Cet article a pour sujet John Knox (1514-1572). Condamné aux galères, puis exilé, il a subi la persécution pour avoir voulu réformer l'Église d'Écosse. Il a continué de prêcher l'Évangile et il a contribué à l'édification de l'Église en Écosse.

Source: Trial and Triumph, 1999. 3 pages.

John Knox - Réformateur écossais vers 1514 – 1572

En 1547, la galère française Nostre Dame fendait les eaux agitées de la Manche. Cent cinquante esclaves tirant de toutes leurs forces sur les rames la faisaient avancer. Enchaînés nuit et jour au banc des rameurs, les esclaves, souffrant du soleil, du vent et de la pluie, arrivaient à peine à survivre avec les maigres rations de biscuits et d’eau qu’on leur servait. La maladie faisait des ravages dans les galères surpeuplées et de nombreux hommes mouraient. Ces criminels, jugés coupables et condamnés aux galères à vie, comptaient parmi les hommes les plus violents et les plus cruels de France. Cependant, il y avait un esclave à bord de la Nostre Dame qui n’était ni un criminel ni un Français. C’était un pasteur écossais, âgé de trente-trois ans, qui se nommait John Knox.

John Knox souffrait des horreurs des galères pour avoir cherché à réformer l’Église en Écosse. Cependant, il n’avait pas toujours été un réformateur. Knox, qui avait grandi dans une Église qui interdisait la lecture des Écritures, dans laquelle régnait une grande ignorance et où surabondaient les superstitions, acceptait les enseignements de l’Église sans se poser de questions. Mais lorsque les idées de Martin Luther et de la Réforme protestante franchirent la mer du Nord, Knox ainsi que de nombreux autres Écossais commencèrent à lire la Bible par eux-mêmes. John Knox mit sa foi en Jésus-Christ après avoir lu Jean 17.3 : « Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. »

Les idées de la Réforme divisaient l’Écosse. Les dirigeants de l’Église arrêtèrent et tuèrent un grand nombre de protestants. Certains protestants cherchèrent, à tort, à se venger, détruisant ce qui appartenait à l’Église. Une petite bande alla même jusqu’à tuer un archevêque. La peur et la suspicion régnaient et les gens s’armaient et voyageaient en groupe pour plus de sécurité. John Knox se rallia à la cause protestante, acheta une épée à deux mains et se porta volontaire comme garde de George Wishart, un ami prédicateur très doué qui était constamment menacé de mort. Wishart, qui était un homme de paix, recommandait vivement aux protestants d’abandonner la violence. Malgré cela, les dirigeants de l’Église le saisirent et le firent mourir sur le bûcher à St-Andrews.

« Jamais auparavant ne s’est-il trouvé un homme aussi bienveillant en Écosse », dit John Knox. Reprenant le travail de son ami mort martyr, Knox se mit à prêcher partout en Écosse. « Par la grâce de Dieu, je proclame Jésus-Christ, la force de sa mort et la puissance de sa résurrection », dit-il. Les Écossais se tournèrent vers le Christ par milliers. Les dirigeants d’Écosse, craignant de perdre le pouvoir aux mains des protestants, demandèrent l’aide de la France. Les vaisseaux de la marine française attaquèrent le château de St-Andrews où Knox servait comme pasteur et les Français condamnèrent Knox et plusieurs de ses compatriotes à devenir esclaves sur les galères. Ses vêtements de prisonnier en lambeaux et les fers aux pieds, Knox y endura le labeur incessant des esclaves et les coups de fouet cinglants du surveillant, qui entaillaient la chair de son dos. « Les tourments dont j’ai souffert sur les galères ont fait jaillir les sanglots de mon cœur », devait-il dire plus tard. Malgré les blessures et les meurtrissures imposées à son corps et à son esprit, sa foi en Dieu demeura inébranlable.

Un jour, alors que Knox, très malade, se trouvait près de la mort, James Balfour, un compatriote écossais, esclave lui aussi, lui demanda : « John, penses-tu que nous sortirons vivants d’ici un jour? » Knox lutta pour relever la tête et lui répondit d’une voix faible, mais assurée :

« Je sais que le Seigneur nous délivrera. N’oublie pas que Satan a fait en sorte que Joseph se retrouve en Égypte, mais Dieu l’avait voulu ainsi afin de sauver son peuple. Ne perds pas espoir, mon frère. Dieu est fidèle. Nous retournerons dans notre pays et Dieu nous accordera la victoire. »

Un jour, la Nostre Dame traversa vers l’Écosse et James Balfour dit à Knox : « Regarde le rivage; sais-tu où nous sommes? » Knox, se levant du banc de bois rugueux et étirant son cou pour tenter de voir par-dessus le pont, entrevit St-Andrews.

