Cet article sur Romains 15.7-33 a pour sujet le rôle de l'apôtre Paul, ses projets de voyage à Rome et la collecte en faveur des saints de Jérusalem.

Source: Le juste vivra par la foi - Méditations sur l'épitre aux Romains. 4 pages.

Romains 15 - Paul et les chrétiens de Rome

Romains 15.7-33

Nous approchons de la fin de notre étude de la lettre de Paul aux Romains, puisque nous en sommes arrivés au chapitre 15 de notre lecture de cet écrit très important du Nouveau Testament. Après avoir exhorté les chrétiens de Rome à se soutenir les uns les autres et à ne pas se condamner pour des pratiques divergentes sur des questions de boire ou de manger, Paul revient sur l’universalité du salut accompli par Jésus-Christ, salut adressé aussi bien aux Juifs qu’aux non-Juifs. Il est clair que les pratiques divergentes concernant le boire ou le manger étaient liées au fait qu’un groupe de croyants de cette jeune Église de Rome venait du monde juif, tandis qu’un autre groupe était constitué de païens convertis à Jésus-Christ. Lisons donc à partir du verset 7, en notant que Paul, comme il l’a fait jusqu’ici, cite à plusieurs reprises l’Ancien Testament pour prouver que le Messie promis unirait les Juifs et les non-Juifs :

« Accueillez-vous donc les uns les autres, tout comme le Christ vous a accueillis, pour la gloire de Dieu. Voici, en effet, ce que j’affirme : c’est, d’abord, que le Christ est venu se mettre au service des Juifs pour montrer que Dieu est fidèle en accomplissant les promesses faites à leurs ancêtres; c’est, ensuite, qu’il est venu pour que les non-Juifs, de leur côté, louent Dieu à cause de sa bonté, comme le dit l’Écriture : “Je veux te célébrer parmi les nations et je chanterai ta gloire.” Et ailleurs : “Nations, réjouissez-vous avec son peuple.” Ou encore : “Louez le Seigneur, vous toutes les nations, que tous les peuples l’acclament.” Le prophète Ésaïe dit de son côté : “Un rejeton naîtra d’Isaï [le père de David]; on le verra se lever pour mener les nations et les peuples païens mettront en lui leur espérance.” Que Dieu, qui est l’auteur de l’espérance, vous comble de toute joie et de sa paix par votre confiance en lui. Ainsi votre cœur débordera d’espérance par la puissance du Saint-Esprit » (Rm 15.7-13).

Après ce passage, Paul parle de manière plus personnelle, expliquant son rôle d’apôtre et le pourquoi de sa lettre aux chrétiens de Rome. Il leur déclare son intention de venir leur rendre visite en continuant son voyage jusqu’en Espagne. Paul souligne aussi que, dans la planification de ses voyages missionnaires, il a bien fait attention à ne pas empiéter sur des territoires que d’autres apôtres ou disciples auraient déjà évangélisés. Il les informe de ses plans immédiats centrés sur une visite à Jérusalem, pour y apporter une collecte effectuée par les Églises de la Macédoine et de la Grèce en faveur des croyants pauvres de la toute première communauté chrétienne. Continuons donc notre lecture à partir du verset 14 :

« Frères, j’ai personnellement la conviction que vous êtes pleins de bonté, remplis de toute la connaissance, et tout à fait capables, par conséquent, de vous conseiller les uns les autres. Cependant, je vous ai écrit avec une certaine audace sur quelques points; car je désirais raviver vos souvenirs, à cause de la grâce que Dieu m’a accordée. En effet, il a fait de moi le serviteur de Jésus-Christ pour les non-Juifs. J’accomplis ainsi la tâche d’un prêtre en annonçant la Bonne Nouvelle de Dieu aux non-Juifs pour que ceux-ci deviennent une offrande agréable à Dieu, consacrée par l’Esprit Saint. Voilà pourquoi, grâce à Jésus-Christ, je suis fier de mon travail pour Dieu. Car si j’ose parler, c’est seulement de ce que le Christ a accompli par mon moyen pour amener les non-Juifs à obéir à Dieu. Il l’a fait par mes paroles et mes actes, par sa puissance qui s’est manifestée dans les miracles et les prodiges, c’est-à-dire par la puissance de l’Esprit de Dieu. Ainsi, à partir de Jérusalem jusqu’en Illyrie, en rayonnant en tous sens, j’ai fait partout retentir le message du Christ. Je me suis fait un point d’honneur de ne proclamer la Bonne Nouvelle que là où le nom du Christ n’était pas encore connu. Je ne voulais en aucun cas bâtir sur des fondations posées par d’autres. J’ai agi selon cette parole de l’Écriture : “Ceux à qui l’on n’avait rien dit de lui le verront, et ceux qui n’avaient pas entendu parler de lui comprendront.” C’est aussi cette raison qui m’a empêché bien des fois d’aller chez vous. À présent, je n’ai plus de champ d’action dans ces régions. Or, depuis plusieurs années, je désire aller chez vous et cela pourra se réaliser quand j’irai en Espagne. En effet, j’espère vous voir en passant, et je compte sur vous pour m’aider à me rendre dans ce pays après avoir satisfait au moins en partie mon désir de vous rencontrer. Pour l’instant, je vais à Jérusalem pour le service de ceux qui appartiennent à Dieu. En effet, les Églises de la Macédoine et de l’Achaïe ont décidé de mettre en commun une part de leurs biens pour venir en aide aux croyants pauvres de Jérusalem. C’est une libre initiative de leur part, mais elles le leur devaient bien; car si les non-Juifs ont eu leur part des biens spirituels qui appartenaient aux Juifs, ils doivent bien, à leur tour, les assister de leurs biens matériels. Lorsque je me serai acquitté de ce service et que j’aurai remis à ses destinataires le fruit de cette initiative, je prendrai le chemin de l’Espagne et passerai donc par chez vous. Et je sais que lorsque je viendrai chez vous, ce sera avec la pleine bénédiction du Christ. Je vous le demande, frères, par notre Seigneur Jésus-Christ et par l’amour que donne l’Esprit : combattez avec moi, en priant Dieu pour moi. Qu’il me fasse échapper aux incrédules de Judée et permette que l’aide que j’apporte à Jérusalem puisse être reçue favorablement par ceux qui appartiennent à Dieu. Ainsi je pourrai venir chez vous le cœur plein de joie, si Dieu le veut, et trouver quelque repos parmi vous. Que le Dieu qui donne la paix soit avec vous » (Rm 15.14-33).

