Cet article sur Jean 19.5 a pour sujet la 5e parole de Jésus sur la croix: "J'ai soif, pour l'accomplissement du plan de salut selon l'Écriture, alors que Jésus était abandonné du Père et méprisé par les hommes.

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Jean 19 - J'ai soif

Jean 19.28

Une des paroles prononcées par Jésus sur la croix a été : « J’ai soif » (Jn 19.28). Parole si simple, si émouvante et si compréhensible au vu des circonstances, que vous vous demanderez peut-être pourquoi il faut lui consacrer toute une méditation. Comment Jésus n’aurait-il pas soif alors qu’il n’a rien bu depuis de longues heures et qu’entre-temps il a été martyrisé, torturé? Un tel cri va de soi, n’est-ce pas? Doit-on commenter à ce sujet? Ne devrait-on pas plutôt rester silencieux et simplement contempler les souffrances du Seigneur? Peut-être le pensez-vous… Et pourtant, cette parole toute simple fait partie de tout l’Évangile, au sujet duquel Jean, qui l’a rapportée, écrit un peu après : « Ceci est écrit afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom » (Jn 20.31). La soif de Jésus sur la croix a donc affaire avec mon salut personnel. Comment est-ce que je le comprends? Il faut bien que cela me soit expliqué. Autrement, cela implique que le cri de Jésus sur la croix n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan des cris de désespoir qui ont été exprimés depuis le début de l’humanité. Pourquoi celui-ci différerait-il de tous les autres?

Pourtant, l’évangéliste nous donne une claire indication qu’il y a quelque chose de très spécial à saisir dans ce cri de Jésus, lorsqu’il écrit :

« Après cela, Jésus, qui savait que tout était déjà accompli, dit, afin que l’Écriture soit accomplie : J’ai soif. Il y avait là un vase plein de vinaigre. On fixa à une tige d’hysope une éponge imbibée de vinaigre et on l’approcha de sa bouche. Quand il eut pris le vinaigre, Jésus dit : Tout est accompli. Puis il baissa la tête et rendit l’esprit » (Jn 19.28-30).

L’évangéliste Jean place donc cet incident dans un contexte très large, celui de l’Écriture et de son accomplissement, en fait dans le contexte de tout le plan de salut pour les hommes. Car derrière ce cri pathétique d’un homme souffrant se profile un plan divin d’une importance capitale pour l’humanité : Jésus est venu sur terre pour accomplir une mission qui impliquait sa crucifixion et ses souffrances.

Par l’Écriture, il nous faut naturellement comprendre l’Ancien Testament, puisque les différents écrits qui forment le Nouveau Testament n’avaient pas encore été rassemblés, même si à l’époque de la rédaction de cet Évangile, la plupart étaient déjà rédigés. Ni Jean ni les autres évangélistes ne s’attardent à nous décrire en détail les souffrances de Jésus pour susciter en nous des émotions ou des réactions diverses. Ils se concentrent sur l’essence de sa mission sur terre, sur le plan divin de salut. C’est la raison pour laquelle il est important d’aller voir dans l’Ancien Testament un certain nombre de passages auxquels Jean se réfère lorsqu’il écrit : « Afin que l’Écriture soit accomplie. »

Le livre des Psaumes en tout premier lieu, et d’abord le Psaume 69, dont je vais vous citer plusieurs extraits. Dans un poignant appel au secours, le psalmiste invoque Dieu et implore son aide :

« Sauve-moi ô mon Dieu! Car les eaux me viennent jusqu’à la gorge. J’enfonce dans la fange profonde, sans pouvoir me tenir, je suis parvenu au tréfonds des eaux, un courant me submerge. Je m’épuise à crier, mon gosier se dessèche, mes yeux défaillent dans l’attente de mon Dieu. Ils sont plus nombreux que les cheveux de ma tête, ceux qui me haïssent sans cause; ils sont puissants, ceux qui veulent me réduire au silence, qui sont à tort mes ennemis; ce que je n’ai pas dérobé, il faut que je le restitue » (Ps 69.1-5).

Voici maintenant un autre extrait de ce Psaume, et vous comprendrez pourquoi il se trouve au cœur de la parole rapportée par l’évangéliste Jean :

« Tu connais mon déshonneur, ma honte, ma confusion; tous mes adversaires sont devant toi. Le déshonneur me brise le cœur, et je suis malade; j’espère un signe de pitié, mais rien! Ils mettent du poison dans ma nourriture, et pour apaiser ma soif, ils m’abreuvent de vinaigre » (Ps 69.20-22).

