Cet article sur Matthieu 6.10 a pour sujet la prière qui demande à Dieu que sa volonté soit faite. Nous prions pour que Dieu nous accorde la grâce de renoncer à notre propre volonté et d'obéir avec joie à sa volonté qui est bonne.

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Matthieu 6 - Prier selon la volonté de Dieu et pour que sa volonté soit faite

« Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. »

Matthieu 6.10

« Que ta volonté soit faite » (Mt 26.42). C’est la prière que Jésus a prononcée alors qu’il était rempli d’angoisse, la nuit avant sa crucifixion. C’était la prière de notre Seigneur, une prière dans laquelle il exprimait son désir que non pas sa propre volonté soit faite — que la coupe s’éloigne de lui —, mais bien plutôt celle de celui qui l’avait envoyé.

Jésus-Christ nous a envoyés. Nous devons donc nous demander : « Comment prions-nous? » Nos prières sont-elles égoïstes, comme Jacques le dit, de sorte que nous ne recevons pas (Jc 4.2-3), ou bien cherchons-nous à prier selon la volonté de Dieu et pour que sa volonté soit faite? Il s’agit bien plus que de prier pour la direction personnelle de nos vies, car le Notre Père demande que la volonté de Dieu soit faite sur terre comme au ciel, où cette volonté est accomplie à la perfection par les anges. Tout comme dans le reste du Notre Père, nous ne prions pas uniquement pour nous-mêmes, mais également pour toutes les autres personnes, en particulier pour nos frères et sœurs en Jésus-Christ, qui sont implicites dans l’utilisation des mots « Notre Père ».

Mais puisque Dieu est le Maître souverain de toutes choses, sa volonté ne s’accomplit-elle pas quoi qu’il arrive? Oui, certainement, mais tout comme nous sommes appelés à être saints sans que nos efforts n’ajoutent quoi que ce soit à sa sainteté, de même nous sommes appelés à glorifier Dieu en faisant sa volonté parfaite, bien qu’il demeure toujours en parfait contrôle. Nous devons toutefois nous rappeler que certaines choses nous ont été révélées dans la Bible et d’autres non. Nous ne prions pas pour l’accomplissement de la volonté non révélée de Dieu, mais pour l’accomplissement de sa volonté révélée. Considérons ce que dit la question 124 du Catéchisme de Heidelberg :

« Quelle est la troisième demande? – Que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel, c’est-à-dire : Que tous les hommes et nous, nous renoncions à notre propre volonté et que, sans aucun murmure, nous obéissions à sa volonté qui seule est bonne, et qu’ainsi chacun s’acquitte de son devoir et de sa vocation aussi promptement et fidèlement que les anges dans le ciel. »

Lorsque nous prions le Notre Père, nous prions pour que Dieu nous accorde, à nous et à tous les hommes, la grâce de renoncer à notre propre volonté. Renoncer, c’est déclarer que notre volonté n’est pas ce qui importe. C’est pourtant ainsi que, très souvent, nous vivons. Jésus a dit à ses disciples : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive » (Mt 16.24). Renoncer à notre volonté, c’est renoncer à nous-mêmes, c’est-à-dire rejeter consciemment notre volonté et accepter la volonté révélée de Dieu : la Bible. Ce n’est possible pour nous que lorsque nous savons que notre Dieu est souverain, omniscient et parfaitement sage. Alors seulement, nous avons la confiance qui nous permet d’abandonner notre volonté égoïste et de chercher la volonté très sage et très bonne de notre Sauveur.

