelle, un développement de la vie éternelle de Dieu qui est désormais en lui et qui, telle une semence, germera dans l’au-delà pour sa seule gloire. C’est dans ce contexte que vient le passage évoqué qui oppose « les œuvres de la chair » au « fruit de l’Esprit » (Ga 5.17-23). Les œuvres sont au pluriel, mais le fruit mentionné est au singulier. Dans son commentaire, Pierre Bonnard souligne ce contraste :

« Au catalogue des œuvres de la chair est opposé celui du fruit de l’Esprit; s’il arrive à Paul de parler des fruits de la chair (Rm 6.21; 7.5), il ne parle jamais des œuvres de l’Esprit; c’est que le mot œuvre chez lui est toujours dépréciatif [?]1. Il relève le besoin de l’homme (particulièrement l’homme religieux) de faire valoir ses performances et ses initiatives. Le mot fruit, au contraire, exprime (dans le Nouveau Testament) l’idée d’une manifestation merveilleuse, inattendue et surtout gratuite de la vie de l’homme qui porte des fruits de l’Esprit; il les porte vraiment, ils lui sont personnels, mais il ne les produit pas personnellement. À cet endroit, ce terme au singulier décrit l’ensemble de la vie nouvelle en tant qu’entraînée par l’Esprit, ce qui constitue l’unité de la vie chrétienne tant dans la personne du croyant que dans la diversité communautaire parce qu’elle est le don du même Esprit.2 »

De son côté, Herman Ridderbos écrit :

« Le mot fruit indique plus clairement que n’aurait fait celui d’œuvre que dans cette affaire ce qui est décisif ce n’est pas ce que produit l’homme. Un fruit n’est jamais quelque chose de fait, de fabriqué. Il découle d’un principe défini, en l’occurrence du principe de l’Esprit. Le singulier souligne le fait que ce qu’accomplit l’Esprit constitue une unité. Par ce fruit de l’Esprit, on n’entend aucun des charismes particuliers au sens de 1 Corinthiens 12, mais plutôt ce que l’Esprit accorde à ceux qui vivent grâce à lui. Dans tout ceci, la responsabilité humaine, bien entendu, n’est nullement éliminée.3 »

Citons enfin Jean Calvin :

« Comme il a condamné ci-dessus toute la nature de l’homme parce qu’elle ne peut produire des fruits qui ne soient corrompus et réprouvés, ainsi il montre maintenant que toutes les vertus et toutes les affections honnêtes et bien réglées procèdent de l’Esprit, c’est-à-dire de la grâce de Dieu et de la régénération que nous avons par le Christ. C’est comme s’il eût dit que rien ne procède de l’homme que le mal et qu’il n’y a nul bien que du Saint-Esprit.4 »

Analysons encore ce contraste. La différence dans les deux phrases est décisive. Dans la première où apparaît le pluriel « des œuvres », nous avons la description d’une existence de désordre et de conflits internes, une vie en morceaux disjoints, en opposition avec une existence de développement harmonieux, régi par un principe central et dans laquelle bourgeonnent les fleurs et mûrissent les fruits de la pureté et de la paix. Dans la mesure où le Saint-Esprit prend possession de l’homme régénéré et dans la mesure où celui-ci est conduit par l’Esprit et se soumet à sa volonté dans son « noema », c’est-à-dire dans sa pensée, son existence se trouve à l’abri de la guerre interne et du désordre engendré par les œuvres de la chair. S’il vit pour Dieu, il est amené vers l’unité et la paix devenues possibles partout là où Dieu est reconnu comme le Seigneur souverain et gracieux.

Mais le singulier « du fruit » va plus loin encore dans l’établissement d’un simple contraste. Dans la liste des éléments du fruit céleste, il ne s’y trouve pas d’entités isolées au caractère épars, mais d’un fruit au caractère unique. Cette liste n’offre pas la possibilité d’un choix éclectique; telle vertu contre telle autre, à prendre la plus agréable et à délaisser la moins plaisante!

