Cette prédication sur Hébreux 11.21 a pour sujet  la foi comme celle de Jacob qui possède devant la mort une espérance certaine fondée sur les promesses de Dieu de posséder l'héritage promis.

Source: Le temple de la renommée des croyants - Prédications sur Hébreux 11. 6 pages.

Hébreux 11 - La foi possède une espérance certaine devant la mort (Jacob)

« C’est par la foi que Jacob, au moment de mourir, bénit chacun des fils de Joseph, et qu’il se prosterna en s’appuyant sur l’extrémité de son bâton. »

Hébreux 11.21
Autre texte : Genèse 47.27 à 48.22

Chers frères et sœurs en Jésus-Christ,

Le test ultime de notre foi, c’est de faire face à la mort. Nous avons besoin de la grâce pour vivre par la foi. Nous avons tout autant besoin de la grâce pour mourir dans la foi. Oui, la foi est nécessaire pour traverser la vallée de l’ombre de la mort d’une manière qui honore notre Dieu. C’est la foi qui nous permettra d’affronter cette épreuve ultime avec patience, avec espérance et même avec joie. Nous ne savons ni quand ni comment le Seigneur nous rappellera à lui. Nous devons nous y préparer. Quand nous quitterons cette terre, quel témoignage de notre foi laisserons-nous à nos amis, à nos enfants, à nos petits-enfants? Laisserons-nous le témoignage d’une foi vivante, solide et joyeuse? Sur notre lit de mort, démontrerons-nous cette belle espérance du monde meilleur promis par Dieu?

Les croyants qui nous ont précédés ont déjà traversé la vallée de l’ombre de la mort. Ils sont morts par la foi, sans craindre aucun mal, car leur bon Berger était avec eux. Juste avant de mourir, le témoignage de leur foi a laissé une impression profonde sur leurs êtres chers. C’est dans la foi que les patriarches sont tous morts (Hé 11.13). Jacob en fait partie. « C’est par la foi que Jacob, au moment de mourir, bénit chacun des fils de Joseph, et qu’il se prosterna en s’appuyant sur l’extrémité de son bâton » (Hé 11.21). L’auteur de l’épître aux Hébreux retient ici deux événements de la vie de Jacob, deux événements qui sont arrivés juste avant sa mort et qui montrent admirablement la foi de Jacob. La foi possède une espérance certaine devant la mort.

1. La foi du mourant s’attache aux promesses de l’alliance🔗

« C’est par la foi que Jacob, au moment de mourir, bénit chacun des fils de Joseph » (Hé 11.21). Le premier événement résumé par cette parole nous renvoie à Genèse 48. Nous nous souvenons de l’histoire. Jacob et sa famille avaient émigré en Égypte à cause de la famine en Canaan. Le vieux Jacob était devenu malade et se préparait à mourir. Joseph a pris avec lui ses deux fils, Ephraïm et Manassé, pour aller rendre visite à son père qui était mourant.

C’est une bonne chose d’aller visiter des mourants en compagnie de nos enfants, du moins si c’est fait de façon appropriée. Nous y allons pour encourager et réconforter la personne mourante. En retour, nous pouvons recevoir de grands bienfaits d’une telle visite, surtout si la personne mourante est chrétienne. Entendre un mourant parler de sa foi, le voir s’en remettre entre les mains du bon Berger est quelque chose qui nous marque profondément. Une telle rencontre peut laisser un souvenir impérissable dans le cœur de nos enfants.

En allant visiter Jacob, Joseph et ses deux fils ont reçu quelque chose d’inattendu. Jacob a d’abord raconté les promesses que Dieu, autrefois, lui avait faites. Puis, il a adopté les deux fils de Joseph comme ses propres fils. Ensuite, il a béni Ephraïm et Manassé de façon surprenante. Pourquoi l’auteur de l’épître aux Hébreux a-t-il choisi de nous rapporter cet événement? Pourquoi pas un autre épisode de la vie de Jacob? Par exemple, en Genèse 49, c’est aussi par la foi que Jacob a béni chacun de ses douze fils. Pourquoi s’intéresser tout spécialement au moment où Jacob a béni ses deux petits-fils?

