Cette prédication sur Hébreux 11.24-26 a pour sujet la foi comme celle de Moïse qui rejette la séduction du péché et qui choisit la vraie richesse en Jésus-Christ, dans l'espérance de la récompense à venir.

Source: Le temple de la renommée des croyants - Prédications sur Hébreux 11. 6 pages.

Hébreux 11 - La foi rejette la séduction et choisit la vraie richesse (Moïse)

« C’est par la foi que, devenu grand, Moïse refusa d’être appelé fils de la fille de pharaon, aimant mieux être maltraité avec le peuple de Dieu que d’avoir la jouissance éphémère du péché. Il estimait en effet que l’opprobre du Christ était une plus grande richesse que les trésors de l’Égypte; car il regardait plus loin, vers la récompense. »

Hébreux 11.24-26
Autres textes : Exode 2.11-15; Actes 7.20-29

Chers frères et sœurs en Jésus-Christ,

Il faut savoir faire les bons choix quand on est chrétien. Ce n’est pas toujours facile de faire les bons choix. Satan est là pour nous nuire, nous tenter, nous tromper. L’objectif de Satan est simple : il veut détruire l’Église de Dieu. Sa stratégie se résume en deux mots, on s’en souvient : l’oppression et la séduction. L’oppression, c’est persécuter, frapper, tuer les chrétiens. La séduction, c’est flatter, charmer, tromper les chrétiens par les tentations alléchantes. L’oppression, c’est le bâton. La séduction, c’est le miel. Nous avons vraiment besoin d’être armés du bouclier de la foi pour être capables de résister aux attaques du diable et de faire les bons choix.

Dans les versets qui précèdent notre texte, les parents de Moïse ont eu la foi qui leur a donné le courage d’obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. Stratégie numéro 1 : le bâton frappait le peuple de Dieu en Égypte. Les parents de Moïse n’ont pas eu peur du bâton. Ils ont agi avec foi au milieu du danger. Satan a échoué. Il a donc ensuite essayé la stratégie numéro 2 : le miel, les attraits de la séduction. Bien sûr, le peuple d’Israël a continué d’être frappé par le bâton du pharaon. Mais pour l’homme choisi par Dieu pour délivrer son peuple, c’était une autre affaire. Moïse n’était plus menacé par le bâton, il était tenté par le miel de l’Égypte. Satan s’est servi de la séduction pour essayer d’empêcher Moïse de délivrer Israël, pour que Moïse fasse le mauvais choix et qu’il se détourne de son Dieu et de sa mission première. Par la foi, Moïse a fait le bon choix. La foi rejette la séduction du péché et choisit la vraie richesse.

1. La foi refuse les avantages du monde🔗

Nous poursuivons notre visite guidée du temple de la renommée des croyants. Nous avons le privilège d’admirer la foi de Moïse. Non, Moïse n’est pas un grand héros. C’est un homme qui a été tenté et qui a péché comme nous. Sa foi avait des faiblesses; en même temps, sa foi est extraordinaire parce que la foi est un miracle du Saint-Esprit. Sa foi est un exemple pour nous encourager. Nous sommes appelés à faire le même choix que Moïse avec la force de Dieu.

Quel choix Moïse a-t-il fait? Moïse a rejeté un très grand avantage. « C’est par la foi que, devenu grand, Moïse refusa d’être appelé fils de la fille de pharaon » (Hé 11.24). Imaginez! Moïse a dit non au titre glorieux de prince de l’Égypte. Aucun d’entre nous, bien sûr, n’a reçu un tel honneur. Pensez à la gloire de l’Égypte. Les pyramides, le Sphinx, l’art, la culture, la grande civilisation égyptienne. Tout cela symbolise les avantages que le monde peut offrir aux croyants. Moïse a délibérément refusé d’être appelé fils de la fille du pharaon. Il a coupé les ponts avec tout ce que le monde païen lui offrait : les honneurs, la richesse, la puissance.

Nous ne savons pas si Moïse a fait une déclaration officielle pour annoncer qu’il renonçait à son titre, mais ses actes ont parlé autant, sinon plus que ses paroles. Quand Moïse a vu un Hébreu se faire maltraiter par un Égyptien, il a pris la défense de l’Hébreu (Ex 2.11-15). En faisant cela, il rejetait dans les faits le titre de fils de la fille du pharaon. Moïse avait alors 40 ans. Son choix n’était pas une décision hâtive provoquée par un élan de jeunesse. Moïse était parvenu à maturité.