L’épître aux Galates, avons-nous dit, met en contraste les œuvres de la chair et ce que produit l’Esprit. La vie chrétienne est une tension continue entre l’homme extérieur et l’homme intérieur, les exigences de la chair et la volonté de Dieu, la servitude du péché et l’amour filial. L’œuvre du Saint-Esprit consiste à nous spiritualiser progressivement; peu à peu, il nous fait passer d’un monde à l’autre, nous purifiant et nous rendant semblables à l’image du Fils bien-aimé. Il transforme le pécheur en enfant de Dieu, l’esclave et le prisonnier en homme libre, le vaincu en triomphateur, le condamné à la mort en ressuscité glorieux. À ce titre, on peut dire que la morale du Saint-Esprit est une morale de sainteté, au sens d’appartenance et de consécration à Dieu (1 Co 6.16; 1 Th 4.3,7-8; Rm 6.19; 8.12; 2 Tm 2.9).

Par le fait même qu’il est crucifié au monde et purifié du péché, le chrétien atteste son appartenance corps et âme au Seigneur et vit dans sa dépendance exclusive. Il le loue par cette sujétion même qui a valeur cultuelle. La vie dans la nouvelle éthique est assimilée à un sacrifice. Il ne s’agit pas tant d’être irréprochable et pur, chargé des fruits de bonnes œuvres, que d’être « saint et sans tache » (Ép 1.4), à l’instar des victimes immolées, dignes du Dieu qu’on honore par cette intégrité du don. D’où les exhortations à faire ce qui convient à des saints. Il faut entendre qu’une telle conduite relève du Saint-Esprit (Ga 5.25).

Le fruit de l’Esprit se traduit en une éthique de liberté dans l’Esprit. On souligne parfois exagérément le pessimisme de l’apôtre Paul jugeant l’humanité en dehors de l’Esprit, perdu sans Dieu, dans la servitude du péché. Pourtant, ici comme au livre de l’Exode, le salut se présente d’abord comme un affranchissement de tous ces esclavages (Rm 8.1-2). Là est l’œuvre propre du Sauveur (2 Co 3.17). Là est la vocation chrétienne. Là est la caractéristique de l’Église en tant qu’elle se distingue de la synagogue qui ne rassemble que des esclaves. Là est enfin le sens de l’effort moral, l’émancipation progressive et non la soumission contrainte.

L’absolu de ces énoncés montre que la liberté dont il s’agit n’est pas une simple vertu, ni l’un quelconque des fruits de l’Esprit. C’est la vie chrétienne elle-même dans son âme et sa source, en ce qu’elle a de plus formel : le Saint-Esprit et la grâce de Dieu. C’est dire que l’homme en Christ ignore tout moralisme. Il n’a pas à observer une loi qui lui serait imposée du dehors, mais celle du Christ immanent ou la loi de grâce; loi inscrite sur son cœur de chair, qui inspire sa spontanéité et sa ferveur et les oriente du dedans. C’est la liberté même de Dieu qui se déploie dans l’âme de ses enfants grâce à l’Esprit Saint.

Assurément, la liberté en l’Esprit n’aboutit pas à l’anarchie morale, à ce que techniquement l’on appelle « anomie » ou antinomie. Elle demeure soumise à une loi, mais à une loi nouvelle, qui est précisément la loi de l’Esprit qui donne la vie. Au lieu de recevoir sa règle et son orientation du dehors et d’un autre, le chrétien agit spontanément, c’est-à-dire librement. Il n’est pas contraint comme un esclave sous le joug d’une règle. Son principe de vie lui est intérieur assurant son autodétermination vers le bien. À partir du jour où la loi écrite est abolie et où le Saint-Esprit inspire et meut l’enfant de Dieu en qui il habite, le chrétien possède en lui-même son principe moral de jugement et de réalisation vertueuse. Le Saint-Esprit donne simultanément la vie et la loi de cette vie, la source et l’orientation intérieure vers la plénitude, aussi bien que les raisons de choix dans les déterminations concrètes.

Une telle liberté dans l’Esprit peut envisager le « tout est permis » de Paul. Personne n’a à juger de ma liberté, s’écrie même l’apôtre. Certes, chez certains une telle liberté tourne à la licence, d’où l’autre avertissement : « Vous avez été appelés à la liberté, seulement que cette liberté ne se tourne pas en prétexte pour la chair; mais par amour, mettez-vous au service les uns des autres » (Ga 5.13). Si l’indépendance des chrétiens est absolue par rapport aux hommes et au mal, c’est qu’elle est l’envers d’une servitude radicale par rapport au Christ; par ailleurs, la liberté d’action d’un chacun est contrôlée dans son exercice par les requêtes de l’amour. Enfin, « tout est permis, mais tout n’est pas profitable; tout est permis, mais tout n’édifie pas. Que personne ne cherche son propre intérêt, mais celui de son prochain » (1 Co 10.23).

