Cet article a pour sujet l'adoration de Dieu en Église, qui nous fait vivre une expérience céleste unique, et qui nous motive à l'évangélisation auprès de ceux qui ne connaissent ni ce grand Dieu ni sa grâce en Jésus.

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L'évangélisation et l'adoration

« La mission existe parce que l’adoration n’existe pas », a écrit John Piper. Voilà une affirmation qui s’harmonise bien avec l’article 1 du Petit Catéchisme de Westminster qui dit : « Le but principal de la vie de l’homme est de glorifier Dieu et de trouver en lui son bonheur éternel. »

Quand les gens ne vivent pas selon le but pour lequel ils ont été créés, ils deviennent l’objet de l’évangélisation et de la mission. Le grand mandat missionnaire a été donné dans le contexte de l’adoration. « Les onze disciples allèrent en Galilée, sur la montagne que Jésus avait désignée. Quand ils le virent, ils l’adorèrent » (Mt 28.16-17).

Que pouvons-nous apprendre de ce passage? Il existe une relation intrinsèque et réciproque entre l’adoration et l’évangélisation. Il est important de connaître cette relation, car elle est un des motivateurs les plus puissants à nous engager dans l’évangélisation. La mission et l’évangélisation ont pour but l’adoration et la conséquence de l’adoration devrait être l’évangélisation.

Si nous demandons aux personnes engagées dans l’évangélisation ce qui les motive, elles répondront probablement qu’elles le font pour sauver des pécheurs. Aussi louable que soit ce but, le but ultime est la gloire de Dieu. Nous annonçons le message du salut non seulement pour sauver des pécheurs, mais aussi pour les faire entrer au sein de l’Église afin qu’ils rendent à Dieu la gloire qui lui est due. Notre intérêt ne se trouve pas dans les nombres ou les décisions. Ce que nous souhaitons, c’est baptiser des gens dans l’Église locale afin qu’ils puissent adorer Dieu avec nous. Des pécheurs rachetés glorifiant Dieu et se réjouissant en lui, voilà quel devrait être le résultat de l’évangélisation.

Chose encore plus importante, mais très souvent négligée, notre adoration devrait nous amener à évangéliser. Vous souvenez-vous de Matthieu 28? Un commentateur a dit ceci :

« Au sommet des montagnes, le ciel et la terre se rencontrent, pour ainsi dire, et c’est ici que le Sauveur glorifié a parlé de son pouvoir dans le ciel et sur la terre. Le ciel s’étendant au-dessus de lui dans toute son immensité et le magnifique panorama de la terre s’étalant à ses pieds, Jésus est exalté dans sa gloire — une vision vraiment saisissante » (Lenski).

Nous avons une vision encore plus saisissante aujourd’hui quand, chaque dimanche, nous nous assemblons en Église pour adorer le Seigneur. L’auteur de l’épître aux Hébreux l’explique :

« Vous vous êtes approchés de la montagne de Sion et de la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, des myriades d’anges, de la réunion et de l’assemblée des premiers-nés inscrits dans les cieux, de Dieu, juge de tous, des esprits des justes parvenus à la perfection, de Jésus, médiateur d’une nouvelle alliance, et du sang de l’aspersion qui parle mieux que celui d’Abel » (Hé 12.22-24).

Lorsque nous nous assemblons pour adorer Dieu en Église, nous ne sommes plus sur terre, en quelque sorte, nous sommes au ciel! Lorsque nous adorons Dieu, nous sommes en présence du Christ ressuscité et du Roi qui règne sur l’univers dans toute sa gloire de Médiateur, une gloire plus grande encore que celle qu’il avait en Matthieu 28.

Pensons seulement à ce qui se passe durant le culte d’adoration chaque dimanche. Des pécheurs méritant l’enfer sont appelés à venir dans la présence du Dieu trois fois saint, ce Dieu qui est un feu dévorant. Pourtant, nous ne sommes pas consumés. Au contraire, nous entendons cette parole : « Que la grâce et la paix vous soient données… »

Le Seigneur nous fait entendre sa loi afin de nous garder humbles et de nous corriger. Il nous fait ensuite entendre l’assurance de son pardon, apaisant nos doutes et nos craintes. Il nous rappelle son amour et sa grâce. Nous entendons parler de sa puissance et de sa majesté, de sa gloire et de sa grâce. Jésus lui-même nous parle à travers son serviteur ordonné. Nous chantons les merveilles du Seigneur et célébrons tout ce qu’il a fait pour nous en Jésus-Christ. Puis, nous entendons la bonne parole (« béné’ – « diction ») de Dieu qui met son nom sur nous (Nb 6.27), alors qu’il nous envoie à nouveau dans le monde, jusqu’à ce que nous revenions le rencontrer la semaine suivante.

Étiez-vous conscients de ces merveilleuses réalités? Êtes-vous conscients de ce qui se passe durant le culte d’adoration du dimanche? Quel effet ces réalités ont-elles sur vous? Comment vous motivent-elles? Comment changent-elles votre cœur? Jusqu’à quel point désirez-vous que les autres connaissent ce grand Dieu et qu’ils viennent l’adorer?

L’adoration en Église est un événement qui nous laisse stupéfaits. Rien de semblable n’existe sur terre, tout simplement parce qu’il s’agit d’un événement céleste, un événement qui devrait nous pousser hors des portes de l’église pour aller dans le monde parler aux autres de ce Dieu grand et glorieux!

« Permettez-moi de vous parler de ce Dieu que je viens de rencontrer. Permettez-moi de vous dire qui il est et comment il est. Permettez-moi de vous parler de sa grâce étonnante et de la façon dont il a satisfait les exigences de sa justice, de manière à être reconnu juste tout en étant celui qui justifie (voir Rm 3.26). »

Dans la Bible, l’adoration est liée à la communication de l’Évangile : « Et moi, j’espérerai sans cesse, je te louerai de plus en plus [adoration]. Ma bouche racontera ta justice, ton salut, tout le jour [évangélisation] » (Ps 71.14-15).

« Chantez à l’Éternel un cantique nouveau! Chantez à l’Éternel, toute la terre! Chantez à l’Éternel, bénissez son nom, annoncez de jour en jour la bonne nouvelle de son salut! Racontez parmi les nations sa gloire, parmi tous les peuples ses merveilles! » (Ps 96.1-3).

« La mission existe parce que l’adoration n’existe pas. » Mon espérance et ma prière, c’est que notre grande et riche tradition en ce qui a trait à l’adoration serve d’agent catalyseur nous poussant à nous engager davantage dans l’évangélisation. Puisse le Maître de la moisson permettre qu’il en soit ainsi.