Prenons maintenant le Psaume 22, qui commence par une autre parole prononcée par Jésus sur la croix : « Mon Dieu! Mon Dieu! Pourquoi m’as-tu abandonné? » (Ps 22.2). Aux versets 15 et 16, nous lisons :

« Je suis comme de l’eau qui s’écoule, et tous mes os se disloquent; mon cœur est comme de la cire, il se fond au milieu de mes entrailles. Ma force se dessèche comme l’argile, et ma langue s’attache à mon palais. »

Nous devons aussi nous tourner vers le Psaume 42, qui commence de la façon suivante :

« Comme une biche soupire après des courants d’eau, ainsi mon âme soupire après toi, ô Dieu! Quand irai-je et paraîtrai-je devant la face de Dieu? Mes larmes sont ma nourriture jour et nuit, pendant qu’on me dit tout le temps : où est ton Dieu? » (Ps 42.2-4).

Voyez-vous, le Psaume 42 et le Psaume 43, qui ensemble forment une unité, rendent clair que la soif dont il est question est une soif spirituelle. La soif physique ressentie par la biche est comparée à une intense recherche de la présence divine.

Dans le Nouveau Testament, le verbe grec qui signifie avoir soif est également employé pour signifier une soif spirituelle. Rappelez-vous par exemple de la béatitude prononcée par Jésus au début de l’Évangile selon Matthieu : « Heureux ceux qui ont faim et soif de la justice, car ils seront rassasiés » (Mt 5.6). Bien sûr, Jésus souffre d’une intense soif physique sur la croix, mais sa soif spirituelle de Dieu est encore bien plus aiguë. Il aspire intensément à aller vers lui maintenant qu’il a accompli sa mission sur terre, après qu’il eut fait l’expérience du plus complet abandon par son Père céleste : « Mon âme a soif de Dieu, du Dieu vivant : quand irai-je et paraîtrai-je devant la face de Dieu? » (Ps 42.3).

Mais dans quel sens devons-nous comprendre ce que dit Jean : « afin que l’Écriture soit accomplie »? Cela signifie-t-il uniquement que Jésus devait faire l’expérience de cette soif dont nous trouvons la mention dans les Psaumes? Pas seulement. La réponse des hommes cruels à la supplication du Christ fait aussi partie de cet accomplissement. Ceux qui le crucifient entendent bien cet appel, mais ils lui offrent tout sauf ce dont il a besoin : du vinaigre au lieu de compassion. C’est une moquerie supplémentaire à son égard. « Ils mettent du poison dans ma nourriture, et pour apaiser ma soif, ils m’abreuvent de vinaigre » (Ps 69.22). Sur la croix, Jésus est rejeté par Dieu aussi bien que par les hommes, il est totalement abandonné.

Auparavant, juste avant qu’il ne soit crucifié, on lui a offert un mélange de vin et de myrrhe à boire, nous rapporte l’évangéliste Matthieu, mais après y avoir goûté, il n’a pas voulu en prendre. Selon toute vraisemblance, il s’agissait d’un breuvage anesthésiant, qui aurait rendu sa souffrance physique moindre. Mais Jésus ne voulait en aucun cas prendre de raccourci pour payer la dette de nos péchés. Le commentaire de Jean Calvin sur ce passage mérite d’être cité :

« Il est à noter que Jésus-Christ ne demande pas à boire, jusqu’à ce que toutes choses soient accomplies. Par cela il rend témoignage de son amour infini pour nous, d’une affection ou d’un zèle inestimable de notre salut. On ne saurait assez exprimer par des paroles combien étaient grandes les douleurs qu’il endurait; et cependant, il ne désire pas en être délivré jusqu’à ce qu’il ait satisfait au jugement de Dieu, et que la purification soit parfaite en tout et par tout; comme s’il s’était oublié jusqu’à ce qu’ayant satisfait au paiement de nos offenses, il déclare qu’il n’est pas insensible, mais que l’amour qu’il nous portait a surmonté toutes ses angoisses. »

Nous voyons donc à la lumière de plusieurs Psaumes de l’Ancien Testament que cette soif était avant tout une soif intense d’être réuni avec Dieu, qui l’abandonnait totalement à ce moment précis. Quant à la réponse des hommes à ce cri, elle ne faisait qu’accroître son sentiment d’abandon.

Mais, n’y a-t-il que les Psaumes qui nous font comprendre comment Jésus a accompli l’Écriture sur la croix? Arrivés à ce point, il nous faut nous poser la question suivante : Quand Jésus a-t-il bu quelque chose pour la dernière fois avant sa crucifixion? Tout semble indiquer que ce fut la veille au soir, lors du repas de Pâque célébré avec ses disciples. Ce qui devient clair pour quiconque connaît l’Ancien Testament c’est qu’au-delà même des Psaumes, la Pâque juive, instituée au livre de l’Exode, est ici d’actualité. En fait, il s’est agi de l’institution d’une nouvelle Pâque, fondée sur le don du corps et du sang mêmes de Jésus.

