Cet article sur Romains 4.11 a pour sujet la circoncision d'Abraham et de sa descendance qui était un signe et un sceau de la promesse de la justification reçue par la foi; ce signe est remplacé par le baptême.

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Romains 4 - Le signe de la circoncision est le sceau de la justice de Dieu

« Et il reçut le signe de la circoncision, comme sceau de la justice qu’il avait obtenue par la foi, quand il était incirconcis. »

Romains 4.11

Selon Romains 4.11, la circoncision est le sceau de la justice obtenue par la foi. Ne faut-il donc pas avoir la foi pour obtenir la justice? Et puisque la circoncision en est le signe, ne faudrait-il pas qu’elle vienne après la foi? Mais pourquoi alors Dieu ordonne-t-il de circoncire les nouveau-nés? Est-ce qu’il n’aurait pas alors été écrit : la circoncision est le signe de la promesse de la justice obtenue par la foi?

Pour répondre à ces questions, je dirai ceci : Oui, pour obtenir la justice, il faut la foi. C’est tout à fait exact! C’est ce que Paul dit juste avant (Rm 3.21-24). Car sans la foi il est impossible d’être agréable à Dieu. Romains 4.11 nous dit que la circoncision est le sceau de cette justice. Ce texte ne dit pas comme tel que la circoncision est le sceau de la promesse de la justice, c’est vrai, mais il ne dit pas non plus qu’elle est le sceau de la foi par laquelle nous obtenons la justice gratuite. Autrement dit, Paul ne nous dit pas ici qu’Abraham fut circoncis pour lui montrer qu’il avait vraiment la foi. Il fut circoncis pour lui montrer et lui rappeler que la Parole de Dieu est fiable. La justice de Dieu (justification) est certaine pour quiconque croit en Jésus-Christ! La justice de Dieu est certaine pour moi si je crois en lui! Je peux et je dois croire en lui, car sa Parole est solide et certaine! En lisant les versets suivants (Rm 4.13-25), nous trouvons les mots promesse et promis utilisés au moins cinq fois! Paul souligne donc, dans le contexte, l’importance fondamentale de la promesse de Dieu dans la vie d’Abraham, et bien sûr dans la nôtre également.

Il faut se rappeler qu’à l’âge de 75 ans Abraham reçut l’appel de Dieu et entendit de Dieu la promesse à travers lui d’une descendance, d’un pays et d’une grande bénédiction pour toutes les nations (Gn 12). Pourtant, il n’avait pas encore d’enfant et sa femme était stérile! Mais Abraham crut en Dieu! Seulement, il avait bien des faiblesses et il est passé par des hauts et des bas. La promesse a mis du temps à s’accomplir. Il ne se passait rien. Dieu ne réalisait pas ses promesses. C’était difficile pour Abraham : vivre sous la tente, avoir une femme stérile, ne pas avoir de pays, ne pas avoir d’enfant. Comment Abraham et Sara pouvaient-ils continuer à s’accrocher aux promesses de Dieu? En Genèse 15.3, Abram s’est permis de dire à Dieu : « Tu ne m’as pas donné de descendance, et celui qui est né dans ma maison [un esclave] sera mon héritier. » Puis nous lisons en Genèse 15.4-6 :

« Mais l’Éternel lui adressa la parole et dit : Ce n’est pas lui qui sera ton héritier, mais bien celui qui sortira de tes entrailles qui sera ton héritier. Il le mena dehors et dit : Contemple donc le ciel et compte les étoiles, si tu peux les compter. Il ajouta : Telle sera ta descendance. Abram crut en l’Éternel qui le lui compta comme justice. »

Nous voyons bien dans ce texte que Dieu prononça une parole (un rappel de sa promesse) et qu’il ajouta à cette parole un signe (les étoiles du ciel), et que ces deux éléments ensemble ont fortifié la foi d’Abraham. D’abord la promesse, puis un signe visible qui confirmait la parole, puis la foi qui a été fortifiée.