Toutefois, il nous est possible de le faire de deux façons : soit avec joie, soit en nous plaignant. Peut-être avez-vous déjà entendu des gens dire que Dieu ou les dix commandements sont des rabat-joie. Ces gens ne se repentent tout simplement pas de leur désir d’accomplir leur propre volonté, comme ils le veulent et quand ils le veulent. Ils refusent d’obéir au Créateur. Sans nécessairement aller aussi loin, nous devons admettre qu’une partie de nous-mêmes maugrée à l’idée de devoir être obéissants. Après avoir quitté l’Égypte, Israël s’est plaint et a douté de la volonté de Dieu. Nous pouvons les imaginer en train de se demander : « À quoi sert-il de marcher depuis l’Égypte jusqu’en terre promise dans ce désert abandonné? » Ce ne sont peut-être pas les paroles que nous utilisons, mais elles expriment assez bien le sentiment qui peut parfois habiter nos cœurs.

La volonté de Dieu est bonne. Tant que nous ne le croirons pas, nous aurons des difficultés à faire la volonté de Dieu. Paul a dit : « La grâce de Dieu nous enseigne à renoncer à l’impiété, aux désirs de ce monde et à vivre dans le siècle présent d’une manière sensée, juste et pieuse » (Tt 2.12). Doutons-nous de la vérité de cette affirmation? La volonté de Dieu est bonne et elle est le chemin du salut, alors que, par la foi, nous aimons notre Dieu bon, dans l’obéissance et d’un cœur joyeux et reconnaissant. Le doute et les plaintes sont des manifestations d’incrédulité tout autant que le rejet catégorique.

Le Catéchisme continue en parlant de la place de notre obéissance. Cette obéissance joyeuse doit caractériser notre vie partout et en tout temps. Autrefois, le travail du fermier, du chaudronnier ou du tonnelier était considéré comme un appel tout autant que le ministère pastoral. Ce concept est passé dans notre vocabulaire par l’usage du mot « vocation ». Nous qui sommes chrétiens, prions-nous de recevoir la grâce d’accomplir nos responsabilités dans nos divers emplois, de manière à ce que tous puissent voir que nous sommes disciples du Christ? Qu’en est-il aussi des autres responsabilités que nous avons reçues : celle de père, de mère, d’ancien ou autre? C’est quand nous sommes dans une situation qui ne nous plaît pas que ça devient difficile — quand notre emploi ne correspond pas à nos aspirations ou bien encore lorsque nous vivons un conflit. Désirons-nous continuer là où Jésus-Christ nous a placés ou bien voulons-nous sortir de notre situation inconfortable en changeant d’emploi, en évitant les conflits ou en quittant l’Église? La liste pourrait s’allonger, n’est-ce pas?

La fidélité dans la bonne volonté est devenue chose rare. L’éthique de travail puritaine — travailler fort comme pour le Christ — est en train de disparaître rapidement de notre société. Vivons-nous à contre-courant de notre société en travaillant avec joie et fidélité? L’exemple qui nous est donné dans cette prière est celui des anges. Lisez le livre de l’Apocalypse et voyez à quel point les anges accomplissent fidèlement et de bon gré la volonté de notre grand Dieu.

Nos prières doivent être en accord avec la volonté de Dieu, car en Romains 8.27, il est dit à propos du Saint-Esprit que « c’est selon Dieu qu’il intercède en faveur des saints ». Nous devons remercier Dieu, car c’est sa volonté, nous dit Paul en 1 Thessaloniciens 5.18. Pierre est du même avis en 1 Pierre 4.1-2. Jésus-Christ a souffert pour nous, nous devons donc avoir la même pensée que lui. Il a prié pour que la volonté de son Père soit faite, et non la sienne. Qu’en est-il de nos prières? Prions-nous pour la satisfaction de nos désirs humains ou pour l’accomplissement de la volonté de notre merveilleux Dieu et Sauveur?

Quant à nos prières, que notre Dieu « vous rende aptes à tout ce qui est bien pour faire sa volonté : qu’il fasse en nous ce qui lui est agréable par Jésus-Christ, à qui soit la gloire aux siècles des siècles! » (Hé 13.21). Que nos prières et nos pensées soient transformées, « afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu : ce qui est bon, agréable et parfait » (Rm 12.2).