Cet article a pour sujet la perversion de la vérité chrétienne par les sectes qui adhèrent à des révélations illusoires, vouent une grande admiration à leur fondateur, attaquent la Bible, l'interprètent faussement et ont une doctrine et une morale confuses.

Source: Discerner les esprits. 3 pages.

La perversion de la révélation chrétienne par les sectes

L’un ou l’autre parmi nous a dû rencontrer un de ces jeunes gens ou jeunes filles qui vous « apporte la vérité », assurant que leur message est compatible avec toutes les religions, et qui vous propose un journal en vous invitant à assister à leurs réunions. Éconduits, ils reviennent non pas une fois, mais dix… Si on a vu un adepte, on en a vu cent, tant ils se ressemblent.

Nous avons constaté deux catégories principales de sectes : (1) celles qui ajoutent à l’Écriture, soit par une prétendue révélation orale ou écrite, soit par une interprétation prétendue infaillible ou égale à l’Écriture elle-même; (2) celles qui soustraient à l’Écriture, allant jusqu’à rejeter par exemple tout l’Ancien Testament.

Entre ces deux grandes catégories pullulent des sectes et des groupuscules divisés eux-mêmes en plusieurs factions opposées se mouvant en frange de l’Église, des Églises orthodoxes. Tout ce qui se meut aux franges de l’Église chrétienne garantit un bonheur sans faille, le bien-être physique et la prospérité matérielle, un avenir radieux dont on prétend détenir seul les clés de l’interprétation. La prière n’est plus une prière au Dieu personnel, mais un discours qui prétend être la plus pure des vérités.

Exposer et combattre ce qui de toute évidence est une erreur doctrinale a souvent été interprété comme absence de charité, de tolérance, d’esprit libre, et contraire à l’Évangile. Un examen sérieux du Nouveau Testament et des déclarations de Jésus-Christ montre qu’il s’agit plutôt du contraire, c’est-à-dire de défendre la vérité révélée et de témoigner correctement de la foi en l’Évangile proclamé. Dans le sermon sur la montagne, Jésus avertissait : « Gardez-vous des faux prophètes. Ils viennent à vous comme des brebis, mais au-dedans ce sont des loups ravisseurs. Vous les reconnaîtrez à leurs fruits » (Mt 7.15-16). Notons bien que le chrétien ne juge pas ce qu’est l’homme ou ce qu’il n’est pas. Son jugement se porte sur l’enseignement et sur sa conduite. Il la reconnaît « à ses fruits ».

L’apôtre Jean exhorte les croyants à tester les esprits pour savoir s’ils sont de Dieu (1 Jn 4.1). Car beaucoup de faux prophètes sont allés dans le monde. Saint Pierre nous avertit des faux docteurs qui portent des hérésies damnables, en niant que le Seigneur les a rachetés (voir 2 Pi 2.1). Saint Paul parle de celui, de ceux, qui annoncent un autre évangile, un évangile différent de l’authentique. Alors, sans fausse compassion, Paul le déclare maudit (Ga 1.6-9). Dans les versets 3 et 4 de son épître, Jude parvient à quatre conclusions importantes : (1) il n’y a qu’une foi, « la foi »; (2) cette foi est immuable, délivrée une fois pour toutes; (3) les chrétiens doivent combattre pour elle; (4) il existe des ennemis de la foi.

Parlant du sérieux d’abandonner « la foi » et d’apostasier, saint Paul écrivait : « Mais l’Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns abandonneront la foi, pour s’attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons » (1 Tm 4.1). On ne saurait mieux dire en constatant le pullulement des sectes actuelles.

« Si le phénomène sectaire est un fait d’ordre spirituel qui se manifeste dans toutes les religions et qui a son exacte réplique dans le domaine social ou politique, ce n’en est pas moins un phénomène troublant, anormal, presque toujours regrettable.1 »

Au sens le plus simple, la secte est le culte que se rend celui ou celle qui est hors du Christ. C’est un engagement sans borne, la consécration à un individu, l’adoration d’une divinité humanisée, l’adhésion à des révélations illusoires, une admiration inconsciente vouée à la personne du fondateur, l’exaltation de son caractère, l’absolutisation des lois, principes et règles inventés et imposés par lui, et soumission inconditionnelle à ceux-ci. Le fondateur de la secte affirmera :

« Je suis, moi! tu m’appartiens, de tout ton être, pensée, corps et âme; tu n’appartiens à personne d’autre, toi et moi nous sommes un. Ce que je possède m’appartient, ce que tu possèdes est également à moi. »

C’est un fait établi que celui qui suit seulement la voie de la logique, du rationalisme, habite la maison des fous, là où l’amour céleste est mû en désir, la vérité en imagination, la foi en fraude, le Christ et l’Évangile en moquerie. Le sujet est inconscient de sa chute et se tourmente dans le désespoir, sous l’égide du prince des ténèbres. Ainsi, l’absence de la saine doctrine biblique effectue dans les sectes des ruines religieuses et spirituelles.

C’est d’une manière toute schématique que nous présenterons ici les perversions de la foi biblique et chrétienne. Ce qui a précédé a pu déjà donner une idée sur les méthodes employées et la nature de la corruption de la « saine doctrine » :

Attaque de la Bible; méthode de lecture fallacieuse; déni de l’autorité biblique; citations bibliques inexactes; traductions-trahisons de la Bible; révélations nouvelles; ignorance du contexte immédiat d’un passage invoqué à l’appui d’un point d’enseignement sectaire; simplification exagérée; illustration de la vérité inadéquate; lectures spéculatives, abstraites, non fondées des « prophéties »; citations opérées de manière sélective; ignorance d’autres interprétations possibles d’un passage biblique; interprétation ésotérique; adjonction artificielle à l’autorité de la Bible; rejet radical de l’autorité de la Bible; confusion générale sur tous les points de doctrine, de morale, de connaissance du monde et de l’homme.

Note

1. Eugène V. Hoff, L’Église et les sectes.