Il est intéressant de noter que ce n’est pas à ce moment-là (Gn 15) qu’Abram reçut la circoncision. Pourtant, il était déjà croyant. « Abram crut en l’Éternel qui le lui compta comme justice » (Gn 15.6). C’est le texte cité par Paul en Romains 4.3 et 9, et discuté en Romains 4.10. Mais quel était le rôle des étoiles dans le ciel? Celui de confirmer la promesse de Dieu et d’encourager Abram. Abram n’avait pas encore le signe de la circoncision, mais pendant toutes ces années où il ne voyait pas encore l’accomplissement de la promesse, il pouvait au moins regarder le ciel et se rappeler l’encouragement de Dieu. Il n’avait devant ses yeux que les étoiles à contempler la nuit. C’était toutefois un signe que Dieu lui avait donné pour l’encourager et le fortifier.

Dieu ne s’en est toutefois pas tenu à cela. Tout de suite après, toujours en Genèse 15, Dieu lui a donné un autre signe visible, celui des animaux coupés en deux et du feu qui est passé entre les animaux partagés. C’était un autre signe pour confirmer à Abram que l’alliance de Dieu ne dépendait pas de lui, pauvre humain mortel, mais de Dieu seul, car sa Parole est fiable et solide.

Et puis, 14 ans plus tard, Dieu a finalement donné à Abram un autre signe. Pendant 14 ans, Abram espéra contre toute espérance (Rm 4.18). Il n’avait toujours pas d’enfant, pas de nation, pas de pays. Tout ce qu’il avait, c’était la parole de Dieu (promesse) et les étoiles à contempler dans le ciel (signe).

« Mais face à la promesse de Dieu il ne douta point, par incrédulité, mais fortifié par la foi, il donna gloire à Dieu, pleinement convaincu de ceci : ce que Dieu a promis, il a aussi la puissance de l’accomplir » (Rm 4.20).

Remarquons bien ces mots : promesse, promis, accomplir, fortifié. Abram devait constamment regarder en avant, vers l’accomplissement.

Puis, arrivé à l’âge de 99 ans, Dieu est venu encore une fois parler à son ami Abram (Gn 17). Il est venu lui dire qu’il établissait son alliance avec lui et avec sa descendance. Il lui a répété ses promesses. « Pour moi, voici mon alliance avec toi : Tu deviendras le père d’une foule de nations. […] Je te rends père d’une foule de nations » (Gn 17.4-5). « Je te donnerai, et à tes descendants après toi, le pays dans lequel tu viens d’immigrer » (Gn 17.8). Pourquoi Dieu lui a-t-il répété ses promesses? Il les avait déjà dites et répétées plusieurs fois! Sa Parole est-elle incertaine? Dieu n’est-il pas entièrement digne de confiance? Encore une fois, c’était pour fortifier la foi d’Abram que Dieu a ainsi agi. Dans sa grande compassion, Dieu tenait compte de la faiblesse de son enfant qui venait de douter et de chercher par lui-même à forcer par des moyens purement humains l’accomplissement de la promesse en allant vers la servante Agar (Gn 16).

Et ensuite, que s’est-il passé? Rien du tout. Toujours pas d’enfant et pas de pays en possession! Il a fallu qu’Abraham attende encore une année complète! (Gn 17.21). Mais entre-temps, Dieu lui a donné encore un signe : la circoncision! (Gn 17.10-14). « Abraham était âgé de 99 ans lorsqu’il fut circoncis » (Gn 17.24). Pourquoi ce signe? Pour montrer la foi d’Abraham? Pour montrer à Abraham qu’il avait obtenu la justice lorsqu’il crut? Dans ce cas, il aurait dû être circoncis 14 ans plus tôt (Gn 15). Ce n’est pas de cela qu’Abraham avait besoin. Dieu ne voulait pas lui faire tourner les yeux vers son propre cœur, vers sa foi ou vers son expérience personnelle. Comment peut-on être certain de quoi que ce soit quand on regarde à soi-même? Comment Abraham pouvait-il être certain de recevoir un enfant, un pays, la bénédiction s’étendant à d’innombrables nations? En regardant à sa vieillesse extrême? En regardant à la vigueur de sa foi? En regardant à sa conversion ou encore au fait qu’il avait déjà cru 14 ans plus tôt? Non! Pas du tout! Quand Dieu lui répéta ses promesses, voici ce qu’Abraham a dit :

« Abraham tomba face contre terre; il rit et dit en son cœur : Naîtrait-il un fils à un homme de 100 ans? Et Sara, âgée de 90 ans, accoucherait-elle? Puis Abraham dit à Dieu : Oh! qu’Ismaël vive devant ta face! » (Gn 17.17).

