Cet article sur Exode 34.6-10 a pour sujet la nature de Dieu et ses attributs. Il s'est révélé pleinement en son Fils. Les trois personnes de la Trinité sont engagés dans le plan de rédemption, de la prédestination à l'application du salut.

Source: La connaissance de Dieu. 6 pages.

La nature de Dieu

Il ne suffit pas de savoir que Dieu est Créateur; il faut encore apprendre davantage à son sujet. À quoi le Dieu tout-puissant ressemble-t-il? La réponse que la Bible donne à cette question est à la fois claire et riche en sens.

Dieu est miséricordieux. Il pardonne aux hommes leurs offenses. Il a rétabli son alliance avec eux :

« L’Éternel passa devant lui en proclamant : L’Éternel, l’Éternel, Dieu compatissant et qui fait grâce, lent à la colère, riche en bienveillance et en fidélité, qui conserve sa bienveillance jusqu’à mille générations, qui pardonne la faute, le crime et le péché, mais qui ne tient pas le coupable pour innocent, et qui punit la faute des pères sur les fils et sur les petits-fils, jusqu’à la troisième et la quatrième génération. L’Éternel dit : Voici que je conclus moi-même une alliance. Je ferai, en présence de tout ton peuple des miracles tels qu’il n’y en a jamais eu sur toute la terre et dans toutes les nations; tout le peuple au sein duquel tu te trouves verra l’œuvre de l’Éternel, cette œuvre redoutable que j’accomplirai avec toi » (Ex 34.6,7,10).

Cette fidélité dans son Alliance de grâce se prolonge dans l’histoire de l’Église chrétienne. La théologie biblique et réformée a été très sensible à cet égard. Avec sa forte conviction de la sainteté de Dieu et du péché de l’homme, elle a la certitude que grâce à la fidélité de Dieu, elle existe, persiste et perdure (le terme hébreu traduit par fidélité est « hesed »). La bonté est un attribut divin essentiel, ce qui caractérise le Dieu de la Bible : « Car l’Éternel est bon, sa bienveillance dure toujours, et sa fidélité de génération en génération » (Ps 100.5). « Dieu est juste », déclare le psalmiste (Ps 94.1,2,15).

Bienveillance, justice; ces deux caractéristiques de Dieu suggèrent la richesse de la nature de Dieu. Rien n’est plus important pour nous que de comprendre cet aspect de la personne et de la nature de Dieu. À cette condition, nous nous savons en sa présence, en sa présence personnelle, celle du Dieu miséricordieux, plein de bonté. Et du fait que dans sa bonté il nous adresse sa Parole, à notre tour nous pouvons lui adresser la nôtre comme une prière, comme une supplication, comme une invocation, comme un cantique de louange. Même si notre discours humain est limité et incomplet, il reste pourtant possible.

La Parole de Dieu prononcée à ce sujet, nous l’avons entendue clairement énoncer en la vie, le ministère, la passion, la mort, la résurrection et l’ascension de Jésus-Christ. C’est en lui que la nature divine nous est clairement révélée. Car selon les termes de saint Paul, « En lui habite corporellement toute la plénitude de la divinité » (Col 2.9). Jésus-Christ est plus que simple parole ou discours de Dieu adressé à des humains. Il est personnellement la Parole éternelle de Dieu, Parole qui offre le sens à notre discours au sujet de Dieu. Dans sa meilleure définition, ou si l’on préfère, en son sens premier, la Parole de Dieu est une personne, non un livre mort. C’est grâce à son témoignage que le livre écrit, la Bible, devient pour nous Parole vivante. Car le Christ Jésus est l’unique Médiateur de la révélation divine, Médiateur suffisant et clair, comme il est le Médiateur de la création et de la rédemption. Le Christ est la parfaite et la complète révélation de Dieu, parce que le Père et lui sont un.

Arrivés à ce point, nous pouvons nous poser la question de la pluralité divine. Car cette pluralité est bien présente dans le Dieu révélé, Père, Fils et Saint-Esprit. Elle est aussi clairement attestée sur les pages de la Bible que sont la bonté et la justice de Dieu.

