Cet article sur Ésaïe 24.7-8 a pour sujet les méfaits causés par l'abus de l'alcool et le problème de l'alcoolisme qui est un symptôme de l'état spirituel et moral des gens. Seul Jésus-Christ peut nous libérer de ce fléau.

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L'âge de cocktail

« Le vin doux est en deuil, la vigne dépérit; tous ceux qui avaient le cœur joyeux soupirent. L’allégresse des tambourins a cessé, le bruit des amusements a pris fin, l’allégresse de la cithare a cessé. On ne boit plus de vin en chantant, les liqueurs sont amères au buveur. »

Ésaïe 24.7-8

Les statistiques sont formelles; l’alcool est à l’origine directe de 15 % des accidents du travail, d’un tiers des accidents de la route, de 50 % des hospitalisations en milieu psychiatrique, absorbe 42 % du budget des services hospitaliers de la capitale, rapporte trois milliards et demi de francs à l’État et lui en coûte au moins le double. Il ne se passe pas un seul jour sans que nous lisions dans la presse le récit d’un drame dû à l’alcool. Crime, viol, accident, incendie, divorce, adultère. Sur des milliers d’enfants qui ne peuvent pas suivre les classes scolaires à cause d’un niveau intellectuel trop bas, 60 % en moyenne subissent les conséquences directes de l’alcoolisme de leurs parents.

Des races entières ont disparu jadis à cause de ce fléau, et il n’y a pas de raison pour que cela ne se produise encore de nos jours si l’on n’arrête pas les flots empoisonnés de la boisson et les immenses ravages qu’elle cause.

En dépit de cette affligeante situation et de l’horreur et l’indignation qu’elle nous inspire, les matraquages publicitaires se poursuivent de plus belle, en vantant vins, alcools, liqueurs et apéritifs de toute qualité et de tout degré…

Dans certains pays, la publicité en faveur de l’alcool est interdite; pourtant, des millions de consommateurs subissent quotidiennement la publicité vantant tel ou tel produit alcoolisé. Parmi les centaines de réclames qui passent dans la presse parlée ou écrite durant une journée de moins de 24 heures, la majorité est consacrée aux boissons alcoolisées. C’est l’alcool à gogo, à 40° ou 50° les apéritifs et autres « digestifs », soit indigènes, aux noms prestigieux, ou encore étrangers, importés des pays exotiques et dont la seule évocation enivre déjà l’habitué…

Peut-on concevoir tel repas sans le vin rouge, un autre sans l’arroser de vin blanc? Les années, les étiquettes, les degrés, les caves et les tonneaux, tout est devenu une affaire de très haute spécialisation. Si la publicité est interdite ici ou là, les publicistes savent parfaitement contourner la loi. Ils vanteront telle marque, « en vente promotionnelle dans le pays voisin » ou la « vente exclusive à Y, durant les fêtes ». Les ficelles auxquelles les annonceurs ont recours pour violer la loi sont grosses comme des cordes.

Si dans les fréquentations sociales vous osez refuser l’alcool que l’on vous offre, il vous faut presque vous excuser de votre « maladresse… » Ça fait tellement chic de boire un « cocktail »! Et ce qui nous surprend le plus c’est de constater que l’alcoolisme est un des problèmes majeurs dans nos pays dits libres…

On boit avant le repas, pendant et après; il y a le verre de 10 heures, celui de 11 heures, le verre pour trinquer avec le copain et celui après avoir conclu un marché; il y a les anniversaires et les jours de fête, les saints à célébrer et les « premières communions » à arroser, et on se réconforte à l’alcool, bien entendu après un service d’enterrement… Il y a les bistrots pour prolétaires et les parties mondaines et les « cocktails » des bourgeois…

Inutile de s’attarder sur les chiffres et d’allonger la liste des occasions où l’on use et abuse de toute cette malfaisante boisson. Boire est devenu synonyme de consommer de l’alcool! Qui se préoccupe du désordre social, des drames dans les foyers, des traumatismes provoqués chez les jeunes? Tout ceci est difficile à chiffrer.

Un grand nombre de maladies chroniques et épidémiques sont en étroite liaison avec l’alcoolisme. On ignore souvent qu’il faut parfois quinze ans pour s’apercevoir des ravages causés par la boisson. D’ordinaire, on dit que l’on boit pour « tenir le coup » ou encore pour « se donner du courage ». On dit aussi que l’on boit « pour noyer son chagrin ». Et puis, il y a le motif vraiment répréhensible : Celui de boire par vice…

Mais quelle est, je vous prie, la différence dans les conséquences de l’alcoolisme? Avez-vous présidé un service d’enterrement pour un jeune de 25 ans mort à la suite d’une cirrhose du foie? Entendu les aveux déchirants d’alcooliques ou de leur entourage, accueilli ceux et celles qui cherchent désespérément une issue?

Tout semble imbibé d’alcool : les vies privées, la vie sociale et le subconscient lui-même. L’alcoolisme est une maladie de toute la personnalité, et toutes sortes de désordres psychotiques, pouvant aller jusqu’à la folie, en sont directement les fruits empoisonnés.