La foi d’Abraham était devenue bien faible et vacillante! Son cœur était bien mal affermi! De quoi Abraham avait-il besoin à ce moment-là? De force nouvelle et d’encouragement! C’est précisément pour cela que Dieu lui répéta ses promesses et qu’il ajouta à ses promesses le signe de la circoncision. Pour confirmer sa promesse et pour fortifier la foi de son ami!

Paul nous dit en Romains 4.11 : « Il reçut le signe de la circoncision, comme sceau de la justice de la foi, quand il était incirconcis… » Quatorze ans séparent le moment décrit au début de la phrase d’avec ce qui est décrit à la fin de la phrase! Mais qu’est-ce qu’un sceau? C’est une marque visible qui nous donne une certitude (exemple : sur un colis postal, sur un médicament, sur une lettre royale autrefois scellée avec de la cire et le cachet du roi, etc.). Abraham avait bien besoin de certitude! D’où pouvait-elle bien lui venir? De Dieu seul. Oui, c’est vrai, il a cru, puis plusieurs années plus tard il a été circoncis. Mais la raison pour laquelle il a été circoncis, c’est pour que, malgré sa grande faiblesse, il continue de croire dans la promesse de Dieu. La circoncision venait lui garantir (sceller) la justice gratuite de Dieu, dont il avait encore et toujours tant besoin, lui qui était un si pauvre et misérable pécheur!

À 99 ans, il avait bien besoin de cette aide pour continuer à marcher avec Dieu. Par ce signe, Dieu lui faisait lever les yeux vers sa grande promesse de rédemption pour qu’il continue de regarder vers Jésus-Christ, la descendance qui lui était promise et qui viendrait mourir pour ses péchés et pour les nôtres! Abraham devait garder les yeux tournés, non vers ce qui ce qui s’était passé 14 ans plut tôt, mais vers l’accomplissement de la promesse. Nous avons tant besoin, nous aussi, d’être constamment fortifiés dans notre foi!

Alors, pourquoi Dieu a-t-il ordonné de circoncire également les petits garçons à l’âge de huit jours? Exactement pour la même raison que Dieu avait ordonné à Abraham d’être circoncis à l’âge de 99 ans. Parce que les promesses de Dieu pour les enfants d’Abraham étaient entièrement fiables et parce que les enfants dans l’alliance ont constamment besoin d’être fortifiés dans leur foi. Ils ont besoin de naître à la foi par la puissance de la Parole de Dieu et de l’Esprit Saint. Et ils ont besoin d’être fortifiés dans la foi par la Parole et par les sacrements qui sont des signes visibles attestant la Parole de Dieu. Pour Isaac, âgé de huit jours, puis grandissant d’année en année, la promesse de Dieu était disponible et digne de foi. Elle était là pour lui. La circoncision était « le sceau de la justice de la foi » pour lui personnellement autant que pour son père Abraham. Peu importe qu’il eût ou non la foi, ce signe était le sceau de la justice gratuite en Jésus-Christ qui s’obtient par la foi.

