Cet article a pour sujet l'intelligence selon Dieu qui n'est pas séparée du coeur et qui touche à tous les domaines, car Dieu a tout créé. Il donne la sagesse à ceux qui ont la crainte de l'Éternel et qui sont unis à Jésus.

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L'intelligence selon Dieu

1 Rois 5.9-141
Proverbes 28.5
Luc 7.28

« Dieu donna à Salomon de la sagesse… » (1 R 5.9). On aimerait que tous nos hommes politiques soient comme cela! Mais pas eux seulement : les professeurs de nos enfants, les médecins, les banquiers, les chercheurs, les garagistes, les cuisiniers, les plombiers…; mais aussi les papas et les mamans, les grands-pères, les grands-mères… Tout le monde, en fait! Et nous aussi…

1. Dieu ne sépare pas la tête et le cœur🔗

J’ai visité un jour une dame souffrant d’un diabète grave. Notre entretien m’a laissé penser que ce dérèglement n’était pas totalement indépendant de son attitude de cœur. « Je sais ce que je dois faire, dit-elle, mais je fais le contraire. » Quand j’ai parlé de cela au médecin, celui-ci a confirmé qu’il pouvait bien y avoir un lien, en effet. Cette patiente est tout de même traitée avec de la chimie…

Bien que tout le monde reconnaisse que l’homme forme un tout, que tous les domaines de l’existence sont interdépendants, on continue aujourd’hui à séparer, à cloisonner : la vie publique et la vie privée, le cœur et la raison, la science et la foi, la prière et l’action, le culte du dimanche et les problèmes de chaque jour… Telle personne est irréprochable dehors et impossible à vivre chez elle. Telle personne donne des conseils aux autres, mais chez elle, ça ne va pas bien… Où est la sagesse? Où est l’intelligence? (Jb 28.12, 20).

Ce qui me frappe, dans le récit du livre des Rois, c’est que le même homme a écrit 3000 sentences (des conseils sur la vie de tous les jours, qu’on retrouve dans le livre des Proverbes), composé plus de 1000 cantiques pour dire la grandeur du Dieu créateur (qu’on retrouve dans les Psaumes) et parlé comme un savant sur les arbres et sur les animaux. D’où lui venait cette capacité remarquable? « Dieu donna à Salomon… » C’est-à-dire qu’avec la même intelligence Salomon a rédigé ces sentences, composé ces cantiques et acquis, pour les partager, des connaissances sur le monde naturel.

Il est difficile, pour nous, de considérer que tout ce qui existe sans exception est, d’une manière ou d’une autre, relié à Dieu. Ce n’est pas la vision que communiquent l’école, les médias… Le début de l’Évangile de Jean affirme pourtant que par sa Parole Dieu a tout créé, de telle sorte que rien (absolument rien) n’existe indépendamment de cette Parole (Jn 1.3). Ce n’est pas tout. Si cette Parole divine a été opérante au commencement de toute chose, c’est par elle aussi que tout subsiste aujourd’hui. Écoutez ce que dit le Psaume 119 :

« À jamais, ô Éternel, ta Parole subsiste dans les cieux. Ta fidélité dure de génération en génération. Tu as fondé la terre et elle demeure ferme. C’est d’après tes lois que tout subsiste aujourd’hui, et toutes choses te sont assujetties. Si ta loi n’avait fait mes délices, j’aurais alors péri dans ma misère. Je n’oublierai jamais tes conseils, car c’est par eux que tu me rends la vie » (Ps 119.89-93).

2. L’intelligence selon Dieu🔗

La Bible dit que Dieu est unique (il n’y en a pas d’autres). Mais elle dit aussi qu’il est un, « hérad », en hébreu. C’est ce que dit ce texte que les juifs pieux lisent chaque samedi : « Écoute Israël, L’Éternel notre Dieu est le Dieu un » (Dt. 6.4). Adonaï hérad. C’est parce que Dieu est un que l’univers l’est également et que tout dépend de Dieu; et aussi que nous devons l’aimer de tout notre cœur, de toute notre pensée, de toute notre force.

