Cette note sur Jérémie 18 a pour sujet la justice et la sévérité du châtiment divin réservé à son peuple endurci.

Source: Notes sur le livre de Jérémie. 2 pages.

Jérémie 18 - Le vase du potier et le châtiment

Jérémie 18

Dieu emploie ici l’illustration du vase et du potier pour rappeler à Jérémie, et par son biais, au peuple, sa toute-puissance (v. 1-10). Si le potier peut agir comme il le souhaite avec l’argile, à combien plus forte raison Dieu avec les hommes qui sont ses créatures. Seulement, Dieu rappelle qu’il agit toujours en conformité avec sa justice et sa bonté. C’est pourquoi, face à l’ingratitude du peuple, Dieu l’invite à se tourner de nouveau vers lui, sans quoi le châtiment serait terrible (v. 11-17). Mais le châtiment, semble-t-il, est inéluctable, car le peuple est obstiné. En référant de nouveau le peuple d’Israël aux nations étrangères (v. 13), Dieu lui montre la folie de son attitude, mais suggère aussi que cette attitude est une disgrâce publique (v. 16) et du coup, un affront particulièrement grave à l’encontre de Dieu.

Jérémie prend la parole à son tour pour dénoncer un complot contre sa personne, et invoque Dieu pour qu’il châtie ses persécuteurs (v. 18-23). On peut s’étonner du châtiment particulièrement horrible que Jérémie souhaite pour ses ennemis, et notamment l’appel du dernier verset à ne pas exercer de miséricorde à leur égard. Cette prière est-elle vraiment conforme au caractère de Dieu? Mais Jérémie ne suggère pas que Dieu reste sourd à une repentance sincère, seulement qu’il ne prête pas attention à la piété hypocrite étalée par le peuple. Au-delà des apparences de rancune qu’on peut déceler dans la prière de Jérémie, celui-ci, en fin de compte, ne fait que se ranger du côté de Dieu.

Il ne faut pas forcément percevoir cette prière de Jérémie (v. 18-23) comme étant égocentrique. Faisant suite au mécontentement de Dieu exprimé dans la première partie du chapitre, il est juste que Jérémie, objectivement, s’offusque du mal qui est médité plus particulièrement contre le prophète de Dieu, c’est-à-dire son émissaire. Le rôle d’intercesseur que Jérémie dit avoir joué à l’égard du peuple (v. 20) n’est pas cité dans la prière pour justifier une rancune personnelle, mais plutôt pour justifier la sévérité du châtiment divin réservé à un peuple endurci. Jérémie, en tant que prophète, n’exprime pas sa propre colère, mais celle de Dieu. Pour tous ceux qui assument une responsabilité spirituelle, quelle qu’elle soit (pasteurs, anciens, parents, enseignants dans l’Église…), il est bon de se rappeler qu’ils sont les représentants de Dieu et non ses suppléants.