Cet article a pour sujet l'histoire de la révélation durant laquelle Dieu s'est progressivement révélé à Israël, puis pleinement en Jésus-Christ aux nations, par ses prophètes et ses apôtres, en vue de la réconciliation avec Dieu.

Source: La révélation spéciale. 3 pages.

La révélation spéciale (7) - L'histoire de la révélation

Nous avons compris que la révélation spéciale a eu une longue histoire avant d’atteindre son point culminant en Christ. Dieu se révèle d’une manière de plus en plus claire et réaliste, ainsi une communion de plus en plus étroite peut se développer entre lui et les croyants. D’abord, sa révélation s’adresse à Israël, plus tard à des hommes de toute nation. La révélation est une unité durant toutes les périodes qu’elle a parcourues. Son but a toujours été de réaliser entre Dieu et les hommes une nouvelle communion qui repose sur la réconciliation.

Les Écritures de l’Ancien Testament témoignent déjà du Christ (Jn 5.39). Ce sont ses souffrances et sa gloire que les prophètes ont attestées (1 Pi 1.11-12). De nombreux passages du Nouveau Testament nous montrent que les prophéties de l’Ancien Testament ont été accomplies en Christ. On peut aussi dire que c’est par le Christ que Dieu s’est révélé déjà durant l’Ancien Testament. C’est par le Christ que Dieu est entré en communion avec les pères de l’Ancien Testament (voir 1 Co 10.4 et Jn 8.58). C’est par son Esprit que les prophètes ont parlé (1 Pi 1.11-12). Certes, le Christ n’était pas encore fait chair pendant cette période. Cependant, les fruits de son œuvre étaient déjà attribués. La communion entre Dieu et Israël était déjà fondée sur la croix. Déjà pendant l’Ancien Testament le fondement de l’œuvre du Saint-Esprit était l’humiliation du Christ par laquelle l’Esprit témoigne de lui en tant que Sauveur.

Cependant, une différence s’établit entre l’Ancien Testament et le Nouveau Testament. Pendant l’Ancien Testament, Dieu a parlé par les prophètes; « dans ces derniers temps », il a parlé par le Fils (Hé 1.1). Alors la révélation atteint son point culminant. C’est pourquoi la communion entre Dieu et les croyants est plus riche pendant la Nouvelle Alliance que pendant l’Ancienne. Dieu s’est fait connaître, pendant l’Ancienne Alliance, comme celui qui voulait vivre en communion avec Israël, mais aussi comme celui qui, à l’avenir, réaliserait une communion beaucoup plus riche. Ainsi, les prophètes pouvaient parler du temps messianique, quand Dieu habiterait au milieu de son peuple et se ferait connaître comme le Sauveur de toutes les nations.

Cette période messianique commence par l’incarnation du Verbe. En Christ incarné, l’histoire de la révélation a atteint son point culminant. Certes, on peut encore lire dans la Bible que des révélations sont reçues après l’ascension du Christ. Galates 2.2 par exemple dit que, d’après une révélation, Paul monta à Jérusalem. Il ne semble pas incorrect de dire que Dieu peut se révéler à nous encore d’une telle manière; le Saint-Esprit travaille dans l’Église. Cependant, n’oublions pas l’avertissement de Jean à ne pas confondre le Saint-Esprit et notre esprit à nous. Il faut éprouver les esprits pour reconnaître s’ils sont de Dieu. Le critère est la parole des apôtres (1 Jn 4.1-6), la parole donc qui témoigne de la révélation donnée par le Christ. Ce n’était pas la tâche des apôtres de prêcher des révélations autres que celles reçues en Christ. Ainsi l’Église n’a qu’à prêcher ce que Dieu a révélé en la Parole incarnée.