Ce petit mot « tout » revient assez souvent dans la Bible, notamment dans le Nouveau Testament : « Faites tout pour la gloire de Dieu » (1 Co 10.31). « Amenez toute pensée captive à l’obéissance de Christ » (2 Co 10.5). À lui seul, ce mot nous donne une vision de Dieu, du monde et de la vie.

Au début de sa lettre aux Romains, Paul démontre qu’en refusant de reconnaître Dieu comme l’auteur de tout ce qui existe et en refusant de l’honorer comme tel, l’homme, bien que se vantant d’être sage, est devenu insensé (Rm 1.18-25) : il peut avoir de grandes connaissances, de beaux diplômes, de belles voitures, mais en niant le Créateur, il passe à côté du sens véritable des choses et crée d’innombrables confusions lourdes de conséquences… C’est là la source de la souffrance de la création dont parle Paul. Et il ajoute : « Ce n’est pas elle seulement, mais nous aussi » (Rm 8.22-23).

Pour Dieu, il n’y a pas une intelligence pour chanter des cantiques et une autre pour faire des études. Il y a une seule intelligence qui englobe tous les domaines de la vie. Ainsi, pour Dieu, il n’y a pas une volonté pour obéir à Dieu et une autre pour gérer les affaires de tous les jours. Il y a une seule volonté, éclairée ou pas par Dieu, soumise ou pas à Dieu. Ainsi, il n’y a pas un temps pour Dieu et un temps pour moi, pour me débrouiller tout seul. Il y a un seul temps, sous le regard de Dieu.

« Que ta volonté soit faite sur la terre et comme au ciel » (Mt 6.10). « Non pas ma volonté, mais la tienne! » (Lc 22.42). « Soit donc que vous mangiez, soit que vous buviez, et quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu » (1 Co 10.31). « Quoi que vous fassiez, en parole ou en actes, faites tout au nom du Seigneur Jésus [en accord avec sa volonté] » (Col 3.17).

Tout? Oui, tout. Dans tous les domaines? Oui, tous. En tous lieux? Oui. Tout le temps? Oui!

3. Mettre l’homme en premier?🔗

Les hommes se rendent bien compte que la direction que prennent les choses n’est pas vraiment rassurante. Alors, face au tout économique ou au tout technologique, ils ont l’idée qu’il faut mettre l’homme en premier. Est-ce la bonne idée?

À la lumière de la Bible, il est permis d’en douter, car le désordre s’est introduit dans la création à partir du moment où l’homme a choisi de se mettre au même rang que Dieu. Noter ce que j’ai dit : Au même rang que Dieu. Certains pourraient dire : C’était gentil! Aujourd’hui, on veut mettre Dieu de côté, comme une potiche; ou carrément en finir avec lui.

Parmi les 3000 sentences que Salomon a écrites, je voudrais en citer deux maintenant : « Le commencement de la sagesse, c’est la crainte de l’Éternel » (Pr 1.7). « Les hommes livrés au mal ne comprennent pas ce qui est juste. Ceux qui cherchent l’Éternel comprennent tout » (Pr 28.5).

On a beau faire, ça passe par lui. Et cela est vrai à tous les niveaux, à commencer par ma vie, ma maison, mon village… La Bible dit que Dieu est l’Alpha et l’Oméga. Celui qui construit sa vie en dehors de Dieu est, en réalité, proche du néant, même si, en apparence, ça tourne…

Le commencement de l’intelligence, c’est de mettre Dieu en premier. Où en suis-je réellement, par rapport à ça?

Il faut aujourd’hui des hommes et des femmes qui fassent des études, qui apprennent un métier, qui acquièrent de l’expérience, qui sachent communiquer; il faut des boulangers, des médecins, des chercheurs, des enseignants…

Mais il faut surtout des hommes et des femmes qui aiment Dieu et qui le craignent, c’est-à-dire qui désirent plus que tout se soumettre à sa volonté et le servir. Des hommes et des femmes qui soient prêts à résister aux pressions de toutes sortes, aux modes, aux séductions. Des hommes et des femmes qui se moquent de ce qu’on pense d’eux, pourvu qu’ils soient en paix avec Dieu, dans leur cœur. Dire oui quand il le faut et non quand il le faut. Être prêt à souffrir plutôt que de servir de faux dieux, plutôt que d’adorer des idoles, plutôt que de trahir.

