Cet article a pour sujet ce que les parents chrétiens devraient faire lorsque leurs adolescents commencent à errer dans le doute et la rébellion. Notre fermeté dans la foi en notre Sauveur est alors très importante.

7 pages.

Lorsque votre adolescent marche sur l'eau

  1. Retrouvez votre ancien journal intime
  2. Hors du bateau
  3. Quand ils commencent à couler
  4. Lancer la bouée de sauvetage?
  5. Nous ne pouvons pas lire dans les cœurs
  6. Vos jeunes adultes accordent de la valeur à votre opinion
  7. Sans peur

Juste un peu avant que mon aînée atteigne l’âge de treize ans, alors que notre famille était en congé du travail missionnaire en France, j’ai décidé de participer à une discussion organisée par une Église au sujet de l’éducation des adolescents. Une vidéo présentait un système élaboré de ce que les parents devraient faire. Afin d’entreprendre l’étape « des contacts physiques », un père avait replacé tous les meubles de son salon, de manière à ce que la chaise sur laquelle sa fille préférait s’asseoir pour regarder la télévision soit située près du couloir, ce qui lui permettait de toucher sa fille furtivement lorsqu’il passait près d’elle! La vidéo poursuivait avec la description du stade des « grognements », au cours duquel un adolescent s’exprimerait soi-disant uniquement par des énoncés monosyllabiques. À la fin de la vidéo, je parvenais à peine à me maîtriser. Aussitôt que la période de discussion a commencé, j’ai levé la main.

« Cela veut-il donc dire que la belle relation que j’ai avec ma fille va disparaître le jour de ses treize ans? » Ma question a été accueillie par des sourires entendus. « Attends seulement », m’ont-ils tous dit.

Je suis retournée en France et j’ai attendu que ma fille se transforme en être préhistorique. Entre-temps, j’ai simplement continué à lui parler et elle a continué à me parler. J’ai oublié le truc du salon et j’ai dû plutôt utiliser le truc de la salle de bain. J’avais tellement de contact physique avec les bébés qui grimpaient sur moi toute la journée que je devais m’enfermer dans la salle de bain pour écrire ma liste d’achats à l’épicerie. Tout le monde continuait simplement à parler. Le nombre de paroles prononcées ne semblait pas dépendre de l’âge. Il dépendait cependant beaucoup de la personnalité. Oh, la ligne de communication était parfois envahie d’électricité statique. Nous n’avons pas toujours communiqué de manière parfaite et notre communication n’a pas toujours été très positive! Je n’aime pas toujours ce qu’ils disent et ce qu’ils font et ils n’aiment pas toujours ce que je dis et ce que je fais, mais nous communiquons.

Je n’écris pas cela parce que je prétends avoir « réussi ». Par l’immense grâce de Dieu, tous nos sept enfants sont croyants, mais ils ont eu leurs moments de doute et de rébellion. Je ne pourrai jamais le crier assez fort : TOUT EST PAR LA GRÂCE DE DIEU! De nombreux chrétiens fidèles ne voient pas la conversion de leurs enfants de leur vivant. Bien que Dieu ait promis de réaliser pleinement son alliance, elle ne s’accomplit pas toujours pendant notre vie. Dieu demande à certains de ses meilleurs héros de traverser des épreuves terribles. « Mais il faut que la patience accomplisse une œuvre parfaite, afin que vous soyez parfaits et accomplis, et qu’il ne vous manque rien » (Jc 1.4).

Alors, que devraient faire les parents chrétiens lorsque des enfants qui ont été élevés dans des foyers chrétiens solides commencent à errer sur les chemins du doute et de la rébellion? Voici ce que j’ai remarqué. Les enfants élevés dans un foyer chrétien sont extrêmement idéalistes. Ils rêvent beaucoup. Ils rêvent à leur futur mari ou à leur future épouse. Ils rêvent d’être une femme de Dieu comme leur mère ou un homme fort et pieux comme leur père. Ils rêvent à leur carrière — souvent à une carrière dans le service chrétien — et à toute l’affection qui remplira leur vie lorsqu’ils auront des enfants. Ils rêvent de faire du bien aux autres et d’aimer Dieu parfaitement. Ils ont un désir intense d’intimité et d’amitiés profondes et sincères. Cette vie émotionnelle incroyablement intense se cache derrière un débordement d’activités chez les uns et derrière une carapace d’apathie chez les autres. À cela s’ajoute parfois un farouche désir de respect et des réactions souvent exacerbées par les hormones.

