Cet article a pour sujet le réconfort que procure la paix avec Dieu. Sans Jésus-Christ, on ne peut être que malheureux, portant le poids insupportable de la séparation d'avec Dieu. Notre unique réconfort se trouve en Jésus-Christ.

Source: Le salut et la conversion. 4 pages.

Quel réconfort?

Je voudrais aujourd’hui vous parler de nos convictions de chrétiens réformés, puisque nous ne nous gênons pas de dire que nous appartenons à la grande famille des chrétiens réformés, se réclamant de la grande Réforme du 16siècle sous la conduite des grands réformateurs, dont le français Jean Calvin a eu une part éminente.

Ce n’est pas seulement d’une certitude que je voudrais vous parler aujourd’hui, mais encore d’un réconfort, une consolation.

De nos jours, pas moins que dans le passé, chacun d’entre nous voudrait bien trouver quelque part du réconfort…

Remarquez que réconfort n’a rien à faire avec… confort. Car vous pourriez jouir de tout le confort matériel que procure la technique moderne, depuis le matelas liquide jusqu’aux voitures les plus puissantes et confortables, passer des vacances exotiques ou posséder une maison de campagne dans un endroit de rêve, sans pour autant connaître le véritable réconfort. Vous manquez, comme des millions d’êtres humains sur terre, de la sérénité d’esprit et de la paix de l’âme. Pourquoi? Simplement parce que vous n’êtes pas en paix avec le Dieu de vos origines, et que sa paix ne remplit pas votre cœur. Une fois coupés de la véritable racine de votre vie, n’espérez ni réconfort, ni tranquillité de cœur, ni aucun bonheur véritable.

Si vous êtes malheureux dans la vie et mal à l’aise en pensant que tôt ou tard la mort vous attaquera comme un vilain virus, la raison en est que vous portez un poids insupportable : celui de votre séparation d’avec Dieu, de votre révolte, de votre péché… À cela j’ajouterai qu’une partie de ce que Dieu nous révèle annonce que Dieu en personne nous laisse dans l’inconfort et nous cause le trouble le plus profond. Il le fait pour nous faire prendre conscience que, séparés de lui, et surtout opposés à sa personne, nous serons toujours dans la plus extrême misère, dans l’inconfort le plus total, moral, psychologique, spirituel…

Ne me dites pas le contraire, mes amis! Quand je vous rencontre dans la rue, que ce soit à Paris ou à Montréal, à Lomé ou à Kinshasa, et que je vous regarde attentivement, je devine ce qui se passe au fond de vous-mêmes… Je n’ai pas besoin de connaître tous les détails de votre existence. Mais je vous connais — comme j’en connais tant d’autres — parce que je me connais moi-même… Sans Dieu, loin de lui, révoltés même contre lui, nous sommes de misérables petits bouts d’hommes et de femmes, sans espérance et sans réconfort… Allons, soyez honnêtes, avouez-le tout d’abord devant Dieu, et aussi devant vous-mêmes. Vous n’êtes pas obligés de faire une confession rituelle et de routine. Dites-le carrément à Dieu.

Le péché est une maladie spirituelle incurable qui nous conduit à la mort; une mort qui est plus que celle du corps : je veux parler de la mort de l’âme, dès ici-bas et pour l’éternité. Dieu ne tolère pas que nous nous retranchions derrière de futiles et dérisoires barricades pour nous opposer à sa toute-puissance; ou bien nous imaginer encore que nous pourrions échapper à son regard! Notre péché, c’est-à-dire notre rébellion contre lui, attire sa colère et sa condamnation. Et quelle que soit votre dignité humaine, vos principes moraux, votre respectabilité de citoyens d’un grand pays, une conduite que tout le monde, vos proches y compris, tiennent pour irréprochable, sachez que Dieu, lui, vous considère comme l’objet de sa réprobation et prononce sur vous, comme sur tout homme venant au monde, une lourde sentence. Par un seul homme, le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, écrit saint Paul (Rm 5.12). Lisons aussi les passages suivants du Nouveau Testament (1 Co 2.14; Ép 2.1,15; 4.17-18). Aucune conduite morale ou soumission à des règles sociales ne nous sauverait d’une telle perdition par rapport à Dieu. Car notre vrai, notre grand problème dans la vie est Dieu, ce Dieu que nous n’aimons pas, auquel nous résistons si bêtement…

