Cette fiche de formation a pour sujet les moyens de grâce que sont la proclamation de la Parole et l'administration des sacrements, la relation entre la Parole et l'Esprit, entre la Parole et les sacrements, entre le signe et la chose signifiée.

Source: Précis de doctrine chrétienne. 5 pages.

La Parole de Dieu et les sacrements

  1. La Parole de Dieu
    a. La Parole et l’Esprit
    b. Les deux parties de la Parole en tant que moyen de grâce
  2. Les sacrements en général
    a. Les parties des sacrements
    b. Le nombre des sacrements
    c. Comparaison entre les sacrements de l’Ancien et du Nouveau Testament
  3. Textes bibliques
  4. Étude personnelle
  5. Questions

1. La Parole de Dieu🔗

La Parole de Dieu est le moyen de grâce le plus important, contrairement à ce qu’affirme la position romaine, qui attribue cet honneur aux sacrements.

a. La Parole et l’Esprit🔗

Bien que le terme « moyen de grâce » puisse s’employer dans un sens plus large, nous l’employons ici pour désigner les moyens dont use l’Église. Dans ce sens, la Parole n’est pas celle qui s’applique à la deuxième personne de la Trinité (Jn 1.1-3) ni à la parole créatrice (Ps 33.6), mais tout particulièrement à la Parole de Dieu telle qu’elle est contenue dans I’Écriture et prêchée par l’Église (1 Pi 1.25). Elle est la Parole de la grâce divine et, par conséquent, le plus important moyen de la grâce. Bien que l’accent soit mis sur la Parole prêchée, elle peut aussi venir à l’homme par d’autres voies : à la maison et à l’école chrétienne, dans des conversations et par la documentation chrétienne. La Parole est rendue efficace en tant que moyen de grâce seulement à travers l’opération du Saint-Esprit. La Parole seule n’est pas suffisante pour engendrer la foi et la conversion. Pourtant, elle demeure un instrument indispensable. Bien que l’Esprit en ait le pouvoir, il n’œuvre pas, habituellement, sans la Parole. La prédication de la Parole est rendue fructueuse par l’opération du Saint-Esprit.

b. Les deux parties de la Parole en tant que moyen de grâce🔗

La Parole contient deux parties. Il s’agit de la loi et de l’Évangile. La loi en tant que moyen de grâce sert à amener les hommes à la conviction de leur péché (Rm 3.20). Elle les rend conscients de leur incapacité à satisfaire aux exigences de la loi et devient le tuteur-pédagogue pour les conduire à Christ (Ga 3.24). En second lieu, elle est aussi la règle de vie pour les chrétiens, leur rappelant leurs devoirs et les conduisant à la vie et au salut. L’Évangile, lui, est la claire représentation de la voie du salut révélée en Jésus-Christ. Il exhorte le pécheur à venir à Christ dans la foi et la repentance, et à ceux qui se repentent sincèrement et qui croient, il promet toutes les bénédictions du salut dans la vie présente et celle à venir. Il est la puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit (Rm 1.16; 1 Co 1.18).

2. Les sacrements en général🔗

La Parole de Dieu est complète en tant que moyen de grâce, mais les sacrements ne le sont pas sans la Parole. Ceci doit être maintenu contre les positions erronées catholiques romaines qui enseignent que les sacrements contiennent tout ce qui est nécessaire pour le salut. La Parole et les sacrements sont différents sur les points suivants :

  • La Parole est absolument nécessaire, mais les sacrements ne le sont pas.

  • La Parole sert à engendrer et à fortifier la foi, tandis que les sacrements peuvent seulement la fortifier.

  • La Parole est pour le monde entier, mais les sacrements sont destinés uniquement aux croyants et à ceux qui leur appartiennent.

Les points suivants nécessitent notre attention :

a. Les parties des sacrements🔗

Nous en distinguons trois :

   1) Les signes extérieurs et visibles🔗

Chacun des sacrements contient un élément extérieur. Pour le baptême, il s’agit de l’eau, et pour la sainte Cène, il s’agit du pain et du vin. Celui qui ne reçoit que les signes ou éléments matériels extérieurs reçoit les sacrements, mais non la totalité ni même la partie la plus importante.

   2) La grâce spirituelle intérieure signifiée par le signe🔗

Un signe indique une chose signifiée, et c’est là la partie intérieure du sacrement. Elle peut s’appeler la justice de la foi (Rm 4.11), le pardon des péchés, la foi et la repentance (Mc 1.4; 16.16), la communion avec le Christ dans sa mort et sa résurrection (Rm 6.3; Col 2.11-12).

   3) L’union entre le signe et la chose signifiée🔗

Ceci constitue vraiment l’essence du sacrement. Là où on reçoit le sacrement dans la foi, la grâce de Dieu l’accompagne.

