1. Les enfants de l’alliance
2. Enseignez-leur la Parole : ce que Dieu leur dit
3. Connaître leur Dieu
4. Où se situe l’enseignant?
5. Apprendre à répondre
6. Le mot de la fin

L’instruction catéchétique devrait être donnée dans la perspective de l’alliance. J’entends par cela que :

• Dieu a placé les enfants à qui nous enseignons dans l’alliance de grâce, ce qui implique une relation très spéciale.
• Dieu nous demande que nous leur enseignions la Parole de son alliance, la Bible.
• Dieu exige des enfants de l’alliance qu’ils répondent par la foi à cet enseignement biblique en confessant leur foi.

1. Les enfants de l’alliance⤒🔗

Lorsque nous enseignons aux enfants, nous devons les considérer et leur parler de la même manière dont Dieu le fait. Il précise qu’il considère les enfants de l’alliance comme étant ceux qui tirent profit de sa Parole et de son œuvre rédemptrice. Les récits du déluge et de l’Exode montrent bien que l’œuvre de salut de Dieu inclut les enfants. Lorsque Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde, il n’a pas raccourci ses bras pour ne pas accueillir les enfants. Non, Jésus a pris des petits enfants dans ses bras. Jean nous dit : « Je vous écris, petits enfants, parce que vos péchés vous sont pardonnés à cause de son nom » (1 Jn 2.12).

N’ayons pas peur d’imiter notre Père céleste, même s’il existe des malentendus au sujet des doctrines de la régénération et de l’élection ou des mauvaises applications de ces doctrines. Soyons contents d’être ses disciples, faisons attention de ne pas nous penser plus sages que Dieu, soyons à l’aise de parler aux enfants de la gloire de leur Père céleste.

Que devons-nous enseigner? Nous devons enseigner la Bible et les confessions de foi; la Bible, parce que c’est à travers elle que Dieu s’adresse à son peuple; les confessions de foi, parce qu’à travers elles l’Église s’adresse à Dieu en réponse à sa Parole.

2. Enseignez-leur la Parole : ce que Dieu leur dit←⤒🔗

Enseigner la Bible aux enfants, c’est leur transmettre leur héritage. Ils héritent de Dieu lui-même, car voici ce qu’il nous dit : « Je suis votre Dieu et le Dieu de vos enfants. » Dans tout enseignement biblique, nous ne devons jamais oublier que nous sommes en train d’instruire les enfants dans la Parole, dans la vérité. Cet enseignement doit toujours demeurer très personnel, car notre but n’est pas de produire un petit groupe de pharisiens précoces capables de faire étalage de leurs connaissances en débitant une longue liste de faits bibliques et en citant avec une grande précision théologique les cinq points du calvinisme, mais sans jamais connaître leur Sauveur. La Parole de la vérité les met plutôt en présence des trois personnes de leur Dieu : le Père, le Fils et le Saint-Esprit. La Parole EST Jésus-Christ.

3. Connaître leur Dieu←⤒🔗

L’étude de la Bible débute par l’Ancien Testament, dans lequel sont divinement rapportées sur une période d’au moins 4000 ans les paroles et les œuvres de l’alliance de notre Dieu. Nos enfants doivent-ils connaître ces faits historiques? Certainement, car ces œuvres de Dieu révèlent son caractère, sa fidélité à sa Parole, son jugement et sa rédemption.

Les petits enfants commencent à apprendre et développent des liens personnels non pas en apprenant des énoncés doctrinaux abstraits, mais en vivant et en marchant avec leur Dieu à travers les pages de l’histoire sacrée de la Bible. De cette manière, lorsqu’ils seront un peu plus vieux et que viendra le temps de leur enseigner les doctrines, nous n’aurons pas à citer de nouveau des textes bibliques faisant la preuve de la doctrine de l’élection, par exemple, parce qu’ils auront vu Dieu agir par grâce — envers Adam qui se cachait, envers Abraham, envers Israël en Égypte. La doctrine de la corruption totale et l’incapacité complète de l’homme de se sauver lui-même sont clairement illustrées dans l’histoire de l’Ancien Testament. Dieu a sauvé Israël de l’Égypte sans leur coopération, oui, en dépit même de leur résistance.

Ils n’auront pas à prouver par les Écritures le baptême des enfants dans le Nouveau Testament, puisqu’ils reconnaîtront que Dieu agit de cette façon. Il a délivré Noé et sa famille; il a sauvé tout Israël de l’Égypte, toute la famille de l’alliance, baptisant chacun d’entre eux dans la mer Rouge. Je ne soulignerai jamais suffisamment combien il est important que les jeunes de l’alliance connaissent leur Dieu, qu’ils connaissent sa pensée, ce qu’il dit, ce qu’il fait et comment il le fait. La bonne façon d’y parvenir est de maîtriser l’Ancien Testament.

