Cette fiche de formation a pour sujet l'emploi d'illustrations dans la prédication, leur but, les bonnes et les mauvaises raisons d'illustrer, la façon de le faire.

Source: Cours d'homilétique - L'art de prêcher la Parole de Dieu. 3 pages.

Homilétique (10) - La pratique de l'illustration dans la prédication

  1. Pourquoi illustrer?
  2. Les mauvaises raisons d’illustrer
  3. Les bonnes raisons d’illustrer
  4. Les instructions de l’Écriture
  5. Comment illustrer?

Les sermons les plus parlants sont ceux qui donnent vie à la vérité en démontrant et en appliquant le message du texte. Ils incluent dans chacun des points principaux, non seulement des explications, mais aussi des illustrations et des applications.

D’un point de vue technique, les illustrations sont des histoires dont les détails permettent à la communauté de s’identifier à une expérience, dont la fonction est de mettre en lumière la réalité des principes annoncés, avec leurs implications.

1. Pourquoi illustrer?🔗

Si les illustrations sont essentielles à l’efficacité de la prédication, c’est parce qu’elles vont confirmer l’explication qui a été donnée et préparer les implications qui vont être soulignées. Si l’illustration est bien présentée, les implications s’imposeront d’elles-mêmes.

Les illustrations empêchent les auditeurs d’emprunter la voie de la simple connaissance intellectuelle : « Je le sais déjà… » Elles rendent la Parole plus accessible, compréhensible et réelle, ce que le raisonnement ne suffit pas à faire. Elles font le lien entre le message biblique et l’expérience.

2. Les mauvaises raisons d’illustrer🔗

Les illustrations sont un outil homilétique, mais elles ne peuvent remplacer l’explication du texte biblique. Les prédications trop chargées d’illustrations portent atteinte à la crédibilité du prédicateur. Elles distraient les auditeurs plus qu’elles ne les instruisent.

Méfiez-vous des illustrations fausses ou peu crédibles.

Évitez les illustrations trop longues.

Soyez concrets : les prédicateurs dont les illustrations s’envolent régulièrement dans les nuages de l’idéalisme spirituel finissent pas empêcher les auditeurs de croire que la foi peut être vécue dans la vie réelle.

Ne parlez pas à la légère, ne mettez pas mal à l’aise (en révélant par exemple ce que l’on vous a confié dans un entretien).

Ne vous moquez que de vous-même.

Veillez à ce que vous ne soyez pas trop souvent au centre de vos illustrations.

3. Les bonnes raisons d’illustrer🔗

À de rares exceptions près, les prédications les plus appréciées ont toujours sollicité l’imagination. Les prédicateurs n’ont pas attendu notre époque pour habiller leurs sermons d’illustrations saisissantes.

L’illustration donne à voir, pas seulement à entendre. Les illustrations pertinentes démontrent que le prédicateur n’est pas seulement un bon expert du texte biblique, mais qu’il vit dans le même monde que les auditeurs. Cela les encouragera à le suivre jusqu’au bout.

La « pyramide de l’apprentissage » montre que nous retenons 10 % de ce que nous entendons, 30 % de ce que nous voyons et 60 % de ce que nous faisons. La méthode de l’étude de cas, qui n’était autrefois utilisée qu’en droit, domine aujourd’hui de nombreux types de formations professionnelles.

Le message est clair : il faut impliquer les auditeurs, sinon ils n’apprendront pas.

4. Les instructions de l’Écriture🔗

L’Écriture présente l’être humain comme un tout : « Tu aimeras l’Éternel ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force » (Dt 6.5).

L’Ancien Testament est à 75 % narratif.

Le récit constitue la forme principale de littérature que l’on trouve dans l’Écriture1.

Le but de l’illustration n’est pas seulement de clarifier, c’est aussi de motiver. C’est pourquoi les points les plus importants méritent souvent les meilleures illustrations, pour que le message de vérité prenne autant de sens pour l’auditeur qu’elle en a dans l’Écriture.

Jésus communiquait son message par diverses formes d’illustration : récits, paraboles, allégories, images. Il avait adopté un modèle très ancien, la tradition rabbinique de la Haggada (le récit, par opposition à la Halakha qui est une réflexion raisonnée sur la loi). Dans l’enseignement de Jésus, on estime que l’illustration représente près de 75 % du texte. L’incarnation du Christ est également une forme d’illustration.

« Ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont touché concernant la parole de vie…, nous vous l’annonçons » (1 Jn 1.1-2).

5. Comment illustrer?🔗

Le prédicateur est un observateur. Le prédicateur qui veut utiliser correctement l’illustration doit cultiver sa capacité à repérer des expériences et à faire des rapprochements. Pour ce faire, il doit apprendre à regarder tout ce qui se passe comme une source potentielle d’illustrations. « Va vers la fourmi, paresseux! » (Pr 6.6). Croyons que Dieu, par son Esprit, peut conduire le prédicateur aussi dans ce travail-là. Le prédicateur ressemble beaucoup sur ce point à un photographe de presse. En observant ce qui est autour de lui, le prédicateur prépare sa prédication, quand il marche dans la rue ou à la campagne, quand il est dans la cuisine ou à l’atelier2.

Certains prédicateurs ont toujours avec eux un carnet de notes pour y consigner les illustrations et les idées qui leur viennent à l’esprit. Les meilleures illustrations sont celles tirées de situations réelles et récentes. Les bonnes illustrations se présentent sous la forme d’une histoire.

Notes

1. Une étude menée il y a longtemps aux États-Unis a montré que les enfants qui ont appris à lire dans la Bible sans images ont développé une imagination (et des aptitudes créatrices) plus importantes que les autres enfants.

2. Connaître le sujet de son message à l’avance rend cette observation plus féconde encore. Le pasteur Stuart Olyott imagine des scènes avec des personnages fictifs pour illustrer ses messages. Mais ces scènes imaginées sont aussi le fruit du travail d’observation. Le but de l’illustration n’est pas de sortir du réel; c’est le contraire.