Cet article sur Luc 24.36-49 a pour sujet l'apparition du Christ ressuscité aux onze disciples, appelés à être témoins de sa résurrection auprès des nations. Leur témoignage portera fruit par la puissance du Saint-Esprit.

Source: Croire pour comprendre. 4 pages.

Luc 24 - L'apparition du Ressuscité aux onze

« Tandis qu’ils parlaient de la sorte, lui-même se présenta au milieu d’eux et leur dit : Que la paix soit avec vous. Saisis de frayeur et de crainte, ils pensaient voir un esprit. Mais il leur dit : Pourquoi êtes-vous troublés et pourquoi ces raisonnements s’élèvent-ils dans vos cœurs? Voyez mes mains et mes pieds, c’est bien moi; touchez-moi et voyez; un esprit n’a ni chair ni os, comme vous voyez que j’en ai. Et en disant cela, il leur montra ses mains et ses pieds. Comme, dans leur joie, ils ne croyaient pas encore, et qu’ils étaient dans l’étonnement, il leur dit : Avez-vous ici quelque chose à manger? Ils lui présentèrent un morceau de poisson grillé. Il le prit et le mangea devant eux. Puis il leur dit : C’est là ce que je vous disais lorsque j’étais encore avec vous; il fallait que s’accomplisse tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes et dans les psaumes. Alors il leur ouvrit l’intelligence pour comprendre les Écritures. Et il leur dit : Ainsi il est écrit que le Christ souffrirait, qu’il ressusciterait d’entre les morts le troisième jour et que la repentance en vue du pardon des péchés serait prêchée en son nom à toutes les nations à commencer par Jérusalem. Vous en êtes témoins. Et voici : J’enverrai sur vous ce que mon Père a promis, mais vous, restez dans la ville, jusqu’à ce que vous soyez revêtus de la puissance d’en haut. »

Luc 24.36-49

C’est donc de cela que nous vivons, nous autres chrétiens, de ces histoires qui se passèrent autrefois. Ôtez de votre vie cette scène, sans grandeur ni éclat, qui se déroulait il y a deux mille ans dans une maison inconnue de la Palestine devant quelques hommes sans importance; enlevez cela de votre vie et il n’y restera rien de significatif. Car de ces heures est sorti un mouvement qui ne peut se comparer à aucun autre, une révolution devant laquelle toutes les autres révolutions ne sont que des jeux d’enfants; un mouvement qui a pénétré l’histoire de l’humanité plus profondément qu’aucun autre et sans lequel personne ne peut se former aucune idée, aucune opinion sur Dieu, sur la vie, sur l’homme, sur le monde ou sur l’univers. Un mouvement sans lequel personne ne peut comprendre l’histoire ni même sa propre existence.

Tout autre événement pourrait être plus facilement effacé de l’histoire des hommes que ce récit. Il exige une prise de position, mais apporte surtout une espérance là où il n’y avait que désespoir; et cela a été possible parce que les gens sont devenus ce que Jésus-Christ voulut ce qu’ils fussent : « Vous êtes témoins de ces choses » (Lc 24.48). Cela signifie que, dès ce moment, les disciples ont considéré comme la tâche essentielle de leurs vies celle de parcourir le vaste monde racontant tout ce dont ils avaient été les témoins, ce qu’ils avaient vu de leurs propres yeux, comme si dans leur Judée natale, la Grèce païenne ou la Rome impériale, il n’y eut rien de plus important à entendre que cette histoire-là. Et, en effet, il n’y avait rien de plus important que cette histoire-là. Car elle était la Parole de vie, de repentance et de pardon transformant des vies.

Et c’est ainsi que cette histoire a continué à être racontée à travers les âges. Pas possible donc de ranger cet événement singulier, la résurrection d’un mort, parmi les autres curiosités de l’histoire.

Pourtant, cette histoire avait commencé petitement, sans éclat… Il est stupéfiant qu’une chose aussi faible, aussi apparemment contestable qu’un simple témoignage par des gens qui n’étaient ni des chefs ni des notables, dans aucun domaine, ait pu avoir des conséquences aussi inouïes. Car ce témoignage sera la plus puissante des armes, l’arme dernière de la jeune Église naissante; et celle de toutes les époques. Il y a eu des périodes où tous les moyens d’existence lui ont été enlevés; cependant, si elle a continué à vivre, c’est parce qu’elle a cru l’histoire de la résurrection du Christ et l’a transmise.

Lorsque les chrétiens et l’Église ont été réduits à cette dernière arme, c’est alors qu’ils ont connu le plus grand succès, la plus grande bénédiction; c’est alors qu’ils ont prouvé leur invincibilité et exercé leur action la plus profonde. On peut imiter beaucoup de choses, mais pas la résurrection de Jésus-Christ.

Parfois, nous aimerions que le Christ manifeste plus ouvertement sa puissance au milieu de nous et dans le monde en général que cette proclamation. Soyons heureux qu’il ne l’ait pas fait et qu’il l’ait simplement manifestée justement à travers ce témoignage des disciples et des apôtres, afin que le temps de sa patience se prolonge et que nous ayons le temps de prêcher, de témoigner et d’agir et surtout de nous préparer pour le grand jour où il reviendra avec toute sa puissance et dans sa gloire.