Une compréhension correcte et complète de l’Ancien Testament les conduira au Nouveau, leur permettra de comprendre Jésus-Christ et les préparera à recevoir l’enseignement des apôtres.

4. Où se situe l’enseignant?←⤒🔗

Comment enseigner les Écritures? Quel est notre cadre? Quelle est notre approche des Écritures? De toute évidence, notre enseignement biblique sera différent de celui des catholiques romains ou des mormons.

Nous ne prétendons pas baser notre enseignement sur une position neutre, car une telle neutralité n’existe pas. Premièrement, l’enseignant est un enfant de Dieu qui a mis sa foi en Jésus-Christ par la puissance de régénération du Saint-Esprit; ou alors il est un non-croyant et il ne devrait pas enseigner. L’enseignant croit donc ce qu’il enseigne.

Deuxièmement, nous enseignons la Bible selon la perspective des confessions de foi de l’Église. En d’autres mots, nous enseignons la Parole de Dieu d’un point de vue doctrinal particulier. Il n’y a rien d’embarrassant à le faire, car tout le monde enseigne selon une position doctrinale particulière; c’est juste que certains ne veulent pas l’admettre.

La doctrine, c’est la carte qui guide l’enseignant sur le terrain biblique. Sans guide doctrinal, nous sommes comme l’eunuque éthiopien. Nous pouvons être impressionnés par le paysage, mais souvent sans savoir où nous sommes et où nous allons.

5. Apprendre à répondre←⤒🔗

Après toutes ces années passées à leur enseigner ce que Dieu dit, nous leur enseignons ensuite comment répondre à Dieu. Nous leur enseignons alors les confessions de foi de l’Église afin qu’ils sachent comment répondre à ce Dieu qui a parlé et qui leur parle encore.

Cependant, lorsque nous faisons la transition de l’enseignement des Écritures à l’enseignement des confessions de foi, il nous faut porter attention aux éléments suivants :

• Les jeunes qui reçoivent une instruction catéchétique passent de la Parole de Dieu à la parole des hommes.
• Pourtant, ils doivent savoir que la Parole de Dieu exige une réponse et que c’est cette réponse que nous allons maintenant étudier.
• Leur réponse doit se faire en accord avec la Parole de Dieu, dans l’union avec l’Église chrétienne historique et dans l’union avec l’Église dans laquelle Dieu les a placés.
• Ils doivent savoir que, bien que vous allez leur enseigner les confessions de foi de l’Église historique et de leur propre Église avec le désir qu’ils s’approprient personnellement ces confessions de foi, ils devront tout de même rendre personnellement compte devant Dieu de leur confession. Nous ne croyons pas à nos confessions de foi parce que l’Église nous les enseigne, mais parce que la Parole de Dieu enseigne ces vérités.

Il m’arrive parfois de dire aux jeunes à qui j’enseigne le catéchisme que si j’étais un mormon et qu’ils acceptaient mon enseignement et qu’ils se présentaient ensuite devant Dieu avec cet enseignement comme réponse à sa Parole, Dieu leur donnerait un « F » et ça signifierait l’enfer.

Je leur dis : « Alors, mes chers étudiants, bien que je me propose de vous enseigner le Catéchisme de Heidelberg avec l’entière conviction qu’il reflète fidèlement la Parole de Dieu, vous devez vous-mêmes en être personnellement convaincus, non pas parce que je le dis, ou parce que l’Église le dit, ou parce que la Réforme l’a dit, mais parce que Dieu le dit. Vous devez connaître votre Bible. Si vous ne la connaissez pas, vous ne pouvez pas confesser votre foi en toute honnêteté. »

6. Le mot de la fin←⤒🔗

Le programme d’enseignement catéchétique de l’Église devrait donc être divisé en deux parties : tout d’abord, faire connaître les Écritures à nos enfants; deuxièmement, les amener à se familiariser avec les confessions de foi de l’Église passée et présente.

Ayant la promesse de la bénédiction de Dieu, nous espérons voir le jour où ils se lèveront dans l’assemblée pour prendre position, confessant leur foi dans la Parole de leur Dieu, dans l’unité avec les saints qui les ont précédés et unis aux saints qui sont aujourd’hui encore des pèlerins combattant le bon combat de la foi.