En mentionnant la collecte des Macédoniens et des Grecs en faveur des croyants d’origine juive de Jérusalem, Paul montrait aux chrétiens de Rome que l’unité dans la foi entre Juifs et non-Juifs se manifestait de manière très concrète, et devait leur servir de modèle et d’encouragement dans leurs propres relations internes. Il est certain que la perspective de retourner en Judée, la province juive de l’Empire romain, n’était pas toute rose pour Paul, qui avait déjà dû y subir des persécutions de la part des Juifs non convertis à Christ. Raison pour laquelle il demande instamment aux Romains de prier pour ce voyage, afin que dans la mesure du possible il se déroule sans encombre.

Que Paul ait ensuite eu l’occasion de visiter Rome, cela nous le savons par le livre des Actes des apôtres. À Jérusalem, il a été emprisonné pendant deux ans, avant de demander à comparaître devant l’empereur romain à Rome même, ce qui était son droit puisqu’il était lui-même citoyen romain. À Rome, il a pu jouir d’une certaine liberté. Le livre des Actes des apôtres, qui relate dans sa deuxième partie les voyages missionnaires de Paul, décrit en détail le voyage de Paul et de ses compagnons jusqu’à Rome, en particulier la terrible tempête qui a fait s’échouer le bateau sur lequel ils naviguaient. Je cite la dernière partie du chapitre 28 du livre des Actes des apôtres, qui relate le premier séjour de Paul à Rome :

« Après notre arrivée à Rome, Paul fut autorisé à loger dans un appartement personnel, sous la garde d’un soldat. Au bout de trois jours, il invita les chefs des Juifs à le rencontrer. Quand ils furent réunis chez lui, il leur dit : Mes frères, bien que je n’aie rien fait de contraire aux intérêts de notre peuple ni aux traditions de nos ancêtres, j’ai été arrêté à Jérusalem et livré entre les mains des Romains. Ceux-ci, après enquête, voulaient me relâcher parce qu’ils n’avaient trouvé aucune raison de me condamner à mort. Mais, comme les Juifs s’y opposaient, je me suis vu contraint d’en appeler à l’empereur, sans pour autant vouloir accuser mes compatriotes. Et c’est ce qui explique que je vous ai invité à venir me voir et vous entretenir avec moi : car c’est à cause de l’espérance d’Israël que je porte ces chaînes. Les Juifs lui répondirent : En ce qui nous concerne, nous n’avons reçu aucune lettre de Judée à ton sujet, et aucun de nos frères n’est venu de là-bas pour nous faire un rapport ou pour nous dire du mal de toi. Mais nous pensons devoir t’entendre exposer toi-même ta pensée. Quant à la secte dont tu fais partie, nous savons qu’elle rencontre partout une sérieuse opposition. Ils fixèrent donc un autre rendez-vous et, au jour convenu, revinrent chez lui, encore plus nombreux que la première fois. L’entretien dura du matin jusqu’au soir. Paul leur exposa sa doctrine : il leur annonça le règne de Dieu, et, en s’appuyant sur la loi de Moïse et les paroles des prophètes, il cherchait à les convaincre au sujet de Jésus. Les uns se laissèrent persuader par ses paroles, mais les autres refusèrent de croire. Au moment de quitter Paul, ils n’étaient toujours pas d’accord entre eux, et Paul fit cette réflexion : Elles sont bien vraies ces paroles que le Saint-Esprit a dites à vos ancêtres, par la bouche du prophète Ésaïe : “Va trouver ce peuple et dis-lui : vous aurez beau entendre, vous ne comprendrez pas; vous aurez beau voir, vous ne saisirez pas. Car le cœur de ce peuple est devenu insensible. Ils ont fait la sourde oreille et ils se sont bouché les yeux, de peur que leurs yeux ne voient, que leurs oreilles n’entendent, de peur qu’ils ne comprennent, qu’ils ne se tournent vers moi et que je ne les guérisse.” Et Paul ajouta : Sachez-le donc : désormais, ce salut qui vient de Dieu est maintenant apporté aux païens : eux ils écouteront ce message. Paul resta deux années entières dans le logement qu’il avait loué. Il y recevait tous ceux qui venaient le voir. Il proclamait le règne de Dieu et enseignait, avec une pleine assurance et sans aucun empêchement, ce qui concerne le Seigneur Jésus-Christ » (Ac 28.16-31).

Dans un autre article, nous verrons le chapitre 16 de la lettre de Paul aux Romains, qui en est le dernier chapitre.