Cet article a pour sujet la permanence du message de la Bible, les différents livres de l'Ancien Testament (historiques, poétiques, prophétiques) et du Nouveau Testament (historiques, épîtres, prophétique), et ses divers auteurs.

Source: Introduction au Nouveau Testament. 6 pages.

Introduction à la Bible

  1. La permanence de son message
  2. L’Ancien Testament
    a. Les livres historiques
    b. Les livres poétiques
    c. Les livres prophétiques
  3. Le Nouveau Testament
    a. Les livres historiques
    b. Les épîtres
    c. Le livre prophétique
  4. La diversité de ses auteurs

1. La permanence de son message🔗

Depuis des millénaires, les hommes écrivent; la plupart de ces écrits, qu’il s’agisse d’inscriptions sur la pierre ou sur la glaise, sur parchemin ou sur papier, à peine écrits sont oubliés et ne laissent pas de trace permanente dans la mémoire des hommes. Si par chance un écrit parvient à être conservé plus longtemps que d’autres, à son tour il finira par vieillir.

Dès qu’une nouvelle découverte voit le jour, qu’une idéologie se met à circuler et devient à la mode, de vieux textes sont mis hors circuit, dépassés, leur impact a été éphémère et ce qui en reste de concret n’est souvent qu’un fragment exposé soit dans un musée d’archéologie soit dans la devanture d’un antiquaire. Rares sont les écrits anciens sur lesquels des savants se pencheront pour essayer de les lire ou d’en déchiffrer le sens.

Un seul livre, depuis bientôt deux mille ans, la Bible chrétienne, Ancien et Nouveau Testaments, est resté d’une étonnante actualité.

Durant deux millénaires, des nations sont apparues et ont disparu; des langues autrefois parlées sont devenues des « langues mortes », par exemple le latin, le grec classique, l’araméen; des civilisations se sont levées et, mortelles, ont fini par s’éclipser; le monde et des sociétés ont subi de profonds bouleversements et connurent de radicales mutations; la Bible, quant à elle, est demeurée inchangée, bravant aussi bien l’usure du temps que les critiques virulentes qui, avec une rare véhémence, se sont acharnées à la détruire. Contre les vents et les tempêtes déchaînés par l’incroyance, elle a poursuivi sa mission et transmis son exceptionnel message salutaire.

Où réside son secret? Quelle est la raison de son actualité permanente? Un mot suffirait pour répondre à la question : son secret réside en son message exceptionnel. Ce message s’adresse à toute destinée humaine, quels que soient l’ère de l’histoire, les circonstances qui caractérisent les temps, les vents qui bouleversent les sociétés, les climats des continents, les cultures des peuples, les besoins de l’heure, la couleur de la peau. Ce message est relatif à l’annonce du salut, que Dieu, en Jésus-Christ et dans la communion de son Saint-Esprit, accorde au monde. C’est un message éminemment personnel, car il nous concerne chacun individuellement autant qu’il s’adresse à l’humanité dans son ensemble. Le sujet devrait nous intéresser au plus haut point; c’est la raison pour laquelle nous devrions lui prêter une attention pleine de respect en la lisant et chercher à en comprendre le sens, afin de nous placer au bénéfice du salut par la seule grâce divine, au moyen de la foi personnelle.

Avant d’entreprendre son étude, puissions-nous prier : Seigneur, purifie nos lèvres de peur que nous ne profanions ta sainte Parole; sanctifie nos cœurs, afin qu’ils s’ouvrent chaque jour davantage à l’influence divine du Livre saint, disposés à en vivre; vivre de cette Parole inspirée et éclairée par ton Saint-Esprit.

Qu’est-ce que la Bible? C’est la toute première question que nous nous posons. D’aucuns répondront : un des plus grands monuments littéraires, historiques et religieux de l’antiquité. Et c’est vrai. À ce titre seul, elle devrait être connue de tout homme cultivé. D’autres diront : c’est le document historique sur lequel s’appuie la foi chrétienne. Et c’est encore vrai. Mais ce n’est pas encore suffisant. Pour les soixante générations de chrétiens qui se sont succédé sur la terre et qui se sont nourries de la Bible, ce livre a ceci d’unique qu’il n’est pas un livre qui les entretient uniquement du passé. C’est un livre à travers lequel Dieu s’adresse à elles, à eux, maintenant, aujourd’hui. Elle est la Parole inspirée de Dieu qui rend la présence de celui-ci vivante et actuelle.

