Cet article sur Jean 6.46-59 a pour sujet la signification de manger le corps de Jésus et de boire son sang. Le péché nous a séparés de Dieu; le sacrifice de Jésus reçu par la foi restaure notre communion avec Dieu.

Source: La Parole s'est faite chair - Méditations sur l'Évangile selon Jean. 3 pages.

Jean 6 - Que signifie manger son corps et boire son sang?

« Tout homme qui écoute la voix du Père et qui se laisse instruire par lui vient à moi. Personne n’a jamais vu le Père, sauf celui qui est venu d’auprès de Dieu. Lui, il a vu le Père. Vraiment, je vous l’assure : celui qui croit a la vie éternelle, car je suis le pain qui donne la vie. Vos ancêtres ont bien mangé la manne dans le désert et cela ne les a pas empêchés de mourir. Mais c’est ici le pain qui descend du ciel : celui qui en mange ne mourra pas. C’est moi qui suis le pain vivant descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain-là, il vivra éternellement. Le pain que je donnerai pour que le monde vive, c’est mon propre corps. À ces mots, les Juifs se mirent à discuter vivement entre eux : Comment cet homme pourrait-il nous donner son corps à manger? Alors Jésus leur dit : Oui, vraiment, je vous l’assure : si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez point la vie en vous. Celui qui se nourrit de ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle, et moi je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang est vraiment un breuvage. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui. Le Père qui m’a envoyé a la vie en lui-même, et c’est lui qui me fait vivre; ainsi, celui qui se nourrit de moi vivra lui aussi par moi. C’est ici le pain descendu du ciel. Il n’est pas comme celui que vos ancêtres ont mangé; eux, ils sont morts; mais celui qui mange de ce pain-ci vivra pour toujours. Voilà ce que déclara Jésus lorsqu’il enseigna dans la synagogue de Capernaüm. »

Jean 6.46-59

Dans ce texte capital, prononcé dans la synagogue de Capernaüm, au bord du lac de Tibériade, Jésus se présente comme le pain vivant descendu du ciel, comme celui dont il convient de manger le corps et de boire le sang pour avoir accès à la vie éternelle. Il est essentiel de comprendre la signification spirituelle de ces paroles pour se les approprier et en retirer les bénéfices que Jésus lui-même promet à ses auditeurs.

Jésus, avons-nous vu la dernière fois, est à la fois Fils de Dieu et Fils de l’homme. Or, voici qu’il donne son corps à manger et son sang à boire d’une manière unique : son corps est crucifié et son sang coule. Cette crucifixion n’est pas le fruit d’un accident ou du hasard, ni même d’une tragique erreur judiciaire. Au contraire, elle intervient selon un plan de salut décidé par son Père céleste, un plan qui se déroule exactement comme il a été prévu.

Ce plan a pour but de vous retirer des ténèbres, des griffes du péché, pour vous faire parvenir à la lumière. Or, pour être retiré du royaume de la mort, il vous faut être délivré de votre nature contaminée, celle qui vous retient dans les ténèbres. Cette nature contaminée, vous en avez hérité, comme tout un chacun, après la désobéissance, la chute du premier couple humain. Elle vous empêche de connaître Dieu véritablement et de l’aimer comme il se doit. Nous ne connaissons plus Dieu dans sa sainteté, dans sa perfection. Le vague sentiment que les hommes ont encore de Dieu, comme de leur Créateur, comme de quelqu’un qui est là, quelque part, ne peut en aucun cas passer le test du lien de communion avec lui qu’il exige de nous. Seule une obéissance parfaite à sa loi sainte et parfaite pourrait restaurer un tel lien. Même si Dieu nous fournit encore notre pain quotidien, même s’il nous maintient en vie, nous n’avons aucune nourriture qui nous donne l’accès à la vie éternelle. Seule une communion restaurée avec notre Créateur et Seigneur peut nous amener à la vie éternelle.