Certes, durant la dispensation de l’Ancienne Alliance, et du fait du polythéisme environnant Israël, l’accent devait être placé sur le Dieu unique, en opposition avec la multiplicité des fausses divinités païennes. Au milieu de tous les peuples païens, Israël devait se rappeler constamment : « Écoute Israël, l’Éternel notre Dieu l’Éternel est un » (Dt 6.4).

Ceci reconnu, le Dieu de la révélation biblique n’est pas un au sens courant numérique du mot. L’unité et la pluralité ne relèvent pas ici du domaine de l’arithmétique. Car dans l’être divin il y a plus qu’une seule et unique personne. La déité est en soi-même et se révèle à nous en tant que Père, Fils et Saint-Esprit. Ce sont les trois personnes de la divinité qui forment un seul et unique Dieu. La Trinité divine se révèle pleinement dans l’incarnation de Jésus-Christ, le Fils de Dieu.

L’Église a ainsi compris la Trinité. Pour elle, cela ne relevait point d’une sèche mathématique, d’une addition de chiffres, mais de la confession essentielle, vitale, pour son salut, de sa foi. Point d’arithmétique, même pas une tentative de résoudre le mystère de Dieu. La reconnaissance de la Trinité est avant tout et essentiellement la confession de foi joyeuse et pleine de louange d’une Église devenue l’objet de la rédemption, bénéficiaire de la révélation, sortie des ténèbres d’un paganisme obscurcissant et des mensonges d’une mythologie. Alors l’Église rend témoignage à toute la vérité dont elle est à présent bénéficiaire et proclame les vérités fondamentales relatives à Dieu, relatives au monde, relatives aux hommes, relatives aux origines, relatives aux fins dernières. Elle sait que le Dieu qu’elle adore et confesse, dans une jubilante doxologie et dans le service humble et fidèle, a toujours été Père, Fils et Saint-Esprit. Disons-le par pure analogie humaine : la Trinité est une société parfaite de trois personnes. En Christ, Dieu a habité au milieu de nous. Par le Saint-Esprit, il nous habite. Il est le Père en qui nous placerons toute notre confiance.

À la question 26, « Que crois-tu en disant : Je crois en Dieu, le Père Tout-Puissant, Créateur du ciel et de la terre? », le célèbre Catéchisme réformé de Heidelberg du 16siècle répond :

« Que le Père éternel de notre Seigneur Jésus-Christ qui, de rien, a créé le ciel et la terre et tout ce qu’ils contiennent, qui les entretient et les régit encore par son conseil éternel et par sa providence, est aussi mon Père et mon Dieu pour l’amour de son Fils Jésus-Christ; en lui, je me confie, et je suis sûr qu’il me donne tout ce qui est nécessaire à mon corps et à mon âme et qu’il fait tourner à mon bien tout le mal qu’il m’envoie dans cette vallée de larmes. Il peut le faire, puisqu’il est un Dieu tout-puissant. Il veut aussi le faire puisqu’il est un Père fidèle. »

La connaissance de la paternité divine et éternelle de Dieu est un puissant réconfort pour le chrétien. Cette doctrine se trouve à l’opposé de certaines affirmations d’autres religions au sujet de la divinité. Certes, pour la religion musulmane, Dieu est souverain et puissant; mais il n’est pas Père. Le Psaume 103 y rendait déjà un éloquent témoignage : « Comme un père a compassion de ses fils l’Éternel a compassion de ceux qui le craignent » (Ps 103.13; voir également Rm 8.15-17; Ép 1.2; Col 1.21). Parce que Dieu est un Père plein de compassion, il peut et il veut sauver le pécheur.