1. Retrouvez votre ancien journal intime🔗

Vous avez peut-être tenu un journal intime durant votre adolescence. Ouvrez votre journal et lisez-le si vous en avez un. Chez moi, j’ai un journal que j’ai écrit lorsque j’avais quatorze ans. J’ai trouvé, pratiquement à chaque page, des passages décrivant mon désir passionné de servir Dieu au milieu de détails sur des parties de hockey, des récitals de piano, des camps chrétiens et des recherches à faire pour l’école. Presque à chaque page également, j’ai trouvé des expressions passionnées décrivant le dernier gars que j’avais trouvé séduisant. Des taches de larmes sont visibles un peu partout.

Mon mari possède un journal qu’il a tenu à l’âge de dix-neuf ans, alors qu’il était à l’université. Surprise, surprise. Une page est remplie de réflexions et de piété chrétiennes. La suivante décrit sa grande angoisse devant le fait qu’il commence à devenir chauve et fait mention des vêtements particulièrement attrayants que portait son amie de cœur cette fin de semaine là!

Mamans, laissez votre fille adolescente lire votre journal. Elle se sentira bien moins bizarre et mauvaise en découvrant que la femme de Dieu qu’elle connaît aujourd’hui éprouvait les mêmes sentiments qu’elle à son âge! Ce ne sont pas toutes les filles qui laissent transparaître ces émotions. Il se peut que leurs oreillers soient trempés de larmes la nuit et qu’elles parlent parfois de suicide, à la grande surprise de ceux et celles qui les croyaient heureuses et normales.

Il y a quelque chose d’agréablement honnête, puissant et pur dans l’idéalisme de ces jeunes adultes. Lorsque je vois ces jeunes gens, je pense à l’apôtre Pierre. Lorsque Jésus l’appelle pour la première fois, il est rempli de cette émotion intense, à l’état brut, que l’on retrouve chez les adolescents. Son idéalisme et sa passion sont jumelés à sa capacité de tomber dans le plus profond des désespoirs.

2. Hors du bateau🔗

Cependant, Pierre commence à grandir. Il veut sortir du bateau et marcher sur les eaux sombres. Notez comment la « folie » momentanée de Pierre semble plus motivée par une peur tenace que par une foi intense. Tous les disciples ont peur. Ils voient Jésus-Christ dans toute sa puissance de Créateur et ils sont effrayés. Seul Pierre ose mettre sa vie en jeu. « Seigneur, si c’est toi, ordonne-moi d’aller vers toi sur les eaux » (Mt 14.28). Il y a ici quelque chose de mystérieux. Pierre a peur au plus haut point, mais il est absolument essentiel pour lui de savoir, premièrement, si le Christ est vraiment celui qu’il semble être et, deuxièmement, si lui, Pierre, fait partie du plan du Christ. En faisant ces pas, il se demande si Jésus a vraiment de l’importance pour lui et il demande au Sauveur si lui, Pierre, est vraiment important pour Jésus. Est-ce que je veux de Jésus? Est-ce que Jésus veut de moi?

Il arrive un moment dans la vie de l’adolescent où il demande : « Seigneur, est-ce toi? » Si c’est effectivement le Seigneur qui leur fait signe de le suivre, ils doivent le découvrir en s’enfonçant dans l’obscurité pour se mettre à marcher sur les eaux. C’est un moment extrêmement dangereux. Les vagues sont bien réelles. L’obscurité empêche à la fois les gens qui sont dans le bateau et celui ou celle qui en sort de distinguer clairement Jésus. Toutefois, le véritable danger, ce n’est ni l’eau ni l’obscurité, c’est la peur elle-même — la tentation de fixer le regard sur les vagues au lieu de garder les yeux fixés sur le visage de Jésus.

Il m’arrive de réfléchir à ce que les autres disciples ont dû ressentir alors qu’ils regardaient Pierre. Ce devait être assez similaire à ce que nous ressentons comme parents lorsque nous aidons nos adolescents à enjamber le bord du bateau. Certains adolescents nous disent au revoir très poliment et nous serrent dans leurs bras avant de quitter le bateau. D’autres s’éclipsent pendant la nuit, à l’abri de notre regard, et nous nous réveillons le matin pour découvrir qu’ils sont partis voler de leurs propres ailes, au beau milieu de la tempête. D’autres s’en vont en nous blessant. D’autres s’accrochent à nous et nous devons les pousser en dehors du bateau. D’autres ne voient pas leur Sauveur qui attend parce que le brouillard est apparu et qu’ils sont temporairement aveuglés. Mais nous, les parents, devons savoir qu’il est là. Lorsque nous les regardons enjamber le bord du bateau, nous devons nous rappeler qu’ils sont en train de marcher sur les eaux vers Jésus. C’est lui qui leur fait signe de le suivre.