Le récit de l’Évangile dans Luc 24.36-49 contient tous les éléments pour témoigner. La puissance d’en haut, le témoignage rendu à l’événement et, enfin, l’explication des Écritures. C’est là une leçon valable pour tous les temps. Pour que le témoignage porte des fruits, il faut que quelque chose vienne d’en haut, qu’il y ait une puissance céleste. Si la puissance d’en haut nous faisait défaut, cette histoire demeurerait un simple procès-verbal, un compte-rendu sans force, intéressant peut-être pour des amateurs du passé, mais inefficace pour la vie actuelle.

C’est pourquoi quiconque annonce l’histoire de la résurrection de Jésus-Christ, et nous sommes appelés à le faire, doit rester à la fois confiant et modeste. Il doit songer tout d’abord à la puissance d’en haut sans laquelle il ne pourrait rien faire. Mais il sait que grâce à cette puissance son témoignage peut produire des effets; où trouver un message semblable à celui-ci? Message qui triomphe de la mort, qui arrache les hommes aux ténèbres de la conscience du péché et qui les amène à la joie, à la conversion, au salut. Qui peut guérir le cœur blessé? Consoler véritablement quelqu’un dans le deuil? Donner au mourant la certitude d’une vie nouvelle? Mais simultanément, celui qui l’annonce doit rester modeste, il doit savoir qu’il ne peut pas acquérir cette puissance par ses propres forces. Pour sa propre humilité, il saura qu’elle lui fait défaut lorsqu’il sera trop sûr de lui-même au lieu d’être sûr du message qu’il proclame; il remarquera plus tard, pour sa propre consolation, que cette puissance était présente lorsqu’il se sentait tout à fait pauvre et démuni, entièrement dépendant de la grâce de Dieu.

Le second point qui se trouve présent dans ce récit est que tout le témoignage des apôtres et de leurs successeurs repose sur un témoignage oculaire. C’est pourquoi nous ouvrons encore les pages du Nouveau Testament qui nous lient encore et toujours à ces hommes que l’on appelle apôtres et disciples, qui ont vraiment été témoins d’un événement réel, d’un événement historique : la résurrection du Christ. Il s’est montré à eux afin qu’ils le voient et qu’ils le touchent, afin qu’aucun d’entre eux ne s’imagine avoir été la victime d’une hallucination, d’une illusion, afin que personne ne taxe la résurrection d’événement symbolique, spiritualiste ou mythique. Les apôtres ont eu l’expérience de cette réalité fondamentale : « Voyez mes mains et mes pieds, c’est bien moi; touchez-moi et voyez » (Lc 24.39). Et c’est en cela que consiste le témoignage essentiel, ce qui nous permet de continuer à croire en la Parole du Nouveau Testament.

La réalité de la résurrection à travers le témoignage des apôtres et des disciples est le fondement de notre foi et la pierre angulaire de l’Église.

Enfin, mentionnons un troisième élément présent dans notre récit. La Bible est un livre dans lequel on affirme comme des vérités essentielles les faits et les attitudes les plus étranges pour notre entendement.

L’histoire que nous venons de lire est la plus inattendue d’entre toutes. Qu’aurions-nous fait, en effet, si nous avions vu mourir quelqu’un aussi misérablement que Jésus de Nazareth et que, soudain, celui-ci venait se planter au milieu de nous? Nous l’aurions sans doute accablé aussitôt de questions, nous lui aurions surtout demandé ce qui se passe « de l’autre côté »… Or, rien de cela ne se produit dans cette scène. Les questions, nombreuses, intéressantes ou anxieuses, si elles furent posées (le Nouveau Testament ne nous en dit rien) restent sans réponse. Et que fait le Seigneur ressuscité lorsqu’il revient vers les siens? Il leur fait une étude biblique! Tout simplement… Il semble considérer cela comme la chose la plus importante à faire. « Alors il leur ouvrit l’intelligence pour comprendre les Écritures » (Lc 24.45). Ce qu’ils ont vu et ce dont ils ont été les témoins — la vie, l’action, l’intolérable souffrance de la passion, la mort sur la croix et la gloire de la résurrection de l’homme de Nazareth — se trouvait déjà prédit dans les pages des Écritures, grâce auxquelles tous ces événements prennent leur sens et deviennent clairs aux yeux de la foi.

Dieu nous a donné une clé pour lire et comprendre la Bible, et surtout l’Ancien Testament. Celui-là parle du Christ et prépare sa venue. Il faut continuer à le lire avec cette clé et à lire toute l’Écriture à travers les lunettes de la résurrection du Christ. Réjouissons-nous de ce que la Bible ne soit pas pour nous un livre incompréhensible ni l’histoire d’événements qui se rapportent uniquement au passé, mais un témoignage actuel et véridique rendu à la personne et à l’œuvre de Jésus-Christ notre Seigneur.

Étude biblique, prédication biblique… jusqu’à la fin des temps, nous devrons continuer à faire cela, afin d’annoncer et d’expliquer le sens de la vie, de la mort et de la résurrection du Fils de l’homme; afin de comprendre aussi notre vie et d’acquérir en même temps la liberté glorieuse des enfants de Dieu et une espérance vivante et joyeuse. Car il est ressuscité, vraiment ressuscité!