Cet article sur Matthieu 1.1 a pour sujet la généalogie de Jésus qui montre que notre Sauveur descend d'une longue lignée de pécheurs notoires et que, dans sa grâce étonnante, il est venu sauver des pécheurs comme nous.

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Matthieu 1 - Des squelettes dans le placard de Noël

Des squelettes sont cachés dans le placard. Si nous sommes vraiment honnêtes les uns envers les autres, nous pouvons sans doute affirmer que chaque famille en possède au moins un. Adultère, divorce, dépendance à l’alcool ou à la drogue, suicide, violence corporelle ne représentent que quelques-uns des squelettes que nous gardons sous clé dans un placard familial au sous-sol. Les souvenirs douloureux de membres de la parenté esclaves des griffes mortelles du péché viennent encore nous hanter aujourd’hui. Ayons le courage de regarder les choses en face : un détective privé pourrait déterrer suffisamment d’histoires sordides pour salir la réputation de notre famille.

L’histoire de Noël nous dit que nous sommes en bonne compagnie. Il y a des squelettes dans le placard de Noël. Ce qui est fascinant dans l’Évangile de Matthieu, c’est que Dieu fait sortir les squelettes du placard pour préparer la scène pour la venue de Jésus-Christ. Dieu aurait facilement pu faire en sorte que Matthieu adoucisse les parties rugueuses de son message de Noël. Cependant, Dieu ne dissimule pas les faits historiques; il ne cache pas que les ancêtres de Jésus n’étaient pas ce qu’on pourrait appeler des enfants de chœur.

Dieu ne tourne pas autour du pot; il nous dit clairement que Jésus-Christ descend d’une longue lignée de pécheurs endurcis. Mais pour faire écho aux paroles incisives de Jésus, je vous invite à lancer la première pierre si vous êtes sans péché (Jn 8.7). C’est vrai : l’arbre généalogique de Jésus est plein de pommes pourries. Cependant, Dieu distribue les rôles de ces personnages douteux dans l’histoire de son œuvre de salut pour nous annoncer la plus grande nouvelle de tous les temps.

Prenons, pour commencer, Adam et Ève. Nos premiers parents ont été coupables de haute trahison. Ils ont préféré régner dans un monde perdu plutôt que servir au paradis (Gn 3.1-24). Malgré le fait qu’elle était comblée au-delà de toute mesure, Ève a mordu à l’appât de Satan — elle a tout avalé : l’hameçon, la ligne et le plomb. Et Adam s’est empressé de suivre. Adam et Ève ont fait équipe avec Satan pour partir en guerre contre Dieu. Au lieu de se laver les mains devant tout ce gâchis, Dieu a promis que viendrait Noël pour rétablir le paradis perdu. Dans sa grâce, Dieu a maudit le serpent, à la suite de la chute, pour sauver la descendance de la femme (Gn 3.15).

Alors que nous aurions pensé qu’il était impossible de voir les choses encore empirer, Juda et Tamar se sont unis dans une histoire d’immoralité sexuelle (Gn 38.1-30). Juda n’a pas hésité à quitter l’Église pour les attraits de la vie nocturne. Tamar voulait tellement avoir un bébé qu’elle s’est prostituée. C’est le genre d’histoire de l’Ancien Testament que nous sautons habituellement lors du culte familial parce que de jeunes oreilles sont à l’écoute! En dépit de toute l’arrogance de ce péché, Dieu a envoyé Pérets pour perpétuer la lignée de Juda, en vue de la venue de Noël (Mt 1.3).

La route de Bethléem effectue ensuite un tournant à travers la contrée païenne de Jéricho où nous rencontrons une autre mauvaise fille de la Bible (Jos 2.1-24). Les voisins de Rahab n’avaient probablement pas une très haute opinion des deux hommes qui sont allés coucher chez elle. Après tout, Rahab était une dame aux mœurs douteuses qui se prostituait pour gagner de l’argent. Cependant, malgré le passé entaché de Rahab, Dieu se rapprochait du miracle de la crèche. Le Seigneur a étendu sa main à l’extérieur de l’Église pour transformer cette prostituée honteuse et faire d’elle une ancêtre de Jésus. Dieu a fait convoler Salma et Rahab en justes noces et les a bénis d’un fils du nom de Booz, de qui descend Jésus le Rédempteur (Mt 1.5).

Jérusalem est notre dernier arrêt sur la route entre le jardin d’Éden et le petit village de Bethléem. C’est ici que le roi David occupait sa position royale au-dessus de tout et, pourtant, ce David est un autre ancêtre de Jésus qui a complètement tout gâché. David a péché royalement! Il a couché avec la femme d’un autre homme. Encore pire, David a tué le mari de son amante pour dissimuler le fait qu’il avait conçu un enfant hors du mariage (2 S 11.27; Ps 51.1-19). On croirait lire un des grands titres des journaux quotidiens populaires que l’on trouve dans les présentoirs près des caisses des épiceries! Le péché de David a été révélé au grand jour et celui-ci a payé chèrement son péché. Néanmoins, le Dieu des nouveaux commencements s’est servi de ces événements pour continuer de préparer le chemin en vue de la venue du Christ. Du grand David est descendu son fils encore plus grand, Jésus, le Pasteur parfait du peuple de Dieu (Mt 1.6).

C’est littéralement un miracle que Noël soit finalement arrivé! Le Dieu de grâce a envoyé son Fils sans péché, par qui il a pardonné la haute trahison d’Adam et Ève, l’immoralité sexuelle de Juda et de Tamar, la prostitution de Rahab et l’adultère de David — et ce n’est très certainement pas à cause de ce ramassis de pécheurs qu’il l’a fait. Voilà la bonne nouvelle de l’arbre généalogique de Jésus que nous célébrons à Noël! Toute cette racaille se tenant à l’arrière-scène de la venue de Jésus-Christ signifie qu’il y a de la place autour de la crèche pour vous et moi.

À la vue de ces pécheurs, c’est comme si nous nous regardions dans le miroir. Sortons tous nos squelettes de notre placard et allons vers Dieu avec notre passé entaché. Étalons notre jeu sur la table en ce Noël. Soyons purifiés par le Bébé de Bethléem en admettant que nous avons péché royalement. Croyons dans notre cœur que Dieu a déposé le Roi du pardon dans une crèche pour laver toutes les ordures du péché qu’il a portées pour nous.

Confessons de notre bouche que cet homme enfant est né dans le berceau de Bethléem pour mourir sur la croix du Calvaire pour le pardon de nos péchés (Mt 1.21). Unissons ensuite nos voix à celles du chœur des pécheurs transformés en saints pour remercier Dieu du cadeau indescriptible qu’il nous a fait en Jésus-Christ (2 Co 9.15). Prions comme jamais auparavant afin que la grâce surprenante de Dieu manifestée dans la venue de Jésus change notre cœur et transforme notre vie en profondeur.

Ce premier Noël était tout simple : un bébé garçon ordinaire, né de paysans dans une petite ville et déposé dans une crèche comme berceau. Mais à cause de cette simplicité, c’est l’endroit idéal en ce Noël pour nous agenouiller et confesser avec foi : « Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs, dont je suis, moi, le premier » (1 Tm 1.15).