Sans doute parce que Jacob a fait preuve d’une grande foi quand il a donné cette bénédiction. Jacob n’a pas toujours eu une grande foi, nous le savons. Bien souvent, sa foi était faible, confuse, mélangée avec le péché, comme cela avait aussi le cas de son père Isaac et de sa mère Rébecca. Rendu à la fin de sa vie, Jacob était très affaibli physiquement, mais sa foi était devenue très solide. L’apôtre Paul nous dit en Philippiens 1.6 : « La bonne œuvre que Dieu a commencée en vous, il en poursuivra l’achèvement jusqu’au jour de Jésus-Christ. »

Ephraïm et Manassé sont nés en dehors d’Israël. Ils sont nés en Égypte d’une mère égyptienne. Leur père Joseph était le gouverneur, le deuxième plus grand en autorité dans toute l’Égypte. Ses deux fils étaient princes égyptiens. Ils étaient promis à un avenir glorieux dans leur pays natal. L’Égypte était une des plus grandes civilisations anciennes. Jacob a voulu adopter Ephraïm et Manassé comme ses propres fils. Il a dit à Joseph : « Les deux fils qui te sont nés au pays d’Égypte, avant mon arrivée vers toi en Égypte, seront à moi » (Gn 48.5). Puis, Jacob les a bénis, tout comme il a ensuite béni ses propres fils.

Pourquoi les adopter et les bénir? À cause des promesses de l’alliance. Juste avant, Jacob avait rappelé à Joseph ce que Dieu, autrefois, lui avait dit.

« Le Dieu tout-puissant m’est apparu à Louz, dans le pays de Canaan, et il m’a béni. Il m’a dit : Me voici! Je te rends fécond; je te multiplierai et je ferai de toi une foule de peuples; je donnerai ce pays à ta descendance après toi, en possession perpétuelle » (Gn 48.4).

Avant de mourir, Jacob a exprimé ce qui était le plus important de toute sa vie : les promesses de Dieu! Ces promesses brûlaient dans son cœur. Il ne pouvait pas faire autrement que d’en parler.

Jacob a béni Ephraïm et Manassé avec cette magnifique parole :

« Que le Dieu en présence de qui ont marché mes pères Abraham et Isaac, que le Dieu qui est mon berger depuis que j’existe jusqu’à ce jour, que l’ange qui m’a racheté de tout mal bénisse ces garçons! Qu’on les appelle de mon nom et du nom de mes pères, Abraham et Isaac; qu’ils prolifèrent beaucoup au milieu du pays! » (Gn 48.15-16).

Quelle belle confession! « Le Dieu de l’alliance a toujours été mon bon Berger! » Jacob avait entendu la promesse de Dieu. Il avait cru dans cette promesse. Il en avait goûté les bienfaits. Et voilà qu’avant de mourir, il a transmis cette promesse aux deux fils de Joseph. Il a incorporé ces deux fils égyptiens au peuple de l’alliance.

Malgré ses tromperies, malgré ses péchés passés, Jacob avait reçu la bénédiction par pure grâce, sans aucun mérite de sa part. Puis, Jacob a transmis cette même bénédiction à ses petits-fils, par pure grâce. Il voulait même que ces deux jeunes fassent partie des pères fondateurs de la nation d’Israël. Ils allaient devenir des tribus en Israël, exactement comme Ruben, Juda, Siméon et les autres. En adoptant les deux fils de Joseph et en les bénissant au nom de l’Éternel, Jacob a sauvé la postérité de Joseph du grand danger d’être absorbé par l’Égypte. Il les a arrachés au royaume de ce monde pour les inclure dans l’Église. Jacob était persuadé qu’ils avaient vraiment part à l’alliance. Tout ce qui comptait pour Jacob, c’était la promesse de Dieu, l’alliance de Dieu, de génération en génération. Cette alliance est plus puissante, plus riche et plus glorieuse que tous les dangers d’être absorbé par le monde pécheur. Quelle foi Jacob avait sur son lit de mort!

Avons-nous cette même foi? Paul dit en Romains 8.15-17 que nous avons été adoptés en Jésus-Christ par le Saint-Esprit. Nous avons reçu l’Esprit d’adoption qui fait de nous des enfants de Dieu. Nous sommes donc héritiers de Dieu, cohéritiers du Christ. Nous avons été arrachés au royaume des ténèbres pour être transportés dans son Royaume de lumière. Même dans la souffrance et l’adversité, nous avons une glorieuse espérance. Les promesses de Dieu brûlent-elles dans nos cœurs? Les transmettons-nous à nos enfants? Sommes-nous fermement attachés aux promesses de l’alliance? Le serons-nous encore sur notre lit de mort?