Cette Parole nous vient sous forme d’un livre. Le mot Bible, du grec « biblion », livre, l’énonce clairement; en grec, le mot est proprement au pluriel, « ta biblia », c’est-à-dire les livres. Le latin du Moyen Âge l’a transformée en féminin singulier, sans doute pour désigner l’ensemble des écrits comme le livre par excellence, le moyen indispensable pour inspirer et pour conduire l’homme à l’accomplissement de sa destinée tracée par le divin Créateur, lequel est aussi le tout-puissant Rédempteur. Sans doute, pour marquer également l’unité profonde, intrinsèque, qui relie profondément et prodigieusement entre elles toutes ses parties, de la Genèse à l’Apocalypse, la Bible, « ta biblia », est un seul livre, marqué certes par les styles variés propres à des époques particulières durant la longue période qui a vu sa rédaction. En réalité, la Bible est une bibliothèque, « divina bibliotheca » disait saint Jérôme, le traducteur de la Bible latine, connue sous le titre de Vulgate.

Entrez dans une bibliothèque, parcourez les étagères garnies de volumes. Tel rayon contiendra les livres d’histoire, tel autre des biographies d’hommes illustres, ailleurs vous trouverez des titres de littérature et de belles lettres, de la poésie, plus loin ce sera un rayon pliant sous le poids d’ouvrages scientifiques ou bien des dissertations philosophiques. Tel volume est sorti tout récemment de presse, tel autre a paru il y a peut-être déjà plusieurs siècles. Ainsi en est-il des livres qui composent la Bible lorsque nous les examinons d’un point de vue extérieur.

Elle se divise en deux grandes parties : l’Ancien Testament et le Nouveau Testament. La première partie contient trente-neuf livres et la deuxième vingt-sept. L’Ancien Testament est divisé en trois parties : dix-sept livres historiques, cinq livres poétiques, dix-sept livres prophétiques. Le Nouveau Testament également est divisé en trois parties : cinq livres historiques, vingt-et-une épîtres ou lettres; un livre prophétique. Commençons par un rapide aperçu sur chacun de ces livres en en résumant sommairement le thème ou le contenu.

2. L’Ancien Testament🔗

a. Les livres historiques🔗

La Genèse (le livre des origines) raconte la création du monde et de l’homme et relate l’histoire des patriarches ou ancêtres du peuple d’Israël : Abraham, Isaac, Jacob. L’Exode (signifiant la sortie) rapporte comment Dieu fit sortir son peuple du pays d’Égypte sous la conduite de Moïse et lui donna le Décalogue (les dix commandements). Le Lévitique (livre des Lévites) contient les lois réglant la vie sociale et religieuse d’Israël. Le livre des Nombres mentionne deux dénombrements ou recensements des familles d’Israël pendant le séjour au désert; il donne aussi quelques textes de loi. Le Deutéronome (deuxième édition de la loi) rappelle le Décalogue, en le développant et en le complétant. Il se termine par le récit de la mort de Moïse. Les Juifs appelaient ces cinq livres « la Loi ».

Le livre de Josué décrit la conquête et le partage de Canaan. Le livre des Juges montre comment Dieu suscite au sein de son peuple des libérateurs, appelés « juges ». Le livre de Ruth retrace l’histoire de Ruth la Moabite, aïeule du roi David. Des deux livres de Samuel, le premier contient l’histoire du prophète Samuel, qui donne au peuple son premier roi, Saül, le deuxième décrit le règne de David, créateur de l’unité nationale d’Israël. Les deux livres des Rois racontent le règne de Salomon, puis le schisme, soit la division de la nation en deux royaumes (Israël et Juda) et l’histoire de ces deux royaumes jusqu’à leur ruine (l’exil). Les deux livres des Chroniques reprennent toute l’histoire d’Israël, notamment celle du royaume de Juda. Les livres d’Esdras et de Néhémie racontent le retour de l’exil et la restauration de la nation juive sous l’impulsion d’Esdras et de Néhémie. Le livre d’Esther rapporte l’histoire d’une femme juive qui, à la cour de Perse, préserve son peuple d’un massacre comploté contre lui.

