Cet article sur Hébreux 13.15 a pour sujet le sacrifice de reconnaissance et de louange que nous devons offrir à Dieu par nos bouches et par nos vies, en réponse à son si grand amour en Jésus-Christ.

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Hébreux 13 - Une vie de sacrifice

« Par lui, offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c’est-à-dire le fruit de lèvres qui confessent son nom. »

Hébreux 13.15

En tant que Nord-Américains vivant dans une société d’abondance, il ne nous arrive pas souvent de faire de grands sacrifices. En pratique, nous sommes déconcertés quand vient le temps d’envisager de faire un sacrifice important de notre temps, de nos ressources ou de notre confort personnel. Nous sommes habitués à avoir à peu près tout ce que nous voulons et de l’obtenir au moment où nous le voulons. Pour la plupart d’entre nous, une vie de sacrifice n’est pas le premier sujet auquel nous sommes portés à réfléchir et encore moins un sujet sur lequel nous serions tentés de lire. Il semble y avoir une résistance innée, profondément ancrée en chacun de nous, à l’idée même de sacrifice personnel. Pour être honnête, j’ai hésité à intituler cet article « Une vie de sacrifice », de peur que personne ne le lise. Cependant, donnez-moi une chance, ne passez pas à l’article suivant ou ne mettez pas la revue de côté, car le sacrifice que j’aimerais que vous considériez est peu coûteux et vous sera grandement bénéfique!

J’ai la chance d’avoir eu un père et une mère qui ont été des modèles de vie de sacrifice avant même que j’aie pu lire à ce sujet dans la Bible. En 1957, ils ont voyagé en cargo jusqu’en Afrique occidentale et c’est dans une hutte de boue recouverte d’un toit de chaume qu’ils ont établi leur première demeure. Il n’y a pas suffisamment d’espace dans ce bref article pour énumérer tous les sacrifices qu’ils ont dû faire, mais, chose certaine, ils ont fait beaucoup de sacrifices au cours des quarante ans qu’ils ont passés en Afrique.

C’est au début de mon propre ministère que j’ai reçu ma plus grande leçon sur la vie de sacrifice, alors que j’ai demandé à mon père combien de temps il passait chaque jour dans la Parole de Dieu. En fait, je me souviens de très peu de choses de cette conversation, excepté qu’il m’a dit que la première chose qu’il faisait chaque matin était de prendre du temps pour remercier Dieu pour les nombreuses bénédictions dans sa vie. Il croyait que c’était une partie importante de son culte personnel qui lui permettait de se reposer dans la grâce de Dieu au milieu des nombreuses épreuves auxquelles il devait faire face. Il m’a mis au défi de suivre ce modèle en me présentant chaque jour devant le Père pour lui offrir un sacrifice de louange et de reconnaissance. Cette idée venant de lui n’était pas nouvelle, évidemment, mais bien plutôt une réponse à Hébreux 13.15 qui dit : « Par lui, offrons sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c’est-à-dire le fruit de lèvres qui confessent son nom. »

L’idée d’un sacrifice de louange n’est pas un nouveau concept venant de la lettre aux Hébreux; le sacrifice de louange est en lien avec les sacrifices de reconnaissance qui accompagnaient les sacrifices d’animaux dans le temple. L’auteur de la lettre aux Hébreux se rappelait sans doute du Psaume 50, qui dit : « En sacrifice à Dieu, offre la reconnaissance » (verset 14) et « Celui qui, en sacrifice, offre la reconnaissance me glorifie » (verset 23). Même à l’époque du système sacrificiel, il y avait une tendance dans le peuple de Dieu à simplement accomplir tous les rituels sans vraiment apprécier qui était Dieu et ce qu’il avait fait pour eux. Pourtant, la signification des sacrifices et des offrandes ne se limitait pas seulement à ce qui était offert; l’attitude du cœur de celui qui les offrait était aussi très importante. Les sacrifices devaient être offerts comme une expression de gratitude.