3. Quand ils commencent à couler🔗

J’ai vu ces adolescents idéalistes commencer à couler, comme Pierre. Ils détournent le regard du Sauveur. Ils refusent obstinément certaines règles et commencent à s’attirer la colère de ceux qui les aiment. Ils s’avancent sur l’eau, mais semblent emprunter la mauvaise direction, cherchant à découvrir un autre chemin, essayant de voir à quoi ressemble la vie en dehors des contraintes du bateau. Ils veulent voir ce que serait la vie sous d’autres règles. Ils semblent épris de leur propre image et commencent à aimer leur corps — utilisant ce corps pour obtenir une attention et une affection qu’ils estiment ne pas avoir reçues à la maison ou dont ils auraient aimé établir eux-mêmes les critères.

Arrivés à ce point, de nombreux jeunes chrétiens commencent à se voir tels qu’ils sont réellement. Ils tombent. Ils pèchent. Certaines vont trop loin dans leur relation avec un gars et deviennent enceintes. Ils font les imbéciles avec les drogues et se font arrêter. Ils perdent le courage de faire connaître l’espérance de l’Évangile à leurs amis. Peut-être un de leurs amis est-il mort et réalisent-ils qu’ils auraient pu lui parler de la foi, mais qu’ils ne l’ont pas fait. Ils font l’expérience d’une rupture dramatique avec une fille qu’ils pensaient épouser et font une tentative de suicide. Pierre est allé encore plus loin. Dans sa peur, il a même renié le Christ.

C’est alors que ça devient triste. Au lieu de trouver notre paix dans le fait que nous savons que nos enfants ont pris conscience de leur état de pécheur et qu’ils sont maintenant en mesure de comprendre la grâce comme jamais auparavant, nous qui les regardons s’éloigner du bateau commençons à les appeler pour qu’ils reviennent. Nous voulons les saisir, les empêcher de tomber, les ramener dans les limites de notre maison-bateau, bien au sec et en sécurité. Tout comme eux, nous sommes désespérément idéalistes et nous manquons d’humilité. Puisque nous les avons si bien élevés, nous pensons mériter une vie exempte de problèmes avec eux. Comment peuvent-ils oser gaspiller ainsi leur vie (et la nôtre!) après tout le temps, toute l’énergie, toutes les prières et tout l’argent que nous leur avons consacrés? Où est donc le fruit paisible de tout l’enseignement que nous leur avons si soigneusement donné et de toute la discipline attentive dans laquelle nous les avons élevés?

Nous perdons nous-mêmes confiance qu’ils vont « s’en sortir », là-bas dans la tempête. Alors qu’ils essaient de faire leurs premiers pas à l’extérieur du bateau vers leur Sauveur, ils continuent d’entendre notre voix qui les appelle. Ils peuvent sembler distraits et vous pensez peut-être qu’ils ne peuvent plus entendre nos voix, mais ils les entendent toujours. Quel message reçoivent-ils de nous? Parfois même, ils se retournent pour voir si nous les regardons encore, pour voir si nous les regardons toujours avec amour, avec grâce, avec foi, dans la paix et avec espoir.

4. Lancer la bouée de sauvetage?🔗

À ce moment-là, nous devons faire un choix d’une importance capitale. Leur lançons-nous la bouée de sauvetage et les tirons-nous pour les ramener dans le bateau? Leur tournons-nous le dos et leur disons-nous : « Tu as fait ton choix! Maintenant, vis-en les conséquences. Je te renie. » Leur crions-nous toute une série de directives? Leur demandons-nous vers où ils se dirigent?

S’il vous plaît, n’allez pas penser que j’essaie d’apporter des solutions simplistes à ces moments, mais j’ai commencé à réaliser à quel point ma propre fermeté dans ma foi dans le Sauveur et en ses promesses est importante aux yeux de mes enfants dans ces moments de crise. Imaginez que je saisisse ma fille par le cou et que je lui crie : « Mais qu’est-ce qui te prend? Comment peux-tu te dire chrétienne et agir ainsi? » Ses actions rebelles sont peut-être en train de me dire « Je me fiche de ce que tu penses. Je vais faire ce qui me plaît », mais, en fin de compte, ce que je pense compte énormément pour elle.

