Cette note sur le Psaume 10 a pour sujet les questions soulevées par la présence du péché, de la souffrance, du mal et des méchants qui prospèrent. La prière du fidèle confesse sa foi dans la justice finale de Dieu.

Source: Notes sur les Psaumes. 2 pages.

Psaume 10 - Le triomphe apparent des méchants

Psaume 10

Le Psaume 10 fait acrostiche avec le précédent qui est nettement de David. Dans les Septante, ils sont unis, et dans notre version ce Psaume n’a pas de titre qui pourrait être : « Problème du mal dans la création de Dieu ». Ce problème est un des plus anciens de la pensée humaine et va de pair avec un second dont on entend souvent parler : « Dieu est-il personnel et immanent ou impersonnel et transcendant? » Il apparaît aussi dans ce Psaume.

Dans le premier verset, le psalmiste semble troublé. Il a le sentiment que le Créateur est trop loin, inaccessible, et ne peut pas intervenir dans la bonne marche de sa création. Un « pourquoi? » est posé devant le problème du mal. Il trouve son écho dans celui du Christ sur la croix. La souffrance exprimée ici et les problèmes examinés se distinguent nettement de ceux que nous trouvons dans le Psaume 6 où il est question des souffrances méritées, cause d’un péché bien connu et non confessé. Il s’agit ici des problèmes qui découlent du péché en général et qui n’attirent pas l’intervention immédiate de Dieu, le juste Juge. C’est pourquoi le péché imprime la pensée et le caractère du méchant (versets 2 à 4). Ce personnage est orgueilleux, vantard, outrageux, méprisant, hardi, arrogant et même athée. Le principe est que, dans ce monde, le péché réussit mieux que la justice. Le psalmiste ne saisit pas comment une telle pensée peut glorifier Dieu ou comment Dieu peut rester juste tout en n’intervenant pas.

Le pourquoi du verset 1 se pose à nouveau devant cette réussite du méchant. Dieu laisse peut-être agir le pécheur pour lui donner le temps de se repentir (2 Pi 3.9). Mais pourquoi lui permettre la réussite dans sa mauvaise voie? Dieu encouragerait-il le péché? La question est posée devant Dieu. C’est celle du méchant lui-même. Dieu n’agit pas, donc il ne voit pas ou n’existe pas. Le méchant fait souffrir le juste et Dieu semble l’encourager dans cette injustice. Posons-nous cette question : Dieu exige-t-il et encourage-t-il la souffrance silencieuse du chrétien même quand il est dans la juste voie? La Bible donne une réponse catégorique (1 Pi 2.19-23; 3.17-18; Hé 11.35).

La dernière partie du Psaume (versets 12 à 18) est un appel à l’intervention divine. D’abord prière instante avec nouvelle interrogation, puis confession de foi dans la justice finale de Dieu. Le jugement divin est invoqué (verset 15, en contraste avec le verset 5).

La conclusion assure l’exaucement de la prière du juste et l’encourage à croire et à agir envers et contre tout, dans les plus affreuses ténèbres. Ainsi nous serons par avance un témoignage en face de la hardiesse du méchant (2 Th 1.5).