Cet article a pour sujet la consommation de drogues et la toxicomanie, qui promettent des illusions mensongères, mais qui ne produisent que la destruction et la mort spirituelle et physique. La guérison se trouve en Jésus seul.

Source: L'obéissance de la foi. 5 pages.

À propos de la drogue

« L’homme a trouvé un nouveau moyen de se détruire », écrivait il y a quelques décennies une sommité médicale, au moment où l’épidémie commençait à exercer ses ravages sur une échelle sociale jamais encore atteinte. La constatation n’a rien perdu de sa force au moment où nous rédigeons ces lignes, bien au contraire. Et, ainsi que le déclarait ce médecin français, l’arme en question n’est ni thermonucléaire ni bactériologique : il s’agit simplement la drogue.

« Ce qui est particulièrement caractéristique c’est l’extension actuelle de la toxicomanie à toutes les couches sociales et surtout aux catégories d’âge les plus jeunes. Il n’est pas rare, si incroyable que cela puisse paraître, de trouver de nombreux intoxiqués habituels dans les classes secondaires des lycées, c’est-à-dire dès l’âge de quatorze, quinze et seize ans. »

Hélas!, l’épidémie que constatait il y a déjà plusieurs décennies par le Dr Pierre Bensoussan, médecin en chef des hôpitaux psychiatriques de Paris, est devenue depuis une endémie, voire un mal permanent. Et même des plus jeunes que ceux de seize, quinze et quatorze ans se livrent de nos jours à cette pratique suicidaire qu’est la consommation des narcotiques.

Il ne nous est guère possible d’examiner tous les aspects de ce fait social. Pour le faire, il aurait fallu plusieurs volumes; il aurait surtout fallu aborder l’aspect de gain sordide qui se trouve à l’origine de cet assassinat virtuel. Le terme d’« assassin » ne dérive-t-il pas d’ailleurs de l’arabe hachichin, dérivé lui-même de hachich? Du cartel des maffieux d’Amérique du Sud aux trafiquants dégénérés du Proche et de l’Extrême-Orient, en passant par les dictateurs de certaines républiques bananières, ou encore des personnalités puissantes du monde politique de tant d’autres pays, la liste des malfaiteurs serait bien longue à énumérer. Nous nous limiterons simplement à rappeler ce qui constitue l’essentiel de cette accoutumance mortelle et à proposer, à travers une approche et une interprétation spirituelles du mal, aide et guérison aux victimes, pas toujours innocentes, de l’épidémie.

Ce n’est donc pas une étude savante que nous nous proposons de faire, mais une simple mise en garde, dans l’espoir qu’une parole bonne et salutaire de la part de Dieu pourra être entendue par de nombreuses personnes et pourra les arracher à leur perdition. « Il n’est sans doute pas possible de devenir spécialiste en toxicomanie », écrit Martine Xiberras dans son livre La société intoxiquée, « car le monde de la drogue étend de trop vastes filiations et ramifications à travers le temps et l’espace ». D’ailleurs, la toxicomanie sous toutes ses formes, de la marijuana au LSD en passant par ce que l’on appelle extasie, est tellement courante que nous n’avons pas la prétention d’apporter de nouveaux éléments d’information. Nous sommes familiers avec les circonstances navrantes dans lesquelles les victimes succombent sous les effets assassins de la drogue, de toutes les drogues. Le nombre de morts et de suicidés, notamment chez des jeunes s’y étant adonnés et ayant connu des expériences psychédéliques, défie toute concurrence.

Ce qui est caractéristique, même actuellement, en dépit de tant d’expériences tragiques, c’est l’ignorance générale des dangers réels encourus par des usagers inconscients. Si cette ignorance leur est souvent reprochée, il est permis de se demander où ils auraient pu recueillir quelques éclaircissements.

« Qu’on ne s’y trompe pas. Ce problème n’est pas de ceux où il est permis de s’endormir sur l’opium d’un optimisme béat. Au début d’un incendie, des moyens simples suffisent souvent à le circonscrire; quand toute la forêt flambe, il est trop tard. Si nous voulons agir, c’est dès maintenant qu’il convient de le faire.1 »

Pourquoi le recours aux toxiques? Martine Xiberras écrit encore ces lignes que je lui emprunte :

« [Soulevons] cette question, qui déroute les recherches actuelles, à savoir pourquoi les hommes se droguent de nos jours. D’autres produits psychotropes trouvent cette fois dans les cercles de la jeunesse occidentale un mouvement de révolte qu’ils savent investir. Dans les années 60, l’usage de la drogue était revendiqué comme un des moyens de la lutte “contre l’idéologie libérale et capitaliste”. Participant aux flambées de la rébellion occidentale, la drogue et ses pratiques se drapaient ainsi dans une signification politique. Enfin, dès les années 70 et la défaite de ces microrévolutions, la drogue, comme les mouvements qui l’avaient portée, vont s’enfuir au cœur même des grandes cités occidentales, pour entamer chacun à leur façon une forme de résistance souterraine. C’est pendant cette période que la drogue occidentale revêt ce visage de mort qui commence réellement à bouleverser les mentalités et la bonne conscience occidentale. »

Pourquoi, en effet, les hommes se droguent-ils? La seule explication sociologique ne nous satisfera pas, car elle n’est que le sommet d’un iceberg cachant son énorme masse de glace sous les flots. Certaines réponses sont, d’ailleurs, vraiment étonnantes. Ainsi, lors de la grande euphorie provoquée par l’usage du LSD, on prétendit que celui-ci était capable… d’effectuer une véritable renaissance religieuse! La seule expérience religieuse valable et la seule source de bonheur, ajoutait-on sans sourciller. Une existence dépourvue de sens et de valeur pourrait enfin les découvrir au moyen de cette drogue… Des dimensions de la vie jusque là ignorées ou inexplorées surgiraient devant le commun des mortels. L’expérience du LSD permettrait jusqu’à la rencontre de Dieu! Son usage offrirait la réponse au rêve universel de voir enfin apparaître une religion universelle et humaniste.

De quelle religion, cependant, s’agira-t-il et de quel dieu discoure-t-on au juste? Certainement pas de celui dont le commandement constitue à la fois l’essence et le fondement de toute religion. Commandement qui appelle l’homme, tout homme sans exception, ceux du passé autant que ceux d’aujourd’hui, qu’il veuille l’admettre ou non, qu’il le récuse ou qu’il le fuie, à lui répondre de manière consciente et responsable. Réponse que la mystique et l’extase destructrices provoquées par le LSD ne pourront jamais offrir à qui que ce soit.

On se rappelle des termes de la première tentation telle que nous la rapporte la Bible, dans le livre de la Genèse. S’approchant de la femme, le tentateur lui souffle : « Dieu sait que, le jour où vous en mangerez [du fruit de l’arbre défendu], vos yeux s’ouvriront et que vous serez comme des dieux » (Gn 3.5). La suite du récit biblique révèle qu’après avoir goûté à ce prétendu fruit merveilleux, au lieu des perspectives mirobolantes promises par Satan, l’homme et la femme se sont aperçus de leur nudité totale, c’est-à-dire de leur incapacité foncière, radicale, de rencontrer Dieu et encore moins de devenir comme lui. Ce moyen diabolique détourné leur révéla combien ils étaient inaptes à pourvoir à leurs propres besoins, même les plus élémentaires, et à rencontrer Dieu à travers une initiative venant de leur part, eux, créatures limitées et à présent rebelles.

L’effet produit par la drogue est d’origine « naturelle », effet biochimique sur la perception sensorielle affectant le fonctionnement du cerveau. Il ne saurait dépasser le niveau naturel pour atteindre une sphère spirituelle. La nature en elle-même est incapable de surnaturel. La chair n’engendre que la chair, ainsi que le déclare la Bible chrétienne. Seul l’Esprit est capable de transformer non seulement nos perceptions, mais encore les réalités elles-mêmes. Le mouvement de régénération sera infailliblement un mouvement descendant du haut vers le bas, jamais un mouvement ascendant, du bas vers le haut. Même aidé de sa raison, sans le recours de drogues hallucinogènes, l’homme reste incapable de jeter un pont entre lui et son divin Créateur.

Ceci conforte notre conviction selon laquelle la toxicomanie est l’un des symptômes les plus graves de la maladie spirituelle endémique de l’homme. Vivre sans Dieu, transgressant ses commandements, équivaut à la mort, mort tout d’abord spirituelle, mais aussi physique, réalité qui semble, hélas!, volontairement échapper à ceux qui ont choisi non pas la vie proposée et offerte par Dieu, mais la mort.

La crise spirituelle que traverse notre société n’est pas différente de celles des siècles écoulés, et aucune tentative de solution, aucun progrès, ni aucune révolution n’ont pu apporter jusqu’à présent ni ne pourront à l’avenir apporter de remède miracle.

Pourquoi le monde est-il malade? Serait-ce dû aux conditions économiques? Ou à l’analphabétisme ou bien à des disparités culturelles? Ou bien parce qu’il y aurait d’un côté le Nord et de l’autre le Sud? Serait-ce la faute des injustices commises par la droite ou encore des horreurs perpétrées par la gauche? Pourquoi les médecins qui se penchent sur le chevet du malade ne cherchent-ils à faire le diagnostic qui s’impose et à déceler et décrire les véritables causes du mal? Pourquoi ces politiciens démagogues, ces sociologues gourous, ces psychologues bavards et ces journalistes tordus cherchent-ils toujours des solutions dans les fausses directions?

Depuis les débuts de ce que nous appelons la civilisation européenne (grecque et romaine), les systèmes philosophiques n’ont pas manqué. Tous se sont échafaudés à grands frais pour s’effondrer tels des châteaux de cartes : rationalisme, idéalisme, Lumières du 18siècle, positivisme du siècle suivant, ainsi que marxisme et existentialisme des modernes, pour ne citer que les plus connus. Tous ont déposé leur bilan. Tous ont connu un échec retentissant. Mais que pourraient-ils offrir d’autre si ce n’est les décombres d’édifices bâtis sur les sables mouvants de leur subjectivité humaine? Ayant refusé Dieu, lui ayant tourné le dos, l’ayant bafoué sans pudeur et blasphémé outrancièrement, ils n’ont fait que conduire les hommes et leur culture au bord du gouffre!

La toxicomanie des modernes n’est qu’un symptôme parmi d’autres — l’un des plus tragiques — de l’envahissement des esprits non seulement par une anarchie romantique, mais encore par la pulsion suicidaire de l’homme sans Dieu et sans espérance. Pour échapper au démon de son désespoir, l’homme moderne ne trouve rien de mieux que de se livrer au nihilisme et de s’intégrer au vide absolu. L’usage du LSD était le témoignage le plus parlant de l’incapacité de l’homme à rencontrer Dieu à l’aide de sa raison déchue et malade. Pour l’arracher à ce démon, les thérapeutiques les plus sophistiquées, psychanalyse y comprise, seront inadéquates.

Se tourner vers Dieu, tel est le pas qui s’impose si l’on veut la guérison. Là où Dieu intervient, il est parfois même possible de se passer d’apports extérieurs. Là où on l’écoute dans sa Parole, le remède pour ce mal mortel est à portée de la main. La régénération réelle est assurée.

Saint Paul, dans sa lettre aux Éphésiens, écrivait la ligne que voici : « Ne vous enivrez pas de vin : c’est de la débauche. Mais soyez remplis de l’Esprit » (Ép 5.18). Il aurait pu aussi bien écrire : soyez enthousiastes, puisque l’étymologie de ce mot grec signifie « être possédé de Dieu », avoir Dieu dans sa vie.

Contre la drogue, il n’y a d’antidote sûr que dans une présence divine pleine de grâce; présence ineffable, mais certaine, assurant la libération. Si les modernes ont trouvé un nouveau moyen pour se détruire, Dieu leur propose comme jadis la voie, la vérité, la vie. La croix de Jésus-Christ détruit toutes les forces qui s’opposent à Dieu et qui asservissent les humains. Par sa mort et sa résurrection, le Fils de Dieu, notre Sauveur, nous apporte la vraie régénération.

Note

1. Dr P. Bensoussan.