Si je lui dis qu’elle va se noyer, qu’elle n’est pas chrétienne, alors qu’elle vient tout juste de quitter le bateau, qu’elle est perdue dans la tempête et qu’elle n’arrive pas à distinguer le visage de Jésus, elle pourrait me croire! J’ai encore beaucoup de pouvoir dans sa vie. Elle sait à quel point je l’aime. Au fond, elle a beaucoup de respect pour moi. Dans sa tête, elle se dira : « Si ma mère pense que je ne suis pas chrétienne, alors je ne le suis certainement pas! » Cet abandon de l’espoir de notre part en tant que parents (ou en tant que pasteurs, dirigeants de la jeunesse, grands frères, grandes sœurs, amis proches) conduit nos enfants au désespoir total. Non seulement ont-ils perdu Jésus de vue dans l’obscurité, mais nous aussi l’avons perdu de vue! Cependant, nous avons une autre option.

5. Nous ne pouvons pas lire dans les cœurs🔗

Premièrement, nous devons nous rappeler que nous ne pouvons pas lire dans le cœur de nos enfants. Toutes sortes de motivations peuvent être à la source d’un comportement. Alors votre fille veut amener une lesbienne à la maison? Vous pouvez décider qu’elle est en train de devenir lesbienne ou vous pouvez croire qu’elle cherche sincèrement à aider quelqu’un. Ne tirez pas des conclusions hâtives! Posez des questions.

« Comment te sens-tu lorsque tu es avec ces filles? Te sens-tu attirée par elles? Sont-elles attirées par toi? Qu’est-ce qui pourrait arriver si l’une d’entre elles tombait amoureuse de toi? Comment penses-tu que tu peux véritablement les aider? Est-ce que je peux t’aider à les aider? Qu’est-ce que je peux faire? »

Votre fils a commencé à fumer? Vous pouvez décider qu’il veut vous humilier ou vous pouvez imaginer qu’il aime vraiment ça et qu’il pense qu’il peut en garder le contrôle. Parlez-en.

« Penses-tu que la Bible nous commande de ne pas fumer? Pourquoi? Pourquoi pas? “Tout m’est permis, mais tout n’est pas utile” (1 Co 6.12). Qu’est-ce que ce verset signifie par rapport à la cigarette? Est-ce qu’en fumant tu pourrais entraîner quelqu’un d’autre à pécher? Qu’est-ce qui selon toi constitue une quantité raisonnable de cigarettes à fumer? Cela nuira-t-il à ta santé? Quelle quantité de cigarettes pourrait l’affecter? Pourquoi penses-tu être en mesure de garder le contrôle? »

N’oubliez pas que vous pouvez avoir un enfant parfaitement bien élevé qui soit pourtant dégoûtant aux yeux du Seigneur. J’ai déjà entendu le témoignage d’un jeune homme à l’allure très soignée qui avait été un excellent étudiant, un enseignant à l’école du dimanche ainsi qu’un excellent athlète. C’est seulement à partir du moment où ce jeune homme s’est mis à travailler avec un collègue d’Église à l’esprit très vif que cet ami a découvert quelle était sa véritable motivation. Lorsqu’il avait onze ans, alors qu’il vivait au Mexique, il avait été témoin du meurtre de sa mère par son beau-père. Sa grand-mère l’avait adopté et l’avait élevé aux États-Unis. Il avait passé toute son enfance à essayer d’apprendre tout ce qu’il pouvait afin de pouvoir gagner suffisamment d’argent pour pouvoir s’acheter un fusil, faire le voyage jusqu’à la maison de son beau-père et le tuer! Alors, n’oubliez jamais que la façon dont une personne agit ne révèle pas tout. Demandez à Jésus-Christ la sagesse nécessaire pour essayer de comprendre le cœur de votre enfant.

6. Vos jeunes adultes accordent de la valeur à votre opinion🔗

Deuxièmement, les enfants ont vraiment une grande confiance dans nos opinions, même s’ils peuvent prétendre le contraire. Si vous avez su gagner leur respect, ils rechercheront votre approbation. Si vous désespérez d’eux, ils désespéreront d’eux-mêmes. Lorsque nous perdons nous-mêmes confiance dans les promesses que Dieu nous fait dans son alliance, comment pouvons-nous nous attendre à ce qu’ils continuent à croire? Lorsque nous nous décourageons, ils n’ont plus aucun filet de sécurité pour les recevoir lorsqu’ils tombent. C’est à ce moment-là que certains plongent réellement dans le paganisme. Ils tirent la conclusion : « Si mes parents ne croient pas que je suis chrétien, alors je ferais aussi bien d’avoir du plaisir à ne pas être chrétien! » Parfois, ils se tournent vers nous et nous demandent : « Qu’est-ce que tu penses de moi, Maman? Penses-tu que je suis chrétien, Papa? » Ce sont des moments si délicats dans la vie de nos enfants.