Les apôtres devaient témoigner de ce qu’ils avaient entendu et vu du Christ (Mt 28.16-20; Mc 16.14; Lc 24.44; Jn 20.19; 1 Jn 1.1). Ils ont reçu l’Esprit. Toutefois, le Saint-Esprit ne leur est pas donné pour leur communiquer de nouvelles révélations à prêcher. Il doit leur rappeler ce que le Christ leur a dit (Jn 14.26). Il complétera aussi l’enseignement du Christ, mais en ce sens qu’il les conduira dans toute la vérité révélée en Christ. Car le Christ dit : « Il ne parlera pas de lui-même, mais il dira tout ce qu’il aura entendu, et il vous annoncera les choses à venir… » (Jn 16.13). Le Saint-Esprit fait comprendre aux apôtres ce qui leur était caché avant la résurrection. Ainsi, ils pouvaient comprendre que toute la vie du Christ était la révélation de l’amour de Dieu pour le monde. Ainsi peuvent-ils prêcher comment cela a lieu dans les Évangiles. Dans les Évangiles, les auteurs veulent montrer comment Dieu s’est révélé dans la vie historique de Jésus. Le Saint-Esprit inspire des épîtres par lesquelles les apôtres enseignent d’une manière plus systématique ce que Dieu a révélé en Christ et dans lesquelles ils appliquent cet enseignement aux différentes situations de l’Église. Le Saint-Esprit leur montrait aussi comment l’Ancien Testament tout entier témoigne du Christ.

Notons encore pour terminer la manière dont l’Esprit a travaillé quand Jean a reçu ses visions du Christ. Dans l’Apocalypse, il n’est pas question d’une révélation nouvelle, mais seulement d’un approfondissement de la compréhension du salut donné en Christ pour le présent et pour l’avenir. Le but de la révélation donnée en Christ apparaît d’une manière frappante dans le fait que le Nouveau Testament ne parle jamais comme l’Ancien Testament de la Parole de Dieu qui s’adresse au visionnaire. D’après lui, ce silence vient de la conviction que la Parole définitive de Dieu avait été prononcée en Christ. C’est pourquoi le Christ est appelé la Parole (Jn 1.1; 1 Jn 1.1), le oui de Dieu au monde (2 Co 1.20; Ap 3.14).

Ceux qui viennent après les apôtres ne vivent plus de révélations nouvelles, mais de la révélation en Christ, qu’ils connaissent par le témoignage apostolique. Timothée et Tite n’ont pas la charge d’enseigner des choses nouvelles, mais de demeurer dans les choses qu’ils ont apprises (1 Tm 1.4; 3.14; 6.14-20). De même, Jean exhorte l’Église à demeurer dans ce qu’ils ont entendu par lui (1 Jn 2.24) et à ne pas aller plus loin (2 Jn 1.9). Nous avons vu que la Parole des apôtres doit être le critère pour éprouver « les esprits » (1 Jn 4.1-6). Elle est aussi le critère de toute prédication (Ga 1.8; 1 Tm 6.3; Ap 22.18). L’Église est « la colonne et l’appui de la vérité ». Cependant, elle ne connaît pas cette vérité par de nouvelles révélations, mais par le témoignage des apôtres et des prophètes. C’est pourquoi les apôtres sont appelés le fondement de l’Église (Mt 16.16; 1 Co 3.10; Ép 2.22; Ap 21.14).

Certes, Dieu se manifestera d’une manière plus riche encore quand le Christ reviendra. Alors il habitera au milieu de ses enfants (Ap 21) et ils le verront face à face (1 Co 13.12), tel qu’il est (1 Jn 3.2). Ils le connaîtront, comme ils ont été connus (1 Co 13.12). Alors la gloire des enfants de Dieu se manifestera (Rm 8.18; Col 3.4; 1 Pi 4.13; 5.1). Toutefois, cette révélation n’est pas entièrement nouvelle. Il s’agit d’une manifestation glorieuse du Père, que le Christ a déjà fait connaître, lors de sa première venue, de la manifestation de la gloire du Christ et des chrétiens dont les croyants savent déjà qu’elle est présente, bien que cachée avec le Christ en Dieu (Col 3.4). Le salut qui se manifestera à l’avenir ne sera que le salut qui est déjà présent en Christ, qu’il a obtenu à la croix.