Par conséquent, mon petit Isaac, regarde au Seigneur, rappelle-toi sa promesse, confie-toi en lui en grandissant. Et quand tu passeras par des temps difficiles, quand tu seras encore célibataire et que tu te chercheras une femme croyante dans ce pays de Canaan rempli d’incroyants, puis quand tu seras marié avec Rébecca, quand tu auras des problèmes familiaux avec tes deux enfants jumeaux (dont l’un sera menteur-tricheur et l’autre robuste, mais peu intéressé aux choses de Dieu), quand tu verras tes propres péchés dans ta vie (parce que tu mentiras au sujet de ta femme, parce que tu ne t’accorderas pas toujours avec ta femme Rébecca qui, elle, préférera Jacob, et parce qu’Ésaü sera ton préféré), quand tu verras que le pays promis n’est pas encore en ta possession, eh bien, continue de compter sur la promesse de Dieu. Et cette merveilleuse promesse, elle s’accompagne d’un signe que tu as reçu étant bébé : le sceau, la garantie inébranlable de la justice gratuite qui s’obtient par la foi! Le signe de la circoncision dans son corps était une marque visible de l’Évangile, une illustration tangible de la promesse du Seigneur qu’il transportait avec lui partout où il allait! Un bon aide-mémoire!

La signification et la fonction du signe, pour la vie d’Abraham comme pour la vie d’Isaac, étaient exactement les mêmes. Abraham a d’abord cru, puis il fut circoncis. Isaac a d’abord été circoncis, puis il crut. Pourquoi l’ordre est-il différent pour les deux? Ce n’est pas parce que la foi devait nécessairement venir avant le signe, mais parce que c’est avec Abraham que Dieu a établi son alliance. C’est à lui qu’il a donné le signe. C’est durant sa vieillesse qu’il a institué ce sacrement. À la naissance d’Isaac (Gn 21), ce signe avait déjà été institué (Gn 17). Il pouvait et devait donc être administré à Isaac dès l’âge de huit jours. Pourquoi attendre plus longtemps? La promesse de Dieu ne dépend pas de nous. La validité de sa parole ne dépend pas de notre foi, ni de notre âge, ni de notre niveau de compréhension. Que nous ayons 8 jours ou 99 ans, sa promesse est vraie et le signe qui confirme sa promesse est toujours valide. Pourquoi, en tant que parents, se priver de ce soutien visible et de cette aide que le Seigneur nous donne? Et pourquoi priver nos enfants de cette aide visible pendant leur enfance et leur vie en alliance avec Dieu? Abraham en avait besoin. Isaac aussi. Et plus tard, Ésaü et Jacob en ont eu besoin eux aussi.

Malheureusement, Ésaü a méprisé la promesse du Seigneur. La promesse était vraie et solide pour lui aussi. La circoncision scellait en lui, dans son propre corps, la justice qui s’obtient par la foi. Il en a reçu la marque à l’âge de huit jours. Mais en grandissant, il a négligé de répondre à l’appel de Dieu. Il n’a pas cru! Il faisait réellement partie de l’alliance. Il avait reçu la même promesse et le même signe qui se rapportait à la promesse, mais malheureusement il s’est détourné. Le signe n’est pas magique. Il ne produit pas un effet automatique. Ésaü a donc été retranché de l’alliance. Et pour ceux qui, comme Ésaü, rejettent la promesse, le signe qu’ils ont reçu et que Dieu leur a donné à eux personnellement ne fait que les condamner. Il les rend d’autant plus inexcusables de ne pas avoir tiré profit de cette bénédiction qui était à leur portée et que Dieu leur annonçait distinctement par sa parole et visiblement par son signe.

Nous qui avons la pleine réalité de ces promesses en Jésus-Christ, soyons fortifiés dans notre foi et marchons avec assurance vers la cité céleste. Dans la Nouvelle Alliance, le baptême est maintenant le signe et le sceau de la justice de Dieu obtenue par la foi. Comme autrefois dans l’Ancien Testament, ce signe et sceau de la promesse de Dieu doit être administré aux croyants et à leurs enfants, car les promesses de grâce en Jésus-Christ — promesse du pardon des péchés par son sang et du don de la vie éternelle — sont tout autant pour nos enfants que pour nous. Notre baptême témoigne de la fidélité de Dieu envers nous et nos enfants et nous appelle à toujours mettre notre confiance en notre merveilleux Sauveur. Réjouissons-nous d’avoir cette magnifique promesse du pardon de nos péchés par le sang de Jésus et de la vie nouvelle par son Esprit Saint!