2. La foi du mourant est certaine de posséder l’héritage promis🔗

Il s’est passé des choses surprenantes quand Jacob a béni Ephraïm et Manassé. D’abord, en faisant cela, Jacob donnait à Joseph une double portion de l’héritage. Normalement, la double portion aurait dû être donnée au fils aîné, à Ruben, et non à Joseph. Sauf que Joseph était le premier-né de Rachel, le fils aîné de l’épouse bien-aimée. Rachel est la seule épouse que Jacob aurait dû marier. En donnant une double portion à Joseph, Jacob est venu corriger la tromperie qu’il avait subie autrefois chez Laban. Il a fait ce geste par la foi. Il était sûr que la grâce de Dieu était capable de réparer le péché.

Une autre chose surprenante, c’est que Jacob a inversé la bénédiction. Joseph a placé Manassé, le plus vieux, à droite de Jacob pour qu’il reçoive la plus grande bénédiction, et il a placé Ephraïm, le plus jeune, à gauche pour qu’il reçoive la moins grande bénédiction. Cette façon de faire paraissait tout à faire normale. Surprise, surprise, Jacob a croisé ses mains et a donné la plus grande bénédiction au plus jeune! S’agissait-il encore d’un mauvais tour de passe-passe de Jacob? Un dernier avant de mourir? Pas du tout! Autrefois, Jacob avait trompé son père aveugle. Il s’était fait passer pour Ésaü. Il avait pensé pouvoir gagner la bénédiction par ses tromperies. Il a eu sa leçon. Il a compris que c’est par pure grâce que Dieu l’a béni. Et voilà que, guidé par le Saint-Esprit, Jacob est venu prononcer une parole prophétique sur les deux fils de Joseph. Il a montré par son geste que c’est encore par pure grâce que la plus grande bénédiction était donnée au plus jeune.

Dieu agit de manière surprenante. Il ne tient pas compte si nous sommes le plus vieux, le meilleur, le plus beau, le plus riche, le plus intelligent. Dieu accorde sa grâce à qui il veut, selon son bon plaisir! Joseph n’était pas content. Il a essayé de corriger la situation, mais Jacob a refusé.

« Je le sais, mon fils, je le sais; lui aussi deviendra un peuple, lui aussi sera grand; mais son frère cadet sera plus grand que lui et sa descendance remplira toutes les nations » (Gn 48.19).

Jacob savait ce qu’il faisait. Il était aveugle, mais il avait une excellente vision spirituelle. Il voyait l’avenir à la lumière de la Parole de Dieu. C’est par la foi que Jacob a béni les deux fils de Joseph comme il l’a fait.

Une autre chose encore surprenante, c’est que Jacob a établi Ephraïm et Manassé héritiers de deux territoires dans le pays de Canaan. Selon sa parole prophétique, Ephraïm et Manassé allaient devenir deux tribus en Israël avec chacun leur territoire. Pourtant, Jacob ne possédait pas cet héritage. Comment peut-on donner ce qu’on n’a pas? Jacob l’a fait parce qu’il était convaincu que la promesse de Dieu était certaine. C’est par la foi que Jacob a partagé un héritage qu’il ne possédait même pas encore. Il l’a fait avec une autorité prophétique remarquable. Même si Ephraïm et Manassé avaient déjà un héritage égyptien bien concret et très riche à vues humaines. Jacob a voulu les éloigner de ce faux héritage. Il a voulu leur donner un vrai héritage, bien plus riche et bien plus certain que tous les trésors de la terre. L’héritage d’une patrie meilleure, l’héritage de la vie éternelle en Jésus-Christ. « La foi, c’est l’assurance des choses qu’on espère, la démonstration de celles qu’on ne voit pas » (Hé 11.1). Oui, « c’est par la foi que Jacob, au moment de mourir, bénit chacun des fils de Joseph » (Hé 11.21).

Sommes-nous convaincus de posséder en espérance l’héritage de la vie éternelle? Avez-vous la pleine conviction d’être les héritiers d’un « héritage qui ne peut ni se corrompre, ni se souiller, ni se flétrir et qui vous est réservé dans les cieux » (1 Pi 1.4)? Quand vous serez sur votre lit de mort, aurez-vous cette foi solide et certaine? Vos proches, vos amis, vos frères et sœurs, vos enfants, vos petits-enfants auront besoin de voir et d’entendre que vous êtes convaincus des promesses de Dieu en Jésus-Christ. Nous avons tous besoin d’être encouragés à nous détourner des illusions de ce monde corrompu qui nous fait miroiter toutes sortes de fausses promesses. Nous avons besoin de nous encourager les uns les autres à nous attacher aux vraies promesses sûres et certaines que Jésus nous a faites. La foi du mourant est certaine de posséder l’héritage promis. Le témoignage de cette foi peut faire une grande différence dans la vie de plusieurs.