Lisons à nouveau les paroles qu’il a prononcées à cette occasion. L’évangéliste Luc rapporte ceci, au chapitre 22 de son Évangile :

« Il prit une coupe, rendit grâces et dit : Prenez cette coupe, et distribuez-la entre vous; car je vous le dis, je ne boirai plus désormais du fruit de la vigne, jusqu’à ce que le royaume de Dieu soit venu. Et un peu après : De même, il prit la coupe, après le repas, et la leur donna, en disant : cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est répandu pour vous » (Lc 22.17-20).

Donc, avant même les Psaumes, nous sommes en présence de l’accomplissement par Jésus de la Pâque instituée au livre de l’Exode, dans l’Ancien Testament.

Quel est exactement le lien avec sa crucifixion et ces mots : « J’ai soif », me demanderez-vous. Eh bien voilà : Comme il l’indique lui-même à ses disciples, Jésus ne boira plus de vin jusqu’à ce que le Royaume de Dieu soit venu. Son sang, le vin de la Nouvelle Alliance, va être versé sur la croix, il le donnera totalement pour la cause de la venue du Royaume. Ce n’est pas le moment pour lui de boire du vin, mais de donner son sang pour ses disciples, pour tous ceux qui croiront à la signification vraie de son sacrifice. Tout ce qu’il peut attendre en cet instant précis, c’est de recevoir du vinaigre de la part des hommes, alors même qu’il aspire si intensément à rejoindre son Père céleste, qui l’a complètement abandonné. Il verse totalement son sang pour les croyants, et ne peut qu’avoir soif, afin que les croyants, eux, n’aient jamais à éprouver la soif infernale causée par l’abandon total de Dieu. Il offre son sang, c’est-à-dire sa vie, afin que par la foi les croyants héritent de sa vie.

Que Jésus soit l’Agneau parfait qui est figuré dans la Pâque de l’Ancien Testament apparaît aussi dans le fait qu’un peu plus tard, alors qu’il vient de mourir, ses jambes ne seront pas brisées, comme celles des deux malfaiteurs crucifiés à côté de lui. Au chapitre 12 du livre de l’Exode, au verset 46, on lit en effet la prescription suivante concernant l’agneau pascal : « On la mangera dans la maison même; vous n’emporterez pas de chair hors de la maison, et vous ne briserez aucun os. » Prescription qui est d’ailleurs répétée au livre des Nombres, toujours dans l’Ancien Testament. Au Psaume 34, versets 20 et 21, on trouve un passage saisissant sur le rapport qui existe entre l’agneau pascal et la souffrance du juste : « De nombreux malheurs atteignent le juste, mais de tous, l’Éternel le délivre. Il garde tous ses os, aucun d’eux n’est brisé. »

Tout ceci fait partie du plan de salut de Dieu, et montre qu’il est parfaitement en contrôle de l’exécution de ce plan. Nous le voyons, comme l’évangéliste Jean, dans l’accomplissement de toutes ces paroles tirées de l’Écriture. D’ailleurs, de quoi Jésus lui-même parlera-t-il à ses disciples après sa résurrection? Au chapitre 24 de l’Évangile selon Luc, lorsqu’il leur apparaît après sa résurrection, il leur explique :

« C’est là ce que je vous disais lorsque j’étais encore avec vous; il fallait que s’accomplisse tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes et dans les psaumes. Alors il leur ouvrit l’intelligence pour comprendre les Écritures » (Lc 24.44-45).

De la même manière, ce que nous lisons au chapitre 7 de l’Évangile de Jean peut prendre toute sa signification à la lumière de l’accomplissement donné par Jésus-Christ sur la croix. Cela se passe durant la fête des tentes, à Jérusalem :

« Le dernier jour, le grand jour de la fête, Jésus debout s’écria : si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive. Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive couleront de son sein, comme dit l’Écriture. Il dit cela de l’Esprit qu’allaient recevoir ceux qui croiraient en lui; car l’Esprit n’était pas encore donné, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié » (Jn 7.37-39).

Voyez-vous, le cri de Jésus sur la croix — « j’ai soif » — est un des actes rédempteurs nécessaires qui sont accomplis par Dieu et forment comme une grande chaîne destinée à accomplir ce plan de rédemption. L’effusion du Saint-Esprit sur les disciples lors de la Pentecôte fait aussi partie de cette chaîne. Pour assouvir votre soif de Dieu, il vous faut venir vers le Crucifié, le Fils éternel de Dieu qui vous offre son sang et qui a souffert une soif intense au moment même où il versait ce sang précieux.

