Cet article sur Jude 1.24-25 a pour sujet la doxologie finale de cette lettre qui est une louange à Dieu, notre Sauveur, qui nous accordera la préservation et la persévérance pour nous faire paraître devant sa gloire.

Source: La foi transmise une fois pour toutes - Méditations sur l'épître de Jude. 3 pages.

Jude 1 - Doxologie finale

« À celui qui peut vous préserver de toute chute et vous faire paraître devant sa gloire, irréprochables dans l’allégresse, à Dieu seul, notre Sauveur, par Jésus-Christ notre Seigneur, soient gloire, majesté, force et autorité dès avant tous les temps, maintenant et dans tous les siècles! Amen! »

Jude 1.24-25

L’avertissement adressé par Jude est l’un des plus solennels du Nouveau Testament, l’un des plus redoutables aussi. Mais à présent, les conflits terrestres, le châtiment et les illustrations historiques sont relégués à l’arrière-plan, bien qu’ayant fourni l’essentiel de son système d’apologétique, c’est-à-dire de sa défense de la foi.

Dans cette remarquable conclusion, Jude lève les yeux vers ce qui est céleste, ses pensées embrassent le domaine de l’au-delà, où Dieu siège. Tout combat contre les forces du mal ne peut être livré qu’à la lumière de cette réalité transcendante. Une perspective cosmique, lumineuse, s’étend devant son regard et à notre tour, il nous invite, dans un esprit de profond recueillement empreint de joie, à contempler cette réalité dépassant toutes nos réalités.

On notera les parallèles entre cette doxologie de la lettre de Jude, où il est dit par trois fois que « Dieu est capable », et celles qui abondent dans les lettres de Paul, même lorsqu’elles apparaissent au milieu de ses écrits (Rm 16.25-27; Ép 3.20-21; Ph 4.20; 1 Tm 1.17; 1 Tm 6.15-16; voir aussi Ap 5.13). Les formes peuvent varier, mais le sens est le même.

En concluant la lecture et la méditation de la lettre de Jude, écoutons la doxologie finale. Puisse-t-elle transformer notre intelligence et nous attacher davantage au Dieu de notre salut.

Une doxologie biblique est plus qu’une simple bénédiction. C’est un « Te Deum Laudamus », un « nous te louons ô Dieu et nous célébrons ton saint nom ». La louange adressée à Dieu est l’acte le plus noble que l’homme puisse accomplir, les paroles les plus inspirées qu’il puisse prononcer. Elle est l’aveu que rien dans notre existence ne commence et ne se conclut en dehors de sa souveraine et majestueuse présence. Privés de sa grâce rédemptrice, nos esprits seraient vains et vains aussi tous nos labeurs.

Il est le Dieu unique. Il n’en existe point d’autres. Aussi notre assurance est ferme. Nous aurons donc la force de croire et l’énergie pour confesser notre foi. Il est le Dieu majestueux, le Seigneur tout-puissant. Mais il est aussi le Dieu de miséricorde et de salut. Sa majesté et sa gloire s’aperçoivent à travers les prismes de son amour qui pardonne. Sa gloire et sa magnificence sont radieuses. Son règne est universel, cosmique, son autorité s’étend sur tout être vivant; la création visible et invisible rend témoignage à ses attributs.

Jude laisse de côté son habitude d’employer des triplets et se sert d’une formule quadruple. Il annonce la gloire de Dieu (1 Tm 1.17; 1 Pi 5.10-11; Hé 1.3; 8.1). Dans son essence, Dieu est revêtu de gloire. Il est majestueux (1 Ch 29.11), ce qui décrit sa redoutable transcendance. Il détient le pouvoir, « kratos » (1 Pi 4.11 et 5.11; Ap 1.6 et 5.13; mais également Jb 12.16; Ps 63.3; És 40.26; Ép 1.19). Et, finalement, il détient l’autorité, la « exousia » (Lc 12.5; Ac 1.7; Rm 9.21; Ap 16.9), terme qui s’approche du précédent dans le langage biblique, désignant davantage la domination souveraine. Dans le Nouveau Testament, ces deux attributs sont étroitement associés. Jésus a toute l’autorité, car il la tient du Père.