3. La foi du mourant témoigne de son espérance à venir🔗

Hébreux 11.21 nous rapporte un deuxième événement qui s’est produit peu avant la mort de Jacob. « C’est par la foi que Jacob […] se prosterna en s’appuyant sur l’extrémité de son bâton. » Cette parole nous renvoie à Genèse 47.31, juste avant la bénédiction des deux fils de Joseph. Jacob s’est prosterné pour adorer Dieu. Il l’a fait à cause de son espérance. Le contexte, c’est que Jacob avait dit à Joseph : « Quand je vais mourir, ne m’enterre pas en Égypte, enterre-moi en Canaan, dans la terre promise. » Ce qui est extraordinaire, c’est que Jacob, sur le point de mourir, espérait encore pour l’avenir. Un incrédule aurait dit : « Oubliez tout ça! Dieu n’a pas été fidèle à ses promesses. Il a promis Canaan, il n’a rien fait de tout cela. Enterrez-moi n’importe où et ça finit là. » Le croyant meurt dans la foi. Jacob voulait être enterré là où Dieu lui avait promis son héritage. Il était convaincu qu’un jour ses descendants habiteraient la terre promise.

Voyez la foi de Jacob. Même sur son lit de mort, il a continué d’espérer, pour lui et pour sa descendance. Il a voulu encourager ses descendants à regarder vers l’avenir avec la même espérance. Il voulait que ses descendants se détachent de l’Égypte et s’attachent à l’espérance de retourner un jour dans le pays promis. Ce pays était l’endroit où le Sauveur, plus tard, allait naître et accomplir son œuvre de rédemption. Ce pays était aussi une image du ciel. Hébreux 11 nous dit que les patriarches espéraient une patrie meilleure, ils espéraient la résurrection et la vie éternelle. Jacob s’est prosterné pour adorer parce qu’il avait cette espérance. Quelle belle façon de compléter sa vie sur terre, en adorant notre Dieu!

Beaucoup de gens aujourd’hui ne vivent pas pour l’avenir, ils vivent pour le présent. Ils vivent pour l’argent, pour le plaisir, pour une belle voiture, pour une belle maison. Il n’y a rien de mal à posséder des biens matériels. Le problème, c’est quand on met son espoir dans le présent. Il faut se préparer pour l’avenir. Nous devons penser au grand jour de la colère de Dieu qui vient bientôt. Nous devons regarder à la promesse de résurrection et de vie éternelle que Jésus nous a faite.

Que dirons-nous à nos proches quand nous serons sur le point de mourir? Quel témoignage rendrons-nous à nos amis, à nos enfants et à nos petits-enfants? Nos paroles rendront-elles témoignage de notre foi dans les promesses de Dieu? Nous ne savons pas ce qui peut nous arriver. Certains en vieillissant perdent leurs facultés mentales, d’autres meurent subitement d’un accident ou d’une crise cardiaque. Mais quoi qu’il arrive, la promesse de Dieu devrait déjà brûler dans nos cœurs. Il est essentiel de montrer aux autres que nous regardons vers l’avenir avec beaucoup d’espérance. Nous espérons cette patrie céleste. Nos enfants, nos proches, notre entourage doivent le voir et l’entendre.

Parfois, nous perdons espoir. Le monde dans lequel nous vivons est tellement décourageant. Il y a tant d’incrédulité, de crimes, de désastres et de souffrances. C’est facile de devenir découragés pour toutes sortes de raisons. Jésus a dit :

« Que votre cœur ne se trouble pas. Croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père. Sinon, je vous l’aurais dit; car je vais vous préparer une place. Donc, si je m’en vais et vous prépare une place, je reviendrai et je vous prendrai avec moi afin que là où je suis, vous y soyez aussi » (Jn 14.1-3).

Gardons cette espérance. Chérissons-la dans nos cœurs. Témoignons de notre espérance autour de nous. Demandons au Seigneur de nous donner la force de témoigner de notre espérance, même quand nous serons complètement affaiblis sur notre lit de mort. Que le Saint-Esprit nous accorde cette grâce dès aujourd’hui. Et quand nous devrons passer par la vallée de l’ombre de la mort, que notre bon Berger nous accompagne comme il l’a promis. L’Éternel est mon berger, je ne manquerai de rien. J’ai une espérance certaine dans la vie comme dans la mort. Amen.