Il y a, dans ce « tout offrir à Dieu », la dimension d’un sacrifice, il ne faut pas le nier. C’est d’ailleurs exactement le sens du culte : offrir mon attention, ma volonté, mon cœur, mon être tout entier à celui qui m’a tant aimé(e). Paul le dit ainsi : « Offrez vos corps en sacrifice, comme un culte qui revient à Dieu. » Et il ajoute : « C’est ainsi que votre intelligence sera renouvelée afin que vous puissiez discerner ce qui est bon, ce qui est agréable, ce qui est parfait » (Rm 12.2). C’est une autre manière de désigner la volonté de Dieu.

4. Que dit Jésus?🔗

« Parmi les hommes nés de femme, il n’y en a pas de plus grand que Jean-Baptiste. Mais le plus petit dans le Royaume de Dieu est plus grand que lui » (Lc 7.28).

Salomon fut le plus sage et le plus intelligent roi de la terre. Mais Jean-Baptiste fut plus grand que lui. Pourquoi? Parce que tous les croyants d’Israël avaient attendu la venue du Messie, mais lui l’a vu et il l’a introduit dans son ministère. Mais Jésus ajoute ceci : le plus petit dans le royaume de Dieu est plus grand que lui. C’est incroyable!

Pourquoi? Parce qu’en Christ sont contenus toute la sagesse, toute la vérité et tout l’amour de Dieu, et que toutes ces choses nous sont données en lui et avec lui. « Vous avez tout pleinement en Christ » (Col 2.10).

En Christ, toute la folie de l’homme s’envole, et la sagesse de Dieu est restaurée.

Le Dieu de la Bible est le Dieu de la création et le Dieu de la rédemption (du salut). C’est le même. Cela apparaît de manière admirable au début de l’Évangile de Jean :

« Au commencement était la Parole. Par elle tout a été fait. Rien de ce qui existe n’a été fait sans elle. La parole a été faite chair. Elle est venue chez les hommes; les hommes ne l’ont pas reçue. Mais à ceux qui l’ont reçue, elle (la Parole) a donné le pouvoir de devenir enfant de Dieu, ce qu’aucune puissance ou aucune volonté humaine ne peut accomplir, mais que Dieu rend possible. »

Je ne veux pas ajouter beaucoup à cela. Seulement ceci : En tant qu’homme ou femme, je ne suis pas une créature ordinaire, sur cette terre. Et ce que je vis a un impact bien plus grand que ce que je peux imaginer. Je peux trier mes déchets et faire attention à économiser l’eau. Mais la qualité de ma relation personnelle avec Dieu a un impact incomparablement plus grand.

L’apôtre Paul le dit ainsi :

« La création tout entière souffre et soupire : elle attend avec impatience le moment où Dieu (se) révélera (au travers de) ses enfants. Car c’est à cause de nous que la création a été soumise à des forces de néant; ce n’était pas son choix! Il y a toutefois une espérance : la création elle-même sera délivrée du pouvoir destructeur qui la tient en esclavage, et elle aura part, elle aussi, à la glorieuse liberté des enfants de Dieu » (Rm 8.18-21).

On pourrait le dire ainsi : La création visible — mais aussi les anges (qui sont également des créatures) — regarde dans le cœur des hommes pour voir s’ils ont ou pas l’espérance que Dieu veut y restaurer. Est-ce qu’elle y est, dans ton cœur, cette espérance, et est-ce que c’est elle qui te fait vivre chaque jour?

Note

1. Dans certaines éditions, ce passage qui commence par : « Dieu donna à Salomon de la sagesse… » est à une référence différente : 1 R 4.29-34.