Ce fruit de l’Esprit nous rappelle opportunément les béatitudes. Comme ces dernières, il ne décrit pas des aspects divers d’une même personnalité. Dans l’image du fruit, l’idée essentielle exprimée n’est pas celle d’un effort accompli. Certes, il faudrait de notre part une promptitude et une disponibilité pour ce qui est digne et plaisant au regard de Dieu. Mais notre disponibilité comme telle ne crée ni la vie ni ne produit le fruit de l’Esprit. Elle n’oriente même pas notre propre développement. Plus simplement, elle est associée au développement. Elle nous oblige à écarter de notre vie tout ce qui empêcherait un développement normal.

Le caractère saint dépeint ici n’est pas une adaptation de notre personnalité. C’est un phénomène « bienheureux » derrière lequel opèrent une cause et une force qui nous dépassent. Le fruit mûrit; il est le résultat du secret de la vie nouvelle, ce secret qui, dans la vie spirituelle, rend fort le plus faible et transforme ce qui jadis aurait été une impossibilité. Aucun des dons reçus, aucune qualité de l’Esprit et du cœur, du corps ou des biens matériels ne nous appartiennent en propre. Tout est enveloppé du secret divin, d’un mystère céleste. Notre confiance se fonde sur l’efficacité absolue de la cause génératrice qui rend capable de porter un tel fruit. Il nous suffit d’ôter par la foi tout obstacle qui en empêcherait sa maturation.

Le secret dont nous parlons n’est pas une vérité abstraite, impersonnelle, un idéal sublime. C’est le Saint-Esprit, source et manifestation de vie, qui le produit en nous. Il nous a rapprochés du Christ et nous a greffés à la Tête. Grâce à son habitation en nous, son opération et sa plénitude, le fruit de sainteté mûrit, grandit et s’offre dans une forme parfaite. Selon Paul, le fruit n’a pas en premier lieu de rapport avec notre agir, mais avec notre être. Ainsi, il n’est pas le produit chiffré d’une entreprise volontariste, de labeurs multiples, de souffrances et de sacrifices matériels consentis.

N’en concluons toutefois pas que nous pourrions nous laisser choir dans un quiétisme indolent! Ce serait aller à l’encontre de tout ce que nous avons affirmé jusqu’ici au sujet de la responsabilité morale chrétienne. Nous n’encouragerons pas une vie contemplative qui renoncerait à l’action. Si jamais le Nouveau Testament avait eu l’occasion de se prononcer au sujet de certains types de vie monastique, il n’y a pas de doute qu’il les aurait déclarés inaptes à la manifestation du fruit de l’Esprit. De toute manière, il ne considère pas l’œuvre comme étant l’équivalent de la vie. Au lieu de souligner sans cesse le faire, il accentue l’être. S’il invite à pratiquer les bonnes œuvres, il prend soin d’indiquer le principe qui régit cette pratique. Son intérêt ne se porte pas principalement sur ce que nous aurons donné, sur le sacrifice même de notre personne, mais sur le fait d’avoir accompli notre devoir avec amour. Le caractère principal de notre être nouveau se trouve dans notre « être en Christ ». À cette condition, nous saurons porter des fruits et davantage de fruits (Jn 15.4-8).

Dans sa providence, Dieu ne permet pas que nous portions toujours et sans cesse des fruits spectaculaires. Nous n’avons pas à accomplir nécessairement des efforts surhumains ou de mener des entreprises spirituelles; notre part est peut-être de rester patients sans nous lasser et persévérants dans l’accomplissement d’humbles tâches. L’expression « beaucoup de fruits » ne signifie nullement la quantité, mais au contraire la qualité de la production, ce qui n’est pas affecté et abîmé par le manque de la foi. Le fruit de l’Esprit est exposé au soleil bienfaiteur de la grâce, dont les rayons lui donnent ses couleurs et dont la chaleur en augmente la douceur, comme dans le cas de toutes les autres grâces célestes, reçues et honorées par la seule foi.