Nous donnerons la définition suivante des sacrements : Un sacrement est une ordonnance sainte de Dieu, instituée par le Christ, dans laquelle, par un signe sensible, la grâce de Dieu est représentée, scellée et appliquée aux croyants. Ceux-ci expriment en retour leur foi et leur obéissance envers Dieu.

b. Le nombre des sacrements🔗

Durant la période de l’Ancien Testament, il y avait deux sacrements, à savoir la circoncision et la Pâque. Le premier fut institué avec Abraham, le second avec Moïse. Tous les deux étaient des signes sanglants en accord avec la dispensation de l’Ancien Testament. L’Église du Nouveau Testament possède aussi deux sacrements, nommément le baptême et la Cène du Seigneur, qui sont tous les deux non sanglants. Après que Christ eût achevé son sacrifice parfait, il n’était plus nécessaire de verser du sang pour l’expiation des fautes. L’Église romaine a augmenté le nombre des sacrements sans fondement, ajoutant la confirmation, la pénitence, les ordres, le mariage et l’extrême-onction.

c. Comparaison entre les sacrements de l’Ancien et du Nouveau Testament🔗

Selon l’Église romaine, il y aurait une différence essentielle entre les deux. Les sacrements de l’Ancien Testament seraient simplement des types affectant seulement la position légale du récipiendaire, mais non sa condition spirituelle, et auraient dépendu de la foi de ceux qui les recevaient pour être efficaces. Les sacrements du Nouveau Testament accompliraient une grâce spirituelle dans le cœur des récipiendaires sans tenir compte de leur condition spirituelle, mais simplement en vertu de l’action sacramentelle. En vérité, il n’existe pas de différence essentielle entre les sacrements de l’Ancien et du Nouveau Testament (Rm 4.11; 1 Co 5.7; 10.1-4; Col 2.11). Il n’existe que des différences relevant des deux dispensations.

  • Les sacrements de l’Ancien Testament avaient un aspect national, outre le sens spirituel.

  • Ils annonçaient le sacrifice futur du Christ, tandis que ceux du Nouveau Testament indiquent l’œuvre déjà accomplie et achevée par Christ.

  • Les sacrements de l’Ancien Testament n’accordaient pas au récipiendaire une mesure aussi riche de grâce spirituelle ainsi que le font les sacrements du Nouveau Testament.

3. Textes bibliques🔗

a. La Parole en tant que moyen de grâce🔗

« Ainsi la foi vient de ce qu’on entend, et ce qu’on entend vient de la parole du Christ » (Rm 10.17). « Car la parole de la croix est folie pour ceux qui périssent; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est puissance de Dieu » (1 Co 1.18).

b. La double fonction de la loi🔗

« Car nul ne sera justifié devant lui par les œuvres de la loi, puisque c’est par la loi que vient la connaissance du péché » (Rm 3.20). « Que dirons-nous donc? La loi est-elle péché? Certes non! Mais je n’ai connu le péché que par la loi. Car je n’aurais pas connu la convoitise si la loi n’avait dit : Tu ne convoiteras pas » (Rm 7.7). « Car l’amour de Dieu consiste à garder ses commandements. Et ses commandements ne sont pas pénibles » (1 Jn 5.3).

c. La fonction de l’Évangile🔗

« Car je n’ai pas honte de l’Évangile : c’est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du Juif premièrement, puis du Grec. » (Rm 1.16). « Car la parole de la croix est folie pour ceux qui périssent; mais pour nous qui sommes sauvés, elle est puissance de Dieu » (1 Co 1.18).

d. La signification spirituelle des sacrements🔗

« Moi, je suis le pain vivant descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement, et le pain que je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde » (Jn 6.51). « Et il reçut le signe de la circoncision, comme sceau de la justice qu’il avait obtenue par la foi, quand il était incirconcis » (Rm 4.11). « Purifiez-vous du vieux levain, afin que vous soyez une pâte nouvelle, puisque vous êtes sans levain, car Christ, notre Pâque, a été immolé » (1 Co 5.7). « Ensevelis avec lui par le baptême, vous êtes aussi ressuscités en lui et avec lui, par la foi en la puissance de Dieu qui l’a ressuscité d’entre les morts » (Col. 2.12).

4. Étude personnelle🔗

  1. La loi est-elle encore une règle de conduite pour le croyant? (Mt 5.17-19; Rm 13.10; Ép 6.2; Jc 2.8-11; 1 Jn 3.4; 5.3).

  2. Pouvez-vous prouver que les sacrements sont destinés uniquement aux croyants et à leurs enfants? (Gn 17.10; Ex 12.43-45; Mc 16.16; Ac 2.39; 1 Co 11.28-29).

  3. Expliquer la dispute qui surgit au sein de l’Église primitive au sujet de la circoncision (Ac 15; Ga 2.3-9).

5. Questions🔗

  1. Expliquez le terme « moyen de grâce ».

  2. Qu’entendons-nous lorsque nous disons que la Parole est un moyen de grâce?

  3. Pourquoi la Parole est-elle le moyen de grâce le plus important?

  4. Expliquez le rapport entre Parole et Esprit.

  5. Quelle est la fonction de la loi comme moyen de grâce?

  6. Quelle est la fonction de l’Évangile?

  7. Quel est le rapport entre la Parole et les sacrements?

  8. Quelle est la différence entre la Parole et les sacrements?

  9. Qu’est-ce qu’un sacrement?

  10. Quelles sont les parties composantes des sacrements?

  11. Quels sont les signes de chacun des deux sacrements?

  12. Quelle est la chose signifiée par chaque signe?

  13. Quel est le rapport entre le signe et la chose signifiée?

  14. En quoi les sacrements de l’Ancien Testament étaient-ils différents de ceux du Nouveau Testament?