Toujours dans cette grande chaîne d’événements rédempteurs, il ne faut pas laisser passer un détail important que Jean mentionne peu après dans son Évangile :

« Les soldats vinrent donc et brisèrent les jambes du premier brigand, puis de l’autre qui avait été crucifié avec lui. Arrivés à Jésus, et le voyant déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes; mais un des soldats lui perça le côté avec sa lance, et aussitôt, il sortit de l’eau et du sang » (Jn 19.32-34).

Et Jean ajoute immédiatement :

« Celui qui l’a vu en a rendu témoignage, et son témoignage est vrai; et lui, il sait qu’il dit vrai, afin que vous croyiez, vous aussi. Cela est arrivé, pour que l’Écriture soit accomplie : Aucun de ses os ne sera brisé. Et ailleurs, l’Écriture dit encore : Ils regarderont à celui qu’ils ont percé » (Jn 19.35-37).

Il s’agit d’un passage du livre du prophète Zacharie, dans l’Ancien Testament. Donc, du sang et de l’eau sont versés.

Dans sa première lettre, contenue dans le Nouveau Testament, Jean revient sur ce fait, au chapitre 5 : « C’est lui, Jésus-Christ, qui est venu avec de l’eau et du sang, non avec l’eau seulement, mais avec l’eau et avec le sang » (1 Jn 5.6). Il s’agit de nouveau d’un accomplissement de l’Écriture : le sang des sacrifices effectués dans le Temple à Jérusalem, et l’eau des rituels de purification que l’on trouve dans la loi de Moïse coulent ici du flanc de Jésus, l’Agneau parfait de Dieu. Voilà pourquoi saint Augustin, dans son commentaire sur l’Évangile de Jean, a pu écrire que les deux sacrements institués par Jésus-Christ, le baptême et la sainte Cène, et leurs signes respectifs, l’eau et le vin figurant le sang de Jésus, nous venaient de son flanc…

Comment alors appliquer ce parfait accomplissement de l’Écriture à notre vie? Soulignons d’abord qu’être un disciple de Jésus-Christ signifie toujours crucifier sa propre nature, mettre à mort la tendance innée que nous avons à désobéir à Dieu. On ne peut être un vrai disciple du Christ sans crucifier sa propre nature de péché. Mais Jésus n’est pas simplement un exemple à suivre à l’aide de se propres forces. En fait, c’est parce que lui n’a jamais péché, mais a bien subi le châtiment divin sans broncher, qu’il a pu ouvrir pour les croyants un accès au Père céleste, et par là une voie pour notre propre obéissance. Parce qu’il a été parfaitement juste, lui l’Agneau parfait, il a obtenu pour nous une justice parfaite qui nous est désormais attribuée par Dieu.

Cela semble peut-être un paradoxe, quelque chose de contradictoire : Si Jésus a vraiment eu soif pour moi, s’il a vraiment souffert pour moi, pourquoi dois-je encore avoir soif de Dieu, et même souffrir? La réponse est que si vous croyez vraiment, alors par la foi vous êtes greffés sur le corps du Christ, vous avez part à ses souffrances, qui seront transformées en gloire tout comme son corps martyrisé a été transformé et glorifié lors de sa résurrection. C’est dans cette identification que vous pouvez recevoir les bénédictions du Saint-Esprit répandu sur les disciples à la Pentecôte.

Peut-être cela n’est-il pas encore assez clair? Alors je vous propose de lire un autre texte de la Bible, tiré du chapitre 4 de la première lettre de Pierre, dans le Nouveau Testament. Pierre s’adresse ici en particulier à ceux qui sont persécutés à cause du nom de Jésus-Christ, ce qui est aujourd’hui le cas dans un grand nombre de pays dans le monde, comme nous le lisons quotidiennement dans l’actualité :

« Bien-aimés, ne soyez pas surpris de la fournaise qui sévit parmi vous pour vous éprouver, comme s’il vous arrivait quelque chose d’étrange. Au contraire, réjouissez-vous de participer aux souffrances du Christ, afin de vous réjouir aussi avec allégresse, lors de la révélation de sa gloire. Si vous êtes outragés pour le nom de Christ, vous êtes heureux, car l’Esprit de gloire, l’Esprit de Dieu, repose sur vous » (1 Pi 4.12-14).

Lorsque je suis greffé en Jésus-Christ, je deviens un homme nouveau qui, par l’action de l’Esprit de Dieu, grandit progressivement, à travers un processus de conversion et de mise à mort quotidienne des tendances mauvaises de ma nature de péché. Sur cette voie que Jésus-Christ a ouverte pour moi, je me rapproche progressivement de l’image de l’Agneau parfait de Dieu. Ma soif de Dieu se trouve apaisée, car il m’a donné le seul breuvage qui puisse l’étancher, le sang précieux de sa vie même.