Lorsque nous songeons à notre rédemption, d’ordinaire nous nous rappelons le rôle médiateur de Jésus-Christ, le Fils incarné de Dieu. Certes, par l’incarnation il devint notre Sauveur. Mais le Père et le Saint-Esprit, autant que lui, se sont engagés dans l’œuvre de la réconciliation et de la rédemption du pécheur. Une certaine piété exagérément préoccupée du salut, centrée surtout en l’homme, passablement sentimentale, sans prise réelle avec les données de la Bible, insiste sur le rôle exclusif du Christ. Ce faisant, elle néglige la personne du Père et elle ignore la part que l’Esprit prend dans notre salut. Pire, elle les subordonne au Fils, alors que, selon le dogme chrétien, les personnes de la Trinité sont égales entre elles. Depuis les origines de l’Église chrétienne, subordonner une personne de la Trinité à une autre passe pour une hérésie anti-biblique et les théologiens fidèles à la Bible ont combattu de toute leur force de tels faux enseignements.

Dieu est l’Alpha et l’Oméga, le commencement et la fin de notre foi. La doctrine biblique de la prédestination rend précisément un clair et vibrant témoignage à cette réalité. La doctrine biblique de la prédestination qui, depuis saint Paul, en passant par saint Augustin, saint Thomas d’Aquin et les réformateurs, a été acceptée comme un sûr et salutaire dogme biblique, affirme que Dieu, et seul lui, prend l’initiative de notre salut et reste souverain dans son accomplissement. La doctrine biblique de la prédestination n’a pas été une invention de Jean Calvin; elle a été confessée depuis les temps anciens par l’Église orthodoxe, c’est-à-dire fidèle à la révélation de Dieu. Dieu seul détermine le plan du salut; lui seul l’accomplit par la suite, sans toutefois détruire la liberté et la responsabilité humaine.

S’il est exact que la doctrine soulève un certain nombre de questions intellectuelles, toutefois celui qui y souscrit et y croit fermement n’aura pas de difficulté à l’accepter. De nombreuses tentatives pour le résoudre de manière logique ont échoué; simplement parce que nous ne nous trouvons pas devant un problème que l’on pourrait traiter avec la logique humaine, mais devant un fait relevant du mystère de notre rédemption, mystère offert et ouvert à notre foi, par la gracieuse révélation de Dieu. Nous ne comprendrons rien à la prédestination avec notre simple logique; nous la confesserons de manière théologique. À cause de notre foi en elle, nous refusons de limiter l’autorité suprême de Dieu. Sa suprématie et sa transcendance restent valables à tous les âges et parmi toutes les cultures. Si notre raison humaine s’achoppe à des difficultés, notre foi, elle, joyeuse et reconnaissante, souscrit à ce que Dieu a jugé utile de nous révéler. En matière de foi, la raison humaine n’est pas le primat absolu; elle n’est pas le terrain sur lequel la foi repose et se repose; elle suit la foi, lorsque cela est possible et nécessaire, et si la chose n’est pas possible, elle se tait, humble et soumise devant la majesté divine qui se plaît à révéler ses vérités à des enfants et à des ignorants et souvent les cache à des doctes et des arrogants.

Je rappelle encore que nos réformateurs, que ce soit Luther ou Calvin, ont accepté cette doctrine, en restant fidèles à l’ancienne Église. Ils n’ont rien innové, pas plus en matière d’autres points doctrinaux. Avec l’Église universelle, ils savaient que Dieu était souverain dans la création, la providence et la rédemption de l’humanité. Dieu a réalisé son dessein éternel de salut en Christ au cours de l’histoire humaine. Ainsi, l’Église universelle, les réformateurs du 16e siècle et nous-mêmes, disciples du Christ actuellement, nous confessons que Dieu est véritablement l’Alpha et l’Oméga de notre salut, comme il l’est en toute autre chose.

Un mot aussi à cet endroit au sujet du Saint-Esprit. Confesser notre foi en lui n’a rien à voir avec la moderne invasion, prolifération et chaotique élucubration de l’irrationnel de ceux qui s’en réclament et qui ne lui rendent ni justice ni honneur. En effet, on peut dire à leur sujet ce que le Christ disait de certains qui disaient professer son nom : Ce ne sont pas ceux qui disent l’Esprit, l’Esprit, qui ont le Saint-Esprit, mais ceux qui ont parfaitement compris son rôle dans l’élaboration et l’application du salut. Obsédés par leur phobie de ce qu’ils appellent la théologie, sans doute par ignorance plus qu’en connaissance de cause, ils refusent de parler du Saint-Esprit avec l’intelligence de la Bible. La Bible souligne le rôle du Saint-Esprit et la part décisive que Dieu prend dans la réalisation de notre rédemption.