b. Les livres poétiques🔗

Le livre de Job, poème dialogué, aborde le problème du mal et de la souffrance. Le livre des Psaumes est un recueil de cent cinquante cantiques utilisés dans le culte et dans la piété personnelle. Les Proverbes enseignent la crainte de Dieu sous forme d’exhortations et de maximes. Le livre de l’Ecclésiaste montre que tout est vanité, sauf craindre Dieu et garder ses commandements. Le Cantique des cantiques est une collection de chants de noces.

c. Les livres prophétiques🔗

Le livre d’Ésaïe se compose de deux parties quelque peu différentes, mais complémentaires. Dans la première, le prophète dénonce les péchés des nations et les infidélités du peuple d’Israël. La deuxième prédit la fin de l’exil et le salut messianique. Jérémie s’en prend au formalisme religieux, voit Jérusalem détruite et promet une nouvelle alliance de Dieu avec son peuple. Le livre des Lamentations exprime la tristesse de l’auteur devant les malheurs de son peuple. Ézéchiel, prophète des exilés, proclame le jugement de Dieu; il annonce le relèvement de Jérusalem et du temple. Le livre de Daniel annonce le Royaume de Dieu et encourage les croyants à tout souffrir plutôt qu’à renier leur foi.

Osée dénonce les infidélités répétées du peuple, que Dieu pourtant n’abandonne pas. Joël décrit le jugement final des nations et promet le don de l’Esprit à tous les croyants. Amos dénonce les hypocrisies et les iniquités : Dieu veut la miséricorde et non les sacrifices. Abdias annonce la ruine d’Édom. Le livre de Jonas est une illustration de l’amour de Dieu pour toutes ses créatures. Michée annonce les temps messianiques. Nahum dépeint la catastrophe qui va fondre sur Ninive. Habacuc dit la colère de Dieu contre l’infidèle et la confiance de l’homme qui a placé son espérance en Dieu. Sophonie met en lumière la culpabilité du peuple et lui prêche la repentance. Aggée exhorte les Israélites à relever le Temple de Jérusalem. Le livre de Zacharie décrit le jugement de Dieu et promet à Israël repentant le rétablissement de Jérusalem. Malachie annonce la venue du jour de l’Éternel.

3. Le Nouveau Testament🔗

Les vingt-sept livres qui composent le Nouveau Testament ont été réunis par l’Église chrétienne en qualité « d’Écritures » vers la fin du 2siècle de notre ère1. On leur a donné le nom de livres de la « Nouvelle Alliance » (en grec « kainè diathèkè », « diathèkè » signifiant testament, contrat ou alliance). Il s’agit de l’alliance définitive que Dieu a conclue avec les hommes en son Fils, Jésus-Christ. En effet, les livres de l’Ancienne Alliance (l’Ancien Testament), que les chrétiens avaient reçus des Juifs et retenus comme livres inspirés, avaient relaté les étapes de l’alliance divine scellée en Eden avec Adam (Gn 1.28-29; 2.15-17), puis après le déluge avec Noé et ses fils (Gn 9.1-17), avec Abraham quittant la Chaldée et s’installant en Canaan sur l’appel de Dieu (Gn 12.1-3; 15.1-21; 17.1-14), avec Moïse surtout, au Sinaï, pour faire des bandes de fuyards hébreux un peuple saint qui lui appartienne (Ex 19 et 20); alliance renouvelée plus tard avec David (2 S 7) et souvent rappelé par les prophètes (Jr 31.31-34). Or, chacune de ces alliances a été compromise par la désobéissance des hommes. Enfin, en Jésus-Christ, Dieu se fait non seulement le signataire, mais encore l’exécuteur du salut accordé aux hommes. Désormais, tout est accompli : par la vie et la mort du Christ, par ses souffrances et sa résurrection, le pardon et la vie éternelle sont acquis à tous ceux qui le demandent et qui croient. Telle est « l’Alliance Nouvelle », définitive et parfaite, dont nous parle le Nouveau Testament.

a. Les livres historiques🔗

Le mot « Évangile » signifie « bonne nouvelle », c’est la nouvelle du salut apporté au monde par Jésus-Christ. On désigne sous le nom d’Évangiles les quatre récits de la vie de Jésus.

L’Évangile selon Matthieu montre que Jésus est bien le Messie annoncé par les prophètes. L’Évangile selon Marc montre en Jésus le Fils de Dieu. L’Évangile selon Luc fait voir en Jésus-Christ le Sauveur de tous les hommes. L’Évangile selon Jean, très différent des trois premiers, donne une connaissance plus intime de la personne de Jésus-Christ, Fils éternel de Dieu.

