À Noël, l’Église célèbre l’événement le plus glorieux de l’histoire humaine : le moment où Dieu a fait sa demeure parmi nous. C’est cette présence glorieuse de notre Seigneur incarné que nous chantons au Psaume 84 : « Combien tes demeures sont chéries, Éternel des armées! » Ce psaume est véritablement un chant de Noël — sans aucun doute, l’un des meilleurs!

Dans l’Ancien Testament, la demeure de Dieu se trouvait dans le tabernacle et plus tard dans le temple. Pour le psalmiste, aucun désir ne pouvait surpasser celui de monter à la demeure de Dieu afin de pouvoir être à l’endroit où Dieu lui-même se trouvait.

C’est une chose de monter à la demeure de Dieu. C’est toute autre chose que la demeure de Dieu se rapproche de nous. C’est là ce qui s’est passé lorsque la Parole s’est faite chair. Dieu a rapproché sa demeure près de nous dans la personne de Jésus. Celui-ci est assurément l’endroit le plus magnifique où nous puissions être — et il est venu directement jusqu’à nous en prenant chair humaine!

Pour la plupart des gens, Jésus n’avait rien de bien spécial. Il était juste un autre homme. Cependant, c’était loin d’être le cas pour Jean et les autres témoins oculaires de Noël : « Nous avons contemplé sa gloire! », ont-ils annoncé.

Nous sommes ici en présence d’un mystère, un mystère saint et stupéfiant. Jésus est apparu dans la chair non pas pour cacher la gloire de Dieu, mais pour la révéler aux yeux de tous! Les Juifs hellénistiques, à qui Jean s’adressait dans sa lettre, appelaient souvent le temple la Shekinah, ce qui signifie la « gloire ». Voilà ce que le tabernacle représentait pour le peuple de Dieu : la gloire du Seigneur.

C’est ainsi que, lorsque Jean disait que Dieu avait fait sa demeure parmi nous — littéralement, que Dieu avait « tabernaclé » parmi nous — la gloire de Dieu venait instantanément à l’esprit. Il était inconcevable de penser à la demeure de Dieu sans y associer sa gloire!

Comment réagissez-vous lorsque vous contemplez le Seigneur Jésus, la demeure de Dieu qui s’est rapprochée de nous? Vous joindrez-vous au chœur des anges en vous écriant : « Gloire à Dieu dans les lieux très hauts! »? Vous joindrez-vous à tous les autres pèlerins montant au temple en vous écriant « Gloire! » en présence de Jésus, notre Roi? Chanterez-vous à pleins poumons cet ancien chant de Noël : « Combien tes demeures sont chéries, Éternel des armées! »?

Alors que les croyants s’écrient « Gloire! » devant Jésus, d’autres sont perplexes, même s’ils ont déjà entendu cette histoire. Où sont les habits royaux? Nous ne voyons qu’un homme nu sur une vulgaire croix! Où est la couronne de gloire? Nous voyons seulement une couronne d’épines! Où est le palais royal? Nous avons entendu dire qu’il ne possédait même pas un oreiller!

Quand nous lisons l’Évangile que Jean a écrit, de telles réponses ne sont pas surprenantes, car Jean nous dit que Jésus a révélé sa gloire de façon inattendue. Il est allé aux noces mal organisées d’un couple frappé par la pauvreté pour y révéler sa gloire en changeant l’eau ordinaire en vin de grande qualité. Il est allé vers les malades et les a guéris. Il a visité les malheureux et les a délivrés. Il est allé vers les ignorants et leur a enseigné. Il a donné de la nourriture aux affamés. Il a lavé les pieds de douze hommes qui, plus tard, allaient l’abandonner. Il les a même par la suite envoyés en tant que ses porte-parole.

Où est la gloire de Jésus? Précisément dans ces choses, nous dit Jean dans son Évangile! Jamais n’a-t-elle été aussi évidente que lors de sa mort sur la croix. Jean nous dit en effet une autre chose à laquelle personne ne se serait attendu, à savoir ce que Jésus a dit quand est venu le temps où il devait mourir sur la croix : « L’heure est venue où le Fils de l’homme doit être glorifié » (Jn 12.23).

Noël c’est d’abord et avant tout l’incomparable beauté de la gloire de Dieu demeurant en Jésus. Toutefois, c’est seulement lorsque nous gardons Pâques en vue que cette gloire divine brille de son plus bel éclat. C’est seulement lorsque nous avons connu le Christ fait enfant devenu le Christ crucifié que nous contemplons la gloire de Dieu! C’est seulement lorsque nous avons connu Jésus en tant qu’Agneau de Dieu, transpercé, méprisé et mis à mort comme victime punie à notre place pour nos péchés que nous voyons sa gloire! C’est seulement lorsque l’Esprit de Dieu nous fait tomber à genoux dans une humble repentance devant l’autel de l’Agneau de Dieu que nous remarquons la beauté glorieuse de la maison de Dieu et que nous découvrons que c’est le seul endroit où nous voulons être!