Comment sommes-nous sauvés? Par Dieu, répondront sans exception tous les chrétiens. Mais de quelle manière le salut nous est-il appliqué? Les réponses varieront largement. Pour certains, l’application n’est pas entièrement l’œuvre de Dieu, puisque l’homme est en mesure de coopérer avec lui et le compléter par son apport personnel; une partie par Dieu une autre partie par l’homme. La foi biblique et réformée attribuera tout à la gloire à Dieu. Elle reconnaît la corruption totale de l’esprit humain, incapable par lui-même de faire quoi que ce soit pour plaire à Dieu. Mais si notre foi s’arrêtait uniquement à la personne du Père et du Christ, elle serait incomplète et insuffisante. Par conséquent, il convient d’examiner à la lumière des Écritures le rôle essentiel du Saint-Esprit. Jean Calvin, appelé le théologien par excellence du Saint-Esprit, nous a aidés à saisir cette part.

La théologie du réformateur et notre piété à sa suite ne négligent nullement le Saint-Esprit1 pour dissiper le grave malentendu qui règne à son sujet. En tout, donc, parce que Dieu est au commencement et à la fin de notre salut, la gloire lui sera attribuée. Dieu, sachons-le, ne cède sa gloire à personne, pas plus aux païens qu’à une Église ou à des individus qui prétendent être plus inspirés que d’autres.

Laissons le réformateur Jean Calvin nous parler, nous instruire et nous guider dans la théologie biblique. Voici un extrait de l’Institution de la religion chrétienne (livre I, chap. 10) :

1. L’Écriture… oppose exclusivement le vrai Dieu à toutes les idoles…

« Mais puisque nous avons enseigné que la connaissance de Dieu, qui autrement est démontrée par la création du monde et en toutes créatures assez amplement, néanmoins est plus familièrement déclarée par sa Parole, nous avons maintenant à considérer si Dieu se représente tel en son Écriture, que nous l’avons par ci-devant vu être figuré en ses œuvres : ce qui serait certes une longue matière, si quelqu’un voulait arrêter à la traiter diligemment. Mais moi, je serai content d’en avoir proposé seulement quelque sommaire, par lequel les consciences fidèles soient admonestées de ce qu’il faut principalement chercher le Dieu aux Écritures, et soient adressées à un but certain, pour y parvenir. »

2. Dieu Créateur, souverain du monde

« Je ne touche point encore à cette Alliance spéciale, par laquelle Dieu en adoptant la race d’Abraham, l’a distinguée d’avec toutes les autres nations. Car en élisant pour gens de maison, et retirant à soi comme ses propres enfants ceux qui avaient été ennemis, il s’est déjà en cela déclaré leur Rédempteur. Or nous sommes encore après à déduire la connaissance simple qui répond à la création du monde, sans élever les hommes jusqu’à Jésus-Christ, pour le faire connaître médiateur.
Or bien qu’il sera tantôt besoin d’alléguer quelques passages du Nouveau Testament, comme le fait la vertu de Dieu, en tant qu’il est Créateur, nous est là montrée, et aussi sa providence à conserver l’ordre qu’il a établi; toutefois, j’avertirai le lecteur de mon intention, afin qu’ils ne s’égarent point outre leurs limites. Qu’il suffise donc pour le présent de savoir comment Dieu, étant Créateur du ciel et de la terre, gouverne ce chef-d’œuvre qu’il a fait. Or on trouvera par toute l’Écriture que sa bonté paternelle nous est prêchée, combien il est enclin et facile à nous bien faire. Il y a aussi de l’autre côté les exemples de sa rigueur, pour montrer qu’il est juste juge pour punir tous les maléfices, principalement quand sa patience ne profite de rien envers les obstinés. »