Déjà à cette époque, Moïse savait qu’il avait reçu la mission de délivrer Israël. Comme Étienne a dit : « Il pensait que ses frères comprendraient que Dieu leur accorderait le salut par sa main; mais eux ne comprirent pas » (Ac 7.25). Malheureusement, ses frères n’ont pas compris. En plus, le meurtre que Moïse a commis n’était pas la bonne façon de délivrer son peuple. La foi de Moïse était réelle, mais encore faible et mélangée avec le péché. Ce qui a eu pour résultat que Moïse a complètement échoué dans sa tentative de commencer la délivrance de son peuple.

Moïse a dû s’enfuir au pays de Madian, loin du peuple d’Israël. Dieu l’a laissé tranquille pendant un autre 40 ans pour qu’il soit réellement prêt avant de l’appeler pour sa mission. Mais dès sa première intervention en faveur de son frère hébreu, c’est tout de même par la foi que Moïse a refusé d’être appelé prince égyptien. La délivrance ne pouvait pas venir des avantages qu’il avait en Égypte. La coupure était faite. La délivrance devait venir de Dieu seul, pour que toute la gloire revienne à Dieu, et à personne d’autre.

Moïse est une image de Jésus-Christ, notre Libérateur. Satan a tenté Jésus. Satan lui a offert tous les royaumes de la terre, à condition que Jésus l’adore. Jésus a rejeté la tentation de Satan (Mt 4.1-11). Il s’est contenté du merveilleux titre de Fils de Dieu. Jésus n’a pas compté sur les avantages que le monde pouvait lui offrir. Il a fait le choix d’obéir à la volonté de son Père. Contrairement à Moïse, Jésus a toujours obéi parfaitement. Il s’est fié aux moyens que son Père lui a donnés, pour que notre salut soit seulement l’œuvre de Dieu, à la gloire de Dieu.

Nous devons faire des choix, nous aussi. Il faut de la maturité pour faire les bons choix qui orientent notre avenir. Le monde nous offre des avantages qui sont comme du miel. Toutes sortes de séductions nous sont offertes pour nous éloigner de Dieu et de notre vocation. Nous devons faire le choix de rejeter ces avantages. Par exemple, refusons des emplois qui nous obligent à travailler le dimanche si ce n’est pas un travail de nécessité. Refusons des loisirs ou des carrières professionnelles qui nous éloignent de nos responsabilités familiales ou de notre engagement chrétien. Rejetons les plaisirs malsains qui peuvent salir notre cœur et nous détourner petit à petit du Seigneur. Nous pouvons profiter de toutes sortes de possibilités, mais jamais au détriment de notre amour pour Dieu et de notre service dans l’Église.

On oublie souvent que la foi, ce n’est pas seulement croire en Jésus. La foi, c’est aussi renoncer à tout ce qui s’oppose à Dieu et à sa volonté. Choisir, c’est rejeter les avantages du monde qui nous éloignent de Dieu, en croyant que Dieu va nous bénir sans ces avantages.

2. La foi préfère souffrir avec l’Église🔗

Choisir, c’est aussi préférer. Moïse a refusé d’être appelé fils de la fille du pharaon parce qu’il a préféré autre chose. « Aimant mieux être maltraité avec le peuple de Dieu que d’avoir la jouissance éphémère du péché » (Hé 11.25). Moïse a préféré être maltraité avec Israël plutôt que de profiter des plaisirs éphémères du péché avec l’Égypte. Il a préféré être frappé par le bâton plutôt que de succomber à la séduction.

C’est difficile pour nous de comprendre un tel choix. Qui préfère être maltraité injustement plutôt que de profiter de toutes sortes de plaisirs? Même si les plaisirs sont éphémères, au moins, c’est plaisant le temps que ça dure. Tandis que les mauvais traitements, par définition, ce n’est jamais plaisant, et en plus, ça peut durer longtemps. Combien de temps le bâton va-t-il encore frapper avant que Dieu délivre? Moïse n’en savait rien, mais il savait une chose. Il croyait qu’un jour Dieu allait délivrer son Église et que lui-même serait l’instrument choisi par Dieu pour la délivrance. C’est par la foi que Moïse a préféré être maltraité. Préférons-nous profiter des plaisirs éphémères du péché ou être maltraités à cause de notre foi?

Certainement, dans tout péché, il y a du plaisir. Pensez à n’importe quel péché, il y a toujours quelque chose d’attirant. C’est la nature même de la tentation. Si le péché n’était pas attirant, ce ne serait pas aussi tentant. Le diable sait très bien que ce n’est pas avec du vinaigre qu’il peut nous attirer, c’est avec du miel!

À quoi ressemblaient les péchés en Égypte? On ne sait pas. On peut s’imaginer toutes sortes de plaisirs immoraux, dépravés, qu’il ne convient même pas de mentionner parmi nous. Sans aller aussi loin, on peut aussi penser qu’il était plaisant pour Moïse de se servir de sa position d’autorité qu’il occupait à la cour royale pour exercer son influence sur les autres. Pourquoi ne pas rester en Égypte et se servir de son autorité de prince égyptien pour essayer de délivrer Israël?