Par le sacrifice expiatoire du Christ, nous avons été libérés aussi bien de la punition du péché que de la puissance du péché. Nous n’avons plus besoin de porter le fardeau de notre culpabilité et de notre péché. Si nous comprenons bien qui est Jésus-Christ, ce qu’il a fait et ce qu’il continue de faire pour nous, la louange et la reconnaissance viendront naturellement. J’apprécie beaucoup les observations de Jean Calvin sur Hébreux 13.15 dans son commentaire sur la lettre aux Hébreux : « Par conséquent, nous voyons que c’est là le plus grand culte que nous pouvons rendre à Dieu; oui, c’est la cérémonie sacrificielle que Dieu demande de nous maintenant. »

De quelle manière devons-nous donc offrir ce sacrifice de louange? La deuxième partie du verset le précise : « … c’est-à-dire le fruit de lèvres qui confessent son nom ». Cette expression tirée d’Osée 14.3 est une figure de style utilisée pour désigner les paroles offertes à Dieu quand il pardonne les péchés. Si les sacrifices de l’Ancien Testament étaient restreints à des moments précis, notre sacrifice de louange, lui, doit être offert continuellement comme réponse de gratitude venant du fond de notre cœur et se manifestant à travers les paroles de notre bouche.

La raison première, la plus grande raison, pour laquelle nous offrons des sacrifices de louange et de reconnaissance, c’est le don inestimable du salut qui nous est fait grâce à l’œuvre parfaite accomplie par Jésus-Christ. Prendre le temps de nous rappeler chaque jour l’immense valeur de ce don nous permet de vivre notre vie dans une juste perspective. Même si la mort emporte un de nos êtres chers ou même si notre relation avec quelqu’un que nous aimons est brisée, nous serons reconnaissants de ce que notre Père nous aime et de ce qu’il ne nous quittera ni ne nous abandonnera jamais. Nous perdrons peut-être notre emploi ou nous subirons peut-être des revers financiers, mais jamais nous ne perdrons notre position en Jésus-Christ. Nous perdrons peut-être tout sur cette terre, mais jamais nous ne perdrons ce qu’il y a de plus précieux, ce qui est véritablement éternel!

Nous ne devons pas non plus négliger d’être reconnaissants pour les soins constants de notre Père céleste qui est souverain et qui veille fidèlement sur ses enfants. Dieu bénit continuellement son peuple, que nous le reconnaissions ou non. Chose intéressante, quand nous prenons le temps de réfléchir à ce que Dieu a fait pour nous, nous découvrons alors rapidement à quel point nous tenons beaucoup de choses pour acquises.

J’ai grandi en entendant souvent un chant chrétien écrit en 1897 par Johnson Oatman, le fils. Ce chant s’intitule Compte les bienfaits de Dieu et rappelle aux croyants que, peu importe les défis auxquels ils doivent faire face, que ce soient de lourds fardeaux, des épreuves financières, des conflits ou des découragements, ils devraient toujours dire : « Compte les bienfaits de Dieu, mets-les tous devant tes yeux, tu verras, en adorant, combien le nombre en est grand » (adaptation française de Count Your Blessings). C’est lorsque nous nous rappelons les nombreuses bénédictions que nous avons reçues et que nous nous étonnons de leur étendue que nous pouvons offrir notre sacrifice de louange et de reconnaissance.

Avec les années, j’ai trouvé que le conseil de mon père missionnaire sur la vie de sacrifice était un don précieux que Dieu m’a accordé dans sa grâce et qui a régulièrement nourri mon âme asséchée et assoiffée. Je suis convaincu que si vous prenez l’habitude d’offrir régulièrement des sacrifices de louange et de reconnaissance, vous ferez l’expérience de la joie du salut en Jésus-Christ comme jamais auparavant. Voici quelques idées pratiques pour débuter :

Familiarisez-vous avec les Psaumes, lisez-les au complet chaque mois; ils deviendront la prière et le chant de votre cœur. Les jours où la louange et la reconnaissance viennent difficilement, méditez les Psaumes 145 à 150, en considérant attentivement toutes les raisons que nous avons de louer le Seigneur.

Trouvez un recueil de chants et commencez à chanter, peu importe que vous chantiez juste ou non. Faites un bruit joyeux pour le Seigneur! Si vous n’êtes pas dans un endroit où vous pouvez chanter à haute voix, lisez les hymnes en chantant dans votre cœur.

Soyez reconnaissant pour les petites bénédictions dans votre vie, qu’il s’agisse de choses aussi simples qu’une bonne tasse de café, qu’un jour de printemps ensoleillé, qu’une parole d’encouragement venant d’un ami ou que la queue de votre chien qui remue. Personnellement, je remercie Dieu régulièrement pour Simba, notre chien Jack Russel, un bâtard que nous avons délivré de la société protectrice des animaux. Il est toujours content de me voir, il me fait rire et il me rappelle constamment l’adoption de Dieu et sa grâce transformatrice à l’égard d’un autre bâtard délivré — moi!