Lorsqu’ils posent cette question, il est important de l’aborder avec eux en reconnaissant que nous sommes pécheurs tout comme eux. En fin de compte, vous ne pouvez pas répondre à la question de vos enfants; vous ne pouvez pas vraiment savoir s’ils sont chrétiens ou non. Vous devez leur dire que seuls eux-mêmes et le Saint-Esprit peuvent répondre à cette question. En attendant, dites-leur ce que vous faisiez lorsque vous étiez adolescent ou adolescente et même, encore plus, parlez-leur des luttes que vous livrez en ce moment contre le péché dans votre propre cœur.

Peut-être, Papa, est-ce le temps de leur confier votre lutte afin de pouvoir résister à l’attrait de ces images si crues sur les pages de l’Internet, ou la fois où vous avez été tenté de rompre votre mariage pour partir avec une autre femme. Peut-être, Maman, est-ce le temps d’avouer que vous avez déjà eu un avortement ou que vous avez fait l’amour avec quelqu’un avant d’être mariée. Si vous n’avez pas de « secrets lourds et profonds », ne vous sentez pas obligé d’en inventer, mais, de grâce, pour l’amour de Jésus-Christ et de l’Évangile, rappelez à vos enfants la profondeur de votre péché. Dites-leur à quel point c’est difficile pour vous d’apprendre à vous soumettre. Dites-leur à quel point vous êtes orgueilleux, à quel point vous êtes méchant, à quel point vous êtes parfois rempli d’amertume. Faites-leur comprendre que vous êtes avec eux dans les eaux sombres, parce que nous sommes tous passés par là. Nous avons tous perdu de vue le visage de Jésus-Christ. Ce n’est pas le moment de leur répéter toutes les choses doctrinales. Oh, évidemment, si vous le voulez, vous pouvez leur faire part des promesses encourageantes de Dieu qui nous dit qu’il n’abandonnera jamais ses enfants. Dites-leur qu’il les porte, qu’il se réjouit en eux, qu’il les discipline avec douceur, qu’il les aime tellement que son cœur chante.

Je ne veux pas dire que le péché devrait être pris à la légère, loin de là, mais considérez-le de manière impassible, froidement, sans peur ou sans colère. Seul Dieu a le droit de se mettre en colère à cause du péché. Nous sommes d’ailleurs tout autant pécheurs que nos enfants. Dieu a autant de raisons de s’éloigner de nous à cause de notre manque de foi qu’il en a de s’éloigner de nos enfants. Pourtant non, il nous tend la main, ainsi qu’à nos enfants, ensemble avec nous : « Homme de peu de foi, pourquoi doutes-tu? N’aie pas peur! »

7. Sans peur🔗

Jésus parle si souvent de la peur! Le Dieu saint répète aux pécheurs « N’ayez pas peur! » Chaque fois que Dieu vient à la rencontre de son peuple, il leur dit : « N’ayez pas peur! » Pourquoi avons-nous autant de difficulté à encourager nos adolescents à ne pas craindre? C’est parce que nous sommes nous-mêmes rongés par la peur. Nous avons peur que notre propre péché détruise l’œuvre de Dieu dans la vie de nos enfants. Nous avons peur de paraître moins saints aux yeux de nos amis chrétiens à cause du comportement de nos enfants. Nous avons peur que le chemin qu’ils empruntent nous oblige à vivre une vie inconfortable. Nous avons peur qu’ils abandonnent le Seigneur et qu’ils marchent selon leurs propres voies. Évidemment, il y a cette peur ultime qui nous tourmente… la peur qu’ils ne soient pas avec nous dans l’éternité.

Cette dernière peur, cette peur suprême, nous devons la remettre elle aussi au Seigneur, en saisissant sa main. Ce sont là les eaux sombres qui risquent de nous engouffrer en tant que parents. Ce n’est que lorsque nous écoutons la voix de Jésus-Christ qui nous dit « N’aie pas peur! » et que nous croyons en ce qu’il dit que nous sommes alors en mesure d’aider nos enfants à détourner le regard des eaux, du bateau, de leur propre reflet, de notre propre visage, et que nous sommes en mesure de leur dire :

« Continue à regarder à Jésus. Sa face brille sur toi dans tes moments les plus sombres. Il ne t’a pas oublié! Il étend sa main vers toi pour te secourir. Regarde à son amour. Jamais il ne défaille. Ton péché ne peut pas l’empêcher de t’aimer. Regarde et continue à croire. Détourne ton regard des eaux sombres et tourne-le vers celui qui t’aime bien plus que je ne pourrai jamais t’aimer. »