L’homme impie et rebelle s’imagine pouvoir s’arroger des attributs qui n’appartiennent, exclusivement, qu’à Dieu; il se vante de son savoir, qu’il prétend total et suffisant, et il se permet également, affront suprême, de se moquer de Dieu. Il oublie que bien avant qu’il apparût sur terre et bien après sa disparition, ces attributs majestueux et souverains étaient ceux de Dieu et qu’ils le resteront toujours.

Les hérétiques contemporains de Jude admettaient un Dieu Créateur, mais pas le Dieu Sauveur, ce qui obstruait complètement leur horizon religieux et les excluait des bénéfices de la rédemption achevée en Christ. Rappelons à cet endroit que le Nouveau Testament appelle Jésus « Sauveur » près de seize fois.

Jude ne se contente pas de parler de Dieu exclusivement en ce qui concerne ses attributs. Il les met en rapport avec l’homme et au service de celui-ci.

Si avec une singulière sévérité et une sainte horreur il dénonce l’iniquité menaçant l’intégrité de la foi et avec un empressement inaccoutumé il avertit contre le courroux et le châtiment de Dieu, il affirme à présent que Dieu est capable de préserver les siens. Il peut les préserver de toute chute définitive, les protéger contre tout péril, évident ou dissimulé.

Ce qui est impossible aux hommes est possible à Dieu. La grâce divine protège le fidèle même contre sa propre infidélité. Le Christ a promis que ses disciples ne périront jamais (Jn 10.28). Mais une telle protection n’est pas d’ordre général. Elle concerne seulement les périls contre lesquels Jude met en garde ses lecteurs; elle consiste en ce qu’ils peuvent, à cause de leur Sauveur, paraître devant Dieu de manière irréprochable, en la présence d’un dignitaire revêtu de toute son autorité.

L’irréprochabilité dénote une notion sacrificielle, ainsi que le signalait le psalmiste lorsqu’il affirmait que Dieu le préserverait de toute chute et de toute tribulation (Ps 38.16; 56.14; 66.9; 73; 91.12; 116.8; 121.3). L’irréprochable est l’homme sans tache, l’homme purifié, ce qui produit alors une joie incomparable (1 Pi 4.13).

L’arrière-plan est placé sous le signe du scandale par lequel on cherche à faire tomber l’homme pieux. Plusieurs textes du Nouveau Testament expriment également cette idée en employant d’autres termes (Jn 17.11,15; Jc 3.2; 1 Pi 1.5; 2 Pi 1.10; Ap 3.10). Celui qui reconnaît sa fragilité devant le mal, sa vulnérabilité devant le péché, attribuera sa protection à son Dieu Sauveur. Assailli de toutes sortes de maux, il sera confiant. Dieu est celui qui était, qui est et qui vient.

La gloire, elle, est de nature eschatologique. Elle est à venir (Col 1.22; 1 Th 3.13). Nous pouvons nous adonner à la louange à cause du festin eschatologique, au sujet duquel on éprouve une « agalliasis », une allégresse (Lc 1.44; Ac 2.46). La description du ciel qui est faite ici rappelle celle d’Apocalypse 21.23 et 22.5.

Contrairement aux dieux des hérétiques, qui sont plusieurs, et surtout inexistants, le Dieu unique est celui qui mérite la gloire. Les hérétiques avaient établi un ordre hiérarchique entre leurs dieux. Déjà, l’Ancien Testament déclarait que Dieu était l’unique libérateur. À présent, le peuple de Dieu sait qu’il l’est parfaitement en son Fils Jésus-Christ (Ac 4.12; Tt 3.4-6).

À une telle vision du Dieu tout-puissant, le croyant répondra par un « amen » solennel (Rm 1.25; 9.5; 1 Pi 4.11).

Le Seigneur soit loué pour sa relation avec l’univers physique qu’il a créé, mais aussi avec l’homme créé à son image! Les merveilles du monde physique nous impressionnent, mais combien plus devrait nous impressionner la connaissance de la grâce accordée au pécheur! En Jésus-Christ, notre Sauveur, nous sommes préservés chaque jour, et ce pour toute l’éternité.

À Dieu seul donc soit toute la gloire!