Les neuf « composants » mentionnés ne feront pas ici l’objet d’une exégèse approfondie. Notre intention était de montrer simplement le pourquoi et le comment de la présence et de la maturation du fruit de l’Esprit.

La manifestation de l’Esprit Saint dans le chrétien est une œuvre de lumière. Esprit de sagesse et de révélation, il illumine les yeux du cœur en vue de faire connaître Dieu plus parfaitement (Ép 1.17-18; Hé 6.4; 8.10-11), ainsi que l’immensité de ses dons et surtout l’amour inexprimable que le Christ nous porte. Seul l’homme spirituel, affermi et éclairé par le Saint-Esprit, peut avoir assez de force pour saisir avec tous les saints quelle est la largeur et la longueur, la hauteur et la profondeur, de connaître cet amour du Christ surpassant la connaissance, afin que nous soyons remplis pour parvenir à toute la plénitude de Dieu (Ép 3.16-18). L’enfant de Dieu reçoit un surcroît de puissance, de l’ordre de l’amour, qui lui permet de se rendre compte plus exactement des dimensions de l’amour du Christ, c’est-à-dire de toute son amplitude et de son immensité. Plus exactement, le Saint-Esprit fait comprendre à l’âme humaine que l’amour du Christ est incommensurable, sans limites et proprement inexprimable. Ce que l’on est désormais capable de savoir c’est… l’inconnaissable. Le chrétien aboutit à une connaissance négative, celle de l’infini; il se sent dépassé par cette intensité et cette profondeur qui excède toute mesure humaine et d’abord la faculté de comprendre.

Mais là est le sommet de la contemplation : le Saint-Esprit intervient d’une manière si privilégiée dans les rapports de l’enfant de Dieu avec son Père qu’il est défini comme la communion même entre Dieu et nous. Il stimule et dirige notre prière; il vient en aide à notre faiblesse. Chaque fois qu’une prière authentique de louange, d’action de grâces, de requête et de supplication monte vers Dieu, c’est toujours l’Esprit qui lui donne la forme voulue pour qu’elle soit agréée.

À force d’être ainsi conduits et éclairés par l’Esprit Saint dans leurs facultés les plus hautes, les chrétiens voient se renouveler leur mentalité et apprennent à juger de tout spirituellement. Il serait grave d’éteindre cette flamme.

Guide, le Saint-Esprit est aussi puissance. Dire qu’il nous équipe de toutes les vertus, c’est signifier qu’il nous remplit de force. Il est la générosité même et, comme toutes les énergies parfaites, ses secours unissent puissance et douceur; lorsqu’il encourage et affermit, il console tout ensemble. Son assistance est faite de lumière, de force, d’encouragement, de consolation, de paix et de joie. Ce réconfort permanent s’unit à la tendresse.

Rempli de la plénitude de l’Esprit depuis le jour de sa régénération, marqué de son sceau en vue du jour de la rédemption définitive, le chrétien non seulement évitera tout ce qui peut attrister l’Esprit de sainteté, mais il cherchera à aspirer l’Esprit et à s’en remplir de plus en plus, pris en abondance, qui fait penser, parler et agir autrement qu’à l’ordinaire.

Rempli du Saint-Esprit, le croyant voit toutes choses sous un aspect différent, il est capable de réalisations prodigieuses, il se conduit sous l’impulsion d’en haut. De là, les étapes de la vie et de l’expérience s’apprécieront en fonction d’une plus ou moins grande docilité au Saint-Esprit. Depuis la justification jusqu’à la plénitude ultime, il y a un progrès indéfini, qui est celui de la vie même, celle de Dieu, reçue dans une abondance croissante.

Notes

1. Point d’interrogation par nous-mêmes.

2. P. Bonnard, Épître de Paul aux Galates, Delachaux et Niestlé, p. 114.

3. H. Ridderbos, The Epistle of Paul to the Churches of Galatia, The New International Commentary on the New Testament, Eerdmans, 1956, p. 207.

4. J. Calvin, Commentaire sur le Nouveau Testament, Épître aux Galates, Labor et Fides, Genève, p. 117.