« Oui, je sais très bien où nous sommes, dit-il, car je vois le clocher de l’endroit où Dieu a ouvert ma bouche à sa gloire en public pour la première fois et je sais que, peu importe mon état de faiblesse actuel, je ne mourrai pas avant d’avoir glorifié son nom à nouveau dans cet endroit. »

Après avoir passé presque deux ans dans les chaînes, la France le relâcha en réponse à l’intervention des protestants anglais. Knox alla en Angleterre pour aider à l’avancement de la Réforme dans ce pays. Sa connaissance de la Bible et sa prédication dynamique suscitèrent l’admiration du roi Édouard VI qui invita Knox à prêcher régulièrement à la cour royale. Knox, qui à peine quelques mois auparavant ramait dans une galère d’esclaves, proclamait maintenant la Parole de Dieu aux rois et aux princes.

Lorsque le roi Édouard mourut soudainement, Marie Tudor monta sur le trône en faisant le vœu de ramener l’Angleterre au sein de l’Église catholique romaine. « Marie la Sanglante » condamna à mort des centaines de protestants. Knox s’enfuit en Suisse et devint ami de Jean Calvin, à Genève. L’Église de Genève accueillait des réfugiés protestants de partout en Europe et pourvoyait généreusement à leurs besoins. « C’est l’école de Jésus-Christ la plus parfaite sur terre depuis le temps des apôtres », dit Knox.

Après douze ans d’exil, Knox retourna finalement en Écosse. Pendant son absence, les dirigeants d’Église l’avaient condamné comme hérétique et la couronne l’avait déclaré hors-la-loi. Toute personne qui tentait d’entrer en communication avec Knox le faisait sous peine de condamnation à mort. Malgré tout, lorsque John Knox arriva en Écosse, des foules immenses se précipitèrent pour l’accueillir et l’entendre prêcher. Il parla simplement et clairement, mais avec beaucoup de passion, motivant les Écossais à suivre le Christ et leur donnant le courage de résister à quiconque leur refuserait la liberté d’adorer Dieu de la façon dont les Écritures le commandent. « La voix de ce seul homme, dit un Écossais, peut en une heure nous donner plus de vie que cinq cents trompettes retentissant continuellement dans nos oreilles. » Lorsque Knox prêcha dans l’Église de St-Andrews, il se rappela le jour où il avait aperçu le clocher à partir de son bateau tant d’années auparavant et il loua Dieu pour sa fidélité.

Les dirigeants d’Écosse, aidés des troupes françaises, tentèrent d’écraser les protestants, mais ceux-ci se défendirent. Malgré le fait qu’on lui tirait dessus et qu’on le menaçait, Knox continua à aller de l’avant, stimulant les gens à tenir ferme bravement pour leur foi. La reine d’Écosse somma à plusieurs reprises John Knox de se présenter devant elle. Convaincue qu’elle détenait le pouvoir absolu de régner sur ses sujets, elle méprisait Knox et les protestants qui enseignaient au peuple à suivre Dieu d’abord et avant tout.

« Vous enseignez au peuple à croire des choses que je n’ai pas permises, lui dit-elle. Comment cela peut-il être bien puisque Dieu commande aux sujets d’obéir à leurs dirigeants? » Knox répondit : « Madame, vos sujets n’ont pas l’obligation d’obéir à ce que vous croyez être juste, mais plutôt à ce que la Parole de Dieu déclare être vrai. » La jeune et belle reine s’attendait à une soumission sans restriction de son peuple et les remarques tranchantes de Knox firent virer ses joues blanches et crémeuses au rouge le plus vif. « Comment osez-vous me parler ainsi? », dit la reine, éventant son visage enflammé. « Je vous ai toléré bien trop longtemps. Je serai vengée. » Knox lui répondit : « Je dois obéir à Dieu. Sa Parole me commande de parler clairement et sans détour et de ne flatter personne sur cette terre. »

Les protestants finirent par prendre le contrôle de l’Écosse. John Knox et d’autres pasteurs établirent une Église fondée sur les Écritures. Knox écrivit la Confession de foi d’Écosse, dans laquelle étaient clairement expliquées les principales vérités de la Parole de Dieu, et il exposa les principes bibliques régissant le culte d’adoration. Il encouragea aussi vivement les Églises partout dans le pays à construire des écoles dans le but d’éduquer tous les enfants écossais.

En vieillissant, Knox souffrit grandement de maux d’estomac causés par le dur traitement qu’il avait subi dans les galères d’esclaves. Même s’il était rendu tellement faible qu’on devait le transporter jusqu’à la chaire, il continua à prêcher jusqu’à sa mort. À ses funérailles, un noble écossais dit : « Ici repose quelqu’un qui n’a jamais craint un autre homme. »