Le livre des Actes des apôtres raconte les origines de l’Église du Nouveau Testament. La première partie du livre (Ac. 1 à 12) parle de l’apôtre Pierre et de la communauté palestinienne; la seconde partie (Ac. 13 à 28) est consacrée à l’apôtre Paul, dont elle retrace les grands voyages missionnaires.

b. Les épîtres🔗

Les épîtres (ou lettres) sont adressées par les apôtres à des communautés chrétiennes ou à des compagnons d’œuvre. Les treize premières sont signées du nom de Paul.

L’épître aux Romains, la plus importante de toutes, développe la doctrine du salut par la foi et les conséquences morales qui en découlent. Des deux lettres aux Corinthiens, la première donne des directives pour la vie de l’Église et du croyant, la deuxième affirme l’autorité du ministère apostolique. L’épître aux Galates met en garde contre les erreurs qui dénaturent l’Évangile du salut par grâce. L’épître aux Éphésiens déclare que Dieu veut introduire les païens dans l’Église, édifice dont le Christ est la pierre d’angle. L’épître aux Philippiens, écrite par l’apôtre emprisonné, exhorte les chrétiens à la joie en Christ. L’épître aux Colossiens appelle les croyants à la sanctification, dans la communion du Christ glorifié. Les deux épîtres aux Thessaloniciens invitent à la fidélité et à la vigilance dans l’attente du prochain retour du Christ. Les deux épîtres à Timothée et l’épître à Tite concernent le ministère chrétien et la direction de l’Église. Dans l’épître à Philémon, l’apôtre intervient en faveur d’un esclave fugitif.

L’épître aux Hébreux expose la supériorité de la Nouvelle Alliance sur l’Ancienne et dépeint Jésus-Christ comme notre Souverain Sacrificateur. L’épître de Jacques insiste sur la nécessité de montrer sa foi par ses œuvres. Des deux épîtres de Pierre, la première exhorte à l’espérance les chrétiens persécutés, la seconde dénonce de fausses doctrines et évoque la fin de ce monde. Les trois épîtres de Jean célèbrent l’amour de Dieu pour nous manifesté en Jésus-Christ; cet amour est la source de notre amour pour lui et pour nos frères. L’épître de Jude met en garde contre les moqueurs et les impies.

c. Le livre prophétique🔗

L’Apocalypse donne, sous forme de visions, des encouragements aux chrétiens persécutés. Il leur annonce qu’au terme de leurs luttes, ils participeront à la victoire définitive de leur Seigneur.

4. La diversité de ses auteurs🔗

Ces soixante-six livres ont été rédigés par quelque quarante auteurs réunissant textes et récits historiques, recueils de chants poétiques, biographies d’hommes ayant tenu un rôle décisif dans les affaires nationales, sociales ou religieuses de leur époque. Mais également des appels émouvants adressés à l’homme aliéné de Dieu, l’invitant à la foi et à la repentance. Durant plus de mille ans, Dieu s’est servi d’auteurs d’âges et de conditions sociales divers pour faire rédiger sous leur plume son message. Riches ou pauvres, savants ou moins éduqués, souverains et monarques, prêtres ou pâtres, personnages illustres ou cultivateurs de la terre inconnus du grand public, un ex-collecteur d’impôts, d’humbles pêcheurs de la province de Galilée, un captif des geôles impériales, un affranchi de l’esclavage furent choisis, inspirés et poussés par l’Esprit de Dieu. Ils nous ont livré sous forme écrite le message un et unique de notre Bible (1 Pi 1.12). C’est à juste titre que Jérôme pouvait qualifier la Bible de « divina bibliotheca ».

Il serait intéressant de savoir de quelle manière détaillée et précise ces divers livres ont été rédigés au cours de ce millénaire avant Jésus-Christ et durant le premier siècle après lui. Cette introduction tâchera de répondre à cette légitime question pour les livres du Nouveau Testament. Trois fascicules seront consacrés aux vingt-sept livres du Nouveau Testament, alors que ce premier fascicule aborde des généralités concernant le Nouveau Testament. Notre premier chapitre aborde ici, de manière plutôt générale, ce qu’est la Bible dans son ensemble. Nous laissons le soin à une autre introduction d’étudier les livres de l’Ancien Testament2.

Note

1. Voir notre article intitulé Le canon du Nouveau Testament.

2. Voir notre série d’articles intitulés Introduction à l’Ancien Testament.