L’agneau que les Israélites avaient mangé à l’occasion de la fête de la Pâque, avant leur fuite hors d’Égypte, avait pour eux la signification d’un repas de réconciliation avec Yahweh, c’est-à-dire avec l’Éternel Dieu. Le sang de cet agneau couvrait leurs fautes devant Yahweh. Ils ne furent pas atteints par l’Ange de la mort qui frappa alors l’Égypte; au contraire, ils furent délivrés des ténèbres, de l’esclavage et se mirent en route vers la terre promise. Par la foi, ils acceptèrent qu’ils avaient besoin d’une nourriture divine pour être réconciliés avec Dieu.

Et pourtant, l’homme pécheur est constamment en train de bâtir des plans afin de pourvoir à sa subsistance matérielle, comme si cela pouvait lui conférer la vie éternelle. Toutes sortes d’efforts sont accomplis pour maintenir les êtres humains en vie aussi longtemps que possible, voire pour les rajeunir autant que possible, pour que peut-être même un jour ils deviennent immortels. Au lieu de rechercher la vie éternelle dans une communion avec Dieu rétablie, restaurée, les hommes ne cessent de faire des plans pour résoudre les milliers de problèmes qui se posent dans la société à cause de leurs propres péchés. Mais ils n’accordent aucune attention à la source de leurs problèmes, le péché lui-même, la séparation d’avec Dieu, la méconnaissance et le rejet de sa loi, de ses normes, de sa justice, de sa souveraineté.

Or, toutes ces opérations de sauvetage organisées à la va-vite par les hommes sont bien éloignées du salut de notre nature corrompue, salut pour lequel Dieu seul a un plan. Sauvetage provisoire et salut éternel sont deux choses bien différentes. Le plan de Dieu consistant à envoyer son Fils sur terre afin qu’il devienne pour nous le pain de la vie éternelle n’est pas un plan pour une échappatoire provisoire. C’est un plan de salut qui inclut la totalité de notre vie, qui inclut même la totalité du monde, destiné à être renouvelé totalement. Ce plan passe par la personne de Jésus-Christ, l’Agneau parfait qui a parfaitement accompli la volonté de son Père céleste et qui se donne comme nourriture pour moi et pour vous.

Comment nous nourrissons-nous du Christ? En acceptant totalement sa personne de Médiateur à la fois humain et divin, en nous mettant par la foi au bénéfice de son sacrifice expiatoire accompli sur la croix pour obtenir le pardon de nos péchés. Ma foi vivante en Jésus-Christ montre que le lien de communion avec Dieu qui avait été brisé par la chute est rétabli. Les fruits de l’Esprit de Dieu se voient désormais dans ma vie; ils démontrent que je vis maintenant de la vie de Jésus-Christ. En fait, il vit maintenant en moi, par son Esprit qui me guide chaque jour. Le fait que je sois une simple créature, faite de poussière et destinée à y retourner, n’empêche pas que j’aie déjà acquis la vie éternelle, parce que Christ l’a acquise pour moi. Certes, ici-bas je connaîtrai encore la souffrance, les épreuves, la maladie, le chagrin dû à la perte d’êtres chers. Mais tout cela ne peut abolir l’espérance que Jésus-Christ a établie dans ma vie.

Si la mort ne nous atteignait jamais, si nous n’avions jamais à lui faire face, alors il n’y aurait aucune raison d’annoncer l’Évangile. Cette annonce parle d’une victoire sur la mort. Or, une victoire suppose un combat, et un combat suppose un ennemi qui cherche à vous faire du mal, qui vous attaque directement. Or, l’annonce de l’Évangile est plus puissante que la mort, car elle est remplie de l’Esprit du Christ vivant. C’est à travers cette annonce que le Saint-Esprit provoque la vie dans les cœurs autrement morts. Au-delà de nos chagrins, de nos deuils mêmes, cette annonce porte les marques de la vie éternelle du Christ. Dieu lui a remis la puissance de sauver parfaitement ceux qu’il amène à lui, ceux dont il tourne les cœurs vers lui par le travail de son Saint-Esprit.

C’est ainsi qu’il pouvait dire à ses auditeurs de la synagogue de Capernaüm il y a bientôt 2000 ans :

« Or, celui qui m’a envoyé veut que je ne perde aucun de ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite au dernier jour. Oui, telle est la volonté de mon père : que tous ceux qui tournent leurs regards vers le Fils et qui croient en lui possèdent la vie éternelle, et moi, je les ressusciterai au dernier jour. »