3. La connaissance du Dieu éternel consiste en vive expérience

« Il est vrai qu’en certains lieux ce qui lui est propre et exprimé, et par ce moyen sa face nous est représentée au vif pour la contempler clairement. Car en la description que fait Moïse, il semble qu’il ait voulu brièvement comprendre tout ce qui est loisible aux hommes de connaître de lui. Il dit en cette manière : Seigneur, Seigneur Dieu miséricordieux et clément, patient et de grande bonté, et véritable, qui gardes miséricorde en mille générations, qui ôtes l’iniquité et les péchés; envers lequel l’innocent ne sera point innocent; qui punis l’iniquité des pères sur les enfants et neveux (Ex 34.6-7). En quoi nous avons à considérer que son éternité, et son essence résidente en lui-même, est annoncée par ce nom qui lui est attribué en premier lieu, lequel est deux fois répété en hébreu, qui vaut autant à dire comme “Celui qui seul est”. Après, ses vertus nous sont racontées, par lesquelles il nous est démontré non pas qu’il est en soi-même, mais tel qu’il est envers nous : tellement que cette connaissance consiste plus en vive expérience qu’en vaine spéculation. Davantage nous voyons que les vertus nous sont ici mises en avant comme par dénombrement, telles que nous les avons notées reluire au ciel et en la terre : à savoir clémence, bonté, miséricorde, justice, jugement et vérité. Car sa puissance est comprise sous le mot hébraïque Élohim qui lui est donné pour son troisième titre, qui vaut autant à dire comme “contenant les vertus en soi”. Les prophètes aussi… quand ils veulent illustrer à plein son saint nom. Afin que nous ne soyons point contraints d’accumuler beaucoup de passages, pour le présent un Psaume nous suffira (Ps. 145), auquel toute la somme de ses propriétés est si diligemment récitée, qu’il n’y a rien laissé derrière. Et néanmoins, il n’y a rien de nommé que l’on ne puisse contempler aux créatures, tellement Dieu se donne à sentir tel par expérience qu’il se déclare par sa Parole. »

Connaître Dieu dans sa miséricorde, son jugement et sa justice

« En Jérémie, où il est dénoncé quel il veut être connu de nous, il ne met pas une description si pleine, néanmoins elle revient tout à un. Quiconque se glorifie, dit-il, qu’il se glorifie en cela : c’est de me connaître comme le Dieu qui fait miséricorde, justice et jugement en la terre (Jr 9.24). Certes, ces trois choses nous sont principalement nécessaires à connaître : sa miséricorde, en laquelle consiste le salut de nous tous; son jugement, lequel journellement il exerce sur les iniques, et lequel il leur réserve plus rigoureux à confusion éternelle; sa justice, par laquelle ses fidèles sont bénignement entretenus. Ces choses comprises, le prophète témoigne que nous avons abondamment de quoi nous glorifier en Dieu. Néanmoins, en ce faisant, n’est omise ni sa puissance, ni sa vérité, ni sa sainteté, ni sa bonté. Car comment subsisterait l’intelligence de sa justice, miséricorde et jugement… sinon qu’elle fût appuyée sur sa vérité immuable? Et comment pourrait-on croire qu’il gouverne la terre en justice et jugement, sans avoir entendu sa vertu? D’où procède sa miséricorde, sinon de sa bonté? Finalement si toutes ses voies sont miséricorde, jugement et justice, en elles pareillement reluit sa sainteté. Or la connaissance de Dieu, laquelle nous est présentée en l’Écriture, ne tend à autre fin que celle qui nous est donnée par les créatures, à savoir pour nous inciter premièrement à la crainte de Dieu, ensuite que nous ayons confiance en lui, afin que nous apprenions à le servir et honorer par innocence de vie et obéissance non feinte, et nous reposer entièrement en sa bonté. »

Note

1. Voir notre livre publié en une série d’articles intitulée Essai sur le Saint-Esprit et l’expérience chrétienne.