Cet article a pour sujet la peur des autres et le désir d'être approuvé par eux. Nous pouvons nous dégager de cette peur et aimer les autres lorsque nous sommes remplis de respect devant Dieu et confiants de son amour en Jésus-Christ.

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Pas de peur dans l'amour

J’ai lu récemment le livre d’Edward Welch When People are Big and God is Small (trad. : « Lorsque les gens sont grands et que Dieu est petit »). La lecture de ce livre m’a fait réfléchir à quel point la peur des gens peut remplir et dominer nos vies. Je ne pense pas que nous soyons conscients de l’ampleur de l’influence des autres sur notre motivation à agir et sur la façon dont nous pensons. Certains exemples sont flagrants, comme, par exemple, la pression exercée par les pairs ou la mauvaise estime de soi. J’ai peur de faire des erreurs, je me fâche, je deviens déprimée ou je reviens sur mes décisions parce que ma vie est affectée par la peur des autres. Je dis des mensonges pour cacher ma honte et mieux paraître à leurs yeux.

Les gens peuvent aussi dominer sur moi sans que j’en sois consciente, que je m’en aperçoive. Je peux avoir beaucoup de succès et être contente de moi. Mais à qui est-ce que je me compare? Quels sont mes critères de succès?

Les gens autour de moi décident de ces choses. Qu’est-ce qui me motive à suivre un régime? Habituellement, je le fais pour être approuvée par les autres, pour bien paraître aux yeux des personnes de mon âge (Welch, chap. 1). Je vais à l’église chaque semaine. Est-ce parce que je veux glorifier Dieu et l’adorer ou parce que d’autres personnes s’attendent à ce que je le fasse? Je suis entourée de personnes qui ne connaissent pas Jésus-Christ. Je devrais parler librement de son amour et partager ma foi, mais j’ai trop peur que si je parle, j’aie l’air ridicule. Une si grande partie de ma vie de tous les jours est dominée par le besoin d’être approuvée par les autres.

Je suis certaine que nous pouvons tous trouver des exemples dans nos vies où nous sommes dominés par la peur des autres. Mais comment pouvons-nous surmonter cette peur? Welch suggère que nous devrions chercher à moins nous appuyer sur les autres et à les aimer davantage (Welch p. 19). J’ai déjà entendu un pasteur utiliser l’exemple de la conjugaison des verbes : « Je suis, tu es, il est. » C’est généralement ainsi que nous organisons notre vie et que nous établissons nos priorités : nous-mêmes en premier, ensuite les autres gens et ce qu’ils peuvent nous apporter, puis, finalement, Dieu. En langue hébraïque, c’est le contraire : on commence par « Il » et l’on termine par « je ». Nous devons changer nos vies afin de nous conformer à cet ordre. Dieu doit être le premier (« Il est »), suivi de l’amour des autres plutôt que de la recherche de leur appui (« tu es »), puis nous-mêmes en dernier lieu (« je suis »). Cet ordre inversé aura un grand impact dans la réduction de notre peur des gens.

Nous sommes remplis de respect devant notre Dieu tout-puissant, le Créateur de l’univers, celui qui tient le monde dans sa main. Nous sommes si petits devant lui qui a fondé la terre (Jb 38.4), qui a fermé la mer avec des portes (v. 8), qui envoie les éclairs (v. 35). Welch rappelle à ses lecteurs : « Les gens qui nous contrôlent sont des chatons inoffensifs comparés au Lion de Juda » (Welch, p. 114). Par la puissance du Saint-Esprit, nous pouvons grandir dans notre connaissance de ce Dieu immensément grand.

Ce même Dieu tout-puissant nous a acceptés au moyen de l’œuvre de salut de Jésus-Christ, son Fils. J’ai entendu d’innombrables fois que le Christ est mort pour me sauver de mes péchés, mais lorsque je m’arrête pour réfléchir à ce que cela signifie réellement, je suis remplie d’étonnement. Le Fils de Dieu est venu sur la terre pour souffrir pour moi. Il est le Tout-Puissant, pourtant il s’est humilié en obéissance à son Père jusqu’à mourir sur une croix pour moi (Ph 2). Personne ne l’a obligé à s’abaisser à notre niveau, à souffrir la honte, le mépris et le rejet, mais il l’a fait. Il l’a fait pour vous et pour moi. Des pécheurs, pauvres, misérables, indignes, faibles, ingrats, qui ne méritent aucunement de recevoir quoi que ce soit d’autre que la punition éternelle, se voient accorder la vie éternelle. Il a souffert la colère de Dieu à cause de nos péchés; il a été traité comme si c’était lui qui les avait commis.

Je peux penser au pire des péchés que j’ai commis et avoir la certitude que le Christ en a payé le prix. Tous les péchés que j’ai commis sont couverts; il a subi le châtiment pour chacun d’entre eux. Il a été abandonné de Dieu afin que je ne sois jamais abandonnée. Remplie de l’amour de Dieu, je n’ai besoin de rien de la part des autres. Jésus-Christ nous dit : « Votre cœur se réjouira et nul ne vous ôtera votre joie » (Jn 16.22). Personne ne peut nous enlever la joie de notre salut. « Le jour où je suis dans la crainte, en toi je me confie. De Dieu, je loue la parole; en Dieu, je me confie, je ne crains rien. Que peuvent me faire des hommes? » (Ps 56.4-5). Personne, nulle part, personne dans tout l’univers, ne nous aime davantage que Jésus-Christ.

C’est dans cette assurance que nous pouvons suivre Paul dans son attitude : « Christ est ma vie » (Ph 1.21). Notre besoin de l’approbation des autres s’estompe lorsque, sanctifiés par le Saint-Esprit, nous adoptons l’humble attitude de Jésus-Christ. Nous suivons son exemple et, remplis de son amour, nous cherchons à servir notre prochain. Si nous aimons Dieu, grandissons dans la crainte de son nom et recherchons le bien de notre prochain dans l’obéissance reconnaissante, il ne sera plus possible pour les autres de dominer sur nous et nous ne nous laisserons plus envahir par la peur des hommes (És 54.4-5). Nous sommes libérés de notre culpabilité par notre Sauveur et acceptés par notre Père céleste. Que pouvons-nous faire d’autre que d’aimer les autres comme nous avons été aimés? L’amour de Dieu a remplacé notre peur des autres, nous rendant capables de moins nous appuyer sur eux, mais aussi de les aimer davantage.