J’exagère? « Un peu de modération, dira-t-on, et tout rentrera dans l’ordre. » Mais en tant que prédicateur je dois vous avertir, vous mettre en garde contre le danger, dénoncer la situation et les faits; vous prévenir contre les mensonges de la publicité et les mauvaises habitudes, afin de lutter contre le fléau que nous dénonçons. On pourrait m’objecter que dans la vie tout peut devenir néfaste lorsqu’on ne garde pas la mesure; le boire, le manger, et bien d’autres choses encore… Mais peu d’excès sont aussi répandus et aussi dangereux que celui de l’excès de boisson. Y a-t-il autant d’épaves dans les hôpitaux à cause d’autres intempérances?

J’avoue qu’il est difficile de se servir de la Bible pour prêcher une abstinence totale. Paul conseille même à Timothée de prendre un peu de vin pour soulager ses douleurs d’estomac (1 Tm 5.23). Remarquons que le vin de cette époque-là n’était pas trafiqué comme le nôtre et, surtout, n’avait pas les degrés que nous lui connaissons de nos jours. Jésus en personne a utilisé du vin pour instituer le sacrement de la Cène. Il a même changé l’eau en vin lors d’une noce (Jn 2.1-11). Mais la Bible nous dit davantage encore sur l’alcool. Et ce qu’elle dit dans cette page du prophète Ésaïe est bien plus sombre et tragique que ce que nous pouvons décrire nous-mêmes. Il est question du jugement de Dieu, non pas sur la boisson, mais à cause de l’état spirituel et moral qui y conduit. L’alcoolisme est le thermomètre de la santé morale et religieuse d’un peuple. Israël avait abandonné Dieu, le Dieu vivant, et cherchait un plaisir illusoire en s’adonnant à la dissipation et à la débauche.

Comment, dans de telles conditions, un peuple imbibé d’alcool pourrait-il résister à un danger imminent, s’opposer virilement à une agression ennemie? Le jugement de Dieu s’abat sur les hommes et les nations lorsqu’il leur envoie un oppresseur et les jette dans la captivité. Dieu se sert d’un peuple étranger, parfois d’un régime totalitaire et inhumain, pour punir ceux qui l’abandonnent. Ceux qui fréquentent bars, bistrots et autres tavernes au lieu de chercher Dieu et de se diriger à la source des eaux vives se mettent sous le jugement de Dieu. Celui qui aime plus la débauche que la justice, qui s’adonne à la sensualité plutôt qu’à la sanctification et pratique le péché au lieu de chercher la dignité, se condamne lui-même.

Je tiens à ajouter qu’aucun groupe antialcoolique, aussi bien intentionné soit-il, ne peut venir à bout de l’alcoolisme, de même qu’aucune législation ne peut l’empêcher si l’homme ne se repent pas personnellement en présence de Dieu. Abandonner sa voie pour se convertir à Dieu c’est le seul remède radical.

N’oublions pas que le prophète Ésaïe s’adressait d’abord au peuple de l’alliance. Ce fait rendait la conduite d’Israël plus odieuse encore aux yeux de Dieu. Certes, notre situation n’est pas identique. Mais je me pose la question : parmi les millions d’alcooliques qui encombrent notre société, n’y a-t-il pas aussi des chrétiens? Ceux qui auraient pris part à ce péché et qui, tout en fréquentant l’Église, fréquentent aussi, peut-être avec assiduité, les débits de boissons ou boivent en cachette?

Chrétiens, mes frères, la Parole de Dieu s’adresse à vous. Notre époque est qualifiée d’âge de l’espace, de l’atome, de ceci ou de cela. Je crois qu’il est tout aussi indiqué de l’appeler « l’âge du cocktail », de l’alcool à gogo.

Le vrai « scandale des vins » ne consiste pas tout d’abord en leur adultération et en leurs mélanges chimiques. Laissons aux spécialistes le soin d’en discuter et de régler cette question. Le vrai scandale c’est d’en abuser. La Bible est bien explicite à cet égard. « Ne savez-vous pas que [] les ivrognes [] n’hériteront pas du royaume de Dieu? » (1 Co 6.10).

Toute Église digne de ce nom et tous les chrétiens fidèles auront un mot à prononcer de la part de Dieu pendant cet « âge du cocktail ». Peut-être seront-ils incapables de changer l’esprit des gens qui trop souvent s’imaginent qu’il n’y a pas de mal à boire. Mais à ceux qui cherchent la délivrance et la libération, l’Église peut parler au nom de celui qui est l’unique Libérateur, celui qui a conquis et surmonté tous les maux et qui tient à partager sa victoire avec ceux qui ont recours à lui.

Jésus-Christ a sauvé des hommes possédés du démon. D’une femme, il a chassé même sept démons; d’un homme qui se disait « légion », possédé par un grand nombre d’esprits mauvais, il a fait un être nouveau, un homme apaisé et heureux. Il peut donc aider toute victime de l’alcool. C’est là notre message à l’adresse des égarés. Nous les appelons à venir à Jésus-Christ, à le prier et à l’accepter comme leur unique Sauveur. Ils connaîtront une vie transformée et seront libérés de leurs démons.