Ce genre de calcul s’appelle faire des compromis. On garde un pied de chaque côté. On essaie d’être ami avec Dieu et on prétend le servir tout en restant ami avec le monde. Mais vous savez, on ne peut pas rester ami avec les deux. Il faut choisir. Aimer Dieu ou aimer le monde. Moïse a choisi, il a refusé le compromis. Il l’a fait gauchement, en tuant un Égyptien, mais il a préféré s’identifier au peuple de Dieu et souffrir avec eux. Même si c’était imparfait, il a choisi d’aimer Dieu parce que Dieu l’a aimé le premier. C’est ce que Jésus a fait d’une manière beaucoup plus grande, en obéissant parfaitement à son Père, sans jamais accepter de compromis avec le monde, pour assurer notre délivrance.

Le monde aujourd’hui nous offre toutes sortes d’avantages séduisants, une vie facile de plaisirs pour ceux qui acceptent d’être amis avec le monde. Écoutez le monde qui nous dit : « Vous, les jeunes, qui donc a besoin du Seigneur? Oubliez votre Bible, venez avec nous. C’est plus intéressant de vivre comme cela nous plaît, avec sa copine, avec son copain, aller faire la fête et consommer beaucoup d’alcool, prendre de la drogue, faire ce qu’on veut. Et vous, les moins jeunes, faites votre vie comme vous voulez, menez votre carrière sans trop vous soucier de Dieu. Planifiez votre retraite sans penser à la façon dont vous pourriez servir Dieu dans l’Église. Mangeons et buvons, car demain nous mourrons. »

En apparence, le monde a beaucoup plus de choses intéressantes à nous offrir que l’Église. « Oubliez Jésus et vivez dans le péché. La vie sera beaucoup plus facile pour vous. » Être un étudiant chrétien, être un travailleur chrétien, être un homme d’affaires chrétien, une épouse chrétienne, une mère de famille chrétienne, un homme, une femme, un enfant engagés à servir Dieu dans l’Église et fidèle témoin auprès des autres, ce n’est pas toujours facile dans notre monde. Les autres vont rire de nous, ne vont pas nous comprendre, vont nous dire « vous êtes démodés ». Un chrétien doit accepter de marcher à contre-courant. Il doit accepter de souffrir avec le peuple de Dieu plutôt que de jouir des plaisirs éphémères du péché. Est-ce votre cas? Êtes-vous prêts à faire ce choix et à le refaire chaque matin?

Rappelons-nous que ces plaisirs éphémères, par définition, sont éphémères. Ils ne vont pas durer. Ils vont s’évanouir en fumée. Tandis que la promesse de grâce et de gloire en Jésus-Christ est éternelle. Devant le miel, devant la séduction, Moïse a estimé, il a évalué, il a soupesé. Par la foi, il a préféré souffrir avec l’Église, parce qu’il croyait dans les promesses de Dieu en Jésus-Christ.

3. La foi estime la vraie richesse du Christ🔗

Comment Moïse a-t-il été rendu capable de faire un tel choix? Il a fallu que Dieu fasse un miracle dans son cœur. La foi est un miracle qui nous permet d’apprécier les vraies richesses. « Il estimait en effet que l’opprobre du Christ était une plus grande richesse que les trésors de l’Égypte » (Hé 11.26). L’opprobre du Christ, c’est la honte qu’il a subie, les insultes, les moqueries, les humiliations. Jésus a beaucoup souffert pour expier nos péchés, pour que nous soyons réconciliés avec Dieu, pour que nous devenions amis de Dieu! D’une façon mystérieuse, Moïse a entrevu Jésus et ses souffrances longtemps d’avance. Il a compris que l’humiliation du Christ était une richesse beaucoup plus grande que tous les trésors de l’Égypte.

Quelle est la valeur des trésors de l’Égypte? Les fouilles archéologiques nous en donnent un petit aperçu. L’architecture, les pyramides, les décorations somptueuses, les pierres précieuses, les bijoux, les tombeaux des pharaons avec des sculptures en or d’une valeur incroyable, et tant d’autres trésors insoupçonnés, enfouis dans le sable. Les trésors de l’Égypte sont d’une très grande valeur monétaire, artistique, culturelle et historique.

Et voici un homme, appelé Moïse, qui avait les mains dans le coffre au trésor, qui pouvait prendre tout l’or qu’il voulait, qui pouvait se servir de tout le pouvoir dont il disposait et profiter de tous les honneurs d’un prince, et qui a dit non. « Je préfère souffrir avec le peuple de Dieu. » Pourquoi? Parce que souffrir le bâton, ce n’était rien pour lui, comparé au bâton que Jésus allait recevoir à notre place. Nous méritions la colère de Dieu et le Seigneur Jésus a souffert pour payer notre dette. Quelle richesse incomparable que les souffrances du Christ! Quelle richesse d’être réconciliés avec Dieu! Quel trésor d’être devenus amis de Dieu parce que Jésus, notre Sauveur, a souffert à notre place! Rien ne peut remplacer un tel trésor.

Il faut comprendre que ce n’était pas facile pour Moïse de faire cette évaluation. Moïse connaissait Jésus seulement de loin, alors que nous avons une révélation beaucoup plus complète. En plus, personne ne peut calculer la richesse du Christ comme on calcule la valeur d’un coffre au trésor. Ça prend la foi pour estimer la vraie valeur de Jésus. Ça prend la foi pour comprendre qu’il vaut la peine de souffrir à cause de lui. Nous avons toujours besoin de grandir dans la foi pour que nous puissions apprécier de mieux en mieux toute la richesse que nous avons en Jésus-Christ. L’apôtre Paul a prié pour les Éphésiens : Que Dieu « illumine les yeux de votre cœur, afin que vous sachiez quelle est la glorieuse richesse de son héritage » (Ép 1.18).

La vie chrétienne, ce n’est pas seulement renoncer aux plaisirs du monde pour suivre Jésus. C’est aussi et d’abord déguster toute la richesse que nous avons en Jésus-Christ. Ne regardons pas avec tristesse à tout ce que le monde peut nous offrir en nous disant qu’il nous manque tellement de choses. Ne nous demandons pas combien de plaisirs et de richesses nous allons perdre en suivant Jésus. Comme si nous faisions pitié! Pas du tout! Renonçons plutôt à nous-mêmes, prenons notre croix et suivons Jésus en regardant à toute la richesse que nous avons avec lui et en lui. Prenons plaisir à plonger les mains dans le coffre au trésor de notre Seigneur Jésus. Vraiment, la honte que Jésus a subie pour nous, à notre place, vaut tellement plus que tous les trésors de ce monde. Moïse a dit : « J’abandonne les trésors de l’Égypte et je choisis Jésus. » Il est toute ma vie. Il est toute la richesse que je possède!

4. La foi regarde vers la récompense à venir🔗

Moïse a été rendu capable de faire les bons choix. Comment a-t-il pu le faire? « Car il regardait plus loin, vers la récompense » (Hé 11.26). Dieu récompense ses enfants, non à cause de nos mérites, mais par pure grâce. « Celui qui s’approche de Dieu doit croire qu’il existe et qu’il récompense ceux qui le cherchent » (Hé 11.6). Oui, Dieu promet une grande récompense à ceux qui le cherchent avec foi. Moïse regardait. Il portait continuellement son attention vers l’avenir qu’il ne voyait pas, mais qu’il espérait. « Or la foi, c’est l’assurance des choses qu’on espère, la démonstration de celles qu’on ne voit pas » (Hé 11.1). Moïse a été tenté par la séduction du miel. Il a eu la force de dire non. Il a préféré la menace du bâton. Pourquoi? Parce qu’il avait une espérance pour l’avenir, fondée sur la promesse de Dieu. Oui, Dieu a fait de grandes promesses au peuple de l’alliance!

Comment être capable de rejeter la séduction? Comment dire non aux plaisirs du péché? Comment estimer que les trésors du monde ne sont rien comparés aux richesses de Jésus-Christ? C’est possible uniquement quand on regarde plus loin, vers la récompense. Ceux qui disent non au péché pour suivre Jésus sont rendus capables de le faire par la foi. Ils croient dans la Parole de Dieu qui leur promet une riche récompense. Et alors, ils sont rendus capables de renoncer à eux-mêmes et d’accepter librement de porter leur croix. Croyez-vous que votre foi sera récompensée?

Les premiers chrétiens qui ont reçu cette lettre étaient tentés d’abandonner la foi. Ils étaient essoufflés de souffrir à cause de leur foi, car ils étaient persécutés. L’auteur de cette lettre leur a dit : Prenez courage! Vous savez que vous possédez des richesses meilleures qui vous attendent à l’avenir. « N’abandonnez donc pas votre assurance qui comporte une grande récompense » (Hé 10.35). N’abandonnons pas, nous non plus, notre assurance. Continuons la course. Rejetons le plaisir du péché. Acceptons de souffrir avec l’Église. Estimons la richesse que nous avons en Jésus-Christ et regardons vers la récompense. Notre Seigneur Jésus est fidèle. Il nous amènera jusqu’au but. Amen.