Cet article a pour sujet l'enseignement des confessions de foi réformées au sujet de l'état de l'âme après la mort. Elles rejettent l'idée du sommeil de l'âme et affirment l'entrée des croyants dans la joie et des incrédules dans les tourments.

Source: Le témoignage des confessions de foi de la Réformation. 4 pages.

Que disent les confessions de foi réformées concernant le sommeil de l'âme?

  1. Catéchisme de Genève (1542)
  2. Confession écossaise (1560)
  3. Catéchisme de Heidelberg (1563)
  4. Seconde Confession helvétique (1566)
  5. Confession de Westminster (1647)
  6. Petit Catéchisme de Westminster (1647)
  7. Grand Catéchisme de Westminster (1648)
  8. Commentaires

Certains prétendent qu’entre la mort et la résurrection, l’âme entre en sommeil et n’a plus conscience de la réalité. Elle ne ressentirait ni joie ni souffrance jusqu’au jour de la grande résurrection où les âmes des défunts seront réunis à leurs corps pour le bonheur éternel avec leur Sauveur ou pour le châtiment éternel en enfer (d’autres parlent même de l’annihilation de l’âme des perdus). Que disent les confessions de foi réformées à ce sujet? Écoutons leur témoignage :

1. Catéchisme de Genève (1542)🔗

Question 63 : « la mort des fidèles n’est autre chose, à présent, qu’un passage pour les introduire à une meilleure vie. »

Question 64 : « Il suit de cela, qu’il ne faut plus craindre la mort, comme une chose horrible; mais suivre volontairement notre chef, et notre conducteur, Jésus-Christ, qui nous y précède, non pour nous faire périr, mais pour nous sauver. »

2. Confession écossaise (1560)🔗

Article 17 : « Les élus qui sont morts se reposent en paix de leurs œuvres (Ap 14.13), non qu’ils soient plongés dans le sommeil ou l’oubli, comme l’affirment certains fantasques, mais parce qu’ils sont délivrés de toute crainte, de tout tourment et de toute tentation, auxquels nous et tous les élus de Dieu sommes soumis dans cette vie (És 25.8; Ap 7.14-17; 21.4). C’est la raison pour laquelle nous devons nous appeler l’Église militante. Inversement, les réprouvés et les incrédules sont plongés après leur mort dans des angoisses, des tourments et une misère inexprimables (És 66.24; Mc 9.44-48; Ap 16.10-11). Les uns et les autres sont ainsi parfaitement conscients, ils éprouvent joie et tourment, ce que la parabole du mauvais riche (Lc 16.19-26) et la parole au brigand (Lc 23.43) nous apprennent, de même que la clameur des âmes sous l’autel : “Jusques à quand, Maître saint et véritable, tarderas-tu à faire justice et à venger notre sang sur les habitants de la terre?” (Ap 6.9-10). »

3. Catéchisme de Heidelberg (1563)🔗

Question 42 : « Mais puisque le Christ est mort pour nous, comment se fait-il que nous devions aussi mourir? — Notre mort n’est pas un paiement pour nos péchés, mais seulement une mise à mort du péché et une entrée dans la vie éternelle (Jn 5.24; Rm 7.24-25; Ph 1.21-23; 1 Th 5.9-10). »

Question 57 : « Quelle assurance te donne la résurrection de la chair? — Non seulement mon âme, après cette vie, sera aussitôt emportée vers son chef, le Christ (Lc 16.22; Lc 23.43; Ph 1.21-23), mais aussi ma chair, ressuscitée par la puissance du Christ (Jb 19.25-26; 1 Co 15.20-23,42-46,53-54), sera réunie à mon âme et rendue conforme au corps glorifié du Christ (Ph 3.20-21; 1 Jn 3.2). »

Question 58 : « Quelle assurance te donne l’affirmation de la vie éternelle? — Si, à présent, j’éprouve dans mon cœur le commencement de la joie éternelle (Jn 17.3; Rm 8.23; Rm 14.17; 1 Pi 1.6-8), j’en aurai la plénitude après cette vie (Jn 17.24; 2 Co 5.1-9) — ce que l’œil n’a pas vu, ce que l’oreille n’a pas entendu, ce qui n’est monté au cœur d’aucun homme (1 Co 2.9) —, et cela pour louer Dieu éternellement (Ap 5.11-14; Ap 7.9-12; Ap 19.5-7). »

Question 115 : « Pourquoi Dieu veut-il alors qu’on enseigne très exactement les dix commandements, si personne ne peut les observer en cette vie? — D’abord, afin que, tout au long de la vie, nous reconnaissions toujours mieux combien notre nature est pécheresse et que nous recherchions d’autant plus le pardon des péchés et la justice qui est en Christ; ensuite, afin que nous nous appliquions sans relâche à demander à Dieu la grâce du Saint-Esprit, pour être renouvelés toujours plus à son image, jusqu’à ce qu’après cette vie nous atteignions la perfection qui est le but (1 Co 9.24-27; Ph 3.12-14; 1 Jn 3.1-3). »

Question 127 : « Quelle est la sixième demande? — Ne nous soumets pas à la tentation, mais délivre-nous du mal, c’est-à-dire : puisque de nous-mêmes nous sommes si faibles que nous ne saurions subsister un instant (Ps 103.14-16; Jn 15.1-5), et que, de plus, nos ennemis mortels — le Diable (2 Co 11.14; Ép 6.10-13; 1 Pi 5.8-9), le monde (Jn 15.18-21) et notre propre chair (Rm 7.18-23; Ga 5.17) — nous assaillent sans cesse, veuille nous soutenir et nous fortifier par la puissance de ton Saint-Esprit (Ps 27.14; Rm 15.13; Ép 6.10-11; 2 Tm 2.1). Ainsi seulement nous pourrons leur résister avec courage (Mt 10.19-20; Mc 13.33; Rm 5.3-5). et ne pas succomber dans ce combat spirituel (Mt 26.41; 1 Co 10.13), jusqu’à ce qu’enfin nous remportions une pleine victoire (1 Th 3.13; 1 Th 5.23-24). »

4. Seconde Confession helvétique (1566)🔗

Article 7.8 : « Nous condamnons tous ceux qui tournent en ridicule l’immortalité de l’âme ou qui, par des disputes subtiles, la mettent en doute, ou encore qui prétendent que l’âme dort ou qu’elle est une étincelle de la divinité. »

Article 26.2 : « Nous condamnons également ceux qui offrent des sacrifices pour les morts, et qui marmonnent des prières à leur intention (achetées à prix d’argent), croyant par ces services libérer leurs amis des tourments mortels dans lesquels ils sont plongés, et dont ils croient pouvoir les délivrer par de telles incantations. »

Article 26.3 : « Nous croyons que les fidèles, après leur mort, vont directement auprès du Christ; ils n’ont donc aucunement besoin de l’intercession ou des prières des vivants, ni d’aucune autre action de notre part. Nous croyons également que les incroyants sont immédiatement précipités en enfer, dont il n’existe aucune sortie pour les impies, quels que soient les services rendus en leur faveur. »

5. Confession de Westminster (1647)🔗

Article 32.1 : « Après la mort, les corps des hommes retournent à la poussière et connaissent la corruption (Gn 3.19; Ac 13.36); mais les âmes, qui ne meurent ni ne dorment, ayant une existence immortelle, retournent immédiatement à Dieu qui les a données (Lc 23.43; Ec 12.7). Les âmes des justes, devenues parfaitement saintes, sont reçues au plus haut des cieux où elles contemplent la face de Dieu, dans la lumière et dans la gloire, attendant la pleine rédemption de leurs corps (Ac 3.21; 2 Co 5.1,6,8; Ép 4.10; Ph 1.23; Hé 12.23). Les âmes des méchants sont jetées en enfer, où elles demeurent dans les tourments et d’épaisses ténèbres dans l’attente du jugement du grand Jour (Lc 16.23,24; Ac 1.25; 1 Pi 3.19; Jude 6,7). L’Écriture ne reconnaît pas, pour les âmes séparées de leurs corps, d’autre place que ces deux-là. »

6. Petit Catéchisme de Westminster (1647)🔗

Question 37 : « Quels bienfaits, le jour de leur mort, les croyants reçoivent-ils du Christ? — Au jour de leur mort, les âmes des croyants sont rendues parfaites en sainteté (Hé 12.23), et entrent immédiatement dans la gloire (Lc 23.43; 2 Co 5.1,6,8; Ph 1.23). Leurs corps ne cessent pas d’être unis au Christ (1 Th 4.14) et reposent dans leurs tombes (És 57.2) jusqu’à la résurrection (Jb 19.26-27). »

7. Grand Catéchisme de Westminster (1648)🔗

Question 85 : « La mort étant le salaire du péché, pourquoi les justes ne sont-ils pas délivrés de la mort, vu que tous leurs péchés sont pardonnés en Christ? — Les justes seront délivrés de la mort elle-même au dernier jour, et même dans la mort ils sont délivrés de son aiguillon et de sa malédiction (1 Co 15.25,55-57; Hé 2.14); de sorte que, bien qu’ils meurent, c’est toutefois dans l’amour de Dieu (2 R 22.20; És 57.1-2), afin de les libérer parfaitement du péché et de la misère (Ép 5.17; Ap 14.13), et de les rendre capables d’une meilleure communion avec le Christ dans la gloire, dans laquelle ils entrent (Lc 23.43; Ph 1.23). »

Question 86 : « Quelle communion dans la gloire avec le Christ les membres de l’Église invisible goûtent-ils avec joie immédiatement après la mort? — La communion dans la gloire avec le Christ à laquelle les membres de l’Église invisible goûtent avec joie immédiatement après la mort consiste dans le fait que leurs âmes sont rendues parfaites en sainteté (Hé 12.23) et qu’elles sont reçues au plus haut des cieux (Ac 3.21; 2 Co 5.1,6,8; Ép 4.10; Ph 1.23), où elles contemplent la face de Dieu dans la lumière et la gloire (1 Co 13.12; 1 Jn 3.2), en attendant la pleine rédemption de leurs corps (Ps 16.9; Rm 8.23). Leurs corps continuent d’être unis au Christ même dans la mort (1 Th 4.14), et reposent dans leurs tombes comme dans leurs lits (És 57.2), jusqu’au dernier jour, où ils seront de nouveau réunis à leurs âmes (Jb 19.26-27). Tandis que les âmes des méchants, à leur mort, sont jetées en enfer, où elles demeurent dans les tourments et l’obscurité complète, et leurs corps sont gardés dans leurs tombes, comme dans leurs prisons, jusqu’à la résurrection au grand jour du jugement (Lc 16.23-24; Ac 1.25; Jude 1.6-7). »

8. Commentaires🔗

Ces confessions de foi de la Réforme parlent d’elles-mêmes. Fondées sur le témoignage des Écritures, elles rejettent toutes la notion du sommeil de l’âme durant l’état intermédiaire, entre la mort et la résurrection. Elles affirment toutes, à leur manière, que les croyants unis à Jésus-Christ, au moment de leur mort, entrent dans un état de sainteté parfaite, dans une gloire et une joie entière en présence de leur Sauveur et dans une communion avec lui meilleure que la meilleure des communions que nous pourrions avoir avec lui sur terre; ils sont toutefois dans l’attente de la plénitude de la rédemption au grand jour de la résurrection.

Tandis que les incrédules, à leur mort, entrent dans des tourments et des ténèbres pires que les pires tourments que l’on peut souffrir sur cette terre, dans l’attente du jugement dernier où ils recevront leur châtiment éternel le plus sévère.

C’est ce que croient les Églises réformées sur la base de la Parole de Dieu. La fausse doctrine du sommeil de l’âme ne procure pas aux chrétiens le puissant réconfort que procure, devant la mort, l’espérance « d’être avec le Christ, ce qui est de beaucoup le meilleur » (Ph 1.23).