De ce fait, même si nous regrettions certaines de nos faiblesses et nous nous repentions de certaines de nos fautes, nous devons savoir que rien ne nous mettra en règle avec lui. Il est écrit : « Maudit soit celui qui n’observe pas toutes les lois de Dieu » (voir Ga 3.10). Un mot terrible revient souvent sur les pages de la Bible : Nous sommes tous totalement corrompus aux yeux de Dieu. Corrompus au point de vue religieux, il s’entend.

Mais Dieu soit loué! Dieu nous annonce aussi une Bonne Nouvelle, et c’est de cette Bonne Nouvelle que nous voulons nous entretenir aujourd’hui. Pour vous qui lisez ces lignes, quelle que soit votre condition présente, votre passé chargé de fardeaux et de mal, votre situation précaire pour demain, il existe un réconfort. Écoutez ce qu’écrit le grand apôtre :

« En lui, Dieu nous a élus avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et sans défaut devant lui. Dans son amour, il nous a prédestinés par Jésus-Christ à être adoptés, selon le dessein bienveillant de sa volonté, pour célébrer la gloire de sa grâce qu’il nous a accordée en son bien-aimé » (Ép 1.4-6).
« C’est par la grâce en effet que vous êtes sauvés, par le moyen de la foi. Et cela ne vient pas de vous, c’est le don de Dieu. Ce n’est point par les œuvres, afin que personne ne se glorifie » (Ép 2.8-9).

Dieu a offert son Fils unique, Jésus-Christ, pour nous remplacer, pour devenir notre vicaire, notre substitut devant lui.

Je me souviens d’un incident de mon enfance que j’ai toujours en mémoire et que voici : j’avais à peine huit ans à l’époque et j’avais un camarade bien plus turbulent que moi. Un après-midi, à la sortie de l’école, mon jeune ami, à peine moins âgé que moi, s’approcha de moi, pâle comme un mort, le regard terrorisé. Il ne voulait pas parcourir à pied — il n’y avait pas de bus de ramassage scolaire à l’époque! — les rues de notre quartier pour rentrer à la maison. Il me confia, la mort dans l’âme, que ses ennemis avaient juré de le rosser, de le battre comme du plâtre s’ils le rencontraient. Le pauvre faisait pitié à voir! Alors, il me vint une inspiration, comme seules peuvent en avoir les enfants… Je lui dis sur-le-champ :

« Écoute, vieux, étant donné que c’est presque déjà le soir, prends sur toi ma veste, je prendrai sur moi la tienne, et alors tes adversaires ne sauront pas qui tu es, et tu échapperas au danger… »

Une histoire d’enfants? Sans doute. J’en ris chaque fois que je m’en souviens. Mais cette petite histoire peut illustrer ce que Dieu a fait pour nous. Il l’a fait, bien entendu, d’une manière surprenante, grandiose, que notre imagination humaine a du mal à saisir. En effet, Jésus-Christ nous a prêté sa perfection, nous a revêtus du manteau de sa justice, a pris sur lui nos iniquités et nos révoltes et a subi sur sa personne le châtiment que nous méritions.

Cette Bonne Nouvelle est annoncée dans les pages de la Bible. Mais je vous conseille aussi, pour mieux en saisir le sens, de lire un texte chrétien appelé Le Catéchisme de Heidelberg, qui donne une explication aussi satisfaisante que possible de cette Bonne Nouvelle. Ce livre qui date aussi du 16e siècle est divisé en trois parties et comporte quelque 129 questions et réponses1.

Que dit ce célèbre livre de foi et de piété chrétiennes?

Il parle tout d’abord de ce que nous devons savoir par rapport à notre condition vis-à-vis de Dieu. Être premièrement conscients de notre péché. Pour être en règle avec Dieu, il nous faut d’abord connaître notre condition de misère afin de pouvoir ensuite bénéficier du réconfort qu’il nous offre. Il nous faut confesser notre péché au lieu de le dissimuler. Les yeux de Dieu sont plus perçants que les radars et que les lasers les plus sophistiqués de la technologie moderne; nous en repentir, c’est-à-dire, faire demi-tour à 180 degrés et changer de direction…

En deuxième lieu, il nous faut connaître le Sauveur et la délivrance qu’il nous procure. Saint Pierre écrit dans sa lettre qu’il nous a rachetés non à prix d’argent ou d’or, mais par l’effusion de son sang précieux, l’offrande de sa personne (1 Pi 1.18-19). Il est mort à notre place; il nous libère de la colère divine, du jugement éternel et nous arrache à nos mortelles angoisses devant la mort. Christ n’est pas un Sauveur mort, mais un Seigneur vivant. Il est ressuscité des morts. Tout cela est le signe et la preuve certaine de la grâce divine, de sa faveur envers nous.

Voyez-vous, ce qui importe de savoir ici c’est d’apprendre que ce n’est pas nous-mêmes comme tels, notre repentir, même le plus sincère, et nos bons sentiments qui nous rapprocheront de Dieu, mais sa grâce, son initiative, sa venue vers nous. C’est lui qui nous invite, mais aussi qui nous attire vers lui. II n’existe de péché, aussi terrible soit-il, qu’il ne veuille pardonner et effacer pour toujours. « Tous ceux que le Père m’a donnés viendront à moi », déclare Jésus-Christ (Jn 6.37). Et même si nos péchés étaient les pires, il nous laverait dans son sang précieux.

En troisième lieu, la Bible, de même que le Catéchisme de Heidelberg dont je vous parlais tout à l’heure, disent encore ceci : la foi en Dieu affecte notre vie tout entière et notre comportement pratique. Délivrés d’un joug dégradant et mortel, nous acceptons de nous soumettre désormais à notre Libérateur et de vivre à son service. Nous vivrons désormais pour lui par gratitude. La loi de Dieu que nous détestions par nature fera à présent notre joie. Nous accomplirons de bonnes actions non pour mériter le ciel, mais pour manifester notre reconnaissance envers celui qui a payé un prix exorbitant pour nous arracher à la vanité de l’existence et nous accorder le réconfort suprême. Nous prierons, mais également nous œuvrerons pour sa seule gloire, par amour pour lui et comme un témoignage d’amour rendu à notre prochain.

Disons, pour terminer, qu’une fois devenus enfants de Dieu, sauvés du péché, notre vie tout entière sera une existence vécue comme un culte rendu au Dieu souverain, notre Maître gracieux.

Le culte chrétien ne consiste pas à aller une fois par semaine à l’Église, encore moins à célébrer à l’occasion quelques fêtes chrétiennes, mais à se mettre au service de Dieu dans tout ce que nous entreprenons et accomplissons, c’est-à-dire faire tout pour sa gloire.

Certes, le premier devoir ou acte dans le culte c’est l’annonce de la Bonne Nouvelle de la réconciliation entre Dieu et les hommes. C’est notre mission principale. Nous tenons à vous montrer le seul chemin menant vers le seul réconfort, à vous aider à vous décharger de votre pesant fardeau devant Dieu, à vous montrer non pas notre personne et nos bonnes intentions, mais le Sauveur qui s’appelle Jésus-Christ. Nous vous supplions de prendre un moment de réflexion et de songer à votre condition en face de Dieu. Vous ne regretterez jamais le temps consacré à cet examen urgent. Rendez à Dieu la réponse de votre foi, c’est-à-dire un oui joyeux et reconnaissant.

Mais nous tenons aussi à vous informer que votre vie chrétienne n’est pas une affaire abstraite, spirituelle d’un spiritualisme désincarné, limitée aux dimanches et aux jours de fête, mais encore une marche quotidienne dans le service et l’adoration du Dieu unique des cieux et de la terre.

Nous vous proposons la rencontre avec le Dieu trinitaire, Père Fils et Saint-Esprit. Nous aimerions vous dire : tant dans la vie que dans la mort, notre unique réconfort se trouve en lui. Votre bonheur terrestre et votre félicité éternelle dépendent de la connaissance de ce Dieu Sauveur.

Note

1. Pour consulter le texte voir le site